Rainbow Warrior: Mitterrand a donné son accord

romandie-(©AFP / 09 juillet 2005 14h18)
Rainbow Warrior: Mitterrand a donné son accord

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PARIS - L'ancien chef des services secrets français (DGSE), l'amiral Pierre Lacoste, affirme avoir eu, en 1985, l'accord du président François Mitterrand pour l'opération de sabotage du navire de Greenpeace Rainbow Warrior, selon un rapport de sa main dont Le Monde publie des extraits.

L'opération, organisée dans le port d'Auckland en Nouvelle-Zélande le 10 juillet 1985 et qui avait coûté la vie à un photographe portugais, fut l'un des plus gros scandales politico-diplomatiques de la première présidence de François Mitterrand.

Le navire de Greenpeace allait entamer une campagne de protestation contre les essais nucléaires français en Polynésie. Deux charges explosives l'ont fait sauter.

La seule question qui reste officiellement en suspens est le rôle de François Mitterrand.

Vingt ans après, le quotidien Le Monde publie dans son édition datée de dimanche-lundi des extraits "d'un document daté du 8 avril 1986, long de 23 pages, rédigé à la main" par l'amiral Lacoste.

L'ancien chef de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) y raconte son entrevue le 15 mai 1985, à 18 heures, avec François Mitterrand à l'Elysée.

"J'ai demandé au président s'il m'autorisait à mettre en oeuvre le projet de neutralisation que j'avais étudié à la demande de M. Hernu (Charles Hernu, ministre de la Défense). Il m'a donné son accord en manifestant l'importance qu'il attachait aux essais nucléaires", écrit l'amiral Lacoste.

Et d'ajouter : "Je ne suis pas alors entré dans un plus grand détail du projet, l'autorisation était suffisamment explicite", selon les extraits publiés par Le Monde.

"Je ne me serais pas lancé dans une telle opération sans l'autorisation personnelle du président de la République", souligne l'amiral Lacoste.

Il affirme avoir auparavant discuté, le 6 mai 1985, de ce sabotage à quai avec le ministre de la Défense qui, "loin d'être choqué", avait "encouragé" l'opération, malgré les réticences de l'amiral.

Charles Hernu a répété "qu'il s'agissait d'une affaire tout à fait essentielle de notre politique de défense", écrit l'ex-chef de la DGSE.

"On veut nous faire la guerre, nous sommes en guerre, il ne faut pas avoir de scrupules sur des sujets aussi vitaux, j'en assume complèrement la responsabilité", aurait dit M. Hernu, selon l'amiral.

L'ancien chef des services secrets pense en revanche "que le Premier ministre (Laurent Fabius) n'a pas été mis au courant" avant l'opération.

L'amiral Lacoste ne s'explique pas les dénégations de Charles Hernu, après la révélation de l'affaire, pas plus que le fait que, ni le président, ni le Premier ministre n'ont souhaité le "convoquer" pour "savoir". "Non seulement je ne l'ai pas été spontanément (convoqué), mais encore on m'a toujours refusé de le faire alors que je le demandais", écrit-il.

source : http://www.romandie.com/ats/news/050709121851.klckswju.asp

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