Salut!
attention: sujet sensible!!!
je vais développer ce sujet en présupposant que tout le monde connait la décroissance (sinon allez voir zecc.free.fr).
il y a certaines conditions tres importantes pour qu'on se réapproprie nos vies: entre autre la réappropriation de la bouffe (et des moyens de sa production).
Tous les pays dits socialistes ou communistes ont toujours eu une politique de redistribution des terres, qui s'est parfois avérée désastreuse du fait de la corruption des élites politiques.
S'il est évident que chacun devrait avoir la possibilité de travailler (donc, entre autres, produire sa bouffe), la réalité foncière et financière fait qu'il est très dur d'acceder à la propriété (et même de toute façon, la propriété c'est le vol!).
Les redistributions se sont généralement faites par la force, pendant une révolution (pas celle du 30A en tt cas!), contre une poignée de propriétaires riches, véreux et même incapables de tenir correctement une bêche.
Souvent, ces politiques de redistribution gardaient un aspect centralisé, et impliquaient parfois une industrialisation (comme on la connaît trop en france..) de l'agriculture.
Hors pour approcher le plus de la décroissance, les méthodes modernes (tracteurs énormes, arrachage des haies, irrigation/drainage..) sont obsolètes, et il convient de retrouver un système agricole plus humain.
Ainsi un certain modèle de potager existe depuis longtemps, mais il a été oublié: les jardins ouvriers.
On en voit pas mal autour de Lille (ville de cons), la région ayant un fort passé ouvrier, mais bon maintenant que ya plus une seule mine et que le chinois est moins cher au kilo que le nordiste dans le textile, ça ne fait plus beaucoup d'ouvriers, et ces jardins tombent parfois à l'abandon.
Il existe pourtant pas mal de terrains exploitables (à notre échelle) pour tous ceux qui n'ont pas la chance d'avoir un beau jardin, ou qui sont obligés d'y faire pousser du gazon (histoire de pouvoir le tondre le week end).
Si la réappropriation de surfaces pour les cultiver est plus facile à la campagne qu'en ville, voila quelques exemples qui peuvent donner des bonnes idées:
-les lignes SNCF: cette société possède les terrains sur lesquels ses lignes passent. généralement, ils ont une plate bande de quelques metres le long des lignes. La SNCF tolère ceux qui y font pousser des trucs, tant que ça gène pas leurs trains (en gros: pas de pommiers! :? ). Mais leurs agents passent régulièrement sur les voies: donc ne faites pousser que du légal! (jvous vois vnir)
-les terrains municipaux inutilisés: les municipalités n'aiment généralement pas que les gens squattent leurs batiments. mais ils possèdent souvent pas mal de terrains collectifs qu'ils ont même pas tout le temps envie de gérer (cf réguliers conflits avec Voies Naviguables de France pour les terrains jouxtant les cours d'eau).
-les friches industrielles: beaucoup de municipalités sont emmerdées avec les vestiges du passé industrieux. il est peut être possible de négocier ces terrains contre leur dépollution (en s'organisant et se regroupant). par exemple, on peut dépolluer un terrain en y faisant pousser des oléagineux pour en faire du biodiesel (même si du coup il poluera un ptit peu..) ou en faisant pousser diverses plantes comme du lin et du chanvre que l'on fixe ensuite (à la chaux par exemple) pour en faire des matériaux de construction.
et sinon, même si vous n'avez que votre balcon, ya pas que les radis qui peuvent y pousser!
en se réappropriant ces moyens de produire de la bouffe, on peut:
-se répartir équitablement la charge de travail et la production (on est responsables, bordel de merde!)
-éventuellement se les échanger dans un système comme les SEL
-montrer aux gens (et aux enfants!) comment tenir un potager, même un petit, avec tous les avantages inclus.
pour ma part je viens de retourner en Hollande, et je suis bien trop nomade pour m'occupper durablement d'un potager. mais je suis toujours ravi d'aider ceux qui en ont un là ou je vais. (et en hollande on peut faire pousser ce qu'on veut
)