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 Reporters Sans Frontières, drôle de jeu et dérive...

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wapasha
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wapasha


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Reporters Sans Frontières, drôle de jeu et dérive... Empty
MessageSujet: Reporters Sans Frontières, drôle de jeu et dérive...   Reporters Sans Frontières, drôle de jeu et dérive... EmptyDim 31 Juil à 14:26

altermonde.levillage-MAXIME VIVAS-dimanche 31 juillet 2005
Reporters Sans Frontières empoche les dollars de la CIA, fustige les altermondialistes et cajole l’US Army.

A l’origine du site, j’étais très heureux d’être partenaire de RSF, c’est vrai. Je publiais régulièrement leurs infos. Et puis, il y sept ou huit mois, un ami m’a parlé pour la première fois des liens entre Robert Ménard et la CIA. Je décidais de ne plus publier les infos de RSF en attendant d’en savoir plus, parce que j’ignorais totalement ce fait. Maxime Vivas m’a averti à son tour il y a quelques semaines et me propose de publier l’article que vous allez pouvoir lire. La conclusion est claire et nette : Altermonde ne sera plus partenaire de RSF.

Jean Dornac


Citation :
Le site Altermonde-Le Village propose malencontreusement un lien avec l’organisation Reporters Sans Frontières. Or, non seulement RSF est une officine violemment hostile aux altermondialistes, mais elle encaisse sans vergogne les dollars de la CIA et elle avoue sans vergogne son « énorme estime » pour un des fleurons de l’extrême droite française. (La démonstration qui suit est extraite d’un livre à paraître dans la deuxième quinzaine d’août 2005 : « Les Etats-Unis. De Mal empire » Par Dani Bleitrach, Viktor Dedaj, Maxime Vivas. Editions Aden).

Robert Ménard : drôle de jeu et dérive de RSF.


Ex-militant de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et du Parti socialiste, Robert Ménard a été assureur, manœuvre, apiculteur avant d’atterrir à France-3 Montpellier où une émission sur Médecins Sans Frontières lui donne l’idée salvatrice. En 1985, il sollicite l’aide de Rony Brauman, alors président de MSF, et du journaliste Jean-Claude Guillebaud, pour fonder Reporters Sans Frontières (depuis, Ménard en est le secrétaire général) dont l’objectif initial est de « promouvoir des formes de journalisme alternatif. » Très vite, il comprend que la critique de la presse qui appartient aux industriels n’est pas le bon créneau : « ...pour défendre les journalistes dans le monde, nous avons besoin du soutien consensuel de la profession, tandis que la réflexion critique sur le métier de journaliste prête par définition à polémique. Comment, par exemple, organiser un débat sur la concentration de la presse et demander ensuite à Havas ou à Hachette de sponsoriser un événement ? [1] » Du coup, les cofondateurs, Jean-Claude Guillebaud, premier président de l’association, et Rony Brauman, démissionnent.

Guillebaud s’en expliquera : « Je pensais que ce type d’association ne pourrait conquérir sa légitimité que si elle consacrait autant d’énergie aux dévoiements de la presse dans les pays riches - à l’information-spectacle, à la concentration... - qu’aux entraves à la liberté de la presse dans les autres pays. » De son côté, Brauman déplore l’autoritarisme de Ménard et la « dictature domestique qu’il fait régner sur RSF. »

Aujourd’hui, RSF dispose d’un budget de plus de 3 millions d’euros, de correspondants dans une centaine de pays, de la complicité de la grande presse pour un combat qui épouse curieusement celui des Etats-Unis en maintes occasions, quitte à en oublier de s’intéresser à des assassinats de journalistes.

Porter plainte contre ses tortionnaires ? pourquoi ?

Au mois de décembre 2004, Mohammed Al Joundi, accompagnateur syrien des journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot, les ex-otages français en Irak est découvert par des troupes états-unienne dans une maison abandonnée. Il se fait connaître, espérant être conduit à l’Ambassade française. Que nenni ! Son avocat, Maître Vergès, raconte ce que son client a subi pendant 6 jours : « Il était à moitié nu, les pieds nus, on l’a conduit, menotté de force, dans un cantonnement où il a été passé à tabac, à coups de bottes. Il y a eu trois simulacres de mise à mort, le pistolet sur la tempe. A la fin, ce sont des civils qui l’ont interrogé, s’amusant à le faire souffrir avec notamment des décharges électriques. On lui a montré des photos de personnes recherchées, il n’en a reconnu aucune.. C’est alors qu’ils l’ont laissé partir. »

Bref, tandis que la France entière s’inquiétait pour lui et ses compagnons, alors que les autorités françaises, informées, demandaient qu’il leur soit remis, les Etats-uniens l’ont gardé pendant des jours, torturé, puis lâché dans la rue, à la tombée de la nuit, en plein couvre-feu, le mettant en danger de mort. Mort qui aurait privé les Français d’informations peut-être précieuses. Du coup, ce comportement des Forces d’occupation s’avérait attentatoire à la vie de nos deux compatriotes, un frein possible à leur libération. Comment ne pas déplorer cette attitude, inamicale envers la France et dangereuse pour les journalistes ?

Arrivé en France, le doublement miraculé Al Joundi a voulu déposer une plainte contre l’armée états-unienne pour mauvais traitements. Puis il a renoncé. Le secrétaire général de Reporters Sans Frontières, Robert Ménard, avait su l’en dissuader en déclarant : « Ce n’est pas une bonne idée. Ce serait contre-productif. Je comprends M. Al Joundi mais attendons qu’ils (les journalistes) soient libérés... »
Admettons. Même si l’on n’ose croire que l’irritation possible des Etats-uniens risquait d’empêcher l’heureuse issue. Ce sont des grands amis de la France, sauf erreur, et ils n’étaient nullement impliqués dans cette séquestration.

Cependant, la mansuétude constante dont bénéficient les Etats-Unis dans les rapports de RSF paraît suspecte : alors que l’US Army s’est révélée le plus grand prédateur mondial de journalistes en 2004, le classement des pays respectueux de la presse établi par RSF place les Etats-Unis en position honorable, loin devant d’autres pays où aucun journaliste n’a trouvé la mort. Donc, Mohammed Al Joundi, pris le 12 novembre 2004 par les militaires états-uniens et libéré le 17, a attendu le 4 janvier 2005 pour porter plainte à Paris contre l’armée états-unienne pour « mauvais traitements, tortures et menaces. »

Et pourquoi Robert Ménard, qui a su convaincre l’otage Syrien de ne pas porter plainte trop tôt, qui a oublié ensuite de l’encourager à le faire au moment opportun, n’a-t-il pas publié un communiqué adapté, du genre : « Porter plainte est une bonne idée. Ce serait productif. Je comprends que M. Al Joundi ait attendu, mais maintenant que les otages sont libérés... » ?

Mieux : n’aurait-il pas fallu que Robert Ménard (rendu, dit-il « fou de joie » par la libération des journalistes) demande, au nom de son association, des comptes à l’US Army pour avoir ainsi mis en danger le compagnon de captivité des deux otages, c’est-à-dire un témoin capital, porteur d’informations précises sur les ravisseurs ?
C’est probablement ce qu’aurait fait une ONG, une ONG non liée aux Etats-Unis. Reporters Sans Frontières ne l’a pas fait. Il suffit de consulter, non pas forcément ce que prétendent ses détracteurs, mais son site Internet pour comprendre pourquoi et pour être éclairé sur son positionnement partisan.

Deux meurtres et un mensonge

Sous le titre « Deux meurtres et un mensonge », RSF revient sur la mort de deux journalistes (Taras Protsyuk de l’agence britannique Reuters et José Couso de la télévision espagnole Telecinco) à Bagdad le 8 avril 2003, tués par un tir de l’armée états-unienne sur l’hôtel Palestine où résidaient des dizaines des reporters couvrant la guerre. Le monde entier savait, au moment du tir, que cet hôtel était le QG des journalistes non « embedded ». RSF s’obstine à prétendre que les militaires états-uniens l’ignoraient et il regrette « cette erreur criminelle », cette « bavure » ou « erreur de jugement » qui constitue « l’élément essentiel à l’origine du drame. » Car les militaires tueurs n’avaient pas « été informés par leur propre hiérarchie de la présence de journalistes à l’hôtel Palestine. » Par suite, « Le tir contre ce bâtiment n’est donc pas un tir délibéré contre des journalistes ou la presse à Bagdad. » CQFD.

Et RSF s’interroge : « La question est de savoir pourquoi cette information a été retenue. Volontairement, par mépris, ou par négligence ? » Après avoir posé cette vraie question, RSF, comme effrayée de son audace, s’empresse d’écarter les deux premières hypothèses : « Il s’agit [...] d’une négligence criminelle » suivie (car les Etats-uniens n’ont pas tout dit aux enquêteurs de RSF sur les « négligences ») d’un « mensonge par omission. »

Cette attitude de RSF, si manifestement contraire à la sécurité des journalistes, si outrageusement favorable à l’Armée des Etats-Unis (malgré quelques rodomontades, admonestations platoniques qui ne sont que diversions sans lesquelles la connivence serait trop visible) représente un réel danger pour la vie de ceux que l’association prétend défendre. Au demeurant, la version soutenue mordicus, et contre toute vraisemblance, par Robert Ménard n’est pas exactement la version des Etats-uniens. Comme on le verra plus loin, RSF, sauf à censurer ses amis d’outre-Atlantique (ce qui eût été un comble) a été obligé de rapporter leurs propos, lesquels mettent à mal sa thèse fumeuse de l’erreur toujours renouvelée.

L’otage italienne échappe aux tirs US (mais pas à la perspicacité de RSF. L’otage Giuliana Sgrena, journaliste italienne, libérée après un mois de captivité en Irak « a été blessée par des tirs américains visant à l’éliminer avant son évacuation », a accusé son compagnon Pier Scolari. L’agent des services spéciaux italiens qui la ramenait à Rome a été tué à ses côtés dans la voiture prise sous le feu des forces US à proximité de l’aéroport de Bagdad.

Comment savoir s’il s’agit d’une bavure, d’un accident, d’une erreur, d’un dérapage (pour reprendre les mots qu’on a pu lire dans la presse) ou d’une agression délibérée, d’une tentative d’assassinat (mots qui ont aussi été imprimés) ? Le mieux, pour approcher une vérité que nous ne connaissons pas, est peut-être d’appliquer les méthodes éprouvées en regardant à qui profite le crime et en écoutant les témoins directs oculaires.

1 - A qui profite le crime ? Une dépêche de l’AFP nous apprend que Giuliana Sgrena est la fille d’un ancien résistant italien, une ex-militante d’extrême gauche, engagée contre la guerre, journaliste à Il Manifesto (journal de gauche), qu’elle est une spécialiste de l’Irak et du monde arabe, qu’elle est l’auteur d’un livre sur (contre) la guerre en Irak, qu’elle a écrit un reportage sur le calvaire d’une Irakienne détenue à Abou Ghraib, qu’elle préparait un reportage sur la prise de Falloujah et qu’elle aurait recueilli des informations sur l’expérimentation d’armes interdites pendant le siège de la ville.

2 - Que disent les témoins oculaires ? Le premier témoin, le principal témoin est Giuliana Sgrena. Ecoutons-la : « les ravisseurs m’ont dit : « les Américains ne veulent pas que vous rentriez vivante en Italie ». « Notre voiture roulait à 40 Km/h, un véhicule blindé nous a aveuglé avec un projecteur et a ouvert le feu sans sommation. 300 à 400 projectiles ont été tirés. »

Du côté des tireurs, c’est : « Nous ne savions pas, la voiture roulait à vive allure et elle n’a pas répondu aux sommations. »

Alors, bavure, tentative d’assassinat ?

En Italie, Giuliana Sgrena penche pour un guet-apens. Son compagnon parle « d’attaque délibérée. » Le Garde des Sceaux italien a adressé une commission rogatoire à Washington pour « homicide et tentative d’homicide ». Selon le quotidien italien Corriere della Sera, le commandement militaire états-unien en Irak a empêché par la suite deux policiers italiens d’examiner le véhicule mitraillé. Les enquêteurs souhaitaient analyser les impacts de balles et d’autres éléments.

Aux Etats-Unis, le Pentagone affirme qu’une enquête sera ouverte sur cet « incident » et la Maison Blanche parle d’un « accident horrible. » En France, la Dépêche du Midi, en reprenant une information du quotidien italien La Repubblica nous apprend que « Les GI’s qui ont tué à Bagdad l’agent italien Nicola Calipari, alors qu’il évacuait l’otage Giuliana Sgrena après sa libération, étaient chargés d’assurer la protection de John Negroponte, super-patron des services états-uniens ». Mais alors, pourquoi, sur la chaîne de télévision France 2, lors d’un journal de 13 heures, deux spécialistes, nous ont-ils expliqué, sans être démentis, qu’il s’agissait de novices inexpérimentés et effrayés ? Et qui est ce Negroponte si mal protégé ?

1) L’administration Bush l’a nommé ambassadeur des Etats-Unis en Irak - la plus grande ambassade états-unienne au monde.
2) Dans les années 80 il s’est également illustré en qualité d’ambassadeur états-unien au Honduras où il a su couvrir les exactions des escadrons de la mort qui sévissaient dans ce pays.
3) Naguère, dans le Nicaragua sandiniste, l’armée des Contras, soutenue, financée, armée par les Etats-Unis avait fait creuser sa tombe à un jeune Nicaraguayen. Puis, les mercenaires l’ont décapité. Ces Contras n’étaient pas des musulmans. Ils n’étaient pas qualifiés de « terroristes » par l’administration des Etats-Unis, mais de « combattants de la liberté ». Histoire ancienne ? Pas si sûr. L’homme chargé de protéger les Contras et d’organiser le silence autour de leurs exactions s’appelait John Negroponte.

Mais revenons à la journaliste Giuliana Sgrena et voyons le traitement médiatique du mitraillage qu’elle a subi. RSF déplore cette « intervention », cette « bavure » aux « conséquences tragiques ». Son communiqué se conclut par un paragraphe où la parole est offerte sans la moindre réserve à l’Etat-major états-unien qui nous apprend que « la procédure a été respectée » et qu’il y a eu « une mise en garde du convoi ». RSF exige (sans grande chance de l’obtenir, nous dit Libération) une enquête de l’ONU sur la « bavure ». L’affaire est donc entendue : une fois de plus, ils ne l’ont pas fait exprès. C’est la faute de « pas de chance ». Dès lors, on se demande presque si le fait de réclamer une enquête n’est pas la manifestation d’un esprit anti-américaniste primaire.
La suite en dessous :


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wapasha
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MessageSujet: Re: Reporters Sans Frontières, drôle de jeu et dérive...   Reporters Sans Frontières, drôle de jeu et dérive... EmptyDim 31 Juil à 14:27

La suite :

Citation :
Par ailleurs, il faut bien s’étonner ici de la mise en doute, par RSF, organisation chargée de défendre les journalistes (et non les militaires), du témoignage du principal témoin, une journaliste professionnelle.

S’agissant de ses correspondants rétribués à Cuba, on a verra par ailleurs (Annexe II) que cette association accepte n’importe quel canular, sans vérifier. Pour prouver qu’elle est une ONG (une Organisation Non Gouvernementale !) et non une officine crypto-états-unienne, un des bras médiatiques de l’US Army, est-ce qu’elle n’aurait pas dû reprendre, dans son communiqué (au moins pour les citer), les propos de Giuliana Sgrena ?
Le constat est aveuglant : dès lors que des journalistes apportent à Reporters Sans Frontières des informations hostiles à des gouvernements visés par les Etats-Unis, RSF les répercute sans trop de scrupules, voire les sollicite et prétend même en orienter le contenu. Par contre, si ces informations peuvent nuire aux intérêts de l’Empire, à ses actions guerrières, RSF les rétrécit illico en « bavures » et demande l’ouverture d’une hypothétique enquête pour s’assurer que la journaliste (c’est-à-dire le grand reporter, le témoin, la victime) ne ment pas. Le témoignage de cette professionnelle, dont personne dans les milieux des médias n’aurait songé à contester les reportages de guerre, devient suspect (alors même qu’elle était aux premières loges et que son sauveur est mort sur son épaule) dès lors qu’il met en cause l’armée des USA.

Et s’il fallait une contre-expertise, pourquoi se tourner vers l’ONU ? Il nous avait semblé que l’établissement de la vérité sur la guerre était aussi du ressort des médias. Pourquoi ne pas confier cette tâche à un groupe de journalistes ? Pourquoi l’organisation RSF, qui dispose d’un budget considérable pour défendre les reporters, ne finance-t-elle pas cette étude comme elle rétribue celles des journalistes dans des pays pauvres contre leur gouvernement ? Charger l’ONU d’instruire le dossier apparaît comme une manière de botter en touche. Lui demander de s’enquérir sur les causes d’une « bavure » revient à lui suggérer le rapport final [2].

Tireurs non identifiés ou soldats états-uniens ?

Le 23 avril 2005, deux journalistes ont été abattus en irak. Par qui ? Version ARGENPRESS [3] : « Des soldats états-uniens ont tué aujourd’hui un autre cameraman en Irak qui travaillait pour l’agence Associated Press. Le cameraman d’origine irakienne, qui s’appelait Saleh, est mort sur le coup lorsqu’il fut touché par des tirs des soldats du Pentagone qui lui interdisaient de filmer le résultat d’une attaque de la résistance contre un convoi militaire nord-américain, au nord de la ville de Mossoul. »
Version de RSF [4] : « Un cameraman tué et un photographe grièvement blessé Alors que leur voiture se trouvait à proximité de la place Al-Yarmook, de tireurs non identifiés ont ouvert le feu. Les deux collaborateurs d’Associated Press, tous deux d’origine irakienne, ont été grièvement blessés. Leur collègue les a immédiatement conduits à l’hôpital Al-Jumhouri de Mossoul mais Saleh Ibrahim, atteint de trois balles dans la poitrine, est décédé peu de temps après son admission. »

« Et je pèse mes mots... »
Le 28 février 2003, Ari Fleisher, porte-parole de la présidence états-unienne, s’exprimait ainsi sur la presse « non incorporée » : « Si les militaires disent quelque chose, je recommande vivement à tous les journalistes de s’y conformer. (...) Et je pèse mes mots » A lire ces lignes, chacun entend bien la promesse de « bavures ».

Et RSF de confesser, en pleine confusion mentale : « Cette position revenait à créer un double statut de journalistes : d’un côté les journalistes « embedded » intégrés aux forces états-uniennes qui bénéficient de la considération et de la protection de l’armée, de l’autre des journalistes à qui l’on conseille de quitter les lieux sous peine de voir leur présence ignorée. » Quiconque sait lire découvre que, selon RSF, l’Armée US est capable de parler à des journalistes sans savoir qu’ils sont là. Interlocuteurs-ectoplasmes indécelables dans les viseurs ! En d’autres termes (dans le même rapport consultable sur son site), RSF s’acharne à accréditer l’incroyable version d’une erreur tout en reconnaissant, forcé dans cet aveu par les Etats-uniens, que les morts étaient programmées.

Tant d’incohérences, un tel alignement derrière les intérêts des Etats-Unis en toutes circonstances suffisent à convaincre que l’association RSF ne se réjouissait pas de la plainte déposée par le compagnon de captivité de Christian Chesnot et de Georges Malbrunot, qu’elle ne s’y associerait en aucune manière.

Les journalistes de guerre qui tiennent à leur peau seraient donc bien inspirés de ne pas compter sur Robert Ménard. Quant aux autres, qui écrivent depuis leurs bureaux dans l’Hexagone, ils devraient s’inquiéter, en toute confraternité, pour ceux que leur journal envoie au front et demander des comptes à RSF dans leurs éditoriaux. Enfin, les rédacteurs en chef, les responsables des rubriques courrier, débats, rebonds, libre expression, point de vue, ouvriront-ils leurs colonnes aux citoyens qui prétendent que l’information nécessite des journalistes vivants ? Et qui s’alarment de la dérive par trop évidente d’une association qui porte (et qui galvaude) un si beau nom ?

Il faut l’espérer au nom de la liberté de la presse car, derrière les spectaculaires gesticulations de Reporters Sans Frontières, derrière sa capacité à déployer des banderoles géantes portant des noms de journalistes, derrière ses montages de campagnes médiatico-émotionnelles puissamment relayées, l’ombre noire de son allégeance idéologique au plus puissant pays que le monde ait jamais connu enveloppe comme un linceul les corps raidis de journalistes mis en terre avec le droit des populations à connaître la vérité sur les crimes de guerre.

Les altermondialistes au pilori dans une revue « neutre »

Médias est un trimestriel luxueux. Principaux actionnaires : Reporters Sans Frontières et l’agence de graphisme Nuit de Chine (qui appartient à madame Ménard).

Dans le premier numéro, un article signé Robert Ménard, dénonce « la guérilla des altermondialistes contre l’info ». Morceaux choisis : « Le monde qu’ils découvrent chaque matin est encore et toujours noir et blanc : progressisme contre impérialisme, Sud contre Nord. » Et encore : « Ils ont beau débiter des sornettes, personne ou presque n’ose les rappeler à la réalité des chiffres et aux leçons de l’histoire. »

Le quotidien français l’Humanité du 4 juin 2004, analyse le contenu de ce numéro : « Las, l’édito a beau en appeler à Althusser pour fustiger partis pris politiques et idéologiques [...] dans l’approche des médias, la revue n’en est pas exempte. En témoigne l’article « Les altermondialistes contre l’info ». [...] au-delà de cette vision des plus réductrices qui tendrait à résumer les altermondialistes à Bourdieu, le Monde Diplomatique et PLPL (revue Pour Lire Pas Lu. [5] Note des auteurs), on y retrouve la patte d’un Robert Ménard fustigeant ceux qui osent critiquer les médias occidentaux mais oublient de dénoncer toutes les deux lignes Cuba et le Venezuela au prétexte qu’une balle fera toujours plus mal qu’un droit de réponse. »
Une balle ? Rappelons qu’à Cuba, chose rare en Amérique latine, aucun journaliste n’a reçu « une balle » depuis 45 ans (depuis le triomphe de la Révolution) et que si des journalistes ont subi des violences au Venezuela, c’est durant le coup d’Etat dont s’est réjoui Reporters Sans Frontières.

On le voit, en quelques lignes, Ménard est capable de s’en prendre (avec une élégance de style et de pensée assez moyennes) aux deux pays les plus abhorrés par les Etats-Unis en Amérique latine et aux altermondialistes d’ATTAC (« rossignols du marxisme recyclés dans Attac and Co »), association dont l’acte fondateur en 1998 fut la taxation des transactions financières spéculatives et qui, depuis, révèle les exactions du FMI, de la Banque mondiale, de l’OMC, de l’ultra-libéralisme, dénonce l’unipolarité du monde, les aventures guerrières, perturbe les G8, alerte l’opinion sur l’épuisement des ressources et sur la pollution de la planète et soutient que l’argent ne saurait être une valeur suprême. Autant de sujets sensibles du côté de la Maison Blanche. Tout naturellement, Ménard s’empresse de les (mal)traiter dès le premier numéro de sa revue « neutre ».

Le forum des aveux

Le 18 avril 2005, le Forum du Nouvel Observateur invite Ménard. [6] Entre deux mensonges et quelques incohérences, il avoue benoîtement ses sympathies pour un des plus beaux fleurons de l’extrême droite violente et insurrectionnelle française et il convient du financement de RSF par les Etats-Unis.

Extraits choisis :

Internaute :
François d’Orcival a été l’un des principaux dirigeants de la mouvance nationaliste-européenne de l’extrême droite française. Il est aujourd’hui président de la Fédération Nationale de la Presse Française (FNPF), organisation patronale de la presse. Ce genre de nomination ne choque-t-il pas RSF ?
Ménard : Absolument pas. J’ai énormément d’estime pour François d’Orcival. Ses sensibilités politiques d’hier ou d’aujourd’hui ne m’intéressent pas.
Nos commentaires : François d’Orcival a été l’un des animateurs de Jeune Nation, groupe violent dissous par le gouvernement en 1958 après un attentat à la bombe à l’Assemblée nationale, mais qui poursuivra ses activités avec pour objectif de renverser la Ve République. Il sera l’un des principaux collaborateurs de la revue Défense de l’Occident et de la revue Europe Action et un des fondateurs du Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (GRECE).

Internaute : Dans un article daté du 11 mars 2005, Diana Barahona dans Northern California Media prétend que RSF perçoit des fonds gouvernementaux américains via la NED, pouvez nous confirmer ses propos ?
Ménard : Absolument, nous recevons de l’argent de la NED. Et cela ne nous pose aucun problème.
Nos commentaires : L’action de la NED, National Endowment for Democracy, Fondation Nationale pour la Démocratie, est supervisée par un officier d’Opérations Spéciales de la CIA.
Un ancien agent de la CIA spécialisé dans l’Amérique latine, Philip Agee, vient de révéler dans une interview au journaliste Jonah Gindin en mars 2005 [7] que la NED est une des nombreuses organisations écrans dont la CIA se sert pour intervenir dans les affaires intérieures des pays : « Le Congrès donne des millions de dollars à la NED qui passe ensuite l’argent à ce qu’ils nomment les fondations noyaux. » (relais de la NED). Au Nicaragua, pour intervenir sur les élections qui virent la défaite des sandinistes, « la CIA et la NED ont mis en place un front civique appelé Via Civica »[...].

Maxime Vivas, écrivain, altermondialiste.

[1] Ces journalistes que l’on veut faire taire, Robert Ménard, Albin Michel, mars 2001.

[2] L’armée US a mené sa propre enquête en un temps record et elle s’est auto-innocentée (AFP. 25 avril 2005).

[3] www.argenpress.info

[4] www.ifex.org

[5] www.plpl.org

[6] www.nouvelobs.com

[7] www.venezuelanalysis.com ( français vdedaj.club.fr )
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3327

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MessageSujet: Re: Reporters Sans Frontières, drôle de jeu et dérive...   Reporters Sans Frontières, drôle de jeu et dérive... EmptyMar 2 Aoû à 10:59

ce serai t bien de citer le site:
http://www.altermonde.levillage.org
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MessageSujet: Re: Reporters Sans Frontières, drôle de jeu et dérive...   Reporters Sans Frontières, drôle de jeu et dérive... EmptyMar 2 Aoû à 13:11

mais le site de mon ami Jean est cité en fin d'article comme d'habitude, regarde bien.

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