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 L’UMT crie son refus : « Non au démantèlement du SMIG ! ».

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wapasha
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wapasha


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L’UMT crie son refus : « Non au démantèlement du SMIG ! ». Empty
MessageSujet: L’UMT crie son refus : « Non au démantèlement du SMIG ! ».   L’UMT crie son refus : « Non au démantèlement du SMIG ! ». EmptyLun 1 Aoû à 21:18

samizdat-1/8/2005
L’UMT crie son refus : « Non au démantèlement du SMIG ! ».

Le secrétariat national de l’Union Marocaine du Travail (UMT) vient de réagir vigoureusement aux informations officieuses qui prêtent au Premier ministre l’intention de proclamer la dérèglementation du SMIG, suite aux demandes pressantes du patronat.


Citation :
Ci-dessous, le communiqué adopté par la Centrale syndicale rejetant toute idée de démantèlement :

1. Après avoir scandé pendant des années que la réforme du Code du travail était l’unique solution à la crise de croissance et de compétitivité de leurs entreprises, les représentants des employeurs mènent actuellement campagne pour la suppression du salaire minimum garanti et son remplacement, à des niveaux inférieurs, par des minima sectoriels et régionaux.

Ils justifient leur revendication par la concurrence des produits et services étrangers qui menacent la compétitivité, l’emploi, et la viabilité des entreprises marocaines. Nous partageons l’inquiétude du patronat, mais pas son analyse de la situation. Les solutions qu’il préconise sont fausses et dangereuses.

Voici pourquoi :

2. Le niveau du salaire minimum n’est pas le seul facteur de l’investissement, ni la seule condition de la compétitivité. Si tel était le cas, les pays les moins avancés seraient devenus les premières destinations de l’investissement étranger et les premiers fournisseurs du marché mondial.

L’exemple de la Chine est le faux exemple par excellence. L’attractivité et les performances de ce pays s’expliquent par l’émergence d’un marché intérieur et par les choix politiques assumés par les employeurs et les pouvoirs publics en matière d’enseignement et de formation et de capacité technologique, de financements bancaires, de spécialisation sur des produits et services.

3. Régionaliser ou sectoriser les salaires de base reviendrait à casser la signification interprofessionnelle et le caractère national du minimum de décence que la loi garantit dans la définition du revenu de ceux qui travaillent.

4. Le salaire minimum n’est pas qu’une grandeur technique qui s’établirait selon l’offre et la demande d’un marché de louage de services, entre employeurs et travailleurs. C’est le minimum de pouvoir d’achat qu’il appartient aux pouvoirs publics de définir au titre de leur devoir de protection de la sécurité et de la cohésion de la société. La seule époque où le SMIG était de définition régionale était précisément celle du régime colonial pour lequel la cohésion nationale était plus une menace qu’une priorité !

5. Plus de 40% des salaires déclarés à la CNSS sont calculés sur une base mensuelle minorée au-dessous du minimum légal. Le démantèlement du SMIG menacerait, à court terme, les entreprises elles-mêmes et la stabilité du pays. Cela reviendrait à donner force de loi au fléau de la concurrence déloyale qui frappe déjà les entreprises honnêtes et transparentes. Les relations professionnelles deviendront des relations de forces et de brutalité. Les déséquilibres régionaux seront aggravés.

6. Il reste que le libre-échange est une réalité qui présente des contraintes mais qui offre des chances de croissance et de développement. Il a permis de sortir du sous-développement à de nombreux pays d’Asie, d’Amérique, d’Afrique. Mais il a ses règles qui n’ont rien à voir avec les slogans et les recettes dogmatiques par lesquels l’Etat et ses élites dirigeantes ont, depuis 1995, choisi d’aborder la libéralisation de l’économie :

les accords de libre-échange, principalement avec l’Union Européenne et les Etats-Unis, ont été conclus dans la précipitation et l’improvisation, sans consultation des acteurs sociaux ni prise en compte de leurs intérêts, sans étude d’impact, et sans stratégie raisonnée. Les recettes des privatisations au lieu de servir l’avenir ont été dilapidées dans les dépenses de fonctionnement.

7. Le Maroc traverse une phase complexe où les difficultés de conjoncture s’amplifient et s’aggravent par les déséquilibres de structure et qui appelle des réformes courageuses, fondamentales et sans démagogie : le rétablissement de l’autorité de la loi et la fin des privilèges et des exemptions sur les cotisations sociales, les obligations fiscales, le paiement effectif des minima de salaire, le démantèlement des gros réseaux de contrebande qui tuent la production locale ;

la réforme fiscale dans le sens de la justice en faveur des salariés et des forces du travail ; la relance de la consommation populaire ; la définition d’objectifs sectoriels et régionaux de croissance orientés vers la satisfaction des besoins et des intérêts vitaux des citoyens ; une vraie réforme de l’administration dans le sens de la transparence et de l’efficacité, etc.

8. L’établissement de la confiance populaire, celle qui compte avant tout autre, et le développement de l’attractivité du Maroc ne peuvent durablement reposer sur des slogans, des mythes ou des mesures improvisées. Les ressources humaines de notre pays, leur jeunesse et leur qualification, les ressources naturelles du Maroc, sa position géographique seront des atouts pour aborder avec confiance et succès les défis de la mondialisation à la condition de remettre le pays sur ses pieds.

9. C’est dans cet esprit que l’UMT appelle les chefs d’entreprises et les pouvoirs publics à ne pas se tromper d’objectif : le démantèlement du SMIG n’est qu’une fuite en avant dans le sous-enchère et la précarité sociales pour toute la population.

10. Rejetant toute résignation à la logique du sous-développement, l’UMT rappelle l’intérêt et l’urgence d’une relance de la négociation collective au niveau des secteurs des branches et des entreprises pour la définition de plans de croissance basés sur la confiance et assurant aux travailleurs de claires perspectives sur leurs droits légitimes à des revenus décents et à une participation équitable aux revenus et aux richesses.

Source : SOLIDAL (Solidarité Alternative Maghreb) http://www.preavis.org/solidal/article.php3?id_article=91

Repères :

UMT (Union Marocaine du Travail) : organisation syndicale marocaine fondée en 1955 à Casablanca, affiliée à la CISL-ICFTU.

CISL (Confédération Internationale des Syndicats Libres). :
www.icftu.org
source : http://infoblog.samizdat.net/page.php?p=2451

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