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 Dette des pays pauvres : ce qu'il faut comprendre ...

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FleurOccitane
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MessageSujet: Dette des pays pauvres : ce qu'il faut comprendre ...   Dette des pays pauvres : ce qu'il faut comprendre ... EmptySam 2 Juil à 12:53

Citation :

Dette des pays pauvres : ce qu'il faut comprendre de la décision du G8
par Arnaud Zacharie CADTM

30 juin 2005

Le 11 juin 2005, les ministres des Finances du G8 ont annoncé l'annulation immédiate de 100% de la dette multilatérale de 18 pays pauvres très endettés et de 9 autres dans les dix-huit prochains mois. Cette décision, qualifiée par le G8 lui-même d'« historique », représente un précédent à différents niveaux :

- Elle porte sur l'annulation du stock d'une partie de la dette des pays pauvres, et plus sur son seul service annuel ;

- Elle porte sur la dette multilatérale, qui restait encore largement exclue des opérations d'allégement, même si le principe de mêler les institutions financières internationales avait été adopté dès le lancement de l'initiative PPTE renforcée en juin 1999 ;

- Elle inclut les dettes dues au FMI, qui représentent en moyenne la moitié du service de la dette des pays pauvres très endettés au cours des cinq prochaines années ;

- Elle accepte le principe d'une annulation à 100% des dettes prises en compte par la décision.

Malgré ces acquis, la décision du G8 comporte de nombreuses limites :

- Elle a été prise par le G8 au nom de tous les Etats membres créanciers des institutions financières internationales et doit donc être confirmée par l'Assemblée générale du FMI et de la Banque mondiale en septembre 2005 ;

- Elle ne concerne pas toute la dette multilatérale, mais uniquement les dettes dues au FMI, à la Banque mondiale et à la Banque africaine de développement, même si ces trois institutions sont les principales créancières multilatérales des pays concernés ;

- Elle prend la forme d'une annulation année après année tout au long des échéances, c'est-à-dire sur une période de 40 ans ;

- Elle ne concerne qu'un petit nombre de pays (27 dans dix-huit mois) pour un allégement de 1,4 milliards de dollars annuels au total, alors que 62 pays pauvres, dont le service annuel de la dette s'élève au total à 39 milliards de dollars, nécessitent une annulation totale de leur dette extérieure pour atteindre les Objectifs du Millénaire ;

- Elle se fonde sur un mécanisme selon lequel chaque dollar de dette annulée est compensé par une diminution d'autant de l'aide versée au pays bénéficiaire, ce dollar d'aide n'étant ensuite reversé au pays concerné que s'il remplit les conditions fixées par les bailleurs de fonds, ce qui implique que l'annulation de la dette ne signifiera pas automatiquement des fonds supplémentaires pour le financement du développement des pays bénéficiaires ;

- Elle implique des conditions lourdes et des réformes d'ajustement structurel pour y avoir accès ;

- Elle reste encrée dans la logique de l'initiative PPTE, dont les limites et la complexité sont pourtant largement admises.

Par conséquent, la décision du G8 a beau être « historique », elle n'en est pas moins totalement insuffisante au vu des besoins nécessaires aux pays pauvres pour atteindre les Objectifs du Millénaire, qui sont pourtant des objectifs minimalistes et jugés « réalistes » par les gouvernements. Cela implique, pour les ONG et les syndicats engagés dans la campagne internationale en faveur de l'annulation de la dette, d'exiger que les gouvernements passent des paroles aux actes :

- Demander l'annulation totale de la dette de tous les pays pauvres, à commencer par ceux qui nécessitent une telle mesure pour atteindre les Objectifs du Millénaire que les gouvernements se sont eux-mêmes fixés ;

- Demander que cette annulation soit additionnelle par rapport aux flux d'aide publique au développement reçus par les pays bénéficiaires ; · Demander que l'aide soit de meilleure qualité et d'autant plus importante qu'un pays nécessite des moyens pour atteindre les Objectifs du Millénaire ;

- Demander que les conditions liées aux annulations soient remplacées par les seules conditions légitimes, c'est-à-dire celles qui garantissent que les fonds libérés seront affectés démocratiquement dans les services sociaux.


Source/auteur : http://www.cadtm.org
Mis en ligne le samedi 2 juillet 2005, par laprincesse

http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=6582
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wapasha
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wapasha


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Localisation : Pays des Abers
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MessageSujet: Re: Dette des pays pauvres : ce qu'il faut comprendre ...   Dette des pays pauvres : ce qu'il faut comprendre ... EmptySam 2 Juil à 19:56

tou-o-02/07/2005
Lutte contre la pauvreté: pas d'accord à l'ECOSOC de l'ONU

Citation :
Le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations unies a achevé vendredi soir le débat de haut niveau de sa session de fond 2005 sans parvenir à une déclaration finale sur la lutte contre la pauvreté. Cet échec illustre les divisions entre les pays membres sur le commerce, l'aide internationale et l'annulation de la dette des pays pauvres.

L'ambassadeur pakistanais à l'ONU Munir Akram, qui préside l'ECOSOC, a estimé qu'il valait mieux ne pas adopter une déclaration "édulcorée" qui n'aurait fait que compliquer les préparatifs du sommet de septembre prochain. Lors de cette rencontre, les dirigeants internationaux devront s'accorder sur les moyens d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement, et notamment de réduire de moitié la grande pauvreté d'ici 2015.
source : http://www.tou-o.com/actu_touo.php?date=20050702&breve=6448#6448

@+
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FleurOccitane
Rang: Administrateur



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MessageSujet: Re: Dette des pays pauvres : ce qu'il faut comprendre ...   Dette des pays pauvres : ce qu'il faut comprendre ... EmptyJeu 7 Juil à 23:42

[quote]
G8 : le chemin vers l’enfer est pavé de bonnes intentions
jeudi le 7 juillet 2005,


par : CADTM (Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-Monde)

Le 7 juin 2005, à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre britannique Tony Blair, George W. Bush déclarait : « Nos pays travaillent sur une proposition qui éliminera 100 % de la dette des pays les plus pauvres ». Quatre jours plus tard, les ministres des Finances des pays du G8 annonçaient à Londres un accord qualifié d’historique : l’effacement de la dette détenue par 18 pays pauvres envers la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds monétaire international (FMI), soit 40 milliards de dollars. A terme, 20 autres pays pourraient en bénéficier, portant le total à 55 milliards de dollars. Le sommet du G8 de Gleneagles, du 6 au 8 juillet prochain, et, en septembre, l’Assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale, qui d’ailleurs n’ont pas encore eu leur mot à dire, devraient confirmer cette annonce. Mais sa face cachée vient transformer un apparent conte de fées en authentique tragédie.

Car de telles annonces ont déjà eu lieu, et à chaque fois, l’échec fut retentissant en terme de développement humain. Ainsi, l’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE), lancée en 1996 puis renforcée en 1999, devait, selon la Banque mondiale et le FMI, permettre aux 42 pays concernés de faire face à « toutes leurs obligations présentes et futures en matière de service de la dette extérieure, sans rééchelonnement de la dette ou accumulation d’arriérés et sans affaiblir la croissance ». Pour cela, elle prévoyait d’imposer des réformes économiques néolibérales dans la droite ligne de l’ajustement structurel imposé depuis les années 1980 et qui a durement frappé les populations du Sud : augmentation des frais scolaires, des frais de santé et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), suppression des subventions aux produits de base, quatre mesures qui affectent surtout les pauvres ; privatisations ; libéralisation de l’économie et mise en concurrence déloyale des producteurs locaux avec les transnationales... Généralement, cela conduit à une dégradation importante des conditions de vie de la majorité de la population et à une forme de recolonisation. En effet, les grandes décisions se prennent dorénavant à Washington (siège de la Banque mondiale et du FMI) et au Club de Paris.

Une fois parvenu au point d’achèvement, le pays devait voir sa dette réduite de façon à permettre la poursuite régulière des remboursements. Les maigres fonds dégagés devaient servir à financer quelques dépenses sociales pour réduire la pauvreté, ce qui permettait de récupérer les revendications des contestataires sans toutefois remettre en cause la logique qui a conduit au surendettement et à une pauvreté galopante. L’annonce du renforcement de l’initiative PPTE en juin 1999 était aussi triomphante que celle de juin 2005 : 100 milliards de dollars de dette allaient être annulés, la pauvreté allait reculer de manière impressionnante. En un mot, c’était historique.

Aujourd’hui, le bilan est désastreux : moins de la moitié des PPTE ont achevé le processus qui devait s’arrêter fin 2004 et qui a dû être prolongé pour éviter un fiasco. Les belles annonces se sont dégonflées comme un ballon de baudruche : non seulement personne n’a trouvé trace des 100 milliards de dollars, mais entre 1999 et 2003, la dette extérieure publique des 18 pays concernés par l’annonce de Londres, qui sont exactement ceux ayant atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE, est passée de 68 à 73 milliards de dollars [1]. Et 40 milliards de dollars sur 73 ne font pas 100 %... Dès lors, ne doit-on pas exiger une autre solution que la répétition d’une imposture avérée ? Loin de régler le problème de la dette, l’annonce de Londres est surtout la preuve de l’échec de l’initiative PPTE : dans le cas inverse, la dette de ces 18 pays ne ferait pas l’objet d’une nouvelle réduction...

En fait, contraints par la pression des opinions publiques et des organisations de solidarité internationale, les dirigeants du G8 font une fois de plus une fausse concession. L’initiative PPTE qui était présentée comme une avancée majeure n’a pas permis d’éliminer la dette des pays les plus pauvres. Plus grave, à cause des conditionnalités qui lui étaient liées, elle a renforcé leur dépendance à l’égard de l’extérieur, augmenté les inégalités, dégradé gravement la qualité des services publics.

La réaction des grands argentiers du monde au tsunami de décembre 2004 est un autre exemple de fausse générosité : la décision d’un moratoire sur la dette de l’Indonésie et du Sri Lanka fut présentée comme la reconnaissance de « la dimension exceptionnelle et les effets dévastateurs de cette catastrophe », mais ce moratoire est finalement accompagné de pénalités de retard et ces pays vont au total rembourser davantage que si le tsunami n’avait pas eu lieu. Le chemin vers l’enfer est pavé de bonnes intentions, dit l’adage populaire.

L’effacement d’une partie de la dette de 18 pays (représentant seulement 5 % de la population des 165 pays en développement) n’est ici en rien un cadeau : c’est la contrepartie d’une camisole néolibérale qu’on leur impose depuis de longues années. Ces 18 pays, avec la complicité de leurs dirigeants, sont sous contrôle des créanciers : l’étau de la dette, qui est l’outil de cette domination, peut alors être légèrement desserré.

Mais il libère des montants annuels dérisoires à l’échelle des besoins. Les premières projections indiquent que les 18 pays vont économiser annuellement environ 1 milliard de dollars, qui pourrait être déduit de l’aide qu’ils recevront s’ils ne remplissent pas les critères de docilité imposés par les pays riches qui rembourseront à leur place. En fait, ce n’est pas un hypothétique petit milliard de dollars qu’il faut : le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a estimé à 80 milliards par an sur 10 ans la somme nécessaire pour garantir un accès universel à l’eau potable, à une alimentation décente, à une éducation primaire et aux soins de santé de base. Réunir cette somme est une question de volonté politique : chaque année, les pays du G8 consacrent 700 milliards de dollars aux dépenses militaires et 350 milliards de dollars pour des subventions à l’agriculture qui pénalisent dramatiquement les petits producteurs du tiers-monde [2]. A deux mois d’un sommet de l’ONU consacré aux retards dans la réalisation des objectifs de développement du millénaire, le G8, instance illégitime, concède une annulation à dose homéopathique associée à la poursuite d’un traitement néolibéral de choc.

L’implacable mécanique qui crée dette et pauvreté est toujours en place, le G8 la protège en détournant l’attention par des superlatifs mensongers. Pour notre part, nous réclamons un changement radical de logique : l’annulation totale et inconditionnelle de la dette des pays en développement et un financement du développement à la hauteur des besoins sociaux par une redistribution massive de la richesse sur la planète.

Damien Millet est président du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) France, auteur de L’Afrique sans dette (CADTM/Syllepse, 2005). Eric Toussaint est président du CADTM Belgique, auteur de La finance contre les peuples (CADTM/Syllepse/Cetim, Liège-Paris, 2004). Ils ont écrit ensemble Les tsunamis de la dette (CADTM/Syllepse, 2005).

NOTES :

[1] Calcul des auteurs d’après Banque mondiale, Global Development Finance 2005.

[2] Pour la seule année 2004, d’après la Banque mondiale, l’ensemble des pays en développement a remboursé la somme astronomique de 374 milliards de dollars.
Citation :


http://www.alternatives.ca/article1964.html
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