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 Près de 250 saisonniers agricoles immigrés en grève

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FleurOccitane
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Localisation : Toulouse
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Près de 250 saisonniers agricoles immigrés en grève Empty
MessageSujet: Près de 250 saisonniers agricoles immigrés en grève   Près de 250 saisonniers agricoles immigrés en grève EmptySam 16 Juil à 12:31

Citation :

samedi 16 juillet 2005 (04h23) :

Saint-Martin-de-Crau : près de 250 saisonniers agricoles immigrés en grève

Quelque 240 saisonniers agricoles immigrés employés sur deux exploitations fruitières dépendant du même employeur de Saint-Martin-de-Crau, étaient en grève vendredi depuis mardi pour le paiement d’arriérés de salaires, en pleine récolte de pêches et d’abricots.

Employés à la SEDAC et à Poscros, deux sociétés produisant des pêches et des abricots, ces 120 Marocains et 120 Tunisiens travaillent et sont hébergés dans des conditions effroyables, selon une source syndicale. Mais c’est pour réclamer le paiement d’heures supplémentaires qu’ils se sont mis en grève.

"Nous sommes des esclaves, nous ne sommes pas des ouvriers", résume Mohammed, un Marocain qui comme la plupart des autres saisonniers travaille pourtant depuis des années sur la même exploitation.

Leur employeur, l’un des plus gros producteurs de pêches de France, doit à chacun entre 1.500 et 2.500 euros d’arriérés d’heures supplémentaires, dont le paiement était promis à la fin de la saison dernière mais qui n’a toujours pas été effectué, selon Bernard Gleize, représentant CGT pour l’agro-alimentaire des Bouches-du-Rhône. Le propriétaire de l’exploitation se refuse à toute déclaration à la presse.

Théoriquement rémunérés au SMIC, en vertu du contrat OMI (Office de migrations internationales) qui permet à des employeurs de recruter pour des durées déterminées (8 mois maximum) des saisonniers étrangers, ils ne touchent qu’environ 800 euros à la fin du mois.

Les feuilles de paie qu’une correspondante de l’AFP a pu consulter mentionnent bien un total de 154 heures payées pour 260 heures effectives travaillées dans le mois, à raison de dix heures par jour du lundi au samedi. A condition pour eux d’atteindre leur objectif de 300 caisses de 12kg chaque jour, sous peine de ne pas être payés pour leur journée, disent-ils.

Ils sont logés dans des préfabriqués délabrés, sans fenêtres, parfois sans accès à l’eau potable et aux conditions d’hygiène désastreuses, a constaté une journaliste de l’AFP. Ce logement de fortune leur est facturé 62 euros par mois par le propriétaire, selon eux.

Les saisonniers doivent également acheter sur leurs propres deniers la combinaison de travail (16 euros) et des outils nécessaires à la récolte. Le propriétaire des 11.000 hectares de vergers s’abstenant de leur fournir des échelles, les saisonniers expliquent qu’ils doivent grimper sur des piles de caisses pour se hisser dans les arbres.

"C’est très risqué, il y a des gens qui tombent. Si tu le déclares, on te renvoie au pays", affirme Brahim, un autre salarié marocain.

"Depuis 1997, nous avons dénoncé des centaines de cas d’abus. Si les conditions de travail sont telles, relevant de l’esclavage, chez le plus gros employeur du département, comment sont-elles ailleurs?", s’insurge Bernard Gleize, qui a alerté la préfecture.

Le préfet des Bouches-du-Rhône, Christian Frémont, a assuré à l’AFP que "les services compétents de l’Etat allaient prendre contact immédiatement avec le patron de l’entreprise" pour ce qui relève d’un "conflit du travail". Une réunion sous l’égide de l’inspection du travail doit avoir lieu dans les prochains jours, a indiqué la préfecture. SAINT-MARTIN-DE-CRAU (AFP)

De : SAINT-MARTIN-DE-CRAU
samedi 16 juillet 2005

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=17241
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wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
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Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: Re: Près de 250 saisonniers agricoles immigrés en grève   Près de 250 saisonniers agricoles immigrés en grève EmptyLun 18 Juil à 17:15

humanite-Article paru dans l'édition du 16 juillet 2005.
Les contrats de la honte

Citation :
En se rendant lundi dernier à Marseille, Nicolas Sarkozy aurait été bien inspiré d’emmener la horde des caméras qui suit tous ses déplacements visiter les vergers de la Crau, à quelques kilomètres de la cité phocéenne. La France qui regarde les journaux de 20 heures aurait ainsi pu découvrir les coulisses du Sarko-show, qui vantait ce jour-là le ralliement de notre politique d’immigration à une méthode de quotas guidée par les intérêts patronaux. Dans ces vergers, travaillent en effet chaque année des centaines de travailleurs immigrés saisonniers. Les conditions de travail indignes qui leur sont faites sont aujourd’hui révélées par la grève courageuse qu’ils ont engagée. Le reportage que nous publions est un véritable acte d’accusation. Car ces esclaves des temps modernes ne sont en rien des immigrés clandestins, qui gagneraient la France grâce à des filières mafieuses d’exploitation de la misère. Non, ces travailleurs sont sous contrat de l’Office des migrations internationales, un service essentiel de l’État en matière d’immigration.

Pour certains depuis trente ans, ces travailleurs sont exploités sans vergogne chaque saison pour ramasser les fruits dans les Bouches-du-Rhône, premier département de France pour cette activité agricole. Les saisonniers, venus du Maghreb, font des heures indues pour des salaires pitoyables, vivent dans des conditions indignes, n’ont droit à aucune ancienneté, cotisent à l’UNEDIC alors qu’ils n’auront jamais droit à l’assurance chômage, ainsi qu’à l’assurance maladie bien qu’ils ne soient couverts que pendant la durée de leur contrat. Les patrons bénéficiaires de ces contrats OMI figurent parmi les plus gros exploitants agricoles du département, le système étant conçu pour eux et surtout pas pour les petits exploitants les plus en difficulté qui par ailleurs ne goûtent pas forcément à ces pratiques inhumaines. Ainsi, ce système est en quelque sorte la préfiguration de ce que Nicolas Sarkozy voudrait généraliser : une immigration « choisie », autrement dit pilotée par le MEDEF, pour des salariés contraints de se plier à toutes les flexibilités exigées en échange de droits sociaux au rabais.

L’exploitation des saisonniers de la vallée de la Crau démontre combien la politique des quotas est porteuse d’inhumanités, de discriminations, et finalement de racisme. Car la division des salariés, l’opposition de leurs statuts, leur mise en concurrence est la meilleure arme de ceux qui rêvent de cette immigration « choisie ». La politique des quotas servirait de fait à rendre légaux des salaires discriminatoires, autrement dit à permettre des « délocalisations inversées ».

Inhumaines et injustes, ces politiques sont de surcroît particulièrement dangereuses. Le monde, toujours plus globalisé, interdépendant, ouvert aux migrations de tous ordres, doit relever dans ce nouveau siècle le défi de la libre circulation des hommes. Prétendre, dans un monde toujours plus riche, mais toujours plus inégal, cloisonner, enfermer, contraindre, interdire cette libre circulation, en érigeant de nouveaux murs, en transformant les zones riches de la planète en forteresses, est une impasse de civilisation et une source de guerres et de conflits permanents.

Construire un monde moderne, c’est plus que jamais construire un monde solidaire, dans lequel les droits au travail et au développement sont des droits universels. Cette perspective passe plus encore qu’hier par des combats communs de tous les travailleurs, du Nord et Sud, français

et immigrés. La dignité des travailleurs saisonniers des

vergers de la Crau est notre combat.

par Pierre Laurent
source : http://www.humanite.fr/journal/2005-07-16/2005-07-16-810581

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