Discutaction
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le deal à ne pas rater :
Xiaomi Mi Smart Camera 2K Standard Edition (design compact / support ...
11.39 €
Voir le deal

 

 Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?

Aller en bas 
AuteurMessage
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyDim 7 Aoû à 17:33

altermonde.levillage- dimanche 7 août 2005, Jean Dornac
Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? - 1 -

Vaste question mille fois répétée au travers des âges de l’histoire humaine. Nombre de philosophes, de penseurs, d’érudits presque toujours, se sont penchés sur la question. Pour autant, à quelques exceptions près, il ne me semble pas qu’ils aient remis en cause le « principe même du pouvoir ». Or, nous vivons à une époque où la question, en raison des abus très graves que nous avons constatés hier comme nous le constatons aujourd’hui, se pose sérieusement.

Citation :
Ce que nous remarquons c’est que, jamais, on ne demande aux peuples ce qu’ils pensent du « principe de pouvoir », comme si cette étrangeté ne devait jamais s’arrêter. Etant du peuple, rien que du peuple, n’étant rigoureusement pas intéressé par le pouvoir, ni par un statut d’érudit, je me permets néanmoins de vous exposer mes réflexions sur ce qu’est le pouvoir ainsi que les conclusions que j’en tire. Cette analyse, comme toujours, n’engage que moi-même. Au moment où j’écris ces lignes, j’ignore encore si ces réflexions tiendront en un seul texte ou en plusieurs...

Le pouvoir se justifie-t-il ?

Cette question semble absurde, mais j’ai toujours pensé qu’il n’existe pas de questions absurdes, tout au plus des questions iconoclastes, des questions gênantes. Tout peut, voire doit, se remettre en cause. Si l’on observe l’évolution des sociétés humaines, on réalise que toutes, toujours, ont suscité en leur sein une forme de pouvoir plus ou moins important. On pourrait donc penser que le principe de pouvoir est naturel, peut-être même obligatoire, dans toute société. Nul doute que tous les tenants et aspirants au pouvoir tiendront une telle affirmation pour une vérité absolue. Cependant, cette apparente « nécessité » n’est vraie que si l’on refuse de se poser les bonnes questions.

Pour comprendre dans quelle direction va ma réflexion, je précise que je débuterai l’analyse par le parallèle entre le fonctionnement d’une société, son évolution continuelle, et le développement individuel de tout humain. J’ai toujours été frappé par l’analogie entre les sociétés et les individus. Et c’est assez logique si l’on songe qu’une société n’est jamais que la résultante d’un nombre plus ou moins important d’individualités.

Je considère pour ma part, que si « le principe de pouvoir » existe toujours, c’est parce que les sociétés humaines n’ont pas encore atteint l’âge adulte. Nous sommes au mieux, en tant que sociétés, à l’adolescence, au pire, encore dans l’enfance. A cela, nous devons remédier d’urgence.

Le pouvoir agit en somme comme agirait un père ou une mère avec les peuples qu’ils considèrent du haut de leur suffisance, comme des enfants. Mais le problème majeur qui fait la souffrance des peuples, c’est que ce père (ou cette mère) est un père abusif. Comme tout père et toute mère abusifs, le pouvoir trouve son intérêt à empêcher son enfant d’évoluer, et surtout de l’empêcher par diverses manières et méthodes, de prendre son indépendance. Son intérêt est de nous « gâter », y compris par des mensonges, mais surtout par des futilités de manière à nous « acheter » et nous maintenir dans l’infantilisme. Ces « gâteries » se traduisaient à l’époque des Romains par le « pain et les jeux », aujourd’hui par la consommation et la télévision, particulièrement par la « télé-réalité ».

Les parents abusifs, même s’ils n’en ont pas toujours conscience, n’aiment pas leurs enfants ; ils n’aiment qu’eux-mêmes et font tout pour garder leur pouvoir sur leurs enfants, quitte à les détruire à jamais. Or, un enfant n’appartient jamais à ses parents ; il leur est confié et ils doivent le mener à sa vie d’adulte autonome. Cependant, les parents abusifs, conscients ou non, conservent leurs pouvoirs par toutes sortes de méthodes : chantages ; menaces ; mensonges ; exagérations ; corruptions en « achetant » leurs enfants ; infantilisations diverses. Il n’y a, sur le principe, pas la moindre différence dans la façon d’agir des pouvoirs sur les peuples. Les pouvoirs considèrent, depuis toujours, que les peuples leur appartiennent et agissent envers eux exactement comme les parents abusifs envers leurs enfants.

Que voyons-nous de la part des pouvoirs ? Chantages par la peur ; menaces de tous ordres ; corruptions massives ; mensonges et manipulations par médias interposés ; infantilisation tout aussi massive au travers des « télé-réalités » et autres émissions vides de sens, des drogues, de l’alcool, des jeux de cirques que sont les jeux olympiques, le football, le cyclisme professionnel, etc. ; emprisonnement pour ceux qui ne « réussissent » pas, donc les pauvres, mais aussi pour les contestataires ; assassinats dans les cas estimés comme « irrécupérables ».

Rien n’est honnête, rien n’est sincère et grand dans tout cela, mais tout sert à nous infantiliser ou nous punir pour que nous ne puissions surtout pas avancer vers l’âge adulte de nos sociétés.

Un pouvoir peut-il avoir une certaine noblesse ?

Il en est, dans l’histoire des peuples, qui s’en sont rapprochés ; il y a eu des règnes, à l’époque des rois, des présidences sous la république, qui s’en approchèrent. Mais tous ont, dans le principe du pouvoir, une tare majeure, celle du paternalisme, ce qui, finalement correspond encore à l’infantilisation des peuples.

La notion même de pouvoir ne permet pas une autre vision de son exercice. Le paternalisme se supporte, dans le meilleur des cas. Pour le reste, c’est toujours plus ou moins proche de la notion de dictature, douce ou effrayante, cachée comme aujourd’hui avec le pouvoir des libéraux (néo ou ultra) ou bien visible comme sous Hitler ou Napoléon. Qu’on le veuille ou non, un pouvoir cherchera toujours, par nature, tout comme les parents possessifs, à satisfaire son besoin de commander et de posséder en même temps que de briller. Il n’y a en cela nulle noblesse, il n’y a que vils intérêts personnels, de groupes, de classes ou de castes.

Un pouvoir ne peut pas être généreux, il aurait trop peur de perdre ses avantages et en tout premier lieu, il perdrait sa domination sur les peuples qui, rapidement, chercheraient à s’émanciper. Tout ce que je viens de décrire, concerne les pouvoirs politiques, mais s’étend de la même manière à toutes les sortes de pouvoirs ; qu’ils soient financiers, religieux, scientifiques, médiatiques et trop souvent même, associatifs. C’est donc un mal profondément lié à la nature humaine ; mais c’est bien un mal. Ce qui me tend à penser que c’est un réflexe des origines basé sur l’instinct et la force physique. Et ceci, bien sûr, conduit nécessairement à penser que les humains, les dirigeants comme les peuples, ne sont en rien adultes. Cet âge, lorsque la personne est bien construite, donc équilibrée, est l’âge de l’indépendance, de la prise de responsabilité personnelle, c’est l’âge de la conscience développée. Nous en sommes loin, en tant que sociétés humaines, convenez-en...

Un héritage du passé

Il ne fait nul doute que toutes les formes du pouvoir, notamment celui des hommes sur les femmes, sont une survivance, un héritage du passé. On peut imaginer que, dans les premières époques humaines, celles où la conscience naissante était encore dominée par les instincts, une forme de pouvoir était nécessaire à la survie même de l’espèce. Les dangers étaient grands et variés dans ces époques reculées. Il n’y avait donc rien de scandaleux à ce que ce furent les plus forts, les plus malins, qui prirent, peu à peu l’ascendant sur tous les autres, dans la mesure où eux avaient la capacité physique ou mentale, de protéger le reste du groupe, tout comme cela se passe chez les animaux.

On peut penser aussi, qu’à mesure du développement des consciences, conscience intime comme conscience d’être, les plus forts ont compris tout l’avantage qu’offrait le rôle que tout le groupe leur attribuait. Ce n’est probablement qu’avec le temps, un temps fort long que nous avons peine à imaginer, que ces plus forts, ont compris quel était leur ascendant sur tous les autres individus et quels immenses profits ils pouvaient en tirer pour eux-mêmes comme pour ceux de leurs clans.

C’est l’évidence même, et qui pourra contredire cette affirmation, qu’à l’origine la notion de « nobles », de « noblesse » distinguant une petite élite particulière, n’avait ni sens ni réalité. La noblesse, les puissances, ne se sont donc construites que progressivement au nom d’une certaine efficacité dans la défense du reste du groupe et dans la volonté d’accaparer le pouvoir en créant des castes supposées supérieures. Mais ces notions ne pouvaient qu’être virtuelles et ne possédaient aucun fondement réaliste, aucune base génétique.

Par ailleurs, probablement, la compréhension des phénomènes, des rivalités, les tactiques de chasse puis de guerres, développaient, chez ceux qui possédaient la force, des capacités intellectuelles nouvelles. Pour défendre un groupe, il fallait nécessairement faire des efforts de réflexions qui n’étaient sans doute pas innés. Mais évidemment, ceux qui ne participaient pas à ces « batailles » n’avançaient pas au même rythme. Par conséquent, en plus de l’ascendant physique, les plus forts, certains d’entre eux, en tout cas, ont également dû prendre un ascendant intellectuel, mental et psychique. La nature humaine étant ce qu’elle est, ces êtres ont dû, peu à peu comprendre qu’ils pouvaient prendre le pouvoir sur tout le groupe. Puis, par la suite, se sentant nécessairement supérieurs à tous les autres, ils ont pérennisé leur avantage en le rendant transmissible à leur propre descendance. Je présume que cette évolution, si elle s’est bien déroulée de cette façon, a duré quelques millénaires, avec probablement quelques nuances.

A mesure que les groupes, les tribus s’agrandissaient, certains se sont hissés au-dessus du lot, imaginant, notamment avec l’aide, voire la complicité des religions naissantes, qu’ils étaient différents, nobles en somme, et que tous les autres devaient leur faire allégeance.

Etant issu du monde animal, ayant vécu sur une très longue durée avec le même instinct de base, ces « chefs », choisis ou autoproclamés, avaient besoin de délimiter leur territoire. C’est sans doute de cette manière, et par instinct, qu’est né le concept tout aussi virtuel de « frontières ». Et comme tous les prédateurs, mais en bien plus puissant parce que doté d’une intelligence particulière, les plus orgueilleux voulurent, sans cesse, agrandir leur territoire et donc leur pouvoir. Sans doute, les nations se sont-elles construites sur ce schéma...

L’héritage du principe de pouvoir est lourd, écrasant. Il est l’une des causes majeures des crimes collectifs que sont les guerres. Rien qu’à l’égard de ces drames guerriers atroces, on peut comprendre que le pouvoir engendre presque mécaniquement le malheur humain.

Sans doute est-il encore trop tôt pour envisager l’émancipation réelle et définitive des peuples. Sans doute est-il trop tôt pour espérer voir éradiquer cet héritage de l’instinct animal qu’est le pouvoir. Mais il n’est plus trop tôt pour poser la question et pour que chaque humain de réelle bonne volonté se la pose à son tour. L’homme ne devient adulte qu’à partir du moment où il se pose les bonnes questions, qu’à partir du moment où il quitte ses parents même au prix des pires déchirements.

Il est un signe qui montre que les sociétés ne sont pas encore adultes, malheureusement. Ce signe, c’est la violence qui les anime. La violence physique, particulièrement elle, est la preuve de la faiblesse de caractère et d’un développement intellectuel et mental insuffisants de ceux qui se livrent à la violence. Elle est la réalité d’une grande foule d’individus et de pratiquement tous les pouvoirs. Elle est et reste, défaite pour l’homme.

Cette violence, tout comme le principe de pouvoir, est une survivance des origines de l’humanité. Si l’on se base uniquement sur ce critère, et en regardant tout autour de nous, alors, c’est à désespérer, car l’humanité ne serait pas même sortie des langes... Cette violence, en dépit des affirmations contraires lors de forts beaux discours, aussi creux qu’interminables de la part de nos politiciens actuels, sert leur pouvoir. Ils ne tiennent, ils ne se pérennisent leur pouvoir que par la violence, cette fois sous toutes ses formes, ces formes qui ne s’arrêtent pas aux violences physiques. Ils ont, en fait, intérêt à ce que la violence, tout comme la peur, se maintienne, voire se développe ; peurs et violences, ajoutés à l’abêtissement des peuples au travers de la télévision, des publicités et de l’esprit de consommation, sont les meilleurs garants de la pérennité et de la nécessité d’existence du principe de pouvoir. C’est le pouvoir abusif au même titre que les parents abusifs.

Suite dans les prochains jours
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3368

@+
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyLun 8 Aoû à 15:26

altermonde.levillage- lundi 8 août 2005, Jean Dornac
Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? - 2 -

Citation :
Mon analyse, je le sais, sera peu lue, peu commentée et sans doute peu comprise et encore moins approuvée. Je crois que ce n’est pas un problème. Il est des gens, et je crois en faire partie, dont le rôle dans une société est d’être à la fois des « veilleurs » et des « éveilleurs ». Ceux-là ne se destinent ni à la gloire ni au pouvoir ; ce sont des aspects qui leurs sont indifférents. Leurs préoccupations résident avant tout dans ce qu’ils perçoivent de l’état du monde. Quitte à faire sourire, j’affirme que cet état les fait souffrir et que de ce fait, ils tentent de comprendre les mécanismes pour trouver des solutions ou à tout le moins des pistes de réflexions.

Dans la première partie de cette analyse sur la notion du « principe de pouvoir », je parle de cette « étrangeté » qu’est ce principe. A priori, une telle affirmation tient de l’anomalie, tant la notion de pouvoir s’est installée dans notre logique, est intégrée à nos mentalités. Faites-en l’essai : Imaginez un instant une société, un pays comme la France qui ne serait plus gouverné, un peuple donc débarrassé du principe de pouvoir. Sans doute, comme nous tous, comme moi-même il y a peu de temps encore, direz-vous, en vous esclaffant : « C’est n’importe quoi ! Ce serait l’anarchie ! »

Rappelez-vous, à présent, de l’époque où vous étiez enfant. Vous semblait-il, si vous avez eu une enfance un minimum acceptable, que vous pourriez, vivre sans vos parents ? Cela vous paraissait-il seulement concevable ? Non, pour la plupart d’entre nous. Vous pouviez commencer à le concevoir une fois entrés en adolescence et encore n’est-ce pas vrai pour tout le monde. Ce n’est, notamment pas vrai pour les enfants ayant eu à subir l’un de ses parents abusifs. Le grand nombre des adolescents, au moins ceux qui n’ont pas eu à subir la pression de parents abusifs, vit même, dans son évolution naturelle et nécessaire, ce qu’on appelle la crise d’adolescence. Le plus souvent, les victimes de parents abusifs ne peuvent entrer dans cette phase de crise aiguë pourtant nécessaire pour « tuer le père », donc pour concevoir une vie sans « père », sans « mère » et vouloir pleinement entrer dans l’âge adulte.

Là encore, il en va de même pour les sociétés par rapport aux pouvoirs. A force d’avoir été maintenus sous la pression des pouvoirs abusifs, nous ne parvenons même pas à concevoir une société sans pouvoir. Les peuples, au final, n’ont pas encore fait leur crise d’adolescence et restent étroitement dépendants des divers pouvoirs existants. Le pire étant justement que la pression du « pouvoir père abusif » a fini par anesthésier en nous la capacité même d’imaginer une société sans pouvoir.

Pourquoi le pouvoir est-il une étrangeté ?

Je persiste à dire que le principe même du pouvoir est un anachronisme quitte à choquer. A mes yeux, la raison en est évidente et j’ai peine à comprendre que cette vérité n’éclate pas aux yeux de tous mes contemporains, sans la moindre exception.

Certes, pour me suivre sur ce terrain, il faut avoir une vision très grande de l’humain, homme comme femme, collectivité comme individualité. Qui donc me prouvera qu’un seul humain, quel qu’il soit, au moment de sa naissance, alors que nul acte n’a encore marqué sa toute nouvelle existence, serait inférieur ou supérieur à tout autre ? On pourra me raconter tous les bobards possibles, tenter de les justifier par les religions, les cultures, les couleurs de peau, la façon de vivre, rien ne me convaincra plus jamais qu’un seul humain, quel que soit son rôle ou son rang dans la société, serait supérieur à un seul autre. C’est irrémédiable chez moi !

Egaux en dignité et en importance, nous sommes nés ; égaux en dignité et en importance, quelles que soient les vicissitudes de nos vies, nous resterons.

Si l’on accepte ce postulat, alors, il devient immédiatement évident que le principe de pouvoir n’a plus de fondement, sauf en tant que service rendu par les uns en faveur de tous les autres. Mais il est évident que rendre service n’est pas synonyme d’enrichissement personnel, de gloire à obtenir à n’importe quel prix et de fortunes immenses à bâtir. Or, pour l’essentiel, et c’en est presque caricatural aujourd’hui, le pouvoir n’a pas pour caractéristique de servir, mais de se servir. Ceux qui veulent le pouvoir, qui font tout pour l’obtenir, qui l’exercent, c’est incontournable, se considèrent naturellement supérieurs à ceux qu’ils se sont donné pour charge de gouverner. Majoritairement, les politiciens vivent de ce sentiment de leur supériorité naturelle et évidente, en particulier tous ceux, en France, qui sortent de l’ENA.

On en a encore vu les effets délétères [1] après la volonté des Français de rejeter le texte constitutionnel européen. Ce fut une levée de boucliers de tous ceux, pouvoirs politiques comme médiatiques qui ne purent accepter ni tolérer qu’un peuple, par définition ignare, donc inférieur, puisse voter le contraire de ce qu’eux préconisaient, eux qui détiennent naturellement la vérité infuse puisqu’ils nous sont supérieurs, puisqu’ils imaginent être « l’élite »...

Le cas de Gandhi

Le cas du mahatma Gandhi est exemplaire par rapport à ce que je veux décrire. En cela aussi, il est d’une actualité criante, en fait, il est, même à présent, presque soixante ans après sa mort, largement en avance sur la foule des humains. Il est possible, même probable, que d’autres personnages exceptionnels ont fait le même choix que je vais expliquer, mais je ne connais, personnellement, que son cas.

Le choix qu’il a fait était celui qui, à mon avis, sera notre futur, du moins si nous voulons devenir adultes en tant que peuples, si nous ne voulons pas disparaître en tant qu’humanité. Cet homme avait, en Inde une aura particulière et immense, à la fois par son incroyable volonté, son combat non-violent, sa sagesse et par l’exemple personnel qu’il donnait sans cesse. Pour lui, combattre, ce n’était pas mettre les autres en avant pendant qu’il donnait des ordres. Combattre, pour Gandhi, c’était se mettre à la tête de tous, c’était accepter la prison, c’était risquer sa vie à tous moments, notamment au moment de ses grèves de la faim. Il aurait pu réclamer le pouvoir, la grande foule se serait précipitée pour le lui offrir. Ses amis le lui proposèrent. Il a toujours refusé, et là, est l’une des facettes de sa grandeur exceptionnelle.

Les politiciens du genre de ceux que nous avons à endurer aujourd’hui, par exemple un GW Bush, un Tony Blair, un Nicolas Sarkozy et la foule des autres, ne peuvent comprendre une telle attitude. Ils ne pourraient considérer ce genre position que comme une lâcheté, un abandon alors même que c’est la seule attitude de respect du peuple et de soi-même. Un père qui aime véritablement ses enfants, leur enseigne tout ce qu’il sait, puis s’efface en espérant que l’enfant, devenu adulte, le dépassera en tout domaine. Nos politiciens actuels, tout au contraire, feraient n’importe quoi pour arriver au pouvoir, tant ils en sont avides, et ils feraient pire pour s’y maintenir.

Nicolas Sarkozy qui a fait rire la France entière lorsque, peu de jours avant le référendum du TCE il a lancé aux journalistes ou à ses admirateurs « je ne suis candidat à rien », est l’exact contraire d’un Gandhi. Il a dit à propos de Dominique de Villepin, mais si mes souvenirs sont bons, sans le nommer, juste avant la composition du nouveau gouvernement, qu’il n’était pas bon qu’un Premier ministre ne soit pas un élu, qu’un tel personnage signait là son manque de courage. Cela ne veut évidemment rien dire, surtout lorsqu’on sait que les dés sont pipés, que pour être élu il faut être coopté par un parti et surtout, disposer d’une fortune conséquente. A ce niveau, si l’on prend un peu de distance, on se rend compte que ce genre de déclaration correspond à un niveau de « gosse », voire de « sale gosse ». Mais où se trouve l’intérêt du peuple dans tout cela ? Nulle part, bien sûr... Ce genre de propos et d’attitude transpire l’ambition personnelle, démesurée, et n’a pas d’intérêt, mais surtout est totalement contraire à l’intérêt du peuple. Ce genre de prise de position, de déclaration dont la majorité des politiciens ambitieux se rendent coupables, devrait déjà nous éloigner de l’idée d’élire de tels individus. Rien de bon, dans le sens de la démocratie, dans le sens d’une élévation des peuples vers leur âge adulte, ne peut être voulu et appliqué par ce genre de personnage. Dans le cas de Nicolas Sarkozy, s’il devait être élu, on comprend facilement qu’aucune évolution du peuple ne sera possible, seule sa régression sera la réalité et cela sans même parler du programme politique ; cela se comprend sur le seul caractère d’un tel personnage.

Gandhi, sans doute, avait compris que le temps n’était pas venu pour son peuple de vivre sans la domination d’un pouvoir. Mais au moins, ne voulu-t-il pas prendre part à ce qui ne pouvait, tôt ou tard, que se traduire par le maintien de l’Inde dans l’enfance des peuples. Il était trop grand pour accepter de se rendre complice d’un tel acte de domination abusive.

C’est, je le crois, notre devoir, du moins celui de tous ceux qui voudraient aider l’humanité à grandir, de chercher à comprendre pourquoi après tant de millénaires les hommes se battent toujours, pourquoi ils entretiennent en eux-mêmes la haine, le racisme qui n’a pourtant nul fondement. Et il se trouve que le principe du pouvoir secrète en lui-même ces divers poisons, qu’il les cultive, fait tout pour les pérenniser. Nous tenterons de voir cela dans les prochains articles...

En mon for intérieur, j’ai la conviction que les peuples doivent devenir adultes et de ce fait, doivent tout faire pour se passer des pouvoirs, de tout faire pour les rendre, peu à peu, caduques. Mais il faut être conscient aussi qu’une notion comme celle-ci, c’est-à-dire des nations sans les pouvoirs, mettra peut-être des siècles à voir le jour. Peu importe, l’important, c’est que la notion existe et qu’elle fasse, au rythme qui lui est nécessaire, sa route.

Si un chemin est long, voire interminable, et peut-être même pénible, cela ne veut pas dire qu’il ne mène nulle part ou qu’il serait une erreur de destination. Devenir un adulte signifie apprendre durant toute l’enfance l’acceptation de la frustration. Tant que l’individu n’a pas réussi ce chemin chargé de contrariétés diverses et répétées, de véritables souffrances quelquefois, il ne sera pas adulte dans l’esprit, même si son corps en a tous les aspects et l’âge. Or, si l’on considère ce qu’est dans son fondement même, la société de consommation, voulue, appliquée, imposée par les gouvernants, les financiers, toutes les « élites » qui prétendent nous gouverner pour notre bien, nous comprenons aisément que c’est une société dont la philosophie est bel et bien de nous éloigner de toute frustration, de manière à laisser la majorité des peuples dans l’enfance ou dans l’adolescence sous domination de « pères abusifs » et cela au prix de la misère d’une grande foule sacrifiée à la non-frustration des autres.

Les buts de ces « mauvais maîtres du pouvoir », outre de nous maintenir en enfance étant bien sûr d’assurer leurs fortunes, leurs pouvoirs, leurs pauvres fausses gloires. Que ne feraient-ils pas pour pérenniser ces trois « avantages » qui ne sont, en fin de compte, que la traduction de leur immense faiblesse de caractère ? Etant issus du même moule des sociétés enfantines ou adolescentes, ils vivent de ce principe eux-mêmes et, parce qu’ils se sont trouvés dans des circonstances particulières, milieu familial, culture élitiste et ambitieuse, ils perpétuent ce système qui les sert si bien. Ils ne sont donc, eux-mêmes, que des « adolescents » qui s’ignorent, ce qui, évidemment, aggrave la situation des peuples. Des aveugles conduisant d’autres aveugles, c’est l’image qui convient le mieux aux pouvoirs conduisant les peuples.

En résumé de cette deuxième partie de l’analyse, je dirais que les peuples dominés par les pouvoirs abusifs, dans le principe des pères abusifs, n’évolueront pas. Tout comme les êtres manipulés par des parents abusifs, le plus souvent inconscients des raisons profondes de ce qu’ils subissent, ils seront toujours faciles à manipuler : pour les envoyer à la guerre ; pour leur faire croire qu’ils doivent vivre dans une prison à ciel ouvert au nom de leur sécurité ; pour les faire marcher au pas des nationalismes et des musiques martiales, etc. Puisque le « père pouvoir » l’affirme et le veut, le peuple « adolescent dominé » ne trouve rien à y redire...

Réfléchissez bien à tout cela. Le sens de nos combats, de notre combat nécessaire, peut changer. Et notre façon de voir le pouvoir et ceux qui s’en servent, peut changer également. On peut comprendre que ces gens, si détestables que soient leurs idées, leur façon de gouverner, s’abusent eux-mêmes. Comprendre cela doit nous mener à les considérer comme adversaires et non pas comme ennemis ; comprendre cela, peut et doit nous amener à combattre leurs idées, non pas par la violence, mais par une non-violence extrêmement active et ferme.

[1] dans le sens suivant du dictionnaire : en médecine, nocif, nuisible pour la santé, pouvant être mortel


Suite dans les prochains jours...
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3374

@+
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyMer 10 Aoû à 14:43

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? - 3 -

Partant du postulat [1] que j’ai posé, c’est-à-dire que le pouvoir, dans pratiquement chaque cas où il s’est exercé, fut abusif envers les peuples à la manière dont certains pères (ou certaines mères) peuvent être abusifs, nous pouvons aller plus loin. Je rappelle aussi, que l’une des raisons, selon moi, qui justifient aux yeux de ces pouvoirs la « pression abusive » est bel et bien de maintenir les peuples dans un âge correspondant à celui d’un enfant ou au mieux d’un adolescent, que cette volonté soit consciente ou non.


Citation :
Il y a évidemment bien d’autres raisons qui motivent, en amont, ces pouvoirs abusifs. Mon analyse ne tend pas à démontrer que, pour ne citer que ces deux-là, le capitalisme ou la féodalité, ces formes de pouvoirs abusifs et criminels ne sont pas ou ne furent pas également les causes du comportement odieux des politiciens, rois ou autres empereurs. En fait, ce sont les fondements même des pouvoirs abusifs. Et si l’on remonte encore plus en amont, au fin du fin, nous retrouvons la nature humaine dans toutes ses tragiques faiblesses que sont l’orgueil, la vanité, le besoin d’amasser des fortunes le tout dans une sécurité la plus absolue possible, sécurité, bien sûr, dans le sens de la pérennité de la satisfaction de ces faiblesses. D’ailleurs, pour le besoin d’amasser des fortunes ou des biens, ainsi que d’assurer le sentiment de sécurité, ne serait-ce pas, là encore, des réflexes hérités de la nuit des temps, hérités des époques où il fallait engranger les vivres, les armes pour survivre, assurer la sécurité du groupe ainsi que la sienne propre ?

Mais, dans une analyse comme celle-ci, nécessairement courte, quelques articles au plus, je ne peux pas non plus entrer dans tous les détails qui expliquent les dérives des pouvoirs et les motivations profondes, toutes liées à la nature humaine, toutes liées aussi, comme arguments à des idéologies diverses, voire à des religions. La vie, le pouvoir, toutes ces choses sont d’une complexité sans borne. Les pouvoirs abusifs sont la résultante de tous ces faits, liés à la nature humaine. En tout premier lieu, pour servir les intérêts que réclame notre nature encore trop instinctive, mais aussi tout ce que l’esprit humain a inventé comme idéologies au service rarement désintéressé de cette nature humaine... Nous ne pouvons pas tout appréhender de ce qui nous commande, de ce qui commande la nature et la forme des pouvoirs. Il faudrait pour cela, sans doute, une vie complète de chercheur... De ce fait, nombreux serez-vous, sans doute, à regretter que je n’aborde pas tel ou tel aspect de la problématique posée par le pouvoir et ses abus. Au demeurant, et c’est une invitation à tous ceux qui s’en sentent la capacité, rien ne les empêche de proposer, sous forme d’articles, des compléments pour développer ce qui leur semble manquer. Il faut comprendre que je ne cherche pas à imposer une opinion ou un postulat, mais à provoquer la réflexion et, si possible, le débat public, au moins sur le site.

Entrons à présent dans la suite de l’analyse, en n’oubliant pas le postulat posé. Regardons de plus près ce qu’il en est de la « légitimité » du pouvoir...

Le pouvoir est-il ou non légitime ?

N’y a-t-il jamais eu, dans le sens le plus grand, un pouvoir que fût « légitime » ? Encore une question dérangeante, n’est-ce pas...

Le problème de la légitimité du pouvoir aux origines humaines ne s’est sans doute pas posé dans ces termes. Je suis persuadé, mais ce n’est qu’une conviction intime, que le pouvoir au sein des petits groupes d’humains de ces temps-là se prenait, ne se discutait pas, ou très peu, puisqu’il était lié avant tout à la capacité de force physique de ceux qui défendaient ces groupes. D’autres, possédant des connaissances que je n’ai pas, pourraient dire à quel moment, plus ou moins précis de l’histoire humaine, la nature du pouvoir s’est transformée, passant d’un pouvoir tribal ou clanique à un pouvoir partagé par des « assemblées ». Je pense notamment au sénat romain ou, avant lui, à son équivalent grec. Y a-t-il un moment précis, un peuple précis qui a procédé à ce changement ou cela s’est-il institué peu à peu ?...

Légitimité octroyée par Dieu ?

Si l’on suit ce que dit la Bible, dans la mesure où elle a effectivement une part historique sérieuse, ce serait Dieu qui aurait institué la royauté pour les hébreux et si mes souvenirs sont bons, ce serait au travers de la parole de certains prophètes. C’est là un problème de foi qui ne peut être partagé par tous à notre époque et de plus, ce n’est pas valable pour l’ensemble des peuples de la terre, du fait de la diversité des religions. Evidemment, pour des esprits religieux, cet exemple était fort, et notamment très intéressant pour les hommes désireux de prendre les rennes du pouvoir avec les apparences de la légitimité. Si la royauté était instituée par Dieu, si donc les rois étaient, de ce fait, choisis, désignés par Dieu, la légitimité de ce pouvoir ne pouvait même pas être remise en cause puisque cela revenait à se dresser contre Dieu Lui-même. Et nous l’avons vu dans les siècles qui ont suivi et sous plusieurs cultures successives, Dieu, dans quelque religion que ce soit, quel que soit le nom qu’on lui donnait, au moins dans le « monde connu », était toujours invoqué pour affirmer la légitimité du pouvoir, y compris celui des pires tyrans. Dieu est un magnifique alibi pour asservir les hommes à un pouvoir qui n’a rien de plus qu’humain, qui n’a que des objectifs très humains, je dirais même pauvrement humains si l’on tient compte de la faiblesse de la nature humaine. Le meilleur exemple, aujourd’hui encore, reste George W Bush qui ne cesse d’invoquer Dieu pour justifier son pouvoir et les drames qu’il provoque...
Alors, la légitimité octroyée par Dieu, il faut vraiment faire un très gros effort pour y croire... Au mieux, lorsqu’on est croyant sans être assujetti à une religion, on peut penser que Dieu laisse faire et que c’est une légitimité accordée par défaut... Sans quoi, la liberté accordée à tous les hommes par leur Créateur, ne serait qu’un vain mot...

A partir de la révolution française...

Pour examiner la « légitimité » du pouvoir aujourd’hui, nous pouvons faire un bond de plusieurs millénaires, pour arriver à la révolution française. Là, plus question de légitimer le pouvoir au nom d’un Dieu rejeté parce que trop lié à la royauté honnie, à la tyrannie permanente.

Ce furent quelques années folles si on les compare aux siècles précédents. Désormais, et sans doute étaient-ils sincères, selon ces révolutionnaires le pouvoir revenait au peuple ; c’est lui qui était souverain. Au plan de la pensée humaine et du sens démocratique, ce fut une avancée considérable, certes, bien préparée par les philosophes du siècle des lumières. Et il n’y a rien d’étonnant à ce que ces mêmes hommes et femmes aient conçu les « droit de l’homme ». En soi, c’est extraordinaire parce que totalement contraire aux coutumes, traditions et autres héritages du passé.

Mais après la plus belle période de cette révolution, quelle fut l’opinion du peuple soi-disant « souverain » ? Je n’ai pas suffisamment de connaissances historiques précises pour affirmer une chose ou son contraire concernant cette époque. Cependant, il faut croire que le peuple ne suivit pas comme un seul homme. Sans quoi la Terreur ne se serait pas également attaquée aux simples citoyens en plus des nobles. Bien sûr, de nombreux éléments intervinrent, comme par exemple la foi en Vendée... Mais, au bout du compte, et schématiquement, très vite, les têtes de la révolution, pour l’essentiel des gens issus de la bourgeoisie de l’époque, tinrent le peuple à l’écart. Ce fut le parlement qui représenta les « intérêts du peuple ». Mais qui étaient les députés en ces temps sinon des bourgeois, des érudits, qui défendaient les intérêts de la nouvelle caste aspirant, depuis longtemps, à prendre et s’accaparer le pouvoir désormais vacant. Que savaient-ils de la vie du peuple encore essentiellement paysan ? Peu de choses sans aucun doute. Auraient-ils, plus qu’aujourd’hui, confié le pouvoir à des paysans ? Non, bien sûr...
La suite en dessous :
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyMer 10 Aoû à 14:43

La suite :

Citation :
Passons sur la période de l’empire qui effaçait presque tous les acquis de la révolution, qui, au travers du couronnement fait par le pape, revenait à nouveau à déclarer que Napoléon tenait son pouvoir dictatorial par la volonté de Dieu. Oublions aussi la Restauration, cette résurgence provisoire d’un passé définitivement enterré. On se rend compte, néanmoins, que tous les pouvoirs qui se sont succédé sur une centaine d’année en France, Terreur comprise, ont agi dans le même sens du « père abusif » ne respectant en rien la volonté du peuple, imposant ses diktats, ses croyances, parfois opposées, empêchant par ce biais la maturation du peuple.

Il en est allé ainsi jusqu’à nos jours, de nouvelle République en nouvelle République en passant par le régime de Vichy. Tout au plus, peut-on considérer que le Front Populaire, dans ses débuts, respecta un peu plus le peuple, lui donnant, enfin, des droits méconnus jusque-là. La situation, depuis 1974, s’est très sérieusement dégradée pour revenir à une espèce de monarchie qui ne dira pas son nom.

Le type de gouvernement actuel est très semblable à la royauté si l’on excepte la présence d’un roi... encore que... Les fondements, motivations et intérêts ne sont pas différents. De plus en plus, si on l’observe objectivement, c’est bien une « petite noblesse » de politiciens qui accapare le pouvoir depuis trente ans au moins. A quelques variantes près, ce sont les mêmes individus qui dirigent le pays, qui imposent leurs vues ne demandant son avis au peuple que pour la forme et au travers d’élections qui n’ont plus de sens. Qu’ils soient de gauche ou de droite, ces personnels politiques servent la même politique, hormis quelques détails essentiellement de discours. Ne sont-ils pas formés, pour l’essentiel à la même école, l’ENA ? On les forme dans le même moule, pour la même fonction. A eux, à la sortie de l’école, de trouver à se faire embaucher à droite ou à gauche, éventuellement au centre. Mais de convictions, là-dedans, il faut se lever tôt pour en apercevoir ! Ce sont des sortes d’ « animaux » très adaptables en fonction de l’employeur qui voudra bien d’eux. S’ils sont d’accord sur l’essentiel, et presque toujours en désaccord officiellement pour respecter les apparences, il est un point qui fait l’unanimité ; le pouvoir ne doit pas échapper à l’un d’eux. Hors de question d’accepter que le peuple, cet ignare de toujours, choisisse un parti qui n’ait pas une « vocation majoritaire », comme disait si bien M. Raffarin. Les énarques ne se trouvent qu’exceptionnellement (s’il s’en trouve !) dans les partis qui n’ont pas l’honneur de posséder une telle vocation...

De même, ils se retrouvent tous pour affirmer qu’aujourd’hui, il n’est plus d’autre politique possible que celle de la mondialisation marchande et financière. Ils se rejoignent aussi pour nous inculquer la peur, la peur de tout ; la croissance comme seul dogme pour l’humanité... Cherchez donc une différence notable...

Légitimité ?

Si le peuple est souverain, la légitimité du pouvoir ne peut venir que de son choix ; ça, c’est un fait et non pas un vœu pieux si l’esprit véritablement démocratique est respecté.


Cependant, nuance d’importance, pour les politiciens, tous d’accords sur ce point, la légitimité est respectée à partir du moment où une majorité du peuple a voté pour l’une ou l’autre composante qui sert le même régime. Cette légitimité, par rapport au droit, dont il ne faudrait tout de même pas oublier trop vite qu’il est écrit par les détenteurs du pouvoir, est respectée, mais seulement dans les apparences.

En effet, que signifie une légitimité arrachée par la propagande et plus encore par la manipulation de langage, les tromperies souvent abjectes au regard de la simple vérité des faits ? Quelle est la réalité d’un choix, donc d’une légitimité obtenue par le mensonge et la manipulation. Le droit, dans ce cas, n’est plus qu’au service du plus menteur, du plus roublard et devient de ce fait une sinistre farce. Et, au regard de la vérité des faits, du respect d’un minimum de sens moral, seul élément qui m’intéresse personnellement, la légitimité n’est plus la réalité de ce pouvoir. Nulle légitimité réelle ne peut exister si elle est basée sur le mensonge, la tromperie permanente et la manipulation de masse.

Parce que les pouvoirs illégitimes actuels sentent que leurs mensonges, leurs manipulations ont de moins en moins de prise sur un peuple dont de très nombreux citoyens ne sont plus dupes de la réalité, ils accentuent, jusqu’à la caricature, ces mensonges et manipulations. C’est ainsi que nous en sommes arrivés, avec le référendum du TCE à l’absurdité que nous avons presque tous dénoncé sur internet qui consistait à laisser au peuple comme choix de réponse : le oui ou le oui !

Quelle est la légitimité d’un pouvoir, par ailleurs, dès lors que pour être candidat à une élection, il faut soit être « parrainé » par un groupe financier, médiatique, politique et posséder une fortune personnelle conséquente ? Il n’y a pas non plus de légitimité morale du pouvoir dans ce cas. Les nobles, dans le passé, souvent, achetaient leur charge ; les élus de ce temps ont retrouvé les mêmes dérives.

Les pouvoirs dans les démocraties des pays riches, de ce fait, ne sont plus légitimes par rapport à la vérité du sens démocratique. Ce n’est plus qu’une vaste « pantalonnade » ! Quoi d’étonnant, après ce constat, que nos pouvoirs délèguent leurs prérogatives, sans avoir consulté le peuple, à des instances pas même élues, comme l’OMC, le FMI, la Banque Mondiale, etc. Cette dérive est logique puisque, désormais, les politiciens ont une double casquette :
- Asservir les peuples par une propagande toujours plus intense, ensuite par la peur, puis une surveillance de plus en plus étroite, enfin par la force et le crime, comme tout récemment dans le cas du jeune brésilien froidement assassiné de cinq balles dans la tête par des policiers, ou la sauvagerie dont ont souffert les participants du « technival » en Tchécoslovaquie fin juillet. (voir Czechtek : Répression Sanglante) Le même principe est appliqué, à la perfection par un Nicolas Sarkozy qui nous impose partout et pour n’importe quoi, la présence de sa police, qu’il y ait ou non un bon argument. Cette police, espèce de « père fouettard » mais en nettement plus cruel et intéressé, n’a pas pour fonction de nous protéger, mais bien d’inspirer la peur pour que le peuple, de moins en moins dupe, de plus en plus en colère, ne tente pas de résister ou de se révolter.
- La deuxième casquette, non exprimée ouvertement, mais pourtant bien visible, est d’être au service de ceux qui commandent réellement au niveau mondial : Les grands financiers, les multinationales, tous ces acteurs dictatoriaux de la mondialisation financière et marchande, cette forme de mondialisation qu’ils imposent par la force et sans la moindre consultation électorale à tous les peuples. Leur seul échec, pour l’instant, mais il fut significatif, puisque ce fut la seule fois que l’enjeu fut suffisamment clair, c’est le refus des Français de voir institutionnaliser le libéralisme en Europe.

Peu, trop peu de gens, ont compris que ce refus est l’expression d’une prise de conscience, donc d’un pas vers l’âge adulte du peuple. Le « père pouvoir abusif », avec tous les moyens qui sont les siens, ordonnait à l’ « enfant peuple obéissant » de céder à son injonction. L’enfant a refusé, ou l’ado s’est révolté. Ce peuple auquel nous appartenons, de ce fait, porte sur ses épaules une très grande responsabilité : C’est à lui, bien plus qu’au peuple hollandais qui semble (mais ce serait à vérifier) avoir voté NON pour des raisons inverses aux nôtres, de montrer le chemin qui mène vers l’âge adulte. Saurons-nous relever un tel défi, et porter une telle responsabilité ?

[1] Dictionnaire : principe considéré comme vrai servant de base à un raisonnement - J’insiste sur le fait que pour la suite du raisonnement il faut partir de ce postulat, mais que c’est une hypothèse de travail et non pas un fait avéré.

Suite de l’analyse au cours des jours prochains
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3381

@+
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyJeu 11 Aoû à 14:19

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? - 4 -

Bref résumé des trois premiers articles de l’analyse : Le postulat posé indique que les pouvoirs, pratiquement sans exceptions, fonctionnent face aux peuples, à la manière d’un « père » (ou d’une mère) abusif. De ce fait, et par volonté, consciente dans certains cas, inconsciente dans d’autres, ces pouvoirs maintiennent les peuples dans la dépendance et les empêchent d’accéder à l’âge adulte.
Le postulat pose que pour être adultes, ces peuples doivent accéder à une vie sans les pouvoirs devenus inutiles. Enfin, nous avons vu également que si les pouvoirs d’aujourd’hui sont légitimes par rapport au droit, écrit et décidé par et pour les pouvoirs eux-mêmes, ils sont illégitimes au regard du « droit moral » non écrit mais fort bien compris par les peuples.


Citation :
La création d’une élite implique que celle-ci se considère nécessairement comme étant au-dessus du lot, dès le moment où elle entretient pour elle-même et en elle-même la croyance qu’elle est l’élite. Le « lot » étant le peuple, la plèbe, voire pour certains la racaille... Ce « lot » est toujours considéré comme inculte, incapable de comprendre les tenants et les aboutissants d’une décision qui, pourtant, le plus souvent, ne semble nécessaire et utile qu’à ces élites. Un parent abusif, saura, lui aussi, toujours faire comprendre à l’enfant ou l’adolescent qu’il maintient sous sa domination, qu’il est nul, incapable de réaliser quoi que ce soit...

Quelques exemples contemporains de cet exercice du pouvoir

Comme exemple frappant, nous pouvons considérer le choix du nucléaire en France, depuis trois décennies. Au départ, il y avait ce qu’on a appelé la « crise pétrolière ». Cette crise, à bien y regarder, n’était que la conséquence du réajustement des prix du pétrole, prix maintenus à un niveau excessivement bas par les compagnies pétrolières occidentales, volant de fait, les ressources naturelles des pays producteurs de l’or noir. Les véritables propriétaires de cette ressource naturelle décidèrent de mettre, tout à fait légitimement, fin à cet abus ne profitant qu’aux sociétés pétrolières étrangères et aux économies des pays dont étaient issues ces sociétés.

En France, pour pailler le manque soudain d’or noir, pour pallier une facture de plus en plus lourde, la propagande de l’époque s’appliqua à nous persuader que si « la France n’a pas de pétrole, elle a des idées ! » Le ridicule d’une telle propagande ne fut pas toujours perçu par le peuple. Cette manipulation à l’adresse du peuple, grossière dans les termes, mais subtile dans ses desseins, allait permettre de faire admettre comme naturelle et indispensable l’énergie nucléaire. Il fallait bien, pour justifier la maxime très méprisante à l’égard des pays producteurs, amener ce qui constituait, aux yeux du pouvoir, l’idée maîtresse.

On nous imposa donc la « merveille » qu’était le nucléaire, l’énergie inépuisable, parfaitement maîtrisée, propre, si peu chère et qui allait, enfin, nous offrir notre indépendance énergétique... Le pouvoir, à l’époque, était dans les mains de Valéry Giscard d’Estaing et de ses amis. Ce qui ne fut pas crié sur les toits des chaumières françaises, c’est que la famille du président possédait de très gros intérêts dans le nucléaire. Et comme par hasard, le nucléaire devint, presque du jour au lendemain, l’énergie qui « sauverait » la France. La décision fut prise de construire des dizaines de centrales nucléaires tout en imposant, dans les médias, une propagande très lourde sur les avantages de cette énergie réputée « propre ». Tchernobyl n’était pas encore passé par là...

Mais le peuple, lui, fut-il jamais consulté ? Evidemment non ! Depuis, fut-il consulté ? Evidemment non ! Et à la veille d’une politique de relance du « tout nucléaire », le pays est-il consulté ? Evidemment non !

Mais lorsqu’une partie du peuple gronde, n’étant pas dupe quant aux dangers considérables de l’industrie nucléaire, le pouvoir, seul « souverain », méprisant totalement le peuple dominé et infantilisé par la propagande, ce pouvoir réputé, « issu du peuple », lance ses forces de répression contre les ignares. Ce fut le cas à l’occasion de la construction de la centrale de Creys-Malville, et la répression fut cause de mort d’homme...

On voit par cet exemple l’irrespect absolu du pouvoir face à la volonté du peuple. Le peuple n’est souverain que sur le papier et dans les discours destinés à le flatter pour l’endormir. Dans la réalité des faits, le seul « souverain » est le pouvoir, autrement dit une caste de politiciens, celle que j’ai décrite dans la partie 3 de l’analyse.

L’élite passe à la folie par l’orgueil.

La création de la notion d’ « élite », à laquelle s’assimile la quasi-totalité des pouvoirs, politiques, médiatiques, financiers, industriels, scientifiques, religieux, etc, est le produit d’un orgueil qui ne demande qu’à enfler de plus en plus. Chose qu’avait parfaitement décrite Jean de la Fontaine dans sa fable « La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf ». L’orgueil ne se satisfait jamais de lui-même et gonfle, jusqu’à mener à la folie le malheureux qui lui est soumis. Cet orgueil ordonne à ceux qui se laissent ainsi dominer par ce déplorable défaut, de se considérer toujours comme supérieurs au « lot » ; il les conduit à ne considérer comme vrais et valables que leur volonté, leurs aspirations, leurs intérêts personnels ou de caste. Cette façon de penser qui se transforme très rapidement en « pensée unique », propre à chaque pouvoir, conduit ces gens à user de la propagande et du mensonge. Si ces manipulations ne suffisent pas, les pouvoirs orgueilleux par nature utilisent les forces de répression afin que le peuple abdique toute sa souveraineté. En fait, le pouvoir abusif, n’admet aucune contradiction.

Il ne faut pas négliger le danger qui est étroitement lié à l’orgueil. C’est bien ce mal profond, capable de tout détruire y compris celui qui se laisse gouverner par lui, ce mal propre au seul genre humain, qui offre suffisamment de génie à ses victimes pour construire les idéologies les plus monstrueuses. Ce « génie » généré par l’orgueil et ses intérêts, construit, pour perdurer, la pensée unique propre à chaque pouvoir, disais-je il y a un instant. J’ajoutais que l’orgueil, par nature, dévore tout en l’homme puisqu’il enfle et ne peut qu’aller dans ce sens.

C’est dans cette mesure que l’on comprend que la mondialisation financière et marchande actuelle, basée sur une idéologie profondément ancrée dans un égoïsme proche de l’absolu, a fini par construire la « pensé unique » qui cherche cette fois à devenir universelle. Cette tendance à vouloir atteindre l’universel montre le degré de folie intrinsèque à l’orgueil... Cette prétention à l’universel montre aussi que l’humain est en danger bien au-delà de ce qu’il n’a jamais connu. En quelques millénaires, et pour schématiser, on peut considérer que l’orgueil fou et individuel et passé, de cap en cap, à des échelles sans cesse plus grandes et tend à atteindre désormais le degré absolu qu’est l’universel. Et lorsque la folie atteint un tel degré, toute vie est en danger, comme nous le constatons déjà : écosystème, faune, flore et humanité.

L’exercice actuel du pouvoir, son mépris absolu de la souveraineté populaire, pourtant inscrite dans la Constitution, le conduit, le plus souvent au mensonge et à la tromperie par la propagande et la manipulation, comme je l’ai déjà dit. L’exemple le plus frappant de ces dernières années reste bien sûr toute la campagne référendaire du TCE. Mais comment ne pas mettre sur le même plan les ordonnances de Dominique de Villepin, ces ordonnances qui créent le CNE (contrat nouvelle embauche) ? La propagande gouvernementale dit qu’il s’agit de favoriser l’emploi qui, paraît-il, se trouverait entravé par le Droit du travail. Or, pour favoriser l’emploi, ces ordonnances le rendent précaire sur une période de deux ans, autant dire définitivement. Lorsque nous affirmons que les patrons, ravis de l’aubaine, qui se serviront de ce CNE chercheront à licencier leur personnel actuel pour le remplacer par les malheureux assujettis à ce nouveau contrat, le pouvoir nous présente comme des extrémistes, menteurs de surcroît. Mais comment expliquer autrement que ce gouvernement, ces derniers jours, assouplit parallèlement les règles de licenciement et qu’en même temps ou presque, il durcit par décrets le contrôle des chômeurs et les sanctions encourues si certains de ces derniers refusaient les emplois imposés, sous-entendu le CNE ?

Pas mieux ailleurs, bien sûr...

Ailleurs, du côté de MM. Bush et Blair, à les écouter, ils ont envahi l’Irak pour sauver le peuple écrasé par un tyran sanguinaire. Et ce tyran, d’un bien petit pays, selon les agresseurs, était un immense danger pour la planète entière, rien que ça ! Les faits ont démontré, ont prouvé, ce que nous avancions dès le départ, c’est-à-dire que tout, dans cette tragique histoire n’était que mensonge au service de la plus misérable cause qui soit, le vol du pétrole irakien.

Le même type de scénario peut se répéter partout. Les pouvoirs usent et abusent d’actes criminels qu’ils justifient et qualifient comme des actes au service des peuples. Pour résumer, je dirai, métaphoriquement, que pour satisfaire l’immensité de leur orgueil et de leurs intérêts personnels (et de caste), les politiciens de ce temps, sans doute encore bien plus lourdement que leurs prédécesseurs, font appel à Dieu pour servir le diable... Rappelez-vous, les « pays du bien » contre les « pays du mal »...

Un pouvoir dévoyé

L’exercice actuel du pouvoir revient à n’octroyer de valeur au peuple que dans la mesure où celui-ci abdique sa souveraineté. Tout est fait, sans cesse dans ce sens, et dans ce sens uniquement. Cette évidence montre à quel point ces pouvoirs suivent la mentalité des parents abusifs. Il faut, dans les deux cas, enfants comme peuples, que ces derniers renoncent à leur droit à l’autonomie, à leur droit de devenir adultes. Et dans les deux cas, le parallèle étant même saisissant, les tyrans, pères ou pouvoirs abusifs, pratiquent cette façon d’agir pour ne pas perdre une seule parcelle de leur pouvoir.

Sur un plan de morale élevée, dans le sens le plus grand, ces détenteurs du pouvoir ne respectent rien, en fin de compte : ni leurs victimes, enfants ou peuples, ni eux-mêmes puisqu’en rien ils ne se grandissent. L’orgueilleux, entre autres défauts, ne réalise plus ce qu’il est devenu, ne comprend pas la profonde laideur qui se dégage de ses actes et finalement de sa propre personne. Imbu de lui-même jusqu’à l’aveuglement complet sur tout ce qui le concerne, il détruit tout ce qu’il touche et de plus en plus à mesure que son orgueil prend de l’importance. Au final, il dévore progressivement et méthodiquement tout ce qui fit sa conscience. Persuadé qu’il est parfait par essence, il ne comprend pas que le peuple se dresse face à lui et il ne peut que mépriser cet ignare qui est trop bête pour le comprendre, lui, le parfait.

Combien d’exemples de ce type n’aurons-nous pas vus, dans le monde entier et en toutes époques ? Combien de morts, de destructions, de souffrances illimitées liées à cet orgueil absolu ? Les peuples auront payé un tribut excessivement lourd à l’orgueil de quelques-uns...

Face à ce type de pouvoir qui, désormais s’est mondialisé, il est autant nécessaire que légitime de construire la résistance des peuples...

Ce sera l’objet de la suite de l’analyse, dans les jours prochains...
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3389

@+
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyVen 12 Aoû à 14:19

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? - 5 -

Petit rappel des articles précédents :

- Postulat : Les pouvoirs, presque depuis toujours et presque tous, se comportent comme des pères ou mères abusifs. Ceci dans le dessein de maintenir les peuples dans l’âge d’enfance ou éventuellement en âge d’adolescence, mais dans tous les cas pour conserver, seuls, le pouvoir.
- Si les pouvoirs, dans les pays proclamés « démocratiques » sont légitimes au regard du droit écrit par et pour eux-mêmes, ils ne sont pas légitimes par rapport au « droit moral » non écrit que les peuples ressentent et comprennent fort bien.
- Nous avons vu, au travers de quelques exemples, avec l’article 4, que l’exercice du pouvoir actuel, en France et dans quelques autres pays, n’a, logiquement, rien à voir avec la légitimité morale lue avec le support du « droit moral ».


Citation :
Qui dit pouvoir moralement illégitime, qui dit encore exercice du pouvoir moralement illégitime, dit aussi son corollaire inévitable : « A pouvoir illégitime, résistance légitime. »

Légitimité de la résistance


Bien entendu, aucun tenant du pouvoir, aucun politicien appartenant à un parti dit « à vocation majoritaire » n’acceptera de reconnaître que notre résistance est légitime. Pas plus qu’il ne pourrait ni ne voudrait reconnaître que son pouvoir, celui qu’il sert et dont il se sert, est illégitime. Il brandira toujours les « tables de la loi », religieuses dans le passé, républicaines aujourd’hui.

Mais, pour un esprit subversif, c’est-à-dire un esprit libre, autrement dit un esprit qui cherche le renversement, même de manière non-violente, de l’ordre social ou politique, l’illégitimité du pouvoir est évidente et ce pouvoir ne peut qu’être combattu pour être remplacé ou, mieux, lorsque les peuples seront mûrs, pour s’en passer enfin et définitivement.

Justification de la légitimité de la résistance face aux pouvoirs illégitimes


1) Même si je me répète, mais qu’importe compte tenu de l’importance de cet élément, la première justification c’est que tout homme est égal en dignité et en importance à tout autre. Pour moi, c’est le fondement même de l’essentiel de ma pensée. Ce fondement est la base de ma révolte, de mon combat altermondialiste. Parce que j’ai la certitude de cette égalité absolue entre chaque humain vivant sur terre, femme comme homme, toutes cultures confondues, toutes religions ou non-religions confondues, tous âges confondus, je n’accepte pas et n’accepterai plus jamais qu’un groupe d’humains, qu’il soit riche ou cultivé plus que la moyenne, se prétende supérieur. C’est une fumisterie et de taille !

Les élites se considérant obligatoirement supérieures aux peuples, se permettront toujours, comme nous l’avons entrevu dans l’article 4, d’abuser le peuple, de le spolier, de créer des lois iniques. Il est d’ailleurs, à cet égard, frappant de constater à quel point les lois n’ont pas le même sens et la même valeur selon qu’on est issu du peuple ou de la prétendue élite. Il suffit de suivre quelques jugements, au tribunal, pour s’apercevoir que nombre de lois sont appliquées avec rigueur, dès qu’il s’agit du monde des pauvres et combien ces mêmes lois épargnent les puissants, pour des faits bien plus graves. Il en va de même pour les impôts et tant d’autres choses rattachées au droit qui se sont transformées en privilèges de caste.

On ne peut plus espérer revenir en arrière sans une véritable révolution. Mais attention, révolution ne veut pas dire forcément violences. On le voit depuis une bonne trentaine d’années, en France, en Angleterre, en Allemagne, aux USA comme ailleurs, les peuples peuvent voter pour n’importe quel parti politique « à vocation majoritaire », rien ne change. C’est toujours la même pression qui est exercée sur le peuple, et rien que sur lui. Nous avons atteint un point de non-retour, tant que ce type de parti politique monopolisera le pouvoir. Pour espérer un vrai changement, il faut obligatoirement donner libre cours à un parti n’appartenant pas à ce courant livré aux puissants du « marché mondial et financier » tout en s’interdisant d’élire un parti qui serait xénophobe, raciste, prétendant que ses membres ou le peuple sont supérieurs aux autres hommes, aux étrangers. Même si ces partis étaient, à la limite, susceptibles d’améliorer les conditions de vie du peuple, ce que je ne crois pas, ils poursuivraient, par d’autres moyens, la même politique de destruction ou d’empêchement de la cohésion humaine au niveau mondial. Et ce serait aussi tragique que nos malheurs actuels.

2) L’autre justification est forte également puisqu’elle est la réponse obligatoire à l’illégitimité du pouvoir. Il faut, parce que nous sommes des humains debout et non pas des esclaves couchés, résister, refuser le fait accompli. Toute démission, dans ces domaines, fait de nous des esclaves. Et nous le voyons très fortement, depuis trois ans en France. Chaque été, le peuple, légitimement, c’est vrai, prend ses vacances, oublie la politique et les politiciens retors. Mais les politiciens, eux, n’oublient pas de satisfaire leurs ambitions au travers de l’augmentation continuelle de leurs privilèges ou des privilèges de ceux qui, seuls, justifient encore leurs actions, c’est-à-dire le monde industriel et financier, les grands patrons pour simplifier. C’est ainsi que, ces trois dernières années, nous avons vu, successivement, en l’absence du peuple qui se reposait, la destruction du système des retraites ; la destruction de la protection sociale ; et cette année, un coup mortel contre le droit du travail au travers du CNE, le « contrat nouvelle embauche ». Par ces destructions, pour lesquelles le pouvoir actuel n’a jamais reçu mandat du peuple, nous voyons à quel point ce pouvoir français est illégitime et ne fait de la politique que pour l’intérêt de ses commanditaires riches et puissants et cela au détriment de plus en plus sévère du peuple.

L’intérêt et la volonté du peuple, proclamé « souverain » par la Constitution du pays, sont le partage des richesses entre tous, le droit de vivre libre pour tous, le droit à la culture pour tous, la santé pour tous, le logement pour tous, autrement dit l’application réelle, effective, des droits de l’homme conçus et voulus par nos ancêtres révolutionnaires. L’intérêt et la volonté du pouvoir, qui n’est pas proclamé « souverain » dans la Constitution, sont l’accaparement des richesses du pays au seul bénéfice de petites castes déjà bien trop riches et puissantes. Et cela se concrétise par la négation de fait des droits de l’homme.

Il est donc non seulement légitime mais encore nécessaire que les peuples, en particulier ses membres les plus conscients quant aux réalités du pouvoir, se lèvent et résistent afin de reprendre, à ceux qui ont rétabli des privilèges dignes des temps féodaux, la souveraineté et de la rendre au peuple, seul détenteur légitime. Le peuple, ici, en France, doit se soulever s’il veut à nouveau vivre dignement, vivre le partage entre tous et prendre le chemin de l’âge adulte qui tarde tant...

Les conditions d’une résistance puissante et efficace

Je n’aurai pas la prétention d’affirmer que je connais toutes les clefs d’une telle résistance. Mais avant d’arriver aux méthodes possibles de résistance, il faut quelques conditions sans lesquelles nous échouerons d’office.

Ce que je vais affirmer semblera être une évidence à beaucoup d’entre vous. Cependant, dans cette époque de banalisation des mots pour désarmer leur puissance, pour les anesthésier, en quelque sorte, j’affirmerai, et avec force, que la première de toutes les conditions d’une résistance efficace et qui ait du sens, c’est la prise de conscience.

Nulle résistance, nulle révolte n’est possible sans la prise de conscience préalable. Il faut en effet prendre conscience que le type de société actuel nous conduit à l’affrontement des civilisations, nous conduit à la mort de l’écosystème, à la mort de toute vie, y compris celle des hommes. Sans cette prise de conscience essentielle, il n’est pas possible de comprendre que le combat entrepris, notamment, mais pas seulement, par les altermondialistes, est le combat pour la survie des générations d’hommes à venir. Ce combat, pris dans ces termes, compris de cette façon, la plus haute, la plus noble, nous devons le mener, nous, humains de ce début du XXIème siècle, parce que nous sommes ceux qui, le plus souvent, avons favorisé la mise en place du système actuel, ou parce que nous l’avons laissé s’installer ou encore parce que, sous une forme ou une autre, nous en avons été complices, même de façon tout à fait inconsciente. Il est, par conséquent, de notre devoir d’entreprendre la renaissance d’une société nettement plus humble dans ses besoins, dans ses objectifs ; nettement plus fraternelle par le partage véritable des ressources naturelles et des richesses produites par tous.

Mais si nous ne prenons pas conscience de la réalité de la situation dramatique du monde, du peu de temps qui nous reste pour sauver ce qui demeure de vie intacte sur cette terre ; si nous refusons de prendre conscience de la gravité de la situation terrestre et de la responsabilité totale des pouvoirs abusifs et illégitimes, alors toute résistance est vaine. A l’heure actuelle, et je ne pense pas trahir leurs pensées, des associations comme Attac, des hommes comme José Bové, et plus modestement des gens comme moi, nous en sommes surtout à la phase du travail nécessaire pour amener au plus grand nombre les éléments nécessaires à la prise de conscience. Non pas que nous serions plus intelligents que d’autres, mais souvent parce que des événements de nos vies ont déclanché, en nous, cette prise de conscience qui se fait rarement toute seule. Il faut bien réaliser que pour beaucoup de ceux qui résistent déjà, et ce fut mon cas, ce qui a déclanché la prise de conscience c’est d’être jeté au chômage. Cette prise de conscience ne s’est pas faite du jour au lendemain, c’est un travail relativement long, il faut déjà remonter la pente après le choc... Malgré tout, pour ceux qui parviennent à sortir de cette « destruction programmée », le chômage devient un terrible révélateur. Du coup, et c’est le revers de la médaille pour les destructeurs de l’emploi, ils fabriquent eux-mêmes l’antidote au poison qu’ils diffusent dans la société. Ils ne pensaient assurément pas qu’au travers du mal profond, d’une souffrance étouffante, qu’ils imposent à leurs millions de victimes, ils allaient parallèlement réveiller notre conscience. Ils font tout, par ailleurs, au travers de la consommation, des médias, de la publicité pour endormir le plus parfaitement nos consciences. Notre chance, c’est la puissance de leur égoïsme et de leur orgueil. Ils n’ont toujours pas compris que plus ils créeront de pauvreté et d’exclusion, plus ils gonfleront les rangs des résistants par le puissant réveil de la conscience qu’ils induisent par leur cruauté.

La deuxième condition, tout aussi importante, c’est de parvenir à abolir, en nous-même la peur. Rien ne peut se faire sous l’emprise de la peur. Il n’y a pas, je crois, de recette précise pour trouver le courage et abandonner la peur. L’un des moyens, cependant, c’est d’arrêter d’accueillir volontairement cette peur, en nous mettant devant l’écran de la télévision, le soir à 20 heures. Ces journaux sont devenus des usines à diffuser la peur, surtout les peurs qui n’ont aucun sens, comme le terrorisme, l’insécurité. Devant les images, les commentaires, si l’on n’a pas d’autres sources sérieuses d’informations, comment éviter de prendre peur ? C’est un poison qui est injecté depuis des années dans les cerveaux des téléspectateurs, en particulier depuis septembre 2001. Et ce poison est mortel pour ceux qui n’en ont pas pris conscience ou qui refusent de comprendre par confort et habitude.

Je suis frappé, ici, à Lyon, de voir certaines personnes avoir visiblement peur, pendant que je me sens, moi, en parfaite sécurité. Parfaite, à un détail près, néanmoins : le déferlement des policiers qui jouent à « Rambo ». Là, je ne me sens pas en sécurité, non pas que j’ai quoi que ce soit à me reprocher, mais parce que des gars qui roulent les mécaniques et qui, de surcroît sont armés, sont par définition potentiellement dangereux. En outre, l’excès de présence policière, et c’est le cas ici, donne un sentiment de pays occupé, d’absence de liberté. Cela va jusqu’au point que, le soir, au Parc de la Tête d’Or, deux voitures de police au moins, avec deux policiers à l’intérieur, après avoir constamment surveillé les gens (on se demande quoi ?), leur rappellent, au moyen d’un mégaphone, que le règlement ordonne qu’il faut quitter le parc avant 22h30, sous peine d’amende, bien sûr !

La troisième condition tombe sous le sens. C’est de ne pas rester seuls. Aucune résistance n’est possible et surtout efficace lorsqu’on est isolé. Internet, à cet égard, est un formidable outil pour prendre des contacts, pour appartenir à un réseau comme pour diffuser les informations. Il ne faut pas hésiter à créer des liens. Peu à peu, même si au début tout cela semble être virtuel, des groupes se forment et l’on rencontre ceux qui sont prêts à résister...

Un grand pas sera fait si nous parvenons à réaliser ces trois points. Désormais, il faut passer aux actes. La grande question sera alors : Résistance violente ou non-violente. Ceux qui me connaissent savent déjà quel est mon choix, celui que je privilégie.

Ce sera l’objet du prochain article, dans les jours prochains
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3394

@+
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyVen 12 Aoû à 20:08

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? - 6 -

Petit rappel des articles précédents :

- Postulat : Les pouvoirs presque depuis toujours et presque tous, se comportent comme des pères ou mères abusifs. Ceci dans le dessein de maintenir les peuples dans l’âge d’enfance ou éventuellement en âge d’adolescence, mais dans tous les cas pour conserver, seuls, le pouvoir.
- Si les pouvoirs, dans les pays proclamés « démocratiques » sont légitimes au regard du droit écrit par et pour eux-mêmes, ils ne sont pas légitimes par rapport au « droit moral » non écrit que les peuples ressentent et comprennent fort bien.
- Nous avons vu, au travers de quelques exemples, avec l’article 4, que l’exercice du pouvoir actuel, en France et dans quelques autres pays, n’a, logiquement, rien à voir avec la légitimité morale lue avec le support du « droit moral ».
- Dans le cinquième article, nous avons vu que la résistance est légitime puisqu’il s’agit de retrouver notre « souveraineté » perdue.


Citation :
Résistance légitime : Violente ou non-violente ?

Le postulat à propos de la violence :
Selon ma perception personnelle, que nous ne sommes pas très nombreux à partager, c’est vrai, la violence, celle qui tue ou blesse, est un héritage du passé que nous n’avons pas encore dépassé, tant au niveau des pouvoirs qu’au niveau des individus formant les peuples. On peut penser qu’il y a une part de cette violence qui est inscrite au plus profond de nos gènes, qu’elle est liée à l’état instinctif animal des origines humaines. Mais il est évident que la part culturelle qui entretient « l’esprit de violence » pèse très lourdement. Elle n’a jamais vraiment été remise en cause par les autorités, que ce soit au travers de l’enseignement et de la culture (je pense notamment aux films, certaines chansons, certains textes). Les exceptions admirables de résistance non-violente n’ont été présentées, chez nous, que comme une « curiosité exotique » au parfum venu d’ailleurs.

Le postulat général du « pouvoir abusif » et du peuple « maintenu en enfance » pose qu’il est dans l’intérêt des pouvoirs de maintenir bien vivante la culture de la violence :
- d’une part parce que les pouvoirs sont les premiers utilisateurs et bénéficiaires de la violence. On le constate en tout domaines, de la répression policière aux guerres que les pouvoirs parviennent toujours à légitimer par toutes sortes de manipulations et de mensonges.
- d’autre part, parce que pour éduquer tout un peuple à la peur, avec pour dessein de le soumettre à cette peur de manière à mieux le « posséder », il faut le maintenir en contact avec la violence. D’où les intenses campagnes télévisées, notamment aux informations, montrant la violence, la dénonçant en apparence, mais en la magnifiant en réalité comme dans une grande majorité de films programmés. Les pouvoirs proclament que la violence est hors-la-loi et pour l’imposer, utilisent la violence... Paradoxe ? Non, logique... Ils signifient, par cette pratique, que la violence est leur apanage. C’est l’arme du « père abusif » et seulement la sienne.

Sur la violence, le postulat que je pose est le suivant : La violence est toujours une défaite de l’humain. C’est elle qui, principalement, empêche le développement des peuples comme des individus vers « l’âge adulte ». On comprend, si on accepte ce postulat, que le pouvoir agissant comme un parent abusif, use de la violence, qu’elle soit physique ou psychique.

Un point important toutefois : Il ne faut pas confondre révolte et violence. La première est nécessaire pour l’évolution. L’enfant qui, adolescent, ne se révolte pas contre l’autorité du parent abusif et même d’un parent respectueux de l’évolution de son enfant, reste bloqué dans son évolution mentale pour très longtemps et dans certains cas, à jamais. Mais la révolte, sur le plan politique, n’est pas obligatoirement synonyme de violence. Il suffit de se souvenir des révoltes de Gandhi, Martin Luther King, Malcom X vers la fin de sa vie ou Nelson Mandela pour comprendre ce qui semble a priori paradoxal.

Pour bien comprendre ce qu’est la violence, je vous propose de vous reporter sur l’article Publication du Dictionnaire de la non-violence. Il est certain que les pouvoirs ont tout intérêt à maintenir la confusion entre révolte et violence, de même qu’ils ont intérêt à dénigrer la notion de non-violence.

Par ailleurs, il est important, majeur même, de comprendre que la violence est pratiquement toujours la résultante de diverses peurs. Pour les pouvoirs, c’est la peur de perdre la faculté de gouverner, d’imposer leurs lois, et la peur de perdre tous les avantages liés à cette faculté, puissance, richesse, domination... Pour les peuples c’est souvent l’insécurité, qu’elle soit sociale ou autre, qui induit la peur, puis la violence.

Une forme de violence présenté comme un élément de sécurité majeure

Parmi toutes les formes de violences que nous connaissons de la part des pouvoirs, il en est une qui n’apparaît pas immédiatement comme telle et qui, pourtant, en est une. C’est le viol de la vie privée de plus en plus généralisé, légalisé sous le prétexte fallacieux de la sécurité pour tous.

Les gouvernements des pays riches, de tous les pays riches, profitant de l’effet d’aubaine lié aux attentats de septembre 2001, créent et appliquent méthodiquement des lois sécuritaires impliquant une surveillance toujours plus étroite des populations. Pourquoi s’agit-il d’une violence ?
- En premier lieu parce que ces décisions sont prises sans le moindre mandat du peuple, jamais consulté sur ce thème. Au mieux, les pouvoirs s’appuient sur des sondages dont on connaît le peu de valeur, puisque tout dépend de la forme et du type de questions posées.
- En deuxième lieu, parce qu’il s’agit bel et bien d’un viol de la vie privée. Au rythme adopté pour la création de ces lois, plus un geste, y compris le plus anodin, ne passera inaperçu puisque les villes seront truffées de caméras, dont les images, bien entendu, ne seront jamais vues par une instance réellement indépendante des pouvoirs. Au travers de la carte d’identité biométrique à venir, ce viol est tout aussi puissant et constitue une violence d’ordre psychique puisque tout le monde pourra être contrôlé et surveillé à son insu, donc en permanence.
- Enfin, en troisième lieu, cela revient à enfermer un peuple entier dans une prison, certes, à ciel ouvert, mais une prison tout de même. Il n’est donc même plus besoin d’être un délinquant pour se retrouver dans une prison !

Il va de soi que tous les individus qui ne cèdent pas aux phobies sécuritaires instaurées par les pouvoirs ne peuvent que se révolter devant de tels actes ajoutés à tout ce que j’ai déjà décrit et la masse des autres dont je n’ai même pas parlé.

A ce stade, il faut choisir : Violence ou non-violence ?

On peut, pour faire ce choix crucial, se baser sur beaucoup d’éléments de jugement. La première question qui se pose peut se formuler de deux façons différentes qui induisent un choix préalable, au niveau psychologique.
« Résister contre qui, contre quoi ? » ou « Résister pour qui ou en faveur de quoi ? »

A première vue, il ne s’agit que d’une différence de sémantique et pourtant cette petite différence change tout. La notion « contre » implique, tout de suite en nous, un rapport de force ; la deuxième, implique elle, une notion du type « au service de ». La première formule induit presque machinalement la possibilité de la violence alors que la deuxième, de fait, ne l’implique en rien. Mais, les deux formules correspondent bien à la notion de Résistance. En fait, pour être plus clair, « Résister contre », fait appel à l’instinct et correspond par conséquent au niveau du postulat à un âge d’enfant ou d’adolescent alors que « Résister pour » est une attitude d’adulte.

Il est vrai que certaines situations ne permettent pas ce genre de distinction. Je pense notamment à la Résistance contre les nazis. Les Résistants avaient-ils le choix alors qu’ils combattaient des gens soumis à une idéologie particulièrement barbare ? Cette dernière remarque constitue la limite probable de la résistance ferme et non-violente. A cet égard, il est intéressant de lire ce qu’en pensait Gandhi :
« Là où il n’y a le choix qu’entre lâcheté et violence, je conseillerai la violence... Je risquerai mille fois la violence plutôt que l’émasculation de toute une race ».

Toute la question pour nous, face aux pouvoirs qui nous imposent la mondialisation, est de savoir si nous avons à faire à un pouvoir semblable à celui que Gandhi combattait, c’est-à-dire un pouvoir colonial sauvage, mais encore humain, ou un pouvoir de type nazi qui n’a plus le moindre sens de l’humain. Il est trop tôt, à l’heure actuelle, pour avoir une certitude. Pour ma part, lorsque j’analyse les faits au niveau mondial et même au niveau français face aux méthodes et aux dérives d’un Nicolas Sarkozy avec ses « rafles d’étrangers », je crains que nous nous rapprochions d’un pouvoir de type nazi, du moins dans l’esprit de l’exercice du pouvoir, sans considération ni notion de la beauté et de la grandeur de tout être humain.

Faire le choix de la violence revient donc, si l’on excepte le cas du face à face avec des brutes primaires, c’est faire le choix, au mieux, de rester à l’âge de l’adolescence. Ce choix implique la mort d’hommes, coupables comme innocents. Mais que veut dire coupable à partir du moment où nous nous rendons compte qu’au travers d’un jeu d’héritages culturels malheureux nous sommes tous soumis à la pression quasi perpétuelle du pouvoir similaire à celui des parents abusifs ?

Ce choix de la violence signifie, toujours, un recul de l’humain et au mieux, une stagnation ; il signifie aussi le développement de la haine, une haine qui affectera les rapports humains tout au long d’une génération, voire de plusieurs générations. Ce qui signifie que notre violence d’aujourd’hui, même au nom d’une cause qui semble juste, s’étendra aux innocents des générations suivantes. Ce choix signifie, consciemment ou non, que nous voulons rester dans le rapport de force au lieu du rapport de l’esprit. C’est le rapport du dominant sur le dominé, du père abusif sur l’enfant abusé, du pouvoir abusif sur le peuple opprimé. Ce choix implique donc non pas une avancée commune, mais un recul général.

Je pourrais donner l’exemple des guerres et des révolutions passées. Mais je préfère donner l’exemple de la guerre d’Irak actuelle qui est symptomatique de ce que je cherche à démontrer : la guerre s’est faite au nom de la liberté à conquérir et de la démocratie à installer dans ce pays et les contrées avoisinantes. Or, nous constatons, dans la réalité, le massacre des innocents que sont les civils, les destructions massives, une impossible avancée de la démocratie, l’installation de la haine entre communautés, l’appauvrissement général, la dépendance totale au « pouvoir abusif » américain qui est le seul à tirer un bénéfice de ce crime, celui du pétrole volé au peuple irakien. C’est un échec complet sur tous les plans humains et politiques, un drame pour les familles, l’assassinat de tout l’esprit d’un peuple. Il faudra des dizaines d’années pour reconstruire ce qui aura été détruit en quelques semaines. C’est ça, le fruit de la violence...

Et si je fais un court résumé de quelques révolutions violentes, très sanglantes, cela donne :
- La révolution française qui aboutit à l’empire napoléonien.
- La révolution russe qui aboutit à 70 ans de dictature.
- La révolution iranienne qui aboutit, déjà, à un quart de siècle de dictature.

A contrario, l’une des rares révolutions non-violentes, la révolution des œillets au Portugal, elle, n’a abouti sur aucune dictature... N’est-ce pas là, la signature même de ce que produisent la violence ou la non-violence ?

Il me semble donc tout à fait pertinent de dire que si nous faisons le choix de la révolte, donc de la résistance et si notre volonté est réellement le mieux-être des populations, nous devons nous écarter du choix de la violence. Mais j’insiste sur ce point : la non-violence n’est pas le pacifisme, n’est pas une attitude de lâcheté, n’est pas un abandon ou une trahison. La non-violence, bien comprise, bien appliquée, dans la lignée de ce que fit Gandhi, est la recherche d’une provocation constante des pouvoirs, un harcèlement qui va toujours plus loin, qui est toujours plus exaspérant pour les pouvoirs. Cette non-violence désarme le pouvoir qui ne comprend que le langage de la force et qui l’amène à faire usage de la force, l’obligeant à montrer sa véritable nature même lorsqu’il voulait la cacher.

La non-violence implique aussi l’acceptation du sacrifice personnel et du compagnonnage avec la souffrance. A cet égard, voici ce que disait encore Gandhi :
« L’efficacité de la non-violence est la conséquence, selon Gandhi, d’un acte de foi qui suppose : une conviction spiritualiste (la supériorité de l’esprit sur la force physique) ; une éthique de la souffrance (“Nul ne s’est élevé sans avoir passé par la souffrance...Le progrès ne consiste qu’à purifier la souffrance en évitant de faire souffrir”) ; un fondement religieux universel (“La religion de la non-violence n’est pas seulement pour les saints, elle est pour le commun des hommes. C’est la loi de notre espèce comme la loi de la violence est la loi de la brute”). »

La non-violence comporte, c’est vrai, une dimension spirituelle. Mais il faut cesser d’avoir peur de cette dimension particulière. Nombre de contemporains en ont peur parce qu’elle aussi répond au schéma du postulat. Tant que les religions servent l’idée du pouvoir, de la richesse et des dogmes infaillibles, celles-ci se servent de la spiritualité au lieu de la servir. Ces religions, par ces actes, tuent la spiritualité, du moins elles lui enlèvent tout sens. Il ne peut y avoir de foi, de spiritualité en Dieu, quel que soit son nom, sous le signe de la richesse qui signifie pouvoir, domination, sectarisme, donc violence. L’essentiel des religions, des Institutions religieuses, de ce point de vue, ne sont pas non plus adultes ; elles fonctionnent toujours sur le schéma du père abusif face à des enfants abusés. Mais ce faisant, elles se vident de toute substance et de tout sens. Pire, ce sont elles, par ces méfaits, qui sont responsables de la mort de Dieu dans l’esprit de tant d’humains. Ce faisant aussi, certains membres de ces religions deviennent des assassins : C’est parce qu’il mettait en danger le pouvoir de certains religieux fanatiques hindous que Gandhi a été assassiné...

Suite dans les prochains jours...
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3399

@+
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyDim 14 Aoû à 15:02

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? - 7 -

Petit rappel des articles précédents :

- Postulat : Les pouvoirs presque depuis toujours et presque tous, se comportent comme des pères ou mères abusifs. Ceci dans le dessein de maintenir les peuples dans l’âge d’enfance ou éventuellement en âge d’adolescence, mais dans tous les cas pour conserver, seuls, le pouvoir. (article 1). Si les pouvoirs, dans les pays proclamés « démocratiques » sont légitimes au regard du droit écrit par et pour eux-mêmes, ils ne sont pas légitimes par rapport au « droit moral » non écrit que les peuples ressentent et comprennent fort bien. (article 2 & 3). Nous avons vu, au travers de quelques exemples, que l’exercice du pouvoir actuel, en France et dans quelques autres pays n’a rien à voir avec la légitimité morale lue avec le support du « droit moral ». (article 4) Ensuite, nous avons vu que la résistance est légitime puisqu’il s’agit de retrouver notre « souveraineté » perdue. (article 5). Puisque la résistance est légitime, il faut choisir entre la résistance non-violente et la violence. Seule la solution non-violente, hormis les cas où l’adversaire est une brute achevée, peut permettre aux peuples de gagner, peu à peu, leur indépendance par rapport au pouvoir, donc tendre vers l’âge adulte. (article 6).


Citation :
Les cheminements de l’indépendance des peuples.

Nous l’avons vu, et ce n’est qu’un peu de réalisme qui me le fait affirmer, l’indépendance d’un jeune soumis à des parents abusifs est toujours source de souffrances ; les difficultés pour couper ce cordon ombilical virtuel, mais plus puissant qu’une chaîne d’acier trempé, sont immenses et pas toujours couronnées de succès. Ce jeune, s’il ne trouve pas les ressources pour briser cette chaîne, d’autant plus étouffante que le plus souvent elle n’est pas palpable, ne vivra jamais pleinement. Il sera incapable de mener une vie réellement et pleinement responsable.

Il en va de même pour les peuples, partout sur cette terre. e cite le plus souvent la France, mais il est évident que, les humains étant égaux, étant « construits » sur le même modèle, le postulat du pouvoir abusif sur le modèle du père abusif se retrouve sous toutes les latitudes, à quelques détails près.

Toutes ces populations immenses, partout, régulièrement, ont dû et doivent encore se soulever pour tenter de se libérer du « père pouvoir abusif ». C’est ainsi, que tout au long de l’histoire humaine, partout, des peuples se sont soulevés contre les pouvoirs qui les oppressaient. Et comme s’il n’était pas suffisant que leur propre pouvoir les oppresse, de nombreux peuples ont dû se battre contre des colonisateurs.

Le principe des colonies

La colonisation n’entre pas totalement dans le schéma du postulat. Elle en fait partie, et de façon extrêmement dure, quant aux méthodes d’autoritarisme et d’oppression contre les populations asservies, mais pas sur la motivation. Du moins est-ce plus complexe.

L’orgueil est ainsi fait qu’il s’associe très souvent avec la rapine de bas étage. Mais, parce qu’il s’agit de l’orgueil, la rapine en question se mue en volonté civilisatrice. Je ne prétends pas non plus détenir la vérité en ce domaine, mais tout de même... Regardons, succinctement ce qu’il en est.

Aux origines, ainsi que dans quelques autres cas, comme actuellement la colonisation féroce et destructrice en Palestine par les Israéliens, il y avait un besoin réel ou affiché, d’agrandissement du territoire. Mais, sous ces motivations déjà discutables, il y a toujours une volonté évidente de s’accaparer également les ressources naturelles et les quelques richesses des autochtones. De plus, par exemple pour le cas d’Israël, actuellement, l’orgueil se pare de la « volonté de Dieu » puisque pour justifier le vol de toutes les terres, de tous les biens, et la destruction systématique d’un peuple entier, pourtant innocent de tout crime (est-ce un crime de se défendre ? Les résistants auraient-ils donc été des criminels face aux nazis ? Non, bien sûr !) La justification majeure des fanatiques juifs reste la Bible qui affirmerait que Dieu lui-même a fait don de cette terre au peuple juif.

Si l’on considère le phénomène de la colonisation dans sa globalité, hors des cas semblables à celui d’Israël, on retrouve les mêmes motivations de base :
Officiellement, il s’agit d’apporter la civilisation. Bush, adaptant ce langage aux temps actuels, parle d’apporter « la démocratie », mais évidemment, c’est une excuse de même nature. Remarquez comme le colonisateur affirme toujours qu’il détient, à lui tout seul, la totalité de la vérité : c’est l’un des effets classiques de l’orgueil, lorsqu’il est délirant. Mais c’est aussi l’une des attitudes les plus classiques chez le parent abusif...

Si l’on prend le cas des Espagnols et des Portugais en Amérique du Sud, l’excuse était d’apporter le « vrai Dieu », d’éclairer des sauvages, des êtres dont on n’était même pas certain qu’ils possèdent une âme. Les mêmes excuses ont été invoquées pour la colonisation de l’Afrique par la France ; le goupillon précédait toujours le canon ou le suivait immédiatement. Comment les peuples, maintenus dans l’ignorance par le pouvoir de type abusif, politique comme religieux, aurait-il compris qu’il ne s’agissait que d’arguments fallacieux, alors que lui-même subissait l’oppression des gouvernants et des chefs religieux. Par son ignorance, précieusement entretenue par les pouvoirs, il acceptait tout et n’avait même pas les moyens pour réfléchir.

Un Georges W Bush, un Tony Blair, et pour l’Afrique un Jacques Chirac, il s’agit donc d’apporter ou de maintenir, selon les cas, la civilisation, la religion (pour Bush en particulier), et la culture, notamment celle des droits de l’homme. Qu’est la réalité si l’on considère froidement la situation ?

La volonté réelle, vérifiable pour peu qu’on s’en donne la peine, c’est avant tout autre considération, le vol des ressources naturelles. C’est criant en Irak, c’est criant en Afrique. C’est un pillage constant qui alimente la cupidité des castes dirigeantes de tous les pays riches et puissants actuels. Dirigeants de pays dominants et voulant le rester, ils ont besoin de ces ressources pour entretenir une illusion de puissance et de richesse face à leurs peuples, mais surtout pour agrandir sans cesse leur propre puissance, leurs propres fortunes, élément, selon eux, qui garantit la pérennité de leur pouvoir. Cette certitude est exacte, du moins tant que les peuples accepteront la domination de l’argent, et l’admiration face aux grandes fortunes, tant qu’ils ne seront pas adultes et qu’ils ne pourront par conséquent pas comprendre que l’argent n’a nulle valeur réelle. Il en ira tout autrement si nous imposons l’idée que l’argent n’a guère ou pas du tout de valeur. Nous verrons, plus tard, comment y parvenir éventuellement.

Cette volonté absolue d’agrandir leur propre pouvoir par les fortunes engrangées (il faut se souvenir que pour être élu, il ne faut pas y songer si l’on est pauvre - conséquence des lois faites par et pour les pouvoirs), nous ramène, elle, au postulat du « père abusif » face au « fils abusé ». On trompe les enfants comme on trompe les peuples pour conserver tout le pouvoir et toute l’autorité.

La modernité du combat de Gandhi

Gandhi s’est battu durant toute la première moitié du 20ème siècle contre l’empire anglais après s’être battu en Afrique du Sud pour l’égalité des droits entre Blancs et Indiens. Il avait compris, notamment, et je trouve cela admirable, que si les Indiens avaient eu la puissance des Anglais, sans doute, ils auraient, eux aussi, été des colonisateurs. En ce sens, il considérait les Anglais non comme des ennemis, mais juste comme des adversaires, ce qui, bien sûr, n’est pas pareil. Faire cette distinction essentielle, permet de respecter l’autre, de mieux comprendre ses motivations, donc les faiblesses qui le font agir, faiblesses que nous connaissons tous à des degrés divers, ces faiblesses liées à notre nature humaine, donc, surtout, à nos origines et nos instincts. Il faut bien comprendre, c’est essentiel, que l’orgueil, la cupidité, la recherche de puissance, la volonté de prendre et conserver le pouvoir, ne sont rien d’autre que de tragiques faiblesses. Il serait tant d’inverser les valeurs établies comme intangibles par les pouvoirs qui ont un besoin vital de notre admiration.
La suite en dessous :
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyDim 14 Aoû à 15:03

La suite :

Citation :
Gandhi, cet homme isolé au départ, eut à combattre un empire, le plus grand, le plus puissant de l’époque. C’était, visiblement, une gageure de taille ! S’il a vaincu, en définitive, avec le concours de l’essentiel du peuple indien, c’est parce qu’il a considéré que les Anglais n’étaient que des adversaires et non pas des ennemis. Face à l’ennemi, le plus souvent et instinctivement, nous laissons libre cours à notre violence tout aussi instinctive en la parsemant de haine, de sentiment de supériorité, bref, tout ce qui mène au meurtre de celui qui nous oppresse. Mais, dans le cas du combat de Gandhi, s’il avait fait appel à la violence, l’échec était certain.
Face à l’adversaire, si nous sommes non-violents, nous cherchons, même si c’est dur, à discuter, à le convaincre. Si ces solutions ne donnent aucun résultat, nous passons à la phase suivante qui est celle de la résistance non-violente. Certains considèrent qu’il s’agit également d’une violence. Je ne suis pas vraiment en accord avec eux. Dans l’absolu, oui, bien sûr, il s’agit d’un rapport de force, donc on peut considérer qu’il y a violence. Mais c’est bien plus une volonté d’imposer le dialogue, donc une œuvre de l’esprit, loin de toute notion ou lourdeur physique, qui amènera ensuite la solution. C’est, typiquement, une attitude d’adulte accompli. On pourrait également affirmer pour dévaloriser le combat non-violent qu’il s’agit d’un chantage permanent. Mais non, ce serait absurde, parce que dans le cas d’un chantage, ce n’est pas un rapport d’esprit à esprit, mais une violence et une menace d’ordre physique qui sont en jeu.

Gandhi, lui, a réussi, par son amour du genre humain, sa compréhension des phénomènes instinctifs humains, à mener un rapport d’esprit à esprit. Et là, c’est finalement la sagesse qui l’a emporté et qui a permis de faire plier l’empire le plus puissant de son temps. Gandhi n’est pas à l’origine du combat non-violent, mais il a su l’appliquer, le développer et surtout, pour moi c’est le point essentiel, il a montré, aux générations suivantes, les nôtres, qu’on pouvait évoluer sans la violence. Ce n’est pas un hasard si, aujourd’hui, partout dans le monde, nombreux sont ceux qui se réclament de Gandhi. L’enseignement qu’il nous a apporté par ses idées, par sa ferme volonté, par son type de combat et sa victoire finale, à valeur d’universel. Gandhi n’est pas un « gourou », chose qui serait absurde, mais un exemple, un maître dans l’enseignement des générations futures.

Gandhi, un exemple pour notre temps ?

Quel est lien avec la situation que nous vivons en 2005 et l’empire britannique que combattait Gandhi ? Cela ne saute peut-être pas aux yeux sauf si on tient compte du postulat général auquel il faut ajouter ce que je viens d’écrire à propos des colonies.

1) Les plus grands responsables :
Parce que, en définitive, qu’est la mondialisation financière et marchande ? Ce n’est jamais que la colonisation du monde entier par un ramassis de profiteurs. Ces gens, que je vais tenter, une fois de plus, de désigner en espérant n’oublier personne :
- Les puissances financières en tout premier lieu. Ce sont elles qui sont au sommet, ce sont elles qui financent les « boîtes à idées » américaines, françaises, anglaises, etc. Par puissances financières, j’entends les grands groupes financiers dont le plus souvent nous ne connaissons rien sinon qu’ils existent. Et tout de suite en-dessous, les banques, pratiquement toutes les banques dont le métier d’engranger et de faire fructifier l’argent est l’essence même. Entrent dans cette catégorie également les grands groupes d’assurances, tous les métiers d’argent. Et on peut ajouter, mais à des degrés divers, les rentiers (hormis les plus petits qui ne sont jamais, en dépit de leurs illusions, que des proies à avaler et digérer tôt ou tard), les joueurs en bourse, dont, et très puissamment au regard des dégâts dont ils sont responsables, les fonds de pension.
- Les multinationales, ces monstres aux intérêts multiples, à la conscience d’autant moins développée que les responsabilités sont diluées. Elles agissent avec le soutien des puissances financières de la même manière que nos Etats coloniaux dans le passé.
- L’essentiel du personnel politique de cette époque, tout pays (ou presque) confondus, dès lors que le parti auquel ils appartiennent est un parti à « vocation majoritaire ». Pour comprendre l’importance de cette dénomination, il suffit de se souvenir de la supplique de Jean-Pierre Raffarin qui implorait pratiquement les Français de voter, aux élections européennes pour un parti de ce type.
- L’essentiel des « élites » médiatiques qui n’ont plus vocation à informer mais uniquement comme dessein de délivrer la « pensée unique », autrement dit, la propagande financière et marchande.
- On peut encore y ajouter certains philosophes à la mode, certains scientifiques complices des puissants qui deviennent, les uns comme les autres, des serviteurs très serviles.

2) Les responsables moyens :- Un degré au-dessous, mais néanmoins totalement responsables, toutes les masses de dirigeants d’entreprises, de chefs et de petits-chefs dès le moment où, conscients de ce qu’ils font, ils se rendent complices des politiques consistant à « coloniser » tous les peuples en faveur de la puissance d’argent.

3) Les responsables qui s’ignorent :
Et enfin, si douloureux que ce soit, nous tous, par cette atonie qui fait de nous des complices le plus souvent inconscients, mais bien réels dès que nous nous livrons à l’esprit de consommation. Il ne faut jamais se contenter de dire que les autres, les autres seulement, sont responsables. Ce n’est pas la vérité.

La mondialisation actuelle : Colonisation à l’échelle planétaire

Toute la mondialisation actuelle, et je ne remets pas en cause le principe d’une mondialisation qui de toute façon s’établira, certainement par une nécessité qui nous dépasse, est basée sur le principe de la colonisation. Et cela est vrai parce que le seul véritable but de ce type de mondialisation est le vol des biens de la majorité des humains au seul bénéfice d’une petite caste de profiteurs sans conscience. Ce fut toujours, sans la moindre exception, le but de tous les colonisateurs.

Cette colonisation mondiale est d’autant plus difficile à comprendre et combattre, qu’elle se situe à la fois en interne et en externe de chaque pays dominateur. Ce qui laisse croire, avec le soutien d’une propagande éhontée, que nul ne peut rien n’y faire, qu’il s’agit d’une crise économique, là où il n’y a qu’esprit de rapine, le plus bas, le plus vulgaire, totalement inacceptable. Nous vivons donc à la fois une colonisation intérieure à nos pays et extérieure. La rapine en elle-même, bien sûr, ne justifie pas à elle seule ce mal immense commis contre la majorité des humains.

Non, il faut aller plus loin pour comprendre... L’argent, dans ces milieux qui se définissent comme naturellement supérieurs, n’est qu’un moyen pour satisfaire un seul objectif : le pouvoir, le pouvoir absolu, le pouvoir abusif et cela, pour satisfaire le moteur d’une extrême puissance chez certains humains, l’orgueil. Même les idéologies meurtrières qu’a connu l’humanité au cours du dernier siècle comme en ce début de siècle, je pense notamment au capitalisme et son excroissance de type cancéreuse qu’est le néolibéralisme et sa forme extrême qu’est l’ultralibéralisme, ne répondent qu’à cette motivation effroyable.

Au nom de l’orgueil et pour le satisfaire, combien de crimes abominables ont été commis et le seront encore... La masse des souffrances humaines est incalculable et n’a de justification, pour l’essentiel qu’au travers de la satisfaction de l’orgueil de ces humains qui s’imaginent supérieurs mais qui sont, en réalité, la lie de l’humanité. Je le dis sans haine, mais avec énormément de tristesse...

La suite dans les jours prochains...
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3406

@+
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyDim 14 Aoû à 21:22

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? - 8 -

Petit rappel des articles précédents :

Postulat : Les pouvoirs presque depuis toujours et presque tous, se comportent comme des pères ou mères abusifs, empêchant les peuples d’atteindre l’âge adulte. (article 1). Si les pouvoirs, dans les pays proclamés « démocratiques » sont légitimes au regard du droit écrit par et pour eux-mêmes, ils ne sont pas légitimes par rapport au « droit moral ». (article 2 & 3). L’exercice du pouvoir actuel, en France et dans quelques autres pays, n’a rien à voir avec la légitimité morale lue avec le support du « droit moral ». (article 4) La résistance est légitime puisqu’il s’agit de retrouver notre « souveraineté » perdue. (article 5). Si la résistance est légitime, il faut choisir entre la non-violence et la violence. (article 6). Il y a parallélisme entre le colonialisme et la mondialisation financière et marchande. (article 7).


Citation :
Quelques pièges du pouvoir « père abusif ».

Tous les parents abusifs, père ou mère, usent de toutes sortes de stratagèmes pour conserver le pouvoir sur leur progéniture au travers de phrases sensées la garder prisonnière de la volonté parentale. Voici quelques exemples :

1) Les mérites du parent : Te rends-tu compte de tout ce que j’ai fait pour toi ? - Je me sacrifie pour toi. - Tout ce que je fais, je ne le fais que pour toi. - Tu me dois tout.
2) Le chantage : Si tu ne fais pas ce que je te dis, je te coupe les vivres. - Tu peux quitter la maison, mais tu ne remets plus les pieds ici.
3) Les reproches : Tu es un incapable ! Tu ne réussiras jamais en rien ! - Tu n’es qu’un égoïste !
4) La culpabilisation : Tu me rends malade ! - Je regrette de t’avoir mis au monde, c’est la pire bêtise que j’ai faite...

Il y a bien sûr une infinité de possibilité. Le but recherché est toujours la culpabilisation de la victime pour ficeler ce fils, cette fille ; tout de suite après ce sont des paroles débordantes d’amour pour mieux jeter le trouble... Lorsqu’il s’agit de garder le pouvoir sur un être, l’ingéniosité est sans limite. Il en va de même pour le pouvoir. A cet égard, le général De Gaulle usait, lui aussi, de phrases semblables, notamment au moment des référendums. Bien entendu, plus l’intérêt qu’on trouve à un pouvoir augmente, plus les méthodes sont dures ou raffinées. C’est souvent, comme pour les parents, un mélange de culpabilisation puis des discours sensés montrer notre grandeur. Les schémas sont identiques.

De l’utilité de la notion de « nationalisme ».

Dans le domaine des subtilités, mais qui sont de véritables grossièretés, les Etats, donc les pouvoirs, depuis toujours et partout, ont inventé et imposé des signes et des notions de ralliement obligatoires pour leurs populations. De cela est né le nationalisme et le patriotisme. De cela ont découlé les drapeaux et les hymnes nationaux. De cela est né le sentiment de supériorité et pour une part au moins, le racisme. Je sais que je vais en choquer plus d’un, mais il faut tout de même que les choses soient dites. Ces points, beaucoup d’autres avant moi les ont également décrits pour les stigmatiser et sans doute mieux que je ne saurais le faire. Mais il est important de les rappeler pour la démonstration que je tente.

Quelle est la valeur des notions de nationalisme et de patriotisme ?

Si l’on peut comprendre que ces notions eurent une utilité dans les temps reculés, au moment où certains bâtissaient des nations toujours plus grandes, l’intérêt personnel des « bâtisseurs » n’était tout de même pas absent, qu’il s’agisse de l’orgueil ou du besoin de fortunes pour assurer leur pouvoir. Par voie de conséquence, cela induisait la spoliation des masses. Les peuples n’auraient pas suivi ces « chefs, princes, rois » sans un puissant moteur agissant comme nos propagandes actuelles. Quel intérêt pouvait donc trouver un fils issu du monde paysan ou citadin, ou leur équivalent il y a deux mille ans et plus, à aller se battre contre d’autres ? Bien sûr, souvent, ils s’enrôlaient volontairement. Mais il fallait tout de même une motivation puissante pour accepter de risquer l’intégrité de son corps ou sa vie. Il y avait, certes, la solde, mais ce n’était pas suffisant. On inventa donc « la gloire du combattant », la beauté des victoires, l’ingéniosité, la grandeur et donc le respect absolu des chefs, et pour finir la supériorité du peuple qu’on asservi pourtant. Que ne dit-on pas pour acheter les foules ? Il y avait aussi, en ces temps, des compensations offertes aux guerriers (cela arrive encore dans nos guerres dites modernes) : Le pillage et les viols...

Pour unifier l’esprit d’un pays, les « princes » de tous les temps ont inventé, puis imposé, peu à peu, l’idée de nation dérivant fatalement sur le nationalisme et le patriotisme. Lorsqu’on y songe, toutes ces notions ne sont que de terribles pièges. Pour que les peuples se laissent manipuler plus facilement, il fallait leur faire croire que leur nation était la plus glorieuse, la plus puissante, qu’elle était « un tout sacré ». Il fallait que chaque individu comprenne et accepte, au besoin par la force, que sa vie n’avait pas d’importance, qu’il devait l’offrir si « la nation » la réclamait. Qu’importaient la famille, la femme, les enfants. Il fallait, au nom de cette abstraction tout sacrifier. Au fil du temps, le nationalisme et le patriotisme se sont transformés en véritables obsessions, en hystérie tragique. Sans ce maudit nationalisme, ce misérable patriotisme, les dernières guerres mondiales n’auraient pu avoir lieu. Des foules immenses d’hommes, de femmes, se sont jetées les unes contre les autres dans d’effroyables carnages alors que les combattants ne se connaissaient pas, alors qu’ils n’avaient rien à se reprocher mutuellement. N’est-ce pas, là, le sommet de la stupidité humaine ? Si, à mon sens, si. Bien entendu, je parle pour l’essentiel des guerres d’agression, comme celle qui se déroule en Irak actuellement. Les données changent lorsqu’on est attaqué. Mais nul besoin du nationalisme et de son folklore criminel pour défendre les siens et toutes les contrées attaquées par des fous ou des voleurs.

Après la dernière guerre mondiale, les rescapés ont tous affirmé que cela ne devait pas se reproduire. Moyennant quoi les pouvoirs glorifièrent leurs soldats, exaltant encore plus le nationalisme le plus souvent trempé dans un racisme glauque. Et les guerres ont repris partout sur la surface du globe...

L’explication est schématique, bien sûr, mais c’est bien le principe de ce qui s’est passé et dont nous ne sommes pas encore débarrassés. Jean Jaurès, qui avait une très grande vision de l’homme, très en avance sur son époque, a tout tenté pour abattre cette folie qu’est la guerre au nom du nationalisme. Cela lui a coûté la vie... Ce fut à la base, l’intuition qui permit de construire l’Internationale. Malheureusement, cette notion magnifique fut rapidement récupérée par d’autres pouvoirs qui n’allaient pas tarder, à leur tour, à devenir dictatoriaux et totalitaires.

Pour mieux enferrer les peuples dans les notions criminelles que sont le nationalisme et le patriotisme, la religion institutionnalisée pesa de tout son poids, chez nous, comme ailleurs. Combien de fois fut prononcée cette injure à Dieu qui affirmait, de chaque côté des exaltés et des fanatiques : « Dieu est avec nous » ! Quand comprendrons-nous, pauvres fous que nous sommes, que si Dieu existe, il est pour tous, intégralement pour tous ! Quand je pense à ces bénédictions d’armes, comme on en a encore vues aux USA récemment, ces armes destinées uniquement à tuer des frères vivants ailleurs, des femmes, des enfants, des vieillards, des hommes, j’ai envie d’hurler de rage tant c’est monstrueux et manipulateur des esprits. Rien que par rapport à ce genre de fait, il est évident que les peuples ne sont pas majeurs, sinon, ils rejetteraient puissamment toutes ces folies qui aboutissent toujours à des actes criminels.

De l’utilité des gadgets que sont les drapeaux et les hymnes nationaux.


Bien des gadgets furent inventés pour enrôler les peuples et les conserver intacts dans les « congélateurs d’idées monstrueuses ». Les drapeaux firent cet office, les hymnes nationaux également.

Tout laisse penser que le pouvoir, en France, à l’exemple des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, prépare les guerres prochaines contre le monde arabe, ces peuples magnifiques. Ils tiennent visiblement à la théorie du « choc des cultures, choc des civilisations » ; beaucoup d’indices montrent qu’ils veulent nous jeter les uns contre les autres. Les plus fanatiques dans le domaine du nationalisme veulent nous imposer, à nouveau, l’esprit nationaliste sectaire. Et pour cela, il faut remettre en vigueur les colifichets qui ont si bien servi dans le passé. C’est ainsi que les députés UMP ont décidé que la « Marseillaise » devait à nouveau être apprise à l’école. Il faut donc, pour ces « élus », enfoncer dans la tête de nos enfants, dès le plus jeune âge, un chant barbare qui veut affirmer notre supériorité, ce chant qui veut que « le sang impure abreuve nos sillons ». Mais pourquoi le peuple entier, debout comme un seul homme, n’ordonne-t-il pas que ce chant d’un autre temps ne soit jeté dans les oubliettes de l’histoire ? Vous rendez-vous compte de la monstruosité de telles paroles ? « Un sang impur » ! Réalisez-vous l’immensité du racisme abject que délivre une telle phrase ? Réalisez-vous la manipulation éhontée qui se pratiquera, lorsque ce chant servira à nous jeter contre nos frères arabes ? Passe encore qu’il ait été écrit il y a plus de deux cents ans pour motiver les soldats de cette époque, mais aujourd’hui, quel recul du mental !

Ce même groupe UMP, de plus en plus extrémiste dans ses décisions et lois, veut imposer à nos maîtres et professeurs d’enseigner « les valeurs de l’œuvre coloniale française » en Afrique du Nord, là où, pour l’essentiel, il n’y avait que mépris, haine, exploitation et crimes. La colonisation comme œuvre civilisatrice ? Non, ce ne fut et ce ne sera toujours qu’œuvre de mort au profit de quelques castes monstrueuses. Mais, réalisez-vous que de telles lois sont faites pour nous préparer, collectivement, à la haine accentuée, toujours accentuée, contre les peuples arabes ? Il est urgent de le comprendre.

Par ailleurs, le même groupe de députés extrémistes veut rétablir la discipline dans les écoles. La discipline, dans de telles bouches, issue de tels cerveaux, ne peut être qu’une discipline du type militaire avec tout l’autoritarisme que cela suppose. Bien sûr, tout cela est enrobé des meilleures intentions du monde... comme toujours... Seulement, il faut se rappeler qu’à la guerre on interdit aux gens de penser, il faut juste qu’ils obéissent aveuglément !
Enfin, le ministre des Armées, issu toujours du même groupe, sous le prétexte de lutter contre le chômage, veut « ouvrir » l’armée aux jeunes afin qu’ils puissent préparer des métiers en son sein. Oh combien une telle mesure est pratique pour disposer de futures « chaires à canon » !

Tout ce qui tourne autour du nationalisme n’est qu’un piège mortel pour les sociétés ; tout cela empêche les peuples de devenir adultes. Sur ces exemples, on peut comprendre combien il est urgent que nous devenions collectivement adultes pour enfin chasser définitivement les monstres naturels que sont la majorité des pouvoirs.

Parce que notre pouvoir veut à nouveau nous soumettre à sa seule loi, je le répète, probablement en vue de prochaines guerres, et l’Iran est « bien » placé dans cette optique criminelle, mais aussi pour mieux nous maintenir en enfance, tout ce que je viens d’écrire me rend passible du Tribunal et de la prison. N’avoir pas plus de respect pour le drapeau que moi, c’est-à-dire considérer qu’il ne s’agit que d’un chiffon parmi d’autres, peut me valoir la même sanction. Et alors ? Etre homme, être adulte, nécessite d’assumer ses actes. Faut-il pour faire avancer l’humanité vers son âge adulte payer le prix de la prison ? Oui, il faut l’accepter car là il ne s’agit plus d’un acte motivé par un intérêt personnel, quel qu’il soit, mais d’un acte en faveur de la vie et de la paix des peuples. C’est le principe du combat non-violent...

Je crois comme quelques autres, que donner sa vie pour soutenir les seuls intérêts de quelques puissants, de quelques pouvoirs abusif, est d’un absurde consommé ; mais donner sa vie, la risquer pour la cause de l’humanité, la fin de toutes les guerres, donc la fin de tous les nationalismes, est la seule cause digne d’un adulte véritable. En fait, lorsque je dis la seule, cela signifie que seules les causes qui font avancer l’humanité entière, c’est-à-dire tous les humains sans exception, sont dignes de l’adulte véritable.

Que sont donc les nationalismes et les patriotismes au regard de l’infini de l’univers ! Une insulte à la sagesse ! Un crachat à la beauté de la vie !

Nationalisme et mondialisation


Trouve-t-on du nationalisme dans la mondialisation financière et marchande. Un premier réflexe me faire dire que non. Mais cela vaut la peine d’y regarder de plus près. L’argent n’a pas d’odeur et l’on peut dire qu’il n’a pas de nationalité... Seulement, une nation a décidé que sa monnaie valait plus que tout autre : l’Amérique. Nous subissons depuis des décennies le diktat du dollar. Et il se trouve que c’est de cette même nation que vient l’essentiel de l’idéologie néolibérale qui écrase l’humanité de ce temps. Nous subissons de plein fouet le nationalisme américain, au travers de sa monnaie, de son idéologie et de son armée. Le rapace dévore tout, veut tout ; lui d’abord et les autres ensuite, s’il reste quelque chose... Toute la destruction sociale actuelle a été entreprise pour redonner son obésité monstrueuses à la finance américaine, qu’elle se trouve aux mains de l’administration, des entreprises, des banques ou de certains individus.

Anti américanisme primaire crieront certains ! Non, constatation de faits vérifiables. Le fait que l’idéologie américaine soit partagée par de nombreux profiteurs sous toutes les latitudes, ne change rien. C’est la nation américaine, aujourd’hui, comme les nations anglaise et française dans le passé, qui domine le monde du haut de sa morgue. Il s’agit donc bien d’un nationalisme exacerbé qui se croit tout permis au nom de son unique grandeur, nation, selon ses chefs, « choisie par Dieu ». Là, nous atteignons le sommet du délire et c’est à partir de ce point qu’on peut être certain que le reste du monde est en danger.

Et comme tout pouvoir abusif, imitant un parent abusif, celui-ci se permet de faire la leçon au reste de monde tout en voulant, par la force, la manipulation et les crimes, imposer à tous les hommes sa façon de penser, sa culture, sa vision, pourtant atroce, du monde. Le reste du monde n’ose pas bouger, n’ose guère se dresser devant ce « père abusif ». Il courbe l’échine et dit oui à tout... L’exacte réaction d’un enfant victime d’un parent abusif...

La suite au cours des prochains jours...
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3415

@+
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyLun 15 Aoû à 17:43

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? - 9 -


Petit rappel des articles précédents :

Postulat : Les pouvoirs presque depuis toujours et presque tous, se comportent comme des pères ou mères abusifs, empêchant les peuples d’atteindre l’âge adulte. (article 1). Si les pouvoirs, dans les pays proclamés « démocratiques » sont légitimes au regard du droit écrit par et pour eux-mêmes, ils ne sont pas légitimes par rapport au « droit moral ». (article 2 & 3). L’exercice du pouvoir actuel, en France et dans quelques autres pays, n’a rien à voir avec la légitimité morale lue avec le support du « droit moral ». (article 4) La résistance est légitime puisqu’il s’agit de retrouver notre « souveraineté » perdue. (article 5). Si la résistance est légitime, il faut choisir entre la non-violence et la violence. (article 6). Il y a parallélisme entre le colonialisme et la mondialisation financière et marchande. (article 7). Le nationalisme et toutes ses dérives associées ne sont que des pièges grossiers pour nous maintenir dans la dépendance, donc dans l’enfance des peuples (article Cool.


Citation :
Quels autres pièges ? Une foule...

Lorsqu’il s’agit d’attraper les guêpes dans un piège dont elles ne sortiront pas, on prend un récipient avec du liquide très sucré et l’on construit tout de manière à ce que la bête ne puisse plus s’échapper et meure. Lorsqu’un pouvoir, politique ou financier, veut « attraper » les foules dans un piège solide et incontournable dont elles ne pourront plus se dépêtrer, il construit un piège plus élaboré, faisant appel à tous les ressorts classiques de l’orgueil national, de la flatterie, du chauvinisme de très bas étage.

A notre époque, et depuis plus de trente ans, le sport dit de « haut niveau » est l’un de ces pièges. Il faut avoir baigné soi-même dans l’ambiance d’un match de football pour comprendre ce que veut dire le retour à l’instinct primaire qui conduit à la perte de personnalité propre, mais aussi à la perte de tout sens logique. Lorsque le supporter, même moyen, se trouve plongé dans une foule de trente ou quarante mille personnes devenue hystérique, sauf à être très fort, lui aussi se surprendra à hurler avec tous les braillards. C’est le phénomène d’entraînement des foules, bien connu de tous les manipulateurs.

Il n’y a plus d’individu à ce moment-là, rien qu’une masse chargée à la fois d’enthousiasme, ceci pour le beau côté des choses, mais aussi, et c’est infiniment laid, une masse qui se charge de chauvinisme, un dérivé du nationalisme, de mépris pour l’adversaire vite transformé en ennemi, le tout baignant dans une solide haine. Pourquoi donc s’étonner de l’existence des « hooligans » qu’ils soient Anglais ou de n’importe quelle nationalité ? C’est dans la logique des choses. C’est évidemment grave, tragique même et peut devenir cause de mort d’hommes comme nous l’avons trop vu.

L’exemple des jeux olympiques.

Le même phénomène se répète dans la majorité de ce type de sport amplement télévisé. Les jeux olympiques sont devenus symptomatiques de la dérive. Mais dans ce cas, bien plus que dans le football, on voit à quel point les pouvoirs ont intérêt à ces « messes » païennes débordantes d’argent, d’orgueil et de nationalisme meurtrier sous couvert d’internationalisme.

C’est vrai, j’ai été ravi que Paris n’ait pas obtenu les prochains jeux. Imaginez le déferlement d’auto satisfaction, toujours preuve d’orgueil, des élus appartenant aux formations à vocation majoritaire ? Plus encore que pour la constitution européenne, c’eût été les embrassades, les fêtes communes, donc, au bout, le combat complice contre le peuple qu’une telle opération saigne tragiquement. Imaginez encore le déferlement quasi monstrueux de la publicité, bien avant que les jeux n’aient lieu. Mais imaginez aussi, dans le contexte d’éducation à la peur des foules, le nombre de lois sécuritaires qui auraient pu être votées avec les apparences de la légitimité ou de la nécessité, sous le prétexte de la sécurité des athlètes et des parisiens, le tout avec la bénédiction totalement aveugle des foules béates !

Au-delà, et ce n’est pas un détail, quelle occasion c’eût été pour le monde des affaires en France, s’ajoutant aux profiteurs internationaux, pour agrandir encore considérablement leurs fortunes, donc leur pouvoir sur le pays. Si ces jeux s’étaient déroulés en France, à Paris, il y aurait eu, fatalement, une vaste exploitation des ouvriers, mais qui serait passée inaperçue tant les médias n’auraient parlé que de « performance » pour la construction des « cathédrales » sportives. Nul média n’aurait parlé du saccage écologique, la nature n’ayant plus aucun droit face à la cupidité de certains humains.

De même, sur le sol de France, le « bon peuple » déjà bien martyrisé par des politiques irrespectueuses du droit humain, aurait été invité, pour ne pas dire poussé, à haïr les adversaires forcément présentés comme des ennemis à tuer, à abattre, compétition oblige. Que le « sang impur abreuve nos sillons », même s’il n’est que virtuel... A chaque victoire française nous aurions assisté à un déferlement du délire nationaliste, et à chaque défaite, un déferlement de la même intensité, mais cette fois de haine. Pas un spectateur, pas un de ces « sportifs » confortablement assis, suant sang et eau par transfert de personnalité, n’aurait eu le moindre remord en sachant que nombre de ces sportifs sont des pharmacies à drogues ambulantes ; ils ne sont, dans l’affaire, que les nouveaux gladiateurs offerts à la folie des foules pour la paix des puissants.

Le nationalisme destiné à ligoter les peuples, en temps de paix, se conjugue avec le sport de « haut niveaux ». C’est une autre manière de dresser les pays les uns contre les autres, de maintenir cette pression constante d’une prétendue supériorité nationale. Il faut bien entretenir l’esprit belliqueux des peuples pour les guerres futures...

Le seul monde bénéficiaire dans ces débordements nationalistes, reste le monde financier. Qu’il s’agisse de guerres ou de sports dit d’ « élite » en temps de paix, ce monde-là s’enrichit. Tout cela n’existe que pour alimenter cette bête hideuse, monstrueuse, gourmande en vies humaines.

Vous pensez peut-être que je m’éloigne de l’axe central de mon postulat ? Non, car les motivations de fond, de même que la pratique du pouvoir à ces occasions sportives, sont les mêmes que les pratiques des parents abusifs. Cela se passe juste à une échelle beaucoup plus vaste. Les parents abusifs chercheront toujours à se mêler des occupations des enfants, mais selon leurs plans et non pas selon l’intérêt de ces derniers. Ils s’arrangeront pour « coller » aux désirs de l’enfant de manière à mieux le dominer. Et que leur importe les dérives de leur progéniture, tant que celles-ci demeurent dans le cadre voulu et imposé par eux seuls.

Le pouvoir par l’argent.

L’essentiel du pouvoir, ce qui lui donne sa force, c’est l’argent. Il est pourtant évident que ce pouvoir n’existerait pas si les peuples se comportaient enfin en adultes. L’argent, en lui-même, n’est qu’insignifiant, qui ne l’a pas compris ? Hormis les avares qui reportent toutes leurs capacités d’amour sur ce seul objet, pour tous les autres, l’argent n’est qu’un moyen. Mais là où l’argent n’est qu’une nécessité impérieuse pour simplement assurer le quotidien, ailleurs, il est l’instrument au service du pouvoir donc de l’orgueil. Et, là, c’est la dérive assurée.

Un exemple parmi d’autres dans le grand commerce :

Il est une pratique, en tout cas en France et sans doute aussi dans de nombreux autres pays, qui s’est considérablement développée ces dernières années. Tous les magasins du type supérette, super ou hypermarché, proposent « une carte de fidélité ». A première vue, voici un procédé bien innocent qui, de plus, permet de payer un petit peu, un tout petit peu moins cher certains achats. Mais l’adage populaire ne dit-il pas « qu’il n’y a pas de petites économies » ? Quelquefois, nous ferions mieux de nous méfier de ces adages qui semblent pourtant frappés au coin du bon sens. Il se trouve que la « carte de fidélité » est un piège à plusieurs niveaux, un piège dont la majorité des consommateurs n’a même pas idée.
La suite en dessous :
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyLun 15 Aoû à 17:44

La suite :

Citation :
La face cachée, soigneusement cachée, de cette carte, c’est la surveillance, l’espionnage du client. La carte n’est pas neutre : Elle comporte un numéro, souvent un code barre ou une piste magnétique et l’on peut penser qu’elle comportera bientôt une puce électronique. Ces éléments permettent aux multinationales de la consommation de cibler par quartier, et même par immeuble, les habitudes de consommation de la population. De cette manière, ces marchands peuvent ajuster les lourdes et pénibles campagnes de publicité, influer sur les choix des clients, et imposer, par des promotions, des produits dont les consommateurs n’ont jamais ressenti le besoin. Il s’agit donc, sous les apparences d’une « gentille remise » du « gentil commerçant » d’une vaste et sourde manipulation de chaque consommateur acceptant ce piège. La face visible du piège, pour autant que le consommateur ait conservé quelques facultés de réflexion, c’est de fidéliser le client, mais surtout de le fidéliser dans l’esprit de consommation abusive. C’est, sans le dire, emprisonner le client dans cet esprit destructeur de la personnalité, de la nature, de la vie au bout du compte. C’est l’établissement et la pérennisation d’un vaste pouvoir, d’autant plus dangereux qu’il est le plus souvent indolore et invisible.

Deuxième exemple, le tabac :

On ne réalise pas suffisamment, toujours par manque d’esprit adulte, de quel poids pèse l’argent dans les mains des esprits dominateurs et abusifs. En tout domaine, lorsque les pouvoirs politiques et financiers veulent imposer leur volonté, ils agiront en premier sur le facteur argent. Voyez comment on dissuade tout un peuple d’acheter telle ou telle chose. Par exemple les cigarettes. Je ne défends pas la fumée en présentant cet exemple (même si je suis fumeur), mais il est symptomatique d’une pratique. Sous un prétexte de santé publique (je parle des politiciens et non pas des médecins engagés dans cette cause) le seul moyen trouvé pour arrêter la tabagie est l’augmentation considérable des prix. Cette augmentation, tragique pour les plus pauvres, une augmentation qui les plonge encore plus dans la misère, n’a guère d’importance ou d’influence pour les plus riches et, de plus, l’argent n’est pas perdu pour tout le monde, ici en l’occurrence l’Etat qui engrange une rentrée financière supplémentaire non négligeable sous forme d’impôt déguisé.

Un pouvoir adulte, puisque le pouvoir ne l’est pas plus que les peuples, aurait choisi une tout autre voie, plus coercitive, certes, mais nécessairement plus juste ; il s’agissait soit d’interdire totalement la fumée dans tout le pays soit, et cela me semble plus intelligent et en même temps plus humain, d’interdire la fumée pour les jeunes de manière à ce que ceux-ci ne commencent jamais. On connaît bien la façon dont s’installe l’habitude, puis le besoin de la fumée : dans les collèges, les lycées et dans un passé récent, à l’armée durant le service militaire...

Troisième exemple : l’agriculture.

Les gouvernements successifs, depuis plus de trente ans, ont soutenu de toute leur force l’agriculture intensive. Je ne dirai pas ici, parce qu’il faudrait plusieurs pages, les méthodes utilisées pour convaincre ou obliger moralement les agriculteurs à passer à l’intensif. Mais cela tenait de la propagande, de la manipulation et même de la corruption passive, voire dans certains cas active, par banque verte interposée. La motivation avancée était d’ordre économique bien plus que pour des nécessités alimentaires en faveur de la population. Cela permettait aussi le développement considérable de l’industrie chimique fabriquant les engrais et les pesticides ; de même, cela permettait l’essor d’une industrie mécanique au travers des tracteurs et autres outils nécessaires pour que ce type d’agriculture soit viable et seulement ce type-là d’agriculture. Les chiffres d’affaires de ces industries liées à l’agriculture ont été, et sont toujours, faramineux.

Mais le monde paysan, lui, paye le prix fort au travers de l’élimination progressive des petites exploitations au seul profit des très grandes structures. Le consommateur, lui aussi, paye le prix fort de cette dérive des pratiques paysannes. Lui, il le paye au prix de sa santé et de plus en plus au prix de sa vie au travers du développement important des cancers liés à l’ingestion des produits chimiques. Et on ne sait même pas encore le prix qu’auront à payer les humains par rapport aux OGM... Et puis, comment oublier la souffrance immense, incalculable, inexcusable des animaux élevés en batterie ; c’est un scandale absolu dont la grande foule se garde bien de prendre véritablement conscience... Tout cela, nous le subissons au seul nom des bénéfices de quelques groupes de profiteurs et de puissants...

De nombreux consommateurs réagissent depuis quelques années, en privilégiant l’alimentation bio. Cependant, ce type d’alimentation reste très onéreux pour des budgets modestes. Hasard ? Nécessité ? Non ! Il y a plus de pertes, c’est vrai et cela exige une compensation pour les agriculteurs et éleveurs qui ont choisi cette voie. Mais, ce qu’on ignore généralement, c’est que l’Etat, et derrière lui sans aucun doute les lobbies agro-marchands, impose une taxe très lourde pour l’obtention du simple label bio... C’est à tel point que certains professionnels font du bio tout en renonçant à obtenir le label en question. Mais bien sûr, ils ne pourront s’en prévaloir dans les lieux de vente et perdront nombre de débouchés. Voilà comment on cherche, lorsqu’on possède le pouvoir abusif, à détruire une solution d’avenir qui contrecarre les ambitions délirantes de quelques puissants... La rapacité des divers acteurs de la consommation alimentaire est telle, que peu à peu, le bio, au moins dans les Bio-Coop, commence à être compétitif, même pour les budgets modestes. Cela en raison de l’augmentation constante des prix dans les chaînes alimentaires et non pas à cause des producteurs. Cependant, je tiens le pari que le pouvoir finira par taxer de plus en plus lourdement la filière bio pour satisfaire les lobbies et nous contraindre, par l’argent, à consommer les produits de l’agriculture intensive, animaux martyrisés y compris...

Il y a, bien sûr, une foule d’autres exemples, mais ces deux cas, vous montrent les méthodes du pouvoir. Il serait bon que les peuples ouvrent les yeux, non ?

Si l’on comprend bien ce que je veux dire au travers de cette nouvelle partie de l’analyse générale sur le pouvoir, on concevra facilement qu’il faut, pour que les peuples deviennent adultes que nous trouvions une ou des solutions de rechange concernant l’argent. C’est l’argent, après la force physique dans le passé, qui fait ou défait le pouvoir abusif.

Ce qu’il faut comprendre en attendant d’avoir trouvé des solutions de rechange :
Le pouvoir profitant de l’esprit encore trop infantile des peuples, use du moyen procuré par l’argent pour nous acheter. Tant qu’une majorité d’humain accordera une importance majeure, concevra l’argent comme une « valeur », nous tous, nous resterons esclaves des pouvoirs. Les pouvoirs cupides profitent de notre propre cupidité...

Nous pouvons, si nous le voulons, si nous avons développé notre conscience, à défaut de nous passer de l’argent, le remettre à sa place, c’est-à-dire le chasser en tant que « valeur » pour le maintenir tout en bas de la liste des utilités. Il faut juste avoir le courage de le passer du rang de « dieu » au rang de poussière utile.

Pour y parvenir, il faut bien sûr abandonner tout esprit de consommation. Ce sera l’objet de la suite de l’analyse...

Suite au cours des jours prochains...
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3419

@+
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyMar 16 Aoû à 22:49

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? - 10 -

Petit rappel des articles précédents :

Postulat : Les pouvoirs se comportent comme des parents abusifs, empêchant les peuples d’atteindre l’âge adulte. (article 1). Si les pouvoirs, dans les pays proclamés « démocratiques » sont légitimes au regard du droit écrit, ils ne le sont pas par rapport au « droit moral ». (article 2 & 3). L’exercice du pouvoir actuel, en France et dans quelques autres pays, n’a rien à voir avec la légitimité morale lue avec le support du « droit moral ». (article 4) La résistance est légitime puisqu’il s’agit de retrouver notre « souveraineté » perdue. (article 5). Si la résistance est légitime, il faut choisir entre la non-violence et la violence. (article 6). Il y a parallélisme entre le colonialisme et la mondialisation financière et marchande. (article 7). Le nationalisme et ses dérives ne sont que des pièges grossiers pour nous maintenir dans la dépendance (article Cool. Pour devenir adultes, nous devons considérer l’argent à sa juste place ; ce n’est pas une valeur, juste un outil à placer tout en bas. (article 9).


Citation :
« L’esprit de consommation », assassin de la conscience.

Au cours de l’histoire humaine, sans doute, les pouvoirs n’avaient-ils pas trouvé une arme plus efficace pour asservir les peuples que la consommation et surtout « l’esprit de consommation ». Toutes mes observations m’ont toujours amené à constater que le pouvoir est lié aux choses de l’esprit, qu’il soit bon ou mauvais, que l’âge adulte ou immature qu’on nous impose est lui aussi lié à l’esprit, à ses qualités ou à ses défauts. C’est notamment pour cela que je crois, sans le moindre doute possible, à la supériorité de l’esprit sur la force physique. Cela signifie, qu’en dépit de toute l’imagination dont pouvaient faire preuve les pouvoirs du passé, la perversion de l’esprit n’avait pas encore été établie à un tel niveau. Ceci est particulièrement inquiétant pour notre temps. En comparaison de « l’esprit de consommation » qui semble pourtant tellement innocent, les débordements d’imagination du passé ne sont guère que des bricoles, meurtrières, certes, mais rien d’autre et je pense aussi bien aux nationalismes avec leurs folklores, drapeaux et hymnes, qu’à l’argent, qu’aux menaces de toutes sortes, et aux religions sous forme d’Institutions... Les pressions du passé, le plus souvent, se faisaient sous une menace plus ou moins claire, plus ou moins féroce.

Tout change et radicalement avec la consommation et son esprit. Avant d’entrer dans l’analyse de ce qu’est la consommation, pour rester en lien avec le postulat du « pouvoir père abusif », il faut se rappeler qu’un parent abusif, s’il est souvent menaçant, aime mieux encore, au regard de l’efficacité, « acheter » sa progéniture par les sentiments et surtout les biens matériels, en offrant à ses enfants tout ce qu’ils désirent et même ce qu’ils ne demandent pas, donc en agissant sur l’instinct.

Pourquoi la consommation et son esprit, sont-ils un danger mortel ?

Dans le fond, j’hésite à parler de consommation, parce que cette notion prête à confusion. Tout le monde consomme : c’est une nécessité vitale dès lors que « consommation » signifie se nourrir, s’habiller, se loger. Et je crois que les stratèges de l’idéologie néolibérale jouent de la confusion qu’apporte automatiquement ce mot de « consommation ». Qu’y a-t-il de plus naturel que de s’alimenter, se vêtir ou se loger ? Quelle notion de danger pourrait donc se nicher dans cette consommation si naturelle ?

Pour percevoir la réalité d’un danger, il faut nécessairement chercher sa source, sa cause, et pas seulement ses effets. La consommation, comme idéologie, est extrêmement dangereuse par l’esprit qu’elle induit, donc par son propre esprit. Que dit-il ? Comment le vivons-nous, souvent d’ailleurs de façon inconsciente ?

Dit abruptement, voici ce que dicte « l’esprit de consommation » : « Tout est licite dès que tu en ressens l’envie ! », « Tout t’es dû tout de suite, si tel est ton désir ! », « Ne t’occupe pas des autres, c’est toi, et toi seul au travers de tes envies qui a raison et qui compte ! » En filigrane, faisant appel à d’autres dogmes de l’idéologie dominante, l’esprit de consommation ajoute : « Tout n’est que compétition, seuls les plus forts gagnent ! C’est la morale nouvelle, la morale indépassable ! » sous-entendu, « Tant pis pour les perdants ! ». La philosophie finale ordonne en flattant : « Tu es le meilleur, le plus fort, alors profite, c’est légitime ! » Cette philosophie parfaitement perverse a d’ores et déjà provoqué des ravages dans les pays riches...

Si l’on ne comprend pas à quoi s’attaque cet esprit profondément perverti, on reste sans arme devant de tels arguments, parce qu’ils vont dans le sens de nos instincts, donc jusqu’au plus profond de nos racines les plus anciennes, les plus animales. J’ignore s’il existe un plan monté par une sorte de « gouvernement mondial » des égoïsmes. Et à la limite, cela n’a pas d’importance. Mais, ce qui me semble certain, c’est que nombre d’esprits ne songeant qu’à leurs intérêts, tous liés à la domination et au pouvoir abusif, se sont, consciemment ou inconsciemment, ligués pour construire, pierre après pierre, le mur opaque et ténébreux chargé de dérouter nos consciences. Le résultat est dramatique au vu de l’anéantissement de la conscience personnelle du plus grand nombre dans les pays riches. Et c’est encore plus tragique lorsqu’on songe que les pauvres, ici comme ailleurs, dans les pays sous-développés, si l’on songe que cette immense foule n’espère et n’aspire qu’à une chose : Imiter nos dérives, profiter, elle aussi, de nos paradis artificiels et meurtriers. C’est pourtant exactement l’inverse du sens de la vie ; c’est la face ténébreuse de ce que nous sommes appelés à devenir, ce dont nous sommes potentiellement capables de devenir.

Quand les humains comprendront-ils qu’ils ont tout de même plus de valeur qu’un simple ventre ? Nous ne pouvons pas nous réduire à n’être que de « simples machines à consommer » !

Tout le processus de l’esprit de consommation n’a qu’un but, concernant la manipulation des humains : Endormir, ou mieux, tuer la conscience. Il faut bien comprendre, c’est essentiel, cette distinction entre l’humain et le reste du monde animal. Jusqu’à preuve du contraire, le groupe humain est le seul qui soit doté d’une conscience indépendante, mais aussi d’une conscience collective. Ceci, les promoteurs du système, à tous les échelons, l’ont bien compris et pour cause, il suffisait qu’ils s’analysent eux-mêmes. Que nous le voulions ou non, « construits » sur le même principe de base, nos réactions à défaut d’être identiques (surtout en raison de l’interférence culturelle), sont semblables, ce qui permet d’extrapoler.

Consciemment ou non, je le répète, puisque je ne peux pas affirmer sans preuve qu’il y a eu « complot », tout le système qui s’est mis en place consistait et consiste toujours à détruire, parallèlement, la conscience collective et la conscience individuelle. J’entends par « conscience collective » notamment le syndicalisme qui en était une très forte émanation. C’était aussi la conscience générale par rapport au sens de la Justice, du droit, du social. Cette conscience collective est la résultante des consciences individuelles. En détruisant, très vite, le droit syndical, Margareth Thatcher savait très bien ce qu’elle faisait, de même que Ronald Reggan. La consommation, elle, avait déjà commencé depuis quelques années à démolir la conscience individuelle. Bien entendu, d’autres facteurs intervenaient encore, comme le chômage que les pouvoirs provoquaient volontairement pour mieux briser les mouvements syndicaux mais également pour exercer un chantage permanent sur les salariés. Il a fallu, pour que tout cela tienne la route, que soit amenuisé le plus possible l’esprit collectif, fait de diverses solidarités, en faisant la promotion de l’individualisme qui n’est jamais qu’un synonyme un peu plus élégant de l’égoïsme personnel. Tout se tient...

Comment l’esprit de consommation agit sur notre conscience ?

C’est assez simple si on comprend, un peu au moins, le fonctionnement humain. Quelque chose en nous, que nous appelons conscience, nous fait comprendre que telle ou telle chose est bonne ou mauvaise dans ses conséquence ou son esprit. Il y a une part culturelle, sociale ou religieuse, mais il y a une part plus mystérieuse qui échappe à la logique uniquement humaine. C’est ce qu’on pourrait nommer, avec beaucoup de prudence tout de même, « la morale naturelle », celle qui s’impose à nous en-dehors des critères culturels. On entre, bien sûr, dans le domaine de la spiritualité, domaine qui en passionne beaucoup et en rebute au moins autant. Le débat, cela dit, ne se situe pas là...
La suite en dessous :
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyMar 16 Aoû à 22:49

La suite :

Citation :
Si l’on observe bien, très froidement, je dirais presque « scientifiquement » comment agit l’esprit de consommation en nous, avec bien sûr comme support essentiel toute la pollution produite par la publicité dont c’est le seul véritable but, on réalise très vite qu’elle s’attaque violemment à nos consciences. Cet esprit particulier cherche, par chaque partie de notre personnalité qu’il attaque, à nous affaiblir dans notre volonté de résister aux frustrations. Or, il faut bien le réaliser, ce sont les frustrations qui permettent de construire des adultes et pas autre chose. La satisfaction d’un instinct, hormis la poignée d’entre eux qui sont nécessaires à notre survie, comme respirer, manger, boire, etc, n’a jamais fait grandir l’esprit ou la conscience de quiconque. C’est la capacité de résister aux envies qui permet à l’enfant de devenir adulte en ce sens qui rien dans la vie ne peut se faire sans efforts. Il s’agit donc, au travers de l’esprit de consommation, d’inverser cette valeur, de faire croire que seule la satisfaction de toutes nos envies nous construit, qu’elle seule nous permet « d’être quelqu’un qui compte ».

Voyez le raccourci qui nous est imposé par l’esprit de consommation :
- Premier dogme : « Etre » sans « avoir » revient à ne pas « être ».
- Deuxième dogme : « Avoir », sans « être » n’a pas d’importance, parce que « l’avoir » permet de briller, donc, « d’être » aux yeux des autres.


Il s’agit bien, selon l’idéologie, de faire « semblant d’être » mais surtout pas « d’être » ! D’où l’importance, dans le type de société qui nous est imposé, de l’apparence et jamais de la réalité. D’où aussi cette facilité, à tous les niveaux, mais particulièrement dans les allées des divers pouvoirs, de mentir. Le mensonge est devenu l’art de gouverner plus que jamais au cours de l’histoire passée. Plus exactement, si nous comprenons que l’astuce principale de l’idéologie est d’inverser systématiquement le sens des choses : l’art de gouverner est devenu l’art du mensonge le plus vraisemblable.

Ramener les peuples sur la seule valeur de « l’avoir », a pour conséquence de nous ramener, que nous le voulions ou non, à nos attitudes, ou plutôt, aux attitudes de nos très lointains ancêtres des temps préhistoriques. Sans nul doute, à ces époques de dangers constants, l’avoir était-il plus vital que l’être. Je m’avance un peu, certes, mais c’est tout de même probable. Pour que nous ayons « l’amour de l’avoir et le mépris de l’être », il fallait jouer sur la satisfaction exclusive de nos instincts. Cette nécessité de nous ramener, pour l’essentiel, au niveau instinctif, donc très proches des animaux, impose des politiques de destructions à multi niveaux.

Dans les écoles, la priorité est de détruire tout esprit critique ; il s’agit au travers de l’excuse d’un « socle commun » d’éradiquer la philosophie, les arts, l’histoire, toutes ces choses majeures qui forment les esprits adultes. Les autres connaissances, de ce point de vue-là, ne pèsent pas lourd dans la construction de cette qualité d’esprit. Compte tenu de l’évolution des cent cinquante ans qui viennent de passer, il est difficile à un pouvoir, politique ou financier, de fermer les écoles, mais rien ne l’empêche de détruire la valeur du contenu de l’enseignement et de transformer nos enfants en « machines spécialisées » au seul usage et bénéfice des entreprises. Ces pouvoirs abusifs gagnent sur tous les tableaux :
- L’ignorant ne se révolte pas, par définition ;
- L’ignorant fait ce qu’on lui ordonne, n’étant pas capable de juger ;
- L’ignorant ira se faire tuer dans n’importe quelle guerre et encore en chantant ;
- Il acceptera n’importe quelle politique de destruction sociale ;
- L’ignorant, surtout, ne sera jamais un rival des « possédants du pouvoir » ni un concurrent crédible par rapport aux fortunes à amasser. Il se contentera de sa nourriture, ne réalisant même pas qu’il vit comme un animal.

Là se trouve la signification de la destruction de la culture populaire, je veux dire par là, de l’impossibilité d’accéder, par l’argent que cela coûte, à la culture ; c’est aussi la raison pour laquelle tout sera fait pour éliminer la notion de respect de la vie, de respect de toutes les formes de vie. Et cela va très loin : Ne plus avoir la notion de respect de la nature, induit, même par l’inconscient, qu’il n’est pas important de respecter la flore, que les animaux ne méritent pas de respect, et on le voit tous les jours dans les élevages intensifs, à la chasse ou même dans nos rues... Ne plus respecter les animaux a pour corollaire de nous pousser à ne plus respecter les vies décrétées « inutiles », les malades, les faibles, et enfin les pauvres. Tout cela est induit par l’esprit de consommation. Réfléchissez, tournez le problème comme vous voulez, vous aurez toutes les chances de tomber sur la même conclusion que la mienne. Comprenez le cheminement de cette destruction et vous aurez tout compris...

Comprenez aussi que par le processus de la consommation et de son esprit ravageur, il n’est même plus question de maintenir les peuples dans un esprit adolescent, mais bien de les ramener à un esprit de bambin... Le bambin est sans défense, songez-y...

Comprenez aussi, pendant qu’il en est encore temps, qu’il fallait que les pouvoirs orgueilleux jusqu’à la folie arrivent à ce niveau de dérive et de perversité pour que leur domination soit totale, totalitaire et sans retour possible parce qu’il reste incompréhensible dans son mécanisme pervers pour la majorité des humains qui se contentent de l’avoir plutôt que d’être.

Nous laisserons-nous faire alors que nous avons tout, devant nous, pour comprendre qu’un tel système ne peut que mener l’humanité à sa fin ? Avons-nous tout oublié pour comprendre ce qui pourtant est élémentaire ? Qui détient le véritable pouvoir dans une société dominée par l’esprit de consommation ? Les pouvoirs, sans nul doute, tant que nous n’avons pas le courage de réfléchir, de remettre en cause nos modes de vie, nos habitudes et les facilités qui leurs sont liées.

Pourtant, oh combien il est facile de comprendre une chose : Le système tiendra et se renforcera uniquement tant que nous jouerons son jeu, tant que nous accepterons de satisfaire nos instincts, tant que ceci restera notre sens de vie. Mais si nous comprenons, en masse, qu’il s’agit d’un non-sens suicidaire, alors, rassemblons-nous et brisons l’esprit de consommation. Apprenons à nous contenter de ce dont nous avons besoin et, pour le reste, faisons « la grève de la consommation ». Si nous sommes des millions à comprendre cela, nulle sirène du pouvoir ne pourra nous tromper par de nouveaux mensonges. Surtout, s’il est un point sur lequel je veux insister c’est celui-ci : Aucun pouvoir, jamais, ne pourra nous obliger à consommer ! C’est radical, le système n’y survivra pas, je vous en fais le pari.

Suite, au cours des jours prochains
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3424

@+
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyMer 17 Aoû à 22:20

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? - 11 -

Petit rappel des articles précédents :

Postulat : Les pouvoirs se comportent comme des parents abusifs, empêchant les peuples d’atteindre l’âge adulte. (article 1). Si les pouvoirs ne sont pas légitimes au regard du « droit moral » (article 2 & 3). L’exercice du pouvoir actuel, en France et dans quelques autres pays (article 4). La résistance est légitime pour retrouver notre « souveraineté » perdue. (article 5). Résistance : Non-violence ou violence ? (article 6). Colonialisme et mondialisation financière et marchande (article 7). Le nationalisme et ses dérives sont des pièges grossiers (article Cool. L’argent : ce n’est pas une valeur, juste un outil à placer tout en bas. (article 9). La régression humaine est inscrite dans l’esprit de consommation (article 10).


Citation :
Les outils de la manipulation de masse.

Pour nous piéger dans l’esprit de la consommation, il fallait nécessairement créer des outils efficaces. Si l’on pense, même sur le long terme, à la manipulation des foules par le pouvoir, à l’exemple de ce que font les parents abusifs, on peut analyser les événements de ces presque quatre dernières décennies de la manière suivante :
Si on considère la situation de la France, valable à des détails près dans la plupart des pays riches, de la fin de la guerre à 1968, le pouvoir, comment en douter, comment analyser autrement, même si, ici ou là, il y eut des nuances, agissait en « parent abusif » essentiellement autoritaire. Il n’écoutait la population que de très loin, lorsqu’il se donnait la peine de l’écouter. Il arrive pourtant, dans la vie d’un fils ou d’une fille soumis à la possessivité d’un parent, que cette pression chargée d’autoritarisme et de morale d’ordre religieux l’étouffe. C’est l’explosion inévitable. Sans doute est-ce ce qui explique les événements de mai 68, même s’il faut y ajouter bien d’autres motivations.

Il fallait donc « lâcher du lest ». Le pouvoir religieux, très vite, perdit son autorité parce que le pouvoir politique, pour récupérer l’obéissance populaire, pour acheter la soumission, ferma les yeux sur les mœurs qui se libérèrent très vite et laissa s’installer la consommation de masse, abusive et destructrice de la conscience. Devant le retour des instincts, la religion ne pouvait guère lutter. De plus, l’Eglise catholique, très autoritaire et ultra dogmatique d’avant 1960 connu, sous l’impulsion de Jean XXIII, sa propre remise en cause. Cette période de liberté intense, mais de liberté qui ne servait essentiellement que le retour à l’instinct, fut l’occasion d’une remise en cause de presque tout. Le pouvoir y perdit « l’autorité » qu’il considérait devoir être la sienne, d’autant plus que sous l’effet d’un partage des richesses un tout petit peu plus équitable, la fortune des plus riches n’augmentait plus aussi vite pendant que le niveau de vie des plus modestes s’améliorait. Une tendance au sentiment d’égalitarisme s’installait.

La frustration des puissants devint, sans aucun doute, de plus en plus lourde. Leur inquiétude probablement aussi. Par idéologie ancestrale, non écrite mais parfaitement assimilée, ils étaient et sont toujours persuadés que la fortune donne et assure le pouvoir, à la condition toutefois que les peuples ne deviennent pas adultes. Le partage des richesses produites, outre la puissante frustration qu’il induit chez les puissants, fut, à n’en pas douter, ressenti comme un danger réel de perte de pouvoir, de perte d’influence. Ces gens, en rien, ne sont « partageurs » ; ni en termes de pouvoir, ni en termes de droits, ni en termes de richesses, financières comme culturelles. Il fallait donc « resserrer la vis » au plus vite.

On sait que depuis la fin de la guerre, quelques philosophes, économistes et intellectuels de la droite américaine, même si Hayek à la base de ce mouvement n’était pas américain, cherchaient à développer et pérenniser le libéralisme (voir le « Grand bond en arrière » de Serge Halimi). Au fil des années et des masses de dollars versés aux « boîtes à idées » américaines, ils ont bâti ce que nous nommons aujourd’hui le néolibéralisme qui a déjà dérivé, notamment dans les cercles du pouvoir américain, en ultralibéralisme à la mentalité désastreuse.

Ronald Reggan et Margareth Thatcher furent les politiciens malheureux qui lancèrent l’idéologie, économique et philosophique, très meurtrière qui allait s’abattre sur le monde. Le tour de vis fut d’abord, et comme toujours, d’ordre financier. En instituant, sans le dire néanmoins, le chômage de masse, un acte que nulle morale ne peut défendre, les idéologues puissamment aidés par les politiciens et bien sûr par le monde de la finance, avaient trouvé l’arme la plus violente contre l’égalitarisme qui commençait à imprégner les esprits de la « populace ».

Le chômeur devint la cible de toutes les attaques en très peu d’années. C’est sur ce point précis qu’on peut le mieux mesurer l’immensité de la perversité mentale et intellectuelle de ceux qui ont conçu cette idéologie, mais également de ceux, côté politicien, qui l’ont appliquée et imposée et qui la poursuivent aujourd’hui en tentant d’en accélérer encore le rythme. Non seulement, par diverses mesures économiques, ces dirigeants politiques, financiers et industriels ont créé de toutes pièces le chômage, mais de plus ils ont bâti toute une propagande insinuant que le chômeur ne veut pas travailler, donc qu’il est seul coupable de sa déplorable situation. Ma douleur, et celle de beaucoup d’autres observateurs, est de constater à quel point cette propagande est écoutée et crue par une large part de la population française... Ne me dites pas, après un tel constat, que le peuple est adulte !

Les outils de la manipulation.

Ce genre de perversité ne pourrait pas s’étendre au sein des populations si la propagande ne disposait pas de moyens puissants. Pour disposer des moyens de la manipulation, il fallait financiariser, par conséquent s’attacher les médias, télé, radio et presse.

Tout est complexe, plus complexe que je ne l’explique ici. Je cherche juste à montrer l’esprit des actes au travers de quelques exemples. Afin d’établir le régime le plus totalitaire qui n’ait jamais existé, mais totalitaire pour l’instant uniquement au niveau des idées et des dominations du pouvoir financier peu visible pour le commun des mortels, les idéologues ont travaillé dans toutes les directions imaginables. L’axe principal fut d’imposer, par la force des lois qu’ils faisaient voter, que tout était désormais marchandise ; les biens, cela va de soi, mais aussi la vie, toutes les vies et toutes les composantes qui forment la terre. Outre le fait que c’était un moyen vertigineux d’établir des bénéfices jamais connus jusque-là, cela leur permis aussi de prendre l’un des pouvoirs essentiels, l’information. Les libéraux américains, cons et néocons (comme ils s’appellent eux-mêmes), n’ont jamais dû digérer le camouflet gigantesque infligé à Richard Nixon par la presse ou alors, ils l’ont grandement admiré.

Ils ne pouvaient, à partir de là, que museler la presse ou l’acheter, et dans la foulée tous les médias. La museler eut été difficile puisque l’un des postulats du néolibéralisme pose que les apparences de la démocratie doivent toujours être sauvegardées. Acheter la presse fut autrement plus facile et longtemps, en effet, les populations ne se rendirent pas compte que les médias se transformaient pour devenir et ne demeurer que des caisses de résonance de l’idéologie et des intérêts des puissants. Parce que ce changement ne fut compréhensible que peu à peu, la propagande eut le temps de provoquer d’immenses dégâts dans l’esprit des lecteurs comme des téléspectateurs. Avez-vous remarqué, parlant de la presse, combien sont rares aujourd’hui, les quotidiens nationaux et même régionaux, de même que les magazines qui ne comportent par leurs pages économiques, leurs cahiers économiques, les colonnes consacrées à la bourse dont pas un lecteur sur dix n’y trouve le moindre intérêt ? C’est l’empreinte visible du pouvoir financier sur nos médias écrits.

Si à la télévision la partie économique n’est pas absente, l’effort est surtout mis sur la publicité, à l’exemple d’ailleurs de ce qui se passe dans nos rues ; pour que le piège se referme bien sur nous, il fallait que nos esprits subissent la tyrannie de la publicité, partout et à tout instant. C’est, à un degré moindre, le principe du lavage de cerveau. Sans cesse notre cerveau doit être soumis au désir d’acheter, à la frustration et aux moqueries si nous voulons résister. Pour un résistant anti-pub, mille passants au moins « mangeront » et « digéreront » dans le sens voulu, le message publicitaire, sa face visible. Plus vicieux, ils avaleront aussi, et sans le réaliser, le message en forme de non-dit, celui-là même dont la fonction est de nous rendre esclaves du système. Celui-ci fonctionne sur le mode du message subliminal, interdit, en théorie, mais bel et bien pratiqué par la publicité.

L’information, elle, n’a plus de valeur pour plusieurs raisons. Il faut comprendre qu’à partir du moment où quelque chose tombe dans le domaine de la « marchandisation mondiale », et c’est le cas de l’information, parce que c’est devenu une marchandise, est forcément dévalorisée. Le client en veut pour son argent ; que ce client soit le pouvoir politique, financier ou encore industriel, parce que l’info est une marchandise hautement rémunérée, elle sera transformée avant livraison au public ; soit amenuisée, soit ignorée, le plus souvent tronquée, sortie de son contexte, elle sera présentée sous l’une de ces formes en fonction des effets cherchés et attendus, selon la manipulation commandée par le client. Une même info peut devenir inquiétante, plaisante, intéressante ou dénuée de tout intérêt selon la façon dont elle sera servie, à l’exemple d’un menu qui, pour les mêmes ingrédients, sera fade, succulent ou carrément mauvais selon le cuisinier. Sauf que dans le cas des infos, tout cela est pratiqué pour manipuler le téléspectateur.

L’esprit de mort

Les pouvoirs, notamment économiques, usent de bien d’autres outils pour banaliser le sens de la vie, opération nécessaire pour établir leur totalitarisme de pensée. Voyez comme la vie coule à profusion sur terre, voyez comme elle est diversité, beauté enthousiasmante ou époustouflante. Admirer ces merveilles naturelles, montagnes, mers, océans, forêts ou déserts, admirer la vie sous ses multiples formes, donne à rêver, à penser à l’infini et, souvent comme par détours, nous permet de songer au mystère qu’est la vie. Il arrive qu’une spiritualité endormie se réveille devant tant de grandeur naturelle... Comment des « marchands » au sens de la mondialisation pourraient-ils comprendre de tels élans d’âme, eux qui veulent que les peuples soient sans âme, sans état d’âme, en fait qui voudraient que les peuples soient à leur image : froids, calculateurs, avides de désirs pour acheter, acheter et encore acheter...

Comment feraient-ils de nous des consommateurs du « tout marchand », pour l’éternité, si nous avons la mauvaise idée d’admirer, dans son sens et même au-delà, ce qui ne doit rien à la main ou à l’intelligence humaine ? Des esprits qui s’élèvent ne seront jamais des ventres qui consomment !

Pourquoi croyez-vous que, où que vous alliez dans le monde, si vous entrez dans un Mc Do, dans une chaîne hôtelière, dans une chaîne d’hypermarché, vous trouverez tout à l’identique sous toutes les latitudes, pays et cultures ? Pour la rentabilité, bien sûr, mais pas seulement. L’idéologie marchande, responsable de l’esprit de consommation, ne peut pas plus admettre la diversité que la beauté. Mécaniquement, elle cherche l’uniformité ; je crois que, même si les idéologues bâtisseurs de cette infamie qu’est le système actuel, ne l’ont pas réalisé eux-mêmes, leur principe est un principe de mort. Autrement dit, tout ce qui explose de vie, qui atteste de la beauté de la vie, de son mystère, ils doivent l’éradiquer afin de faire de nous tous, des êtres sans âmes, des robots dociles, conçus uniquement pour la réalisation de leurs ambitions, fortunes et pouvoirs. L’uniformisation de tout, recherchée de façon frénétique est la négation de la vie, puisqu’elle est la négation de la diversité. Cette idéologie est un non-sens effrayant par rapport à ce qu’est la vie. Elle est l’exact contraire de ce que doit être la vie. C’est une idéologie qui porte en elle le germe de la mort de l’humanité. Voulant faire de la vie une marchandise, elle n’aime pas la vie ; elle en tue le sens, elle finira par tuer la vie elle-même...

Je ne cherche pas à faire peur, je dis juste comment je ressens tout cela et c’est plus effrayant qu’autre chose. Je perçois vraiment un mal intrinsèque dans tout ce qu’on nous impose partout. Pour mieux nous achever, sans doute par peur de notre résistance qui commence à se faire ressentir partout dans le monde, de plus en plus ils tentent de mélanger les vieilles recettes avec leurs dogmes récents. Nous assistons, en effet, au retour des nationalismes ; à l’encouragement du racisme, sans doute pour favoriser le choc des civilisations ; au retour de l’exaltation du militarisme ; au retour de l’ordre par police brutale interposée ; au retour des pouvoirs dits forts, soi disant à notre demande ; tout en conservant les vieilles breloques comme la Légion d’Honneur surtout donnée actuellement à une grande masse d’industriels ou de banquiers ; et même, si l’on écoute GW Bush, Nicolas Sarkozy et quelques autres exaltés, ils vont nous imposer le retour de la religion dans sa forme la plus exécrable, qui, elle, sous cette forme, est l’inverse de tout ce que nous enseigne la spiritualité...

La suite au cours des jours prochains...
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3430

@+
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyJeu 18 Aoû à 23:18

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? - 12 -

Petit rappel des articles précédents :

Postulat : Les pouvoirs se comportent comme des parents abusifs, empêchant les peuples d’atteindre l’âge adulte. (article 1). Si les pouvoirs ne sont pas légitimes au regard du « droit moral » (article 2 & 3). L’exercice du pouvoir actuel, en France et dans quelques autres pays (article 4). La résistance est légitime pour retrouver notre « souveraineté » perdue. (article 5). Résistance : Non-violence ou violence ? (article 6). Colonialisme et mondialisation financière et marchande (article 7). Le nationalisme et ses dérives sont des pièges grossiers (article Cool. L’argent : ce n’est pas une valeur, juste un outil à placer tout en bas. (article 9). La régression humaine est inscrite dans l’esprit de consommation (article 10). Toutes sortes d’outils sont utilisés pour assurer notre dépendance envers les pouvoirs (article 11).


Citation :
Sur l’obéissance aux lois

La loi !
Voilà bien un mot, un concept, qui définit l’importance que s’arrogent tous les pouvoirs. Pour autant, ici, vous ne me verrez pas remettre en cause le principe même des lois, du moins, dans l’état actuel du développement mental des peuples. Je reste profondément convaincu, que nous n’avons pas atteint « l’âge adulte » des sociétés, et pas même celui de la majorité des individus. Je me range dans cette même catégorie, conscient de mes très nombreuses limites...

Je vous ai dit, dans les premiers articles ce que je pense de notre évolution et surtout quelles sont les causes, externes à nous-mêmes, qui nous empêchent d’aller vers cet âge adulte... Dans le contexte de la domination des pouvoirs sur les peuples comme les individus, « la loi » n’est que l’arme qui garantit et pérennise le pouvoir des puissants. Cela fut toujours vrai, c’est encore notre réalité, et cela sera vrai aussi longtemps que nous n’aurons pas pu, pas su ou pas voulu nous émanciper des pouvoirs comme tout peuple adulte le ferait.

Il faut comprendre qu’il y a deux sortes de lois. Les lois qui régissent nos relations aux autres, qui garantissent un minimum de vie sociale possible, compte tenu de la sauvagerie naturelle attachée à nos désirs et débordements instinctifs d’origine. A côté de ces lois que j’appellerais des « lois relationnelles de base », il y a les lois conçues et écrites par et pour les pouvoirs. Celles-ci, je les nommerai des « loi de castes ». Elles n’ont pas les mêmes fonctions et n’ont pas pour dessein de protéger le commun des mortels, mais bien les pouvoirs, tous les pouvoirs, donc la caste qui se considère supérieure à tout individu appartenant au peuple.

Voyez, là encore, la similitude d’attitude entre les parents dominants et les pouvoirs abusifs. Une loi qui est faite pour le bien commun s’applique à tous, du haut en bas de l’échelle sociale. Or, si vous, en tant qu’individu vous pouvez être poursuivi au motif tant des « lois relationnelles de base » qu’au titre des « lois de castes », lorsque vous résistez aux abus du pouvoir, les individus appartenant à ces castes seront rarement poursuivis et encore moins condamnés au titre des « lois relationnelles de base ». De même, quel enfant d’un parent abusif n’est-il pas soumis à toutes les lois du parent, pendant que ce dernier ne se sentira pas du tout concerné par nombre de règles qu’il impose pourtant à sa descendance ? Vous voyez sans doute le parallèle que je veux faire, il me semble évident... C’est l’équivalent du fameux : « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! »

La loi comme prison des peuples et des humains.

Le principe même des lois empêche l’homme de grandir. Pour moi, c’est une évidence absolue. Saint Paul, fort détesté aujourd’hui, présenté comme le destructeur des actes et paroles du Christ, ne disait pas que des bêtises. A l’égard des lois, en l’occurrence de la loi des Pharisiens et autres pouvoirs religieux de l’Israël d’alors, parlant de la parole du Christ, il disait (je donne le sens, je ne cite pas) que le Christ était venu abolir la Loi parce que la Loi rendait les hommes esclaves. Sous-entendu, c’est l’Amour, tel que le Christ l’a vécu et enseigné, qui délivre les hommes en les délivrant de « la Loi ».

Or si l’on sort un peu des disputes stériles de notre époque et surtout de la confusion entre les religions instituées et la spiritualité, comment ne pas comprendre que l’Amour vécu selon l’exemple du Christ, chose qu’avait très bien compris Gandhi qui expliquait aux foules le « sermon sur la montagne », n’a nul besoin de lois ? L’Amour vécu de cette façon, dans des dimensions héroïques, certes, respecte naturellement tout être et n’a pas besoin de lois. Les lois sont, si on comprend bien leur sens, des « garde fous » ; l’expression le dit bien puisqu’il s’agit de se garder « d’actes de fous ». L’Amour compris et vécu comme l’a enseigné le Christ, et pas que lui, il faut insister là-dessus, est sans doute ce qui peut, le plus sûrement faire de nous, en tant qu’individus comme en tant que peuples, des hommes libres, des adultes dans le sens plein du terme.

Voyez comme de telles phrases, et peu importe à quelles religions elles appartiennent, sont chargées de sagesse, une sagesse que l’humanité aurait tout intérêt à faire sienne, y compris sans le support des Institutions religieuses.

Lisez ce verset de l’Islam, cet Islam méprisé, sali, rejeté par des pouvoirs occidentaux qui ne peuvent imaginer qu’on trouve des merveilles ailleurs que chez eux :
« Quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. » (Voir : New York, Madrid et Londres)
Ou, ces phrases attribuées à Lao Tseu, que kroptokine a eu la gentillesse d’écrire dans l’une de ses réactions sur le forum d’altermonde :
« Il n’y a pas de plus grand crime que de se livrer à ses désirs. Il n’y a pas de plus grand malheur que de ne pas savoir se suffire. Il n’y a pas de plus grande calamité que le désir d’acquérir. Celui qui sait se suffire est toujours content de son sort. »

C’est moins une question de religion que de sagesse, de spiritualité tout de même, mais qu’on peut trouver dans toutes les contrées du monde. Concernant l’Eglise catholique on peut remarquer, d’ailleurs, que très vite elle a oublié ce que disait Saint Paul, tant elle ne s’est pas gênée de charger ses fidèles de lois lourdes, écrasantes, qui le plus souvent épargnaient les puissants... Cependant, l’égarement du pouvoir religieux condamne-t-il la sagesse des paroles des uns et des autres ? Non, je ne crois pas et c’est pour cela que je parle de « disputes stériles » de notre temps, qui consiste à jeter tout en un seul bloc...

En résumé de cette première partie de l’article concernant les lois, je dirais qu’il faut distinguer, et c’est essentiel, « les lois relationnelles de base » et les « lois de caste ». Ceci, c’est pour notre temps, pour notre combat, pour comprendre ce que nous pouvons, moralement, faire ou ne pas faire.

Pour le futur, sans doute très lointain, il faut enseigner aux générations à venir, que les lois rendent les hommes esclaves ; qu’ils doivent être élevés, eux et leurs propres descendants, dans l’Amour qui seul pourra abolir en réalité la nécessité toujours actuelle des « lois relationnelles de base ». Le but est bien de parvenir un jour à nous débarrasser des lois, de toutes les lois au même titre qu’il faudra nous débarrasser des pouvoirs. Et si « mon futur » dans le texte n’est pas fixé par une date précise, il faut garder à l’esprit que le plus tôt sera le mieux pour l’humanité.

Comment nous comporter face aux lois ?

Notre comportement doit être différent selon les lois considérées.

A) Comportement souhaitable face aux « lois relationnelles de bases :


Je me référerai à l’attitude de Gandhi, qu’une fois de plus je trouve exemplaire. Sa position était claire. Pour lui, toute loi juste devait être acceptée et respectée de façon rigoureuse. En effet, pourquoi combattre aujourd’hui les lois qui, seules, nous permettent de cohabiter ? Il faudrait être d’une particulière mauvaise foi pour ne pas admettre que nous ne pouvons toujours pas nous passer d’un minimum de lois. La nature humaine est encore tellement dans les « limbes » de l’esprit, et tellement proche, en revanche, de son animalité d’origine, que nous n’avons pas d’autre choix que de nous fixer des règles, ces règles que nous appelons des lois.

Gandhi affirmait ainsi que s’il voulait combattre les lois injustes qui, le plus souvent sont celles qui précisément n’existent que pour pérenniser les pouvoirs en place, il fallait qu’il respecte les lois acceptables et nécessaires. Cela tombe sous le sens, si du moins on veut bien faire un constat lucide. Pour lui c’était sans doute l’expression de son respect, de son amour des autres humains, tout en étant une nécessité pour la crédibilité de tout son combat.

En fait, c’est la faiblesse même de la nature humaine qui nous oblige à nous charger de ces chaînes souvent écrasantes. Nous ferions un grand pas vers notre libération par rapport aux lois si nous acceptions de consentir de véritables efforts dans l’apprentissage du respect d’autrui, de l’amour naturel que nous devrions porter à tous nos « frères » humains de toutes contrées, religions, cultures, mœurs, etc, à tous ces « frères » différents qui peuplent la terre.

B) Comportement souhaitable face aux « lois de castes » :

Ici, le problème est radicalement inversé. L’amour de ces « frères » humains devrait nous inciter, moralement, à nous lever et à résister vigoureusement. Parce que ces lois sont toujours des lois destinées à la répression des peuples, mais avant tout à la répression des « résistants », et ceci dans tous les pays. Ces lois, qui n’ont rien à voir avec des règles de cohabitation entre membres d’une même société, n’ont pour raison d’être que la protection des pouvoirs contre nos révoltes, mais aussi la protection des privilèges nombreux et scandaleux que s’accordent les maîtres du pouvoir.

Ces lois, lorsqu’elles ne protègent pas tout simplement les exactions des membres de la caste, deviennent, forcément, par leur nature, des outils de répression pouvant mener à la mort. On a vu, récemment, dans le projet de constitution européenne que les membres de la « conventionnelle » voulaient légitimer les meurtres de manifestants à l’occasion d’éventuelles insurrections. C’est le prototype même des lois perverses uniquement destinées à protéger les exactions et le principe de pouvoir de ceux qui prétendent encore nous gouverner sous régime démocratique... Voyez la perversité de telles lois...

Ce type de loi, c’est évident, doit être combattu par tous les moyens dont nous disposons. Il faut, radicalement, refuser d’obéir à de telles lois.

Par exemple :
Rigoureusement dans le même esprit, si nous comprenons que la surveillance de chaque individu est inadmissible dans une société qui se prétend libre, nous devons lutter contre l’installation de plus en plus hystérique de caméras ;
il faut lutter contre l’idée même de carte d’identité numérique et biométrique comportant une puce électronique permettant de nous surveiller même à notre insu ;
de même encore, il faut lutter contre des projets puissamment pervers concernant la prévention de la délinquance. Ces projets de lois, sous couvert de protection de la société sont inacceptables par leurs méthodes. Ce type de lois, permettant l’utilisation de la psychiatrie pour interner des gens, sur décision du maire ou du préfet avec un simple avis émanant du psychiatre, ne sont pas faites pour la « sécurité » des citoyens, mais bel et bien en vue de l’enfermement de tous les « déviants ». Qui seront ces déviants ? Bien sûr, pour respecter les apparences, il y aura quelques malades mentaux, mais au-delà, à l’exemple de ce qui se pratiquait dans l’ex-URSS, ce sera une arme pour enfermer tous les « déviants » idéologiques... Qui, sérieusement, peut en douter ?

De l’esprit des lois.

L’esprit des lois, dans mon analyse, dit à quoi celles-ci sont réellement destinées. Cet esprit permet également, sans être un grand juriste, de discerner la nature des lois, « relationnelles de base » ou « de castes ».

L’esprit d’une loi nous dira si elle est créée dans l’intérêt général ou s’il ne s’agit que de règlements autorisant la répression des résistances à un régime donné. Les lois constructives permettent de vivre ensemble, les lois d’égoïsme et de répression, elles, ne sont là que pour écraser les membres d’une société. C’est cela que j’appelle l’esprit d’une loi...

Devenir « hors la loi », lorsqu’il s’agit des « lois de caste », au regard du droit, est illégal, bien sûr, mais au regard de la démocratie réelle, au regard de la morale de vie, du droit naturel, c’est un acte non seulement de bravoure, mais c’est totalement légal, puisqu’il s’agit de lutter contre des « lois d’exception » pour établir le « droit pour tous ». En acceptant le « devoir moral » de lutter contre les « lois de caste », nous devenons des hors-la-loi pour les pouvoirs, mais nous devenons surtout des hommes debout, luttant pour l’humanité et non pas pour une simple et méprisable caste.

L’humanité aura déjà fait un pas de géant vers son âge adulte, à partir du moment où les peuples sauront imposer aux pouvoirs la fin des « lois de caste ». Il faut viser cet objectif même si nous savons que le chemin sera très long et parsemé d’embûches. Mais, là comme ailleurs, si nous voulons avoir des chances de l’emporter, mieux vaut lutter de façon déterminée, mais non-violente. Les pouvoirs ont tous les outils de la force :
- Les lois créées par et pour eux-mêmes.
- La police et les autres forces de répression assermentées et à leur service.
- Les armes et les militaires autorisés, pour ne pas dire incités, à en faire usage.
- La Justice qui n’a, le plus souvent, que pour rôle d’avaliser et exécuter les lois voulues par le pouvoir.
- Les prisons, ces mouroirs à pauvres, indignes de toute société moderne et démocratique.

Nous, nous n’avons rien de tout cela, mais nous pouvons avoir une conscience claire, une détermination totale. Et nous avons notre esprit, chose que les pouvoirs ne possèdent pas. C’est l’esprit, la puissance d’esprit de Gandhi, avec le soutien du peuple, qui a fait perdre l’Inde à l’Angleterre pourtant surarmée...

Méditez cette parole du mahatma que j’ai placé au fronton de la page d’accueil d’altermonde et qui dit tout : « Dès que quelqu’un comprend qu’il est contraire à sa dignité d’homme d’obéir à des lois injustes, aucune tyrannie ne peut l’asservir. " (Gandhi) »

Suite aux cours des prochains jours
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3435

@+
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptySam 20 Aoû à 21:48

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? - 13 -

Citation :
La violence des pouvoirs.

Nous avons l’habitude, au travers des discours des gens de pouvoir, particulièrement avec les discours démagogiques d’un Nicolas Sarkozy, d’imaginer que la violence est le fait des milieux populaires, plus particulièrement de la frange pauvre de cette population. La Justice, en condamnant de plus en plus de miséreux, laisse penser qu’il en est ainsi. Mais c’est oublier qu’une large par de cette « Justice » est « aux ordres » et qu’elle applique scrupuleusement les lois décidées et votées par les pouvoirs, paraît-il au nom du peuple. Qui donc, ici, parmi les lecteurs, peut affirmer que le pouvoir ne lui ait jamais demandé, par référendum ou un autre moyen, s’il était en accord avec de telles lois ? Les pouvoirs actuels se basent sur les sondages, mais nous savons que ces derniers n’ont pas la moindre valeur sérieuse à partir du moment où les réponses varieront en fonction de la manière de poser la question.

Une observation un peu sérieuse, nous amène à constater très rapidement qu’il n’en est rien. L’essentiel de la violence est la marque des pouvoirs. En effet, si violence il y a, elle vient des pouvoirs, de pratiquement tous les pouvoirs. Certes, cette violence, hormis lors des guerres et des interventions de forces de répressions policières ou autres, est plus psychologique, s’adresse plus à notre vie quotidienne, qu’à nos corps, qu’à notre intégrité physique. Elle n’en demeure pas moins réelle.

Type de violences spécifiquement liées aux pouvoirs

Bien entendu, je ne pourrais faire la liste de toutes les violences, ce domaine est trop vaste, souvent trop diffus... La première des violences venant des pouvoirs et rien que des pouvoirs, celle-ci bien trop visible, attaquant aussi bien nos vies que notre santé tant physique que psychique, est et reste la guerre. Ce ne sont pas les peuples qui font les guerres, ni qui les réclament. Dire l’inverse est un non-sens et d’une mauvaise foi absolue. Cette affirmation semble être une évidence au point que beaucoup d’entre vous devez vous demander pourquoi je la note. J’y tiens parce que si vous écoutez les discours des pouvoirs, à l’exemple de ce qu’affirment un Bush et un Blair, pour ne citer que les pouvoirs malfaisants actuels, c’est toujours au nom des peuples qu’ils font leurs guerres ! Ces guerres, au total, ne se font jamais dans l’intérêt des peuples, oui, il n’y a même pas ça !

Leurs guerres servent leur orgueil personnel hypertrophié et surtout, ils servent les intérêts de nombreuses entreprises, autrement dit, encore les intérêts de la caste comme je le montrais dans certains articles précédents. Il y a de quoi être effaré lorsqu’on découvre, nous les citoyens, des décennies après, combien d’entreprises de renom, ayant toujours largement pignon sur rue, des entreprises américaines, ont soutenu le régime abominable d’Hitler ! Coca, Ford, et pas mal d’entreprises chimiques, et tant d’autres dont les noms sont moins célèbres... Aussi, ne sommes-nous plus étonnés lorsque nous apprenons que dans l’ignoble guerre contre le peuple irakien ce sont les entreprises américaines, donc l’économie américaine, les fortunes des possédants américains, dont la famille de GW Bush elle-même qui bénéficient des retombées financières du massacre.

Mais ce sont les peuples, ceux qu’on endort à coup de nationalisme, d’hymnes nationaux et de drapeaux claquant au vent, voire de messes proclamant que « Dieu est avec nous », qui paient à tous les niveaux :
- Ce sont les fils du peuple qui se font écharper sur les champs de bataille, pas les fils des bénéficiaires. Oh combien fut frappante l’interrogation de Michael Moore (dans Fahrenheit 9/11) demandant aux élus américains pourquoi ils n’envoyaient pas leurs propres fils en Irak ; et combien furent révélatrices leurs réponses évasives et le plus souvent leur fuite...
- C’est le peuple qui paye les dépenses au travers des impôts levés. Et dans le cas de la guerre d’Irak, c’est le monde entier qui paye au travers de l’odieux déficit américain qui vit depuis si longtemps à crédit sur le dos de l’humanité entière.

Les violences des pouvoirs ne s’arrêtent pas là. Les politiques d’institution du chômage sont des violences dont de nombreuses victimes meurent, directement comme indirectement, par des maladies liées aux dépressions nerveuses et autres dérèglements psychiques induits par le chômage. La destruction du droit du travail, partout dans le monde riche, n’est-elle pas une violence qui atteint, elle aussi, la santé des victimes ? Si, bien sûr ! Ces politiques rendent tout le monde fou, du salarié aux chefs et petits chefs qui ont de plus en plus souvent comme instruction d’harceler ceux dont il faut se débarrasser quitte à ce que ces derniers se suicident. La prison, pour un oui, pour un non, dès que l’on est pauvre, n’est-elle pas une violence extrême ? Combien de prisonniers se seront encore suicidés dans leur mouroir à barreaux cette année et rien qu’en France ? Imposer, là encore, pour un oui, pour un nom, la présence d’une police omnipotente, partout, même aux endroits les plus inattendus et les plus absurdes, n’est-ce pas une violence ? Si, et des gens, des innocents, en meurent ou sont détruits psychiquement, ce qui n’est guère différent.

La violence des peuples.

Je crois que dans la majorité des cas, la violence n’est pas naturelle aux peuples. Lorsqu’ils deviennent violents, il me semble que c’est pour deux raisons majeures :
- En réponse à la violence des pouvoirs.
- Suite à un endoctrinement massif.

Beaucoup de monde, en occident, est persuadé que les Palestiniens sont des gens violents. Mais ce peuple a subi tant d’injustices, tant de pillages et de meurtres de la part de l’Etat d’Israël, qu’à l’évidence sa violence répond à la violence de l’Etat hébreu. Cela se situe au niveau de la légitime défense. Je le comprends même si pour ma part je reste attaché à la non-violence. En outre, contrairement à ce que laissent entendre les reportages incomplets ou destinés à nous manipuler, ce n’est pas tout le peuple qui est passé à la violence alors que c’est tout le peuple qui souffre et meure de la violence du pouvoir israélien.

Le cas des Allemands, des Japonnais ou des Italiens, lors de la deuxième guerre mondiale, est un peu différent, il entre dans le cas de l’endoctrinement massif. Ces trois pays ont un point commun, il me semble. Sous l’effet de l’orgueil national (la France ne fut pas épargnée par ce phénomène sous Napoléon 1er), les pouvoirs réussirent à enrôler de force leurs peuples dans les crimes contre l’humanité que sont toutes les guerres offensives. Nous ne devons jamais accepter une exception à cette règle : toute guerre offensive est un crime contre l’humanité (la défense seule étant légitime). Même le « devoir d’ingérence », partant d’une affirmation humanitaire compréhensible, s’est déjà transformé en prétexte pour envahir illégitimement des pays. Lorsque j’affirme que les pouvoirs entraînent leurs peuples de force dans leurs guerres, c’est par la propagande, les manipulations diverses, les menaces aussi, les fadaises nationalistes ou patriotiques. Par ces mensonges, les pouvoirs sont parvenus à embrigader des peuples entiers. Ce qui, au passage, prouve combien les peuples ne sont pas encore adultes.

Le jour où, concernant les guerres, les citoyens soumis aux pouvoirs qui décrètent des guerres offensives auront compris qu’ils peuvent refuser de se livrer à la barbarie sans grands risques, l’humanité aura fait un grand pas vers l’âge adulte. Un pouvoir, même pour l’exemple, ne peut pas faire massacrer tous les hommes censés participer à leurs guerres. De même, pour les pays, comme la France, qui interviennent par des armées de métier, ce serait un grand progrès si nous refusions, au niveau du peuple, par des grèves multiples et même par des sabotages matériels, que ces armées participent à de nouvelles barbaries. Certes, il faut du courage, mais ce n’est en rien utopique. Ce qui est tragique, au regard de notre responsabilité en tant que citoyens, c’est que nous ne réalisions toujours pas que nous sommes infiniment plus nombreux que les décideurs, que nous, qui sommes une masse immense de plusieurs millions d’individus, nous nous laissons corrompre par les discours et les manipulations d’une petite clique de quelques milliers ou dizaines de milliers de dirigeants et d’individus obéissants plus ou moins aveuglément...

Il faut réaliser, c’est là encore essentiel, que les peuples ne sont pas, par nature, violents. Pour l’essentiel, ils n’aspirent qu’à la paix, au bonheur de vivre. S’ils deviennent violents, en temps de guerre, c’est sous l’effet d’idéologies monstrueuses qu’on leur impose par toutes sortes de manipulations. Et si ces peuples, ou une partie d’entre eux, se révoltent contre leurs propres pouvoirs, c’est encore en réaction à la violence de ces derniers ; soit en réaction à l’exploitation, soit au manque de liberté. A cet égard, les pouvoirs actuels, dans nos pays pourtant excessivement riches, peuvent s’attendre à une explosion violente dans des délais sans doute très proches.

Les abus, les mensonges, les spoliations des droits comme des ressources notamment financières, prennent tellement d’ampleur qu’il n’est pas possible qu’une révolte n’advienne pas bientôt. Et d’ailleurs, ces pouvoirs, notamment en France, en ont totalement conscience ; ils savent que leurs politiques de destructions sociales ne peuvent qu’aboutir à l’insurrection. Ce n’est pas pour rien qu’ils instaurent les lois sécuritaires partout et toujours plus lourdes ; ce n’est pas pour rien qu’ils installent partout des moyens de surveillance toujours plus resserrés. Ils subissent, en eux-mêmes, le même syndrome qui rendit Staline quasiment fou dans les dernières années de sa vie. Sachant les crimes qu’il commettait, il ne pouvait pas croire qu’en réaction sa propre vie n’était pas menacée. La délation installée à tous les niveaux de la société soviétique n’avait pas d’autre but que la surveillance au plus près de ce peuple que Staline martyrisait.

C’est la même logique que tient un Nicolas Sarkozy lorsqu’il veut, par ses discours, par ses lois indignes, instituer la délation et la présenter désormais comme une qualité et pire, comme un devoir de bon citoyen. C’est là l’une des indications les plus certaines qu’un tel homme politique compte ne respecter personne ni rien hormis son pouvoir personnel. Ce qui est inquiétant par rapport à Sarkozy, c’est que de si nombreux Français n’aient pas compris ou acceptent ce qu’induisent les actes et discours de ce politicien. Rêvons-nous tellement, individuellement ou collectivement de subir les violences d’une dictature qui ne dit pas encore son nom ou sommes-nous passés dans le camp des peuples suffisamment endoctrinés pour prêter main foret à n’importe quel crime ? Le vote des Français, dans deux, nous donnera la réponse...

Reste la violence individuelle. Elle existe, la nier serait stupide. Elle a tant de causes... La conscience insuffisamment développée ; l’alcool ou les autres drogues ; l’orgueil souvent, qui mène inévitablement au mépris et à la haine des autres. Le machisme de trop d’hommes également. Ceux-là se mettent au ban des sociétés civilisées. Ils n’ont encore rien compris, eux qui s’imaginent puissants à cause de la force de leurs biceps... Combien de femmes ont payé le prix de la stupidité d’une telle conception du monde masculin ? Mais que fait le pouvoir face à ce fléau ? Rien, ou plutôt si : il va dans le sens des brutes en autorisant les publicités qui incitent et favorisent cette forme de dégénérescence des mâles, pas suffisamment dégrossis... Les pouvoirs, pour dominer, ont intérêt à laisser se développer certaines formes de violences, ne serait-ce que pour cacher la leur. Certes, les maîtres du pouvoir vont se répandre en magnifiques discours sur l’égalité des sexes, tout en méprisant les femmes à qui il n’accorde que des strapontins de pouvoir, et des poussières de droits...

Là encore, là toujours, il dépend essentiellement de nous, que la mentalité générale change. N’attendons rien des pouvoirs, ils n’ont rien à apporter hormis leur violence en tout domaine. C’est à nous de construire un monde sans violence, un monde où les pouvoirs deviendraient inutiles tant ils seraient rétrogrades et ridicules... Nous avons les moyens, si nous le voulons, d’une telle ambition...
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3442

@+
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptySam 20 Aoû à 21:51

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? - 14 -

Citation :
Tolérance et non-violence, deux armes majeures

Je ne reparlerai pas de la non-violence dans cet article bien que la tolérance en est l’une des composantes essentielle. Il ne peut pas y avoir non-violence sans une absolue tolérance. C’est-à-dire une volonté totalement tendue vers la compréhension de l’autre, fut-il un adversaire.

La tolérance, comme la liberté, ce n’est pas n’importe quoi. Ainsi, le fameux amendement américain qui sous prétexte de tolérance autorise la vente d’armes à quiconque le veut ou qui autorise la constitution de groupes extrémistes, y compris racistes ou néonazis, c’est n’importe quoi ; on connaît les tragédies qui en découlent... On voit donc que la tolérance n’est pas une chose aisée à comprendre ni à appliquer. Je crois, du moins est-ce ma perception personnelle, qu’il doit y avoir tolérance en tout chose à partir du moment, et seulement à partir de là, où il y a volonté de servir l’humain, de faire grandir l’humanisme dans l’esprit des humains. Bref, tout ce qui va dans le sens du respect et du progrès de chacun de nous, sans exception aucune.

Bien entendu on peut comprendre l’intérêt des foules de bien des manières. Les actes désintéressés de nombre de « grands » sages de l’histoire furent des exemples positifs au service de l’intérêt général, mais il existe également, et c’est le cas le plus fréquent, des procédés égoïstes, sous couvert d’intérêt général, qui finissent tous par être criminels. Je vise là, parce que désormais c’est une évidence pour toute personne dont l’esprit n’est pas occulté par l’idéologie, le néolibéralisme. Voilà des gens, tous ceux qui prétendent nous gouverner en tout domaine, qui affirment la main sur le cœur, que leur système est le seul, l’unique parfait qui puisse éradiquer la pauvreté dans le monde. Moyennant quoi, par l’application dictatoriale de leurs principes idéologiques, ils créent une accentuation de la pauvreté partout dans le monde et, moyennant quoi ils ne s’oublient pas au passage puisque leurs fortunes ne cessent de devenir de plus en plus délirantes. C’est l’exemple type d’un discours enrobé de mille fleurs, mais, qui en pratique, est une arme monstrueuse au seul service et bénéfice des castes du profit.

La tolérance ne signifie pas forcément être en accord avec celui ou celle qui présente une idée, une pensée, un acte. Cela veut dire comprendre la personne, la respecter dans ses opinons. Nous avons une fâcheuse tendance à rejeter les autres en raison de leurs opinions, de leur foi ou de leur incroyance, parce que tout de suite nous créons dans notre imaginaire des « catégories ». Ce fut très clair après le référendum, de la part de ceux qui se nomment eux-mêmes des élites. Parce qu’une majorité d’électeurs avaient repoussé ce projet, les esprits élitistes, ne s’embarrassant d’aucun scrupule, d’aucune réflexion de fond, nous ont tous placés dans les catégories de « fascistes », de « gauchistes » ou encore d’ignorants. Chercher à nous comprendre, non, ce n’est pas de leur niveau, ni dans leurs intérêts, fâchés qu’ils étaient qu’une large part du peuple barrait la route à leurs ambitions, à leur supériorité et, comment ne pas le dire, à leurs intérêts personnels. Si ces derniers n’avaient pas été en cause, leurs réactions n’eurent pas pris des allures d’insultes, de mépris et même de haine.

La nécessaire tolérance entre militants

Si la suite de ce texte vous paraît provocante, je vous demande de me le pardonner parce que mon intention n’est pas là. Mon seul désir, que l’on me croit ou non, est de poser des jalons pour que nous puissions réfléchir autrement, ouvrir notre esprit, larguer les a priori qui nous encombrent tous, moi y compris.

Le risque de la provocation réside dans le choix que je vais faire pour la suite de l’analyse. Je répète, avant de commencer qu’il faut bien s’être imprégné des lignes précédentes pour comprendre ma démarche. Si je me lance dans ce qui représente un risque non négligeable pour la suite de mon combat, au niveau de la crédibilité, c’est parce que je ressens ce que je vais écrire comme fondamental. Je me suis rendu compte, et cela ne date pas d’aujourd’hui, qu’en dépit de toute l’ouverture d’esprit dont sont capables les militants de gauche, de toute la gauche non vendue aux intérêts des néolibéraux, ils restent dans certains domaines et un en particulier, très, voire excessivement, intolérants.

Le sujet dont je veux vous entretenir, pour alimenter notre réflexion commune, concerne la compréhension des humains affirmant leur spiritualité. Mais avant d’entrer dans cette analyse de notre propre intolérance, je veux réaffirmer avec force une chose : Je ne fais pas la promotion des religions instituées, pas plus que des sectes. Si vous prenez le parti pris de ne pas me croire dans cette affirmation, vous ne pourrez pas comprendre ce que je veux montrer. Et dans ce cas, à vos yeux, c’est tout mon combat, tout mon travail qui n’aura plus la moindre crédibilité. J’en prends le risque parce que je crois que dans ce point précis réside déjà un grave danger pour cet autre monde possible que nous voulons construire.

Autre précision importante, je ne fais pas non plus la promotion de la spiritualité. Celle-ci est affaire personnelle de ressenti, de compréhension des phénomènes de la vie. Il me semble en revanche naturel que nous tentions de comprendre pourquoi nous vivons... Cette interrogation comporte déjà en elle-même une dimension, en tout cas une approche spirituelle.

Une autre pensée, libre comme le vent fou qui va partout

Voilà l’ambition à laquelle je m’attache depuis pas mal de temps. Pour y parvenir, il est nécessaire, obligatoire même, de se défaire de la plus large part culturelle reçue et enfouie au plus profond de notre cerveau. Tout n’est pas mauvais dans la culture ingurgitée depuis la prime enfance, mais comment s’ouvrir à des choses neuves si cette culture affirme en nous être la seule vérité, la vérité absolue ? Pour devenir adulte, un humain comme une société, doit, sans cesse, même si c’est épuisant, et ça l’est, se remettre en cause, chasser les certitudes trop bien établies. Ce type de certitude nous fige dans la mort de l’esprit bien avant la mort du corps. Nous devenons, si nous laissons ce poison nous étouffer de vieux fossiles blanchis... Et de plus, nous empoisonnons notre entourage. Tous les extrémismes sont faits de certitudes définitives alors même que la vie est depuis toujours et pour toujours, mouvement, adaptation et recherche de nouveaux chemins.

Au feu donc, les a priori idéologiques, mais aussi les certitudes religieuses qui bâtissent les intégrismes meurtriers. Je m’avance en disant cela, mais je crois qu’il ne peut pas y avoir de spiritualité vivante qui ne soit basée que sur des certitudes enseignées. Voilà sans doute pourquoi, parlant des assemblées religieuses du dimanche, le curieux qui débarque pendant une messe a la pénible impression de découvrir des communautés mortes, du milieu desquelles ne surgit ni joie ni spontanéité. Sans vouloir juger les pratiquants d’une religion, ici les chrétiens, il faut bien reconnaître que, majoritairement, ils ne peuvent pas communiquer l’envie de croire au travers de leur attitude pendant une messe et, pour certains d’entre eux, encore moins par leurs actions hors de la messe dominicale.

Mais comment ne pas comprendre que tout cela n’a rien à voir, ou si peu, avec la spiritualité dont je parle ? La spiritualité bien comprise doit mener à quoi ? (ce n’est que mon opinion et, je répète que je ne détiens aucune vérité) :
- Elle doit mener à la libération totale de l’être. Et cela veut dire que l’être qui se laisse toucher par cette spiritualité, si elle est vraie, si elle est sincère, ira de simplification en simplification. De plus en plus, il s’éloignera de la vie matérielle pour toujours approfondir le relationnel avec tous ceux qu’il rencontrera sur son chemin. Le vrai spirituel ne cherchera jamais le pouvoir, ce serait un contresens total ; il ne cherchera pas la fortune, elle ne lui servirait à rien. En fait, il calmera, et peut-être, fera taire en lui l’essentiel des désirs, mais jamais le désir de la vie, jamais le désir d’apprendre à aimer. Simplement, tout se recentrera sur ce dernier point à mesure qu’il progressera.

J’arrête là pour les explications sur la spiritualité, sinon vous penseriez que je m’embarque dans un sermon religieux...

Mais il faut reconnaître une chose, si l’on est capable de s’écarter des méfaits dont se sont rendues coupables la majorité des religions instituées, c’est que dans toutes ces spiritualités qui ont donné naissance, par la suite, à des religions, il y a des pensées, des écrits tout simplement superbes et d’une profondeur rarement atteinte par les autres formes de pensées. C’est vrai du christianisme, c’est vrai du judaïsme, de l’Islam, du bouddhisme, de l’indouisme et de toutes les grandes spiritualités.

Pourquoi ce rejet quasi allergique ?

Ce que je voudrais faire comprendre sans savoir si j’ai la moindre chance de convaincre quiconque, c’est que la vraie liberté de l’esprit n’est pas d’exclure ceci ou cela, mais de l’écouter, méditer, pour en garder ce qui est bon et en rejeter, dans le respect, ce que nous n’apprécions pas, sachant que peut-être nous ne l’avons pas non plus compris... Pourquoi, sous quel prétexte idéologique, devrions-nous obligatoirement nous passer de choses magnifiques, pouvant réellement faire progresser toute l’humanité ? Ce n’est pas parce que Marx à dit que la religion était l’opium du peuple que toutes les spiritualités sont à jeter dans la vaste poubelle de l’histoire. Ce n’est pas parce que Sarkozy trouve qu’il y a du bon dans les religions qu’il faut jeter, par opposition systématique et non réfléchie, les spiritualités et leurs plus beaux messages au feu.

Ce dont on ne se rend pas assez compte, c’est qu’une spiritualité vraie est, par essence, contraire à toute idée de pouvoir. Marx avait raison en son temps, et il aurait encore le plus souvent raison aujourd’hui si son affirmation concerne les religions instituées. Sarkozy, quant à lui, comment penser autrement, obnubilé par l’exemple de « maître Bush » rêve uniquement d’assurer son pouvoir futur par l’obéissance religieuse obtenue au travers des religions à l’esprit possessif. Ce que n’ont pas compris ces deux personnages, et ce que comprennent fort peu de gens au sein des sociétés, c’est qu’une vraie spiritualité n’a rien à faire des pouvoirs. Comme pour le matérialisme, la spiritualité rit du pouvoir parce qu’il n’est que dérisoire.

La crainte des gens, face à la spiritualité, c’est de se faire, une fois de plus, enrôler dans une religion. Ceci, je le comprends. Mais il ne tient qu’à eux de rester libres. Ce qui n’est pas acceptable, à mon sens, c’est la volonté de « convertir » les autres de la façon dont la plupart des religions l’ont pratiqué. Il y a déni de liberté de conscience et ceci n’est pas acceptable. Si conversion il doit y avoir, elle ne peut venir que du plus profond de nous-même pour avoir un sens. Le reste, c’est du carnaval et de fort mauvais goût. Les conversions forcées, comme l’histoire en a vu tant d’exemples, sont le fruit de manipulations, de mensonges, de menaces de toutes natures, donc d’irrespect total de la nature intrinsèquement libre de l’humain. Autrement dit, il serait totalement inacceptable que nous assistions à un retour du pouvoir religieux. En soi, c’est un non-sens et là, nous avons raison de lutter, là, nous devons lutter, nous devons nous dresser contre cette dictature exercée sur l’âme et la conscience des humains.

Mais il ne faut pas « jeter le bébé avec l’eau souillée ». Rejeter un militant parce qu’il fait part de ses recherches spirituelles, parce qu’il a une affirmation spirituelle, est le meilleur chemin pour échouer dans la construction d’un nouveau monde possible. C’est poursuivre les errements de l’intolérance de toujours. A quoi bon affirmer haut et fort qu’on veut un nouveau monde si c’est pour poursuivre les pratiques d’exclusion de toujours ?Il n’y aura rien de neuf, dans ce cas ; les pouvoirs pourront poursuivre leurs œuvres de destructions, les puissants continueront de profiter de nous tous. En fait, l’essence du pouvoir ne changera pas, ce seront uniquement les occupants de ce pouvoir qui changeront. Il faut comprendre que vouloir un nouveau monde possible implique, obligatoirement, une nouvelle pensée, plus large, plus tolérante où nous acceptions tout ce qui peut grandir l’homme, tout ce qui peut l’amener enfin à l’âge adulte.

Alors, en ce qui me concerne, oui, il m’arrive de lire les évangiles ; oui, il m’arrive, plus rarement parce que je n’en ai pas la connaissance suffisante, de lire des versets du Coran, des passages des livres indous, ici ou là, des phrases venant du bouddhisme, tout en lisant aussi Marx et tant d’autres. Tous ceux-là sont-ils intrinsèquement mauvais parce que leurs successeurs ont déformé leur pensée, prenant le pouvoir là où il ne devait y avoir que le service ? Non, je refuse de faire un tri idéologique. Je prends ce qui me semble bon et laisse de côté ce qui me semble plus discutable. Et, je fais tout, pour n’exclure personne. Si je le faisais, je devrais immédiatement cesser mon travail sur altermonde, car ma volonté de lutter pour un autre monde possible ne serait qu’un vaste mensonge...

C’est le chemin de la pensée que je vous propose, non pas comme une vérité, mais comme un moyen de progrès humain, une démarche d’honnêteté, sans a priori, sans exclure, sans rejeter d’office celui qui est différent sous le prétexte qu’il ne fait pas partie de notre école de pensée. Ne rêvons à un autre monde possible que si nous avons la volonté de changer nous-mêmes et en premier en faisant tout pour écouter et comprendre les autres, même lorsqu’ils sont nos adversaires. Une partie du chemin vers le combat non-violent sera ainsi déjà parcouru...

Suite et probable fin au cours des jours prochains...
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3451

@+
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyDim 21 Aoû à 20:58

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? - 15 -

Vouloir une « révolution de la pensée »

Citation :
Si vous acceptez l’essentiel de la teneur de cette analyse, vous comprendrez où je voulais en venir. Aujourd’hui, en l’an 2005, en ce début du troisième millénaire, lorsqu’on regarde l’humanité se débattre dans ses souffrances, on comprend que si les techniques ont considérablement évolué, la mentalité humaine, et en tout état de cause dans le domaine relationnel, est restée collée au mental des origines. Le plus curieux dans cette constatation, c’est de réaliser que les plus rétrogrades dans cette stagnation de l’esprit, n’est pas le fait des pauvres ou des miséreux, même s’il y a aussi dans ce monde-là des gens qui n’ont pas progressé. Non, l’essentiel des humains rivés aux mentalités des origines, ce sont les « propriétaires » du pouvoir, de tous les pouvoirs, c’est tout ce monde, prodigieusement ridicule, tout en étant tragiquement monstrueux, qui se désigne par le nom « d’élite ».

La responsabilité des pauvres, des miséreux, des petits ou des modestes dans cette stagnation ne pèse rien à côté de celle des puissants. Ce monde féroce des puissants dispose de tout : du pouvoir, du savoir, du moins d’un certain savoir, de la fortune, donc, ce monde dispose de tous les outils pour progresser lui-même et faire progresser les peuples dont il s’est donné la charge. Ce sera toujours la responsabilité de celui qui reçoit le plus de donner le plus. La culpabilité de la quasi-totalité des pouvoirs, y compris des pouvoirs religieux, depuis les origines, est puissamment engagée dans cette stagnation de l’esprit humain par le refus, même pas de donner mais simplement de partager.

Nous pouvons comprendre, au travers du postulat rapprochant la dérive psychologique des parents possessifs et l’identique dérive des pouvoirs possessifs, la raison profonde de la stagnation humaine. Il n’est en rien dans l’intérêt des pouvoirs d’accepter l’émancipation des peuples. Cette émancipation signifierait, irréversiblement, la fin des pouvoirs, la fin de l’utilité de la notion de pouvoir.

Nous pouvons de ce fait entrevoir l’immensité du chemin à parcourir pour nous libérer de ce « pouvoir père abusif ». La condition de la libération est de renoncer à la dépendance face à n’importe quel pouvoir. Je répète que, sans doute, les pouvoirs avaient dans le passé une justification. Mais ils ont globalement failli à ce qui aurait dû leur apparaître comme leur devoir : l’émancipation des peuples.

La seule justification de l’autorité d’un père ou d’une mère, quelle que soit la forme de l’union, libre, marié, parent isolé, etc, lorsqu’on comprend réellement ce rôle majeur, est de conduire l’enfant à son autonomie et son émancipation. La seule preuve de la réussite des parents à l’égard de l’éducation qu’ils ont donnée ainsi que du vrai sens de leur amour pour les enfants est la réalité de l’émancipation de ces derniers. Le départ d’un enfant, lorsqu’il est autonome, devrait se fêter puisqu’un nouvel adulte est né au monde. Seul un adulte pourra, à son tour, apporter tout son potentiel à l’humanité ; si petit que soit son apport, jamais il ne sera inutile.

J’en suis profondément convaincu, il en va de même pour le sens du pouvoir. Sur ce plan, l’échec est considérable et dure depuis des millénaires...

Où donc se niche la véritable responsabilité ?

Les détenteurs du pouvoir sont-ils pour autant totalement responsables de leurs actes, ces actes qui nous empêchent d’atteindre l’âge adulte des peuples ? Il n’y a sans doute pas de réponse absolue. La vie, la construction de chaque être, est d’une complexité extraordinaire. Et cela est vrai pour tout être humain venant au monde, quel que soit son milieu. Le poids historique, le poids culturel, l’éducation reçue, l’époque de la naissance, ce que les gènes nous ont ou non transmis, tout cela et tant d’autres éléments encore vont influer sur l’être appelé à grandir. En ce sens, si je suis lucide et radicalement honnête, je ne peux pas juger une personne, qu’elle soit détentrice ou non d’un pouvoir. Et en ce sens, également, de quel droit exercerais-je une quelconque violence contre elle ? De quoi est-elle réellement responsable dont elle serait comptable devant moi ? Qui suis-je pour oser juger un seul être humain ? C’est l’une des questions essentielles que nous devons tous nous poser si, du moins, nous voulons devenir adultes par notre pensée.

Cette extraordinaire complexité de l’être humain, nous impose l’une des plus puissantes justifications de l’action non-violente. Comprenant cela, je ne peux m’autoriser la moindre haine envers qui que ce soit. Et ce n’est pas faire preuve d’une exceptionnelle bonté, non, c’est juste la conclusion d’une lucidité qui se veut la plus complète et la plus juste possible. Quitte à faire hurler bien du monde, je considère, personnellement, que les bourreaux sont autant victimes que les êtres qu’ils écrasent. Ils sont victimes de toute cette chaîne de faits ou d’événements que j’ai cités plus haut. Alors, au plus proche de la vérité, quelle est leur véritable responsabilité ? Je défie n’importe qui sur cette terre de m’apporter la preuve radicale d’une responsabilité absolue d’un seul humain dans ses actes. Mais attention, cela ne signifie pas non plus, hormis quelques cas exceptionnels relevant de la maladie mentale, qu’il existe une irresponsabilité absolue. Tout est dans ce domaine, comme dans tant d’autres, affaire de nuances et de circonstances...

Pour autant, si ce raisonnement montre à quel point les responsabilités sont diluées dans le temps et dans la chaîne humaine depuis les origines, nous n’avons pas le droit de nous laisser écraser. C’est le devoir de ceux qui ont bénéficié d’une compréhension plus large du sens de la justice, du respect et de l’amour des autres, de se lever, de s’opposer aux pouvoirs, donc à leurs détenteurs. Mais, et je voudrais le crier à la face du monde : Luttons contre les idées, contre les perversions de l’esprit humain, mais pas contre les hommes !

Si je suis adulte, dans le sens le plus profond du terme, je ne peux pas me livrer à la violence, sauf si l’adversaire que j’ai face à moi abandonne toute part d’humanité développée et agit en barbare absolu. Dans ce cas, si nous avons le devoir de nous défendre, de défendre tout le monde, et pas seulement ceux que nous aimons, tentons au moins de le faire sans haine et pas plus que nécessaire. Je ne peux pas oublier les images infâmes de ces actes abominables de vengeance après la dernière guerre, lorsque certains rasaient des femmes coupables d’avoir aimé des hommes de l’autre camp... C’était inutile et monstrueux, indigne de tout esprit civilisé...

De même que la libération d’un enfant dominé par un parent possessif ne peut pas venir de ce parent lui-même, mais uniquement par la prise de conscience de l’enfant lui-même, de même il en sera pour les peuples. Nous ne pouvons ni attendre ni espérer que les pouvoirs se réforment d’eux-mêmes. Ce serait une utopie fatale. Le véritable changement viendra des peuples et uniquement d’eux. S’ils veulent bien prendre conscience qu’ils sont littéralement « possédés », et ne peuvent de ce fait s’envoler vers leur âge adulte, alors tout devient possible.

Le fils ou la fille écrasé sous la domination d’un parent abusif ne parviendra à gagner son émancipation, et encore dans la souffrance psychique, que par une profonde révolution de sa pensée. Cet enfant ou adolescent devra tout remettre en cause, absolument tout. Sans ce travail épuisant, douloureux, il n’évoluera pas et ne connaîtra jamais la réalité mentale de l’âge le plus beau, celui de l’adulte alors même que son corps vieillira et que son esprit s’asséchera.

Il est impératif que nous comprenions que, soumis au même schéma, nous devons suivre le même chemin pour nous libérer, ou renoncer et mourir en tant qu’humanité.

La libération viendra de nous-même ou ne sera jamais...


Un parent abusif peut être extrêmement intelligent, ce n’est pas incompatible. Mais cette intelligence se mettra, pour l’essentiel, au service de l’écrasement de son rejeton dans l’espérance de ne pas le perdre en tant que « possession ». Ce qui, rapporté aux « élites », signifie que je reconnais tout à fait, pour nombre d’entre elles, une remarquable intelligence que je qualifierais « d’intellectuelle ». Mais cette intelligence n’existe et n’agit qu’au détriment de la conscience des « élites ». Ils l’utilisent pour eux-mêmes au lieu, au travers d’une intelligence du cœur qui semble manquer totalement, d’user de ce don pour accélérer l’émancipation de leurs concitoyens. Et là, nous retrouvons la cause majeure du malheur humain, l’orgueil en action, l’orgueil qui ravage tout et qui rend totalement stérile tout intelligence si belle et grande fut-elle...

Que valent nos analyses sur les idéologies ?

La suite en dessous :
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyDim 21 Aoû à 20:58

La suite :

Citation :
Dans le combat militant, nous avons trop souvent l’habitude de réagir, face à nos adversaires avec nos outils idéologiques. Nombre d’analystes décortiquent le capitalisme ou la droite, d’autres, à l’inverse décortiquent le communisme ou la gauche. Rapidement, eux tout comme nous-mêmes, nous classons les individus en « catégories » à combattre, autrement dit en « ennemis » et non plus en adversaires. Dès que nous créons des catégories dans lesquelles nous enfermons nos opposants, nous nous mentons à nous-mêmes parce que nous nions l’autre en tant que personne égale en dignité et en importance. La haine pourra se développer au travers de toute la puissance ravageuse dont elle est capable et ce d’autant plus qu’elle sera attisée par la certitude que nous avons raison, que nous avons seuls raison, cette haine sera attisée par conséquent par notre propre orgueil. Là, sans nous en rendre compte, nous servons les pouvoirs parce que nous empruntons la même logique que la leur, celle qui les anime depuis toujours. Tout adversaire qui imite leurs agissements pérennise leur puissance en légitimant leur existence. Ils ne verront (et serait-ce faux ?) que des concurrents et non pas des humains en quête de leur autonomie...

Autrement dit, les tenants du pouvoir ne craignent pas ce qui leur ressemble parce que le combat se passe sur leur propre terrain mental, mais ils ne supportent pas ce qui est trop différent, donc insaisissable, en particulier le combat non-violent car là, ils doivent se battre en terrain inconnu.

Mon propos n’est pas de dire que l’analyse, même poussée, des idéologies adverses est inutile, tout au contraire, c’est nécessaire. Mais, il me semble que, le plus souvent, les analystes s’arrêtent à l’idéologie oubliant, ensuite, d’aller en amont, oubliant de considérer quel est le fondement même qui a créé l’idéologie combattue. Si au travers de ces analyses, on ne prend pas en considération toute la part de la nature humaine, on comprendra bien sûr les torts majeurs de l’adversaire, mais on oubliera de les comparer à nos propres actes ou pensées qui, peut-être bien, vont déjà dans le même sens.

Il faut que nous ayons, sans cesse, à l’esprit que ce ne sont pas les idéologies qui forment les hommes, mais bien les hommes qui font les idéologies. Si une idéologie est meurtrière, c’est parce que les hommes qui l’ont conçue et qui l’appliquent ont une mentalité meurtrière. C’est donc bien plus l’homme dont il faut changer la mentalité plutôt que de se contenter de changer l’idéologie.

En raccourci simple, pour le néolibéralisme, cela donne quoi :
- Le monde des élites qui veut profiter de tout : C’est la faiblesse de la nature humaine et cela s’appelle la cupidité, le vol, l’envie...
- Ce même monde ne supporte ni le partage du pouvoir, ni le partage de la pensée : C’est encore la faiblesse humaine qui porte pour nom, l’orgueil, la jalousie...
- Ce même monde, parce qu’il a peur, usera des forces qu’il a créées : C’est toujours la faiblesse humaine, et cette fois cela porte le nom de violence, de haine, de mépris...

Pour nécessaires que soient les analyses les plus fines à propos des idéologies, si nous ne comprenons pas quelles sont leurs assises au plus profond de l’être humain, nous ne progresserons pas. La non-violence devient force dès lors qu’elle comprend qu’à la base de toutes les oppressions, on ne trouve pas des idéologies, qui ne sont en fin de compte que des « vêtements d’apparat », mais bel et bien la faiblesse de toujours des hommes, de certains hommes.

Pour simplifier à l’extrême, je vous donnerai un exemple évident :
- Si un patron veut faire un maximum de bénéfice, un peu pour son entreprise, beaucoup pour sa propre fortune et son propre pouvoir, ce n’est pas parce qu’il est néolibéral ; c’est parce qu’il est cupide et orgueilleux... Le « marché », la « rentabilité », la « compétition » et tous les autres mots en usage dans ces milieux ne sont que les différentes pièces du vêtement permettant de donner une apparence de légitimité à des défauts qui viennent de la nuit des temps.

Une pensée radicalement différente.

Notre pensée doit, je le crois profondément, suivre un chemin ascendant du type suivant :
- Si nous voulons et devons combattre les idéologies monstrueuses, et non pas les hommes, il faut que nous comprenions pourquoi tel ou tel est devenu un monstre. Il nous faudra comprendre quel chemin l’a conduit à une telle dérive.
- Ce ne sera pas suffisant parce qu’au-delà, c’est l’homme en tant qu’espèce, en tant que psychologie aussi bien individuelle que sous forme de société, qu’il nous faut comprendre. C’est jusqu’à ce niveau qu’il nous faut remonter. Si nous voulons nous approcher un peu au moins de la vérité, il faut remonter aux origines humaines, dont nos gènes ont gardé des traces plus ou moins importantes selon les individus.

Il ne sert donc à rien de décortiquer telle ou telle idéologie si l’on ne cherche pas avant tout à comprendre ce qui anime ou déforme les humains qui la portent. Si nous restons uniquement au stade de la compréhension des mécanismes d’une idéologie que nous voulons combattre, sans aller jusqu’au fond de la nature humaine, nous travaillons pour rien. Tout peut recommencer sous une autre forme et le plus souvent elle est pire que dans sa première version. L’ingéniosité humaine est telle qu’il se trouvera toujours des tyrans, mais aussi des philosophes égarés pour inventer de nouvelles formes de domination des autres. C’est ce à quoi nous assistons avec le néo ou l’ultralibéralisme. Tous deux sont issus du vieux capitalisme. Ce dernier a été mille fois décortiqué par Marx, Hengel, Rosa Luxembourg et tant d’autres. Il ne me semble pas, pour autant, que la nature profonde qui anime le capitalisme ait été étudiée et mise en cause (mais je peux me tromper). Et nous assistons aujourd’hui au retour de cette bête hideuse autrement redoutable que dans le passé, c’est parce que nous n’avons pas voulu voir ou savoir, qu’à la base, c’est la nature humaine qui invente des horreurs.

Ceci signifie une chose : Bien plus que de réformer ou jeter les idéologies, qui restent changeantes aux cours des âges de l’humanité, il s’agit de changer l’homme ; il s’agit de lui donner les moyens d’aller vers l’âge adulte, ni plus ni moins. Parce qu’il faut agir à ce niveau-là et surtout pas en aval, le combat sera extrêmement long. De plus, si nous voulons vraiment qu’il soit efficace, que le changement soit volontaire et non pas imposé par une nouvelle dictature du pouvoir religieux ou un autre, cette fois, et sérieusement, nous devons commencer par nous-mêmes. Si nous ne l’acceptons pas, comment espérerions-nous comprendre la difficulté de cette tâche ; comment pourrions-nous espérer comprendre la non-violence qui est d’abord une victoire à acquérir sur nous-mêmes ?

Ne recommençons pas l’erreur sans cesse répétée d’attendre le premier effort de la part de ceux que nous considérons comme nos adversaires ! Ils n’auront pas la moindre raison de nous imiter, pas même de réfléchir, si nous sommes incapables de leur montrer à quoi peut mener une vie d’adultes véritables. On n’imite pas ce qui nous est semblable. Mais on peut être tentés d’imiter ce qui est différent de nous si nous percevons un possible ou un probable progrès. Il faut passer par le constat de nos propres faiblesses pour savoir ce qu’est l’homme, et de ce fait pour réaliser que la haine de celui qui est différent n’a aucune assise sérieuse. En face, l’adversaire, vit le même drame de la faiblesse humaine. A nous de lui montrer que cette faiblesse peut être transformée en force, mais tout en douceur, sans la moindre violence.

Si nous avons sérieusement la prétention de nous battre pour un autre monde possible, sous-entendu forcément plus juste et beau que le précédent, c’est ce chemin que nous devons suivre. Sans ce travail sur soi, cette tentative de nous éclairer nous-même par la compréhension de soi et des autres, sans cette écoute attentive de la conscience, nous ne déboucherons, nous aussi, que sur de nouvelles haines et de nouvelles violences.

Désolé... ce n’est pas encore tout à fait fini...
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3455

@+
Revenir en haut Aller en bas
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? EmptyLun 22 Aoû à 22:45

Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? - Fin -

Citation :
Quitter les rives du passé...

Changer la pensée :

Je voudrais, tout d’abord, au moment de clore cette longue analyse, rappeler que je n’ai nulle prétention à me présenter comme un philosophe ou comme un penseur. Non, je ne suis qu’un homme parmi les autres. Mon seul objectif est de vous inviter, chacun à votre manière, selon votre culture, à changer votre pensée, à la faire évoluer en renversant les frontières des habitudes et du confort. Il faut tenter, toujours, si l’on veut avoir une façon de penser qui aille plus loin que les faits, que les apparences transmises par ces faits ou par les discours, de chercher le sens, de comprendre pourquoi les êtres agissent de telle ou telle manière.

S’écarter de l’avoir qui fait la cupidité :
Pour que notre pensée soi effectivement tout autre, il faut chasser les réflexes de peur, de soumission aux pouvoirs, de haine et de violence. Rien d’important, aucun progrès, pour nous et l’humanité dans sa totalité, ne peut se faire sous l’emprise de ces réflexes, tous liés à nos origines dans la nuit des temps. Tant que nous demeurons dans le domaine des réflexes liés à notre animalité, nous attacherons de l’importance à l’avoir, au désir d’avoir, au désir de posséder les objets autant que les humains, pas plus considérés comme des objets. Nous continuons, en fait, à vivre à l’âge du nourrisson de l’humanité. Nous restons, dans ce cas, dans une impasse qui, aujourd’hui, s’aggrave au travers de l’esprit de consommation, et cette impasse, je n’en doute pas, est mortelle dans un délai désormais très bref...

Abandonner les conformismes :
Il nous faut quitter les conformismes. Que veulent dire, lorsqu’on y songe sérieusement, les normes établies au fil des siècles, dès lors qu’on réalise qu’elles ont été, pour l’essentiel, imaginées et voulues par les pouvoirs successifs ? Le respect des normes n’est pas synonyme de respect des humains ou de la vie ; c’est uniquement l’obéissance aveugle à des lois décidées par d’autres pour la survie de leur pouvoir. Ouvrez votre esprit et comprenez, par exemple, que la « mode » est une norme imposée par des entreprises pour l’unique intérêt de ces entreprises. Comprenez que si vous ne suivez pas la mode et qu’on vous traite de « ringard », c’est un chantage stupide sur votre manque de réflexion profonde. Un esprit adulte n’a que faire de ces enfantillages...

Changez de valeur, classez-les autrement :
Je l’ai dit précédemment, mais je le répète car c’est majeur, la « valeur » argent, rejetez-là aux derniers rangs des nécessités. Mais remontez au tout premier rang, la valeur humaine, la relation avec vos proches, mais aussi avec tout être que vous avez la chance de rencontrer. Comprenez que l’argent n’est rien qu’une utilité alors que l’être humain est tout ce qui compte, tout ce qui doit polariser votre attention. Ainsi, remettez de l’ordre dans vos priorités, du moins par rapport aux priorités que les pouvoirs cherchent à vous inculquer. Voyez avec ce raisonnement comme l’obsession de la croissance, si présente dans les discours de nos gouvernants, devient pratiquement ridicule à côté de la valeur humaine. Si vous comprenez cela, au plus profond de votre être, c’est tout le système économique actuel que vous rejetterez. Vous comprendrez dans toute sa profondeur, l’affirmation suivante : « Ce n’est pas l’homme qui est au service de l’économie, mais l’économie qui doit être au service de l’homme ». Et vous comprendrez à quel point le système qui oppresse aujourd’hui le monde est pervers. Vous comprendrez également l’une des méthodes essentielles de l’idéologie, pratiquée par tous les pouvoirs politiques et économiques : l’inversion systématique de toutes les valeurs humaines ; la vérité devient mensonge et le mensonge est présenté comme la vérité.

Pourquoi est-il urgent de résister ?


Pourquoi ? C’est d’une simplicité quasi enfantine : Le monde est malade des pouvoirs ! Il est, nous sommes tous, comme l’enfant sous la pression d’un parent possessif, malade et ignorant de ce qu’est la liberté, ne comprenant même pas pourquoi nous sommes captifs...

Au point où en est arrivée ma réflexion personnelle, je ne trouve plus rien de bon à aucun pouvoir, même si certains de ces pouvoirs resteront encore nécessaires en attendant notre émancipation.
Notre monde, notre humanité est malade des pouvoirs politiques !
Notre monde, notre humanité est malade des pouvoirs économiques !
Notre monde, notre humanité est malade des pouvoirs médiatiques !
Notre monde, notre humanité est malade des pouvoirs scientifiques !
Notre monde, notre humanité est malade des pouvoirs culturels !
Notre monde, notre humanité est malade des pouvoirs religieux !

Et nous sommes atteints jusque dans nos familles, jusque dans nos couples où, trop souvent, l’un ou l’autre, voire les deux, cherchent le pouvoir ! Quel domaine est libre des pouvoirs ? Au bilan, nous sommes malades de ne pas avoir su ou pu nous libérer de nos instincts primaires, qui, j’en suis convaincu, commandent encore toujours notre être. Vous avez parfaitement le droit de penser que je suis excessif, mais analysez-vous, regardez votre vie personnelle, familiale, professionnelle ; observez la façon d’agir des autres pouvoirs...

Que faire ?

Je ne possède pas plus la clef de cette solution que la vérité. Mais je crois tout de même que la priorité est de changer notre pensée, de la libérer comme je l’ai dit au début de cet article. Ainsi, nous pensons, généralement qu’il n’est pas possible de se passer des pouvoirs. Forcément, nous sommes placés depuis toujours dans une logique de dépendance. Mais pourquoi, pourquoi donc, l’esprit humain, si ingénieux pour concevoir les pires formes du pouvoir, ne pourrait-il pas enfin, au début de troisième millénaire, imaginer la vie adulte des peuples, sans la tyrannie des pouvoirs ? Sortons de la dépendance !

Un exemple parmi d’autres :

Le pouvoir patronal, allié au pouvoir politique, et les deux alliés aux pouvoirs financiers, nous tiennent de plus en plus à la gorge. Leur moyen ? Le salariat ! Je reste profondément frappé qu’en presque deux siècles, des hommes brillants comme Marx, Jaurès, tant d’autres encore, ne se soient pas plus sérieusement préoccupés d’abattre le salariat. Ils ont voulu combattre le capitalisme et ils avaient raison. Mais au-delà, la nature humaine étant ce qu’elle est, ils pouvaient imaginer qu’aussi longtemps qu’existerait une anomalie comme le salariat, les capitalistes reviendraient à la charge pour transformer les salariés en esclaves, ce à quoi nous assistons de façon totalement tragique désormais.

Tout salarié est « possédé » par son patron et, en France, au travers du « contrat nouvelles embauches », les derniers garde-fous viennent de sauter. La possession sera de plus en plus étouffante, qu’on ne s’illusionne pas. Mais parce que personne n’a réfléchi au remplacement du salariat par une autre forme de moyen de subsistance, les chaînes sont bien enroulées autour de nos poignets. Sans aucun doute, ce problème est des plus complexes ; la solution exigera nombre de renoncements en termes de confort, de sécurité, mais aussi en termes, pour les plus ambitieux, de conquête des pouvoirs, des plus modestes au plus grands en entreprise. Je suis pourtant convaincu qu’il n’existe pas de problème sans solution.

Il n’est pas de liberté conquise sans souffrances.


Qu’on ne s’y méprenne pas : Je ne fais pas l’apologie de la souffrance. Je constate, comme tant d’autres avant moi, que la souffrance fait partie intégrante du parcours nécessaire pour atteindre l’âge adulte. En outre, lorsque je parle de souffrance, je ne parle bien sûr pas des souffrances liées à des maladies, à des décès naturels, ces souffrances écrasantes dont l’homme n’est pas ou peu responsable. Ce que je veux dire, c’est qu’aucun espace de liberté ne s’est jamais conquis sans que ceux qui se battent n’aient, sous une forme ou une autre, à en souffrir. Mais c’est à partir du moment où ils ont accepté cette souffrance et qu’ils sont parvenus à la dépasser, que le progrès essentiel a pu s’accomplir.

Si je reprends l’exemple précédent, il est bien évident que si nous trouvons une solution alternative au salariat, ce ne sera pas sans souffrances, au début du moins. Ce sera une vie avec bien moins de sécurité (encore que parler de sécurité pour le type de salariat actuel, relève du fantasme), ce sera une vie forcément moins confortable, bien plus rude. Mais ce sera le début d’une liberté qui ne demandera plus qu’à grandir. Et c’est toujours la liberté qui fait grandir, pas l’asservissement.

Un tel chemin nous obligera, si nous avons le courage de l’entreprendre, le développement de la conscience collective, donc son corollaire, l’amenuisement progressif de l’individualisme. Mais qu’avons-nous à y perdre ? Rien ! Tout au contraire, nous avons tout à y gagner. La conscience collective est le moyen le plus sûr de retrouver à nouveau le chemin de la solidarité.

Conclusion


La condition du progrès humain nécessite la fin des « pouvoirs » tels que nous les avons connus jusqu’ici. On peut concevoir une sorte de « conseil des sages » pour guider les humains, mais certainement plus pour les gouverner. Les pouvoirs, tous sans exceptions, ont signé leur échec.

Tant que des hommes voudront le pouvoir, qu’ils feront tout pour l’acquérir et le conserver, tant que des peuples seront prêts à le leur confier, ces derniers ne deviendront pas adultes. Etre véritablement adulte, c’est-à-dire devenir un humain accompli, signifie de tout faire pour n’être sous les ordres de personne, et de ne commander personne.

L’humain accompli, pour être pleinement humain, est celui qui se met au service de tous, sans le moindre calcul, sans la recherche du moindre bénéfice personnel.

Il y a un chemin qui me semble possible. C’est celui des inventions de pratiques de vie alternatives. Ici ou là, des expériences sont menées. Elles ne concernent, en général qu’un petit nombre d’individus. Mais ce chemin me paraît excellent et essentiel, parce que, peu à peu, ces humains qui pratiquent ces alternatives apprennent à se passer des pouvoirs.

Inutile d’affronter les pouvoirs, rendons-les inutiles par une nouvelle pensée, de nouvelles attitudes personnelles et de nouvelles pratiques de vie. Ils tomberont enfin comme les fruits pourris qu’ils sont, et le souffle de vie, enfin, pourra rejaillir, libéré des chaînes millénaires...
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3460

@+
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty
MessageSujet: Re: Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?   Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ? Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Le pouvoir : Faut-il obéir ou résister ?
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Discutaction :: Parlons-en ... actualité et dossiers de fond :: Société :: Le capital au pouvoir :: La domination par le capitalisme-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser