wapasha Langue pendue
Nombre de messages : 4560 Localisation : Pays des Abers Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: Je ne suis pas un consommateur Dim 7 Aoû à 17:22 | |
| altermonde.levillage- dimanche 7 août 2005, Anonyme XXI Je ne suis pas un consommateur - Citation :
- Objectif : cesser de s’envisager et d’envisager notre quotidien en terme de consommation.
Etre qualifié de "consommateur" est une réduction sémantique et référentielle qui nous enferme dans une certaine vision de nous-même.
Nous avons fini par penser en "consommateurs". Nous pensons malgré nous le monde en terme de "consommation", et non plus en terme d’échanges, de chaleur humaine, de convivialité...
Quelles autres désignations possibles que "consommateurs" ?
JE NE SUIS PAS UN CONSOMMATEUR ET JE NE ME RECONNAIS PAS DANS CETTE DESIGNATION QUI ABUSE DE MA LIBERTE EN ME REDUISANT A UN "TUBE" (un espace transitionnel lucratif, qui nie ma globalité, ma liberté, mon humanité, ma conscience).
Pour que je "consomme", il va falloir me payer !
Que les marketeurs et marchands nous appelle des consommateurs : libre à eux.
Mais que nous même, nous puissions nous désigner de cette façon, c’est effectivement aberrant. Cela veut dire que nous avons intériorisé le discours et le vocabulaire des marchands, là où il n’y a pas lieu !
Le premier combat, c’est celui du vocabulaire : abandonner certains mots qui nous tiennent contre notre gré !
Les mots : avec ou contre nous ? Cela paraît être du vent pour beaucoup de gens... "des mots, des mots...", "ce ne sont que des mots...", "c’est ce que je voulais dire...", "tu vas pas chipoter, ça veut dire la même chose...", "c’est pareil, ça a le même sens...", "moi, les phrases...", "c’est que de la littérature...", etc. On entend ça, que ce soit dit, ou que cela émerge du silence lui-même !
Or le terrain des mots est celui des désignations. C’est le champ de bataille du sémantique, celui qui forme, informe, conforme et conditionne nos catégories mentales. C’est là que se solidifie, se rigidifie et se cloisonne notre pensée, c’est par là qu’elle se laisse formater.
Il s’agit bien, en rouvrant le sens à ses places, en le bousculant, en relativisant voire en dissolvant les catégories apprises qui coloportent TOUTES une idéologies implicite, d’agir sur du réel :
- 1. le réel du cerveau : changer les flux biochimiques dans la matière cérabrale ; - 2. la réalité sociale : qui est celle des interactions entre cerveaux, entre corps, entre individus dont on veut qu’ils pensent au lieu d’être pensés.
Rien de neuf. Et nous sommes d’accord.
Mais quelle est l’instance ou les instances qui contrecarrent la manipulation mentale des la communication qui nous formate selon ses voeux ? Quelle hygniène sémantique publique développer ? Ou est passé "Science and Sanity", de Alfred Korzibsky, qui n’a jamais été traduit en français ?!
Le CSA pourrait s’en occuper. La CNIL aussi. Et des associations humanistes qui régulièrement interviendraient pour recadrer le sens et le sens, en pointant là où on est en train de se faire avoir par manipulation psyco-socio-sémantique, en mettant à jour l’idéologie implicite et le sens de la "manoeuvre" dont nous sommes les misérables pions.
Alain Rey, le directeur du dictionnaire Le Robert, ne suffit pas, ni à la radio, ni, encore moins, à la télé. Que la nature, ou Dieu, nous prennent pour des pions : ok. Mais que d’autres hommes le fassent : non !
Nous ne sommes pas des numéros !
Tout homme devrait tendre vers l’oeuvre d’art, par tous ses moyens, même limités. L’oeuvre d’art, c’est le contraire du code-barre !
Anonyme XXI, l’auteur collectif ! source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=2172 @+ | |
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