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 Venezuela ... la révolution bolivarienne

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FleurOccitane
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MessageSujet: Venezuela ... la révolution bolivarienne   Venezuela ... la révolution bolivarienne EmptyMer 29 Juin à 23:55

Site du cercle Venezuela Toulouse :
http://www.apcr31.abri.org/cerclevenezuela.htm

Présentation du film "Venezuela Bolivariana" ... et de la révolution bolivarienne : ici
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FleurOccitane
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MessageSujet: Re: Venezuela ... la révolution bolivarienne   Venezuela ... la révolution bolivarienne EmptyVen 29 Juil à 0:03

Citation :

Vénézuéla : La citoyenneté retrouvée, par Romain Migus.
26 juillet 2005

Caracas, le 20 juillet 2005.


Conformément au décret présidentiel 1.666, 5654 Comités de Terre Urbains se sont créés au Venezuela. Leur rôle est de faire un relevé cadastral des zones les plus pauvres du pays, un recensement de ses habitants et une collecte de leur histoire. Ces organisations populaires qui tissent des liens privilégiés avec l’Office Technique National pour la Régularisation de la Terre a distribué, au cours de l’année 2003-2004, 70.762 titres de propriété dont ont bénéficié 532.413 personnes.


Les milliers de petites lumières qui surgissent des collines, la nuit, à Caracas, font penser à une voie lactée qui se perd à l’horizon. Mais lorsque le jour se lève cet aspect onirique est vite occulté par une dure réalité. Des centaines de milliers de ranchos sont installés sur les hauteurs de la capitale vénézuélienne, constituant les quartiers les plus pauvres de la ville.

Dès les années 50, poussés par le rêve d’ une vie meilleure et au cours de la décennie suivante par la réforme agraire échouée de Romulo Betancourt, des milliers de paysans de l’intérieur ont émigré vers les grandes villes. Caracas a été une des principales destinations de cet exode rural. L’arrivée en ville a souvent été une désillusion sur le miracle de l’environnement urbain. Pour se loger, les nouveaux habitants ont commencé à construire des habitations de fortune sur les collines environnantes. Cette colonisation sauvage d’un espace vital s’est faite en toute illégalité.

Cette illégalité a traversé 40 ans d’histoire du Venezuela. Pendant tout ce temps, la démocratie formelle punto-fijiste n’a jamais régularisé la situation des premiers pionniers et de ceux qui, chaque année, faisaient croître l’expansion urbaine aux abords des villes vénézuéliennes. Sans aucun titre de propriété, les habitants des barrios étaient condamnés aux oubliettes sociales : impossible de demander un prêt, difficulté pour l’accès aux services sanitaires de base et à l’eau potable, pas de reconnaissance citoyenne. Des centaines de milliers de citoyens vénézuéliens et étrangers furent rabaissés à l’état de spectres sociaux, sans existence véritable.

Pour lutter contre cette exclusion sociale, et conformément à l’article 182 de la constitution bolivarienne, le président Hugo Chavez a promulgué , le 4 février 2002 le décret 1.666 relatif à la Régulation de la propriété de la terre.


Le décret 1.666 donne naissance au Comités de Terres Urbains (C.T.U.)

L’objectif de ce décret présidentiel est de régler les problèmes liés à la propriété de la terre en zone urbaine, en comptant sur la participation active des communautés à ce processus de légalisation.

Pour ce faire, l’article 3.1 du décret propose de « stimuler la participation citoyenne à travers la formation de Comités de Terre Urbains (C.T.U.) ». Lui faisant écho, l’article 8.3 c) stipule que « dans chaque barrio et urbanisation populaire les CTU s’organiseront pour initier des processus de discussions afin de définir et décider les moyens qui doivent être adoptés dans le quartier pour améliorer la question de l’habitat. »

Pour se conformer au décret 1.666, les habitants des barrios ont tenu des assemblées générales pour s’approprier le texte de loi, le discuter, et au final créer des CTU et élire ses coordinateurs. A la fin de l’année 2004, le Venezuela bolivarien comptait 5654 CTU, prenant en charge 831.138 familles c’est à dire 4.155.690 habitants sur la totalité du pays.

Ces organisations populaires, qui fonctionnent de manière horizontale de transmettre les demandes de titres de propriétés des habitants du barrio à l’Office Technique National pour la Régularisation de la Terre (OFNTR), créé à cet effet.


Recensement

Le premier travail des CTU fut d’opérer un recensement précis des personnes vivant dans leur secteur. Autour de 200 familles par secteur furent ainsi répertoriées en fonction de l’infrastructure de leur immeuble, et des conditions socio-economique dans lesquelles ces personnes vivent.

« Notre CTU, qui est composé d’une quinzaine de personnes, a parcouru le quartier pour recenser toutes les familles en vue de l’obtention du titre de propriété » nous dit Gabriela, membre du CTU du secteur Lidice.

Le recensement compte le nombre de familles par maison, le temps de résidence, la population active au sein de l’habitat et l’âge des habitants ainsi que leur niveau scolaire. Il a aussi permis au CTU de répertorier les maisons qui avaient besoin d être réparées voire reconstruites. Ce travail de recensement a porté ses fruits et, pour l’année 2003/2004, 70.762 titres de propriété ont été distribués profitant à 532.413 personnes.


Relevé cadastral

Le second travail des CTU a été de procéder à la création du cadastre de leur quartier. Pour ce faire des coopératives de professionnels (géographes, urbanistes, ingénieurs) ont accompagné des coopératives « d’assistants cadastraux » formés, avec l’aide du CTU, de personnes de la communauté (souvent ayant un lien avec le secteur du bâtiment).

La formation des coopératives « d’assistants cadastraux » a eu une retombée économique positive. Les coopératives créées par les CTU ont généré 1.069 emplois. Et l’Etat qui se chargeait de financer cette opération a réalisé une économie de 65% par rapport au coût que proposent les entreprises cadastrales privées qui dominent le marché.

L’alliance du savoir technique et du savoir populaire a permis d’établir un plan cadastral précis des quartiers populaires urbains. Symboliquement et politiquement, elle a fait surgir de terre des centaines de mètres carrés habités voués à l’oubli depuis de longues décennies.

[...]

http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=2544


Dernière édition par le Ven 29 Juil à 0:05, édité 1 fois
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FleurOccitane
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MessageSujet: Re: Venezuela ... la révolution bolivarienne   Venezuela ... la révolution bolivarienne EmptyVen 29 Juil à 0:04

(suite)

Citation :

Mémoire du barrio

Si ce relevé cadastre permet d’avoir une vue géographique complète de tous les quartiers des villes vénézuéliennes, l’histoire de ces lieux a elle aussi été récoltée. Comme les barrios n’ont eu aucune existence formelle durant les années de la quatrième République, aucune monographie historique n’avait été dressée. Une part importante de la population vénézuélienne n’existait ni sur une carte, ni dans la mémoire nationale collective.

Pour pallier à cet assassinat symbolique, les CTU ont récolté les témoignages des habitants pour reconstituer à travers les histoires de vie l’identité actuelle du barrio.

« Nous avons interrogé une veille dame, se souvient Luis du CTU Lidice, qui habite là depuis des dizaines d années, elle nous a expliqué comment c’était lorsqu’elle est arrivée. Il n’y avait rien, pas d’eau, pas de toilettes. C est grâce à cette transmission orale que l’on mesure nos avancées. »

Luis et ses partenaires ont tiré un film de ces témoignages. Le jour de sa diffusion, pas un membre de la communauté ne manquait à l’appel. Le besoin d’identification, d’une histoire propre, la joie de découvrir les origines du quartier ont, ce jour-là, outrepassé les générations, et renforcé le sentiment du vivre-ensemble.


Nouveaux objectifs : la lutte continue

Les objectifs initiaux des CTU précédemment cités, même s ils sont loin d’être finis, ont suscité une dynamique au sein de ces organisations.

Aujourd’hui, en plus de leurs travaux initiaux, les CTU s’occupent, en lien avec le Fundo Unico Social (Institut financier de l’Etat), d’organiser un système de prêt à faible taux d’intérêt pour les familles dont les logements nécessitent des travaux d’entretien ou de construction. Ce type de prêt, rendu possible par la délivrance du titre de propriété, assure à chacun le droit à vivre dans un environnement digne et sain.

D’autre part, les CTU ont entrepris de participer à la récente Mission Habitat, qui se propose de reloger des familles dont les habitations ont été endommagées par les pluies ou qui se trouvent en zone de haut risque.

A travers la question de la terre urbaine, c’est toute une organisation démocratique et une véritable participation citoyenne qui ont rendu possible ces nouvelles avancées du Venezuela bolivarien pour redonner une dignité à la majorité oubliée du pays.

Romain MIGUS


- Source : Cercle Bolivarien de Paris
http://cbparis.free.fr

http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=2544
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FleurOccitane
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MessageSujet: Re: Venezuela ... la révolution bolivarienne   Venezuela ... la révolution bolivarienne EmptyVen 29 Juil à 0:06

Citation :

Le Vénézuéla avance à grands pas : la misère recule, par Romain Migus.

20 juin 2005

Les cordons bleus de Gramoven

Caracas, mercredi 8 Juin 2005.


Tôt le matin, à Catia, les buhoneros installent leurs échoppes, les livreurs apportent poissons et quartiers de viande aux épiceries. L’odeur de friture des empanadas a déjà envahi les rues, signe que le petit déjeuner est prêt ; « a la orden » comme disent les vendeurs de rues. Ce quartier populaire de Caracas commence à entrer dans son ébullition quotidienne.

La camionnette qui nous emmène dans le secteur Gramoven, plus haut dans la colline, est remplie d’étudiants qui partent acheter leur carnet de bus au quart du prix normal au Nucleo de Desarollo Endogeno implanté dans le quartier.

Les résidents du secteur Gramoven ont nommé ainsi leur lieu de vie en raison de l’implantation de l’entreprise nationale : « Farine Gramoven ». Depuis le haut de la butte où celle-ci est située, on retrouve chaque jour sa production dans les assiettes vénézuéliennes.

Dans ce quartier populaire, la misère et la faim ont fait leur œuvre, et certaines assiettes restaient, bien souvent, désespérément vides. La pauvreté a crû tout au long des années où les politiciens ne venaient ici que pour présenter une longue liste de promesses qu’ils oubliaient une fois élus.


La cantine des déshérités.

Aujourd’hui, les bénévoles de la « Maison d’Alimentation Populaire » utilisent aussi la farine Gramoven. Cette cantine des pauvres est située dans une des nombreuses rues du Barrio, au pied de l’entreprise. Dans un petit local, quatre joyeuses grands-mères s’affairent à la préparation du déjeuner.

Cette Maison d’Alimentation Populaire a vu le jour il y a huit mois. Fruit de la nécessité du quartier et de l’organisation de la communauté pour y remédier, elle offre deux repas par jour aux plus déshérités. Gladys, une des cuisinières, nous en explique sa genèse : « Avant on travaillait à notre compte, puis on a monté cette Casa de Alimentacion. Pourquoi ? Premièrement pour aider ceux qui en avaient le plus besoin et deuxièmement pour la Révolution, pour aider notre Président dans sa gestion du pays ».

Chaque jour, 160 personnes bénéficient, midi et soir, des talents de cordon bleu de Gladys et de ses trois compañeras.

« Avant va savoir où ils mangeaient ! On voit ici des gens de la rue mais aussi des parents qui donnent tout ce qu’ils ont à leurs enfants et restent sans manger. Parfois, on voit aussi des enfants... » nous dit Augusta, coupant des oignons avec énergie.

Apres avoir ouvert cette cantine populaire, les quatre mamies ont parcouru le quartier à pied, rue par rue, maison par maison, pour informer ceux qui en avaient besoin de l’existence de ce système d’entraide. Petit a petit, de plus en plus de gens ont commencé à affluer.

Une odeur céleste emplit la petite cuisine. Comme je m’approche des marmites, par l’odeur alléché , Gladys m’informe du menu : « Aujourd’hui nous sommes en train de préparer du poulet, des pâtes et des bananes cuites...là on est en train de faire la sauce... »

La qualité des menus est l’objet de toutes les attentions. Les médecins cubains du Plan Barrio Adentro aident les cuisinières à élaborer des menus nutritionnels, copieux mais sains. Chaque repas est accompagné d’un verre de lait pour pallier les déficiences en calcium.


Lutte contre la faim.

Selon les chiffres de la Food and Agriculture Organisation of the United Nations (F.A.O), 17% de la population vénézuélienne souffraient de sous-alimentation fin 2002 . C’est pour endiguer cette endémie que ce type d’initiatives est née au Venezuela bolivarien. Cet exemple de la détermination des classes populaires à s’organiser pour résoudre les problèmes de leur communauté n’est pas isolé. Dans chaque quartier, dans chaque secteur, de semblables initiatives ont vu le jour. Plus de 600.000 vénézuéliens profitent de cette avancée sociale au travers de plus de 4000 maisons d’ alimentation.

Elles sont soutenues en ce sens par les institutions gouvernementales qui leur procurent gratuitement les aliments et fournissent les bonbonnes de gaz nécessaires à la cuisson. Les Mercal, supermarchés gouvernementaux dont les produits sont vendus à un prix abordable pour tous, et le Programme d’Alimentation (ProAl), collaborent à l’essor des Maisons d’Alimentation Populaire. Assise au fond de la cuisine, Juana me montre des caisses d’aliments : « le Mercal du quartier nous apporte le lait et la viande, et les caisses de légumes que tu vois la bas, c’est par ProAl que nous les recevons. »

Dans le Venezuela bolivarien, les institutions demeurent au service de l’organisation populaire. Et le véritable contrôle et la gestion des Missions ou des initiatives comme celle des cantines populaires sont assumés par la communauté.

Lorsque Luiz Ignacio da Silva, en septembre 2004, présenta aux Nations Unies son programme « Zéro Faim », Hugo Chavez, en adhérant à cette proposition, a fait part de l’expérience vénézuélienne : « Pour en finir avec la pauvreté et la faim dans le monde, il faut donner le pouvoir aux pauvres. ».

Nos quatre cuisinières sont, chaque jour, derrière leurs fourneaux, pour témoigner de la pertinence de cette affirmation.

Romain MIGUS

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FleurOccitane
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MessageSujet: Re: Venezuela ... la révolution bolivarienne   Venezuela ... la révolution bolivarienne EmptyVen 29 Juil à 0:08

Citation :

La Caverne de Romulo Baba


Samedi 18 juin 2005

Lorsque le soleil décide de se déchaîner et d’inonder le 23 de enero d’une chaleur étouffante, il n’y a d’autre alternative que d’arrêter de parcourir le quartier et de rentrer dans une des quelques tiendas pour s’y désaltérer.

Romulo est propriétaire de son épicerie, il l’a achetée avec son frère au mois de mai 2002. « A peine quelques mois après, nous a surpris le lock-out. »

De décembre 2002 a février 2003, le pays fut paralysé. La Confédération des Travailleurs du Venezuela alliée au patronat a déclenché un arrêt de travail illimité. Le but poursuivit n’était en rien une augmentation salariale ou une revendication pour améliorer la vie des travailleurs vénézuéliens. Ces élites ont retenté ce qu’elles avaient échoué en Avril 2002 : un coup d’État, économique celui-ci, pour en finir avec le gouvernement révolutionnaire.

Pendant 3 mois, l’industrie pétrolière fut sabotée et les exportations bloquées. De la même manière que le Chili d’Allende fut sévèrement touché par la grève des camionneurs, les préjudices éprouvés par le gouvernement bolivarien s’élevèrent vite en milliards de dollars. La cible stratégique de cette grève était le Peuple des barrios . Privé de tout, le Peuple va se retourner contre celui qui leur parle d’un paradis sur terre, sans rien, il va se retourner contre Chavez. Ainsi pensèrent-ils, méprisant le Peuple qui savait où était son intérêt.

« Nous étions dans une situation très, très critique. Le lock-out nous a conduit quasiment à la faillite. Nous n’avions plus rien à vendre, absolument rien ! Seulement du café...nous avions ouvert notre commerce pour vendre uniquement du café ! ! Et le peuple était dans une situation de famine. »

La tentative de déstabilisation par lock-out fut un nouveau knock-out pour l’opposition ! Pour Romulo et son frère, la situation s’avérait difficile à surmonter.

« Nous n’avions plus rien. Mais grâce à la loi sur les micro-credits, nous avons obtenu très rapidement un micro-credit qui nous a permis de repartir, puis un deuxième pour que nous continuions de croître. Aujourd’hui grâce à ces crédits nous employons des personnes... »

Les banques pratiquant le micro-credit prêtent de l’argent aux plus démunis qui n’offrent aucune garantie de remboursements et qui sont totalement rejetés par les conditions traditionnelles de prêts. Ce petit pécule d’investissement leur permet de développer leur propre micro-entreprise, acheter une vache,... Du Bengladesh au Venezuela, du Vietnam au Mali, certaines études montrent que le micro crédit concerne à 70% les femmes et le taux de recouvrement est de 98%. Cela en fait un instrument efficace de lutte contre la pauvreté.

Au Venezuela, la loi sur le micro-credit oblige toutes les banques à consacrer un certain pourcentage de leur prêt au micro-credit. De plus, plusieurs banques se consacrent particulièrement à cette activité . L’ introduction de cet instrument dans l’économie vénézuélienne par le gouvernement bolivarien a en tout cas permis à Romulo et sa famille de ne pas tomber dans la misère.

« Face à la situation désastreuse pour le Peuple provoquée par le lock-out, le gouvernement se rendit compte qu’il fallait reprendre les cartes en main, ainsi naquit MERCAL, et je peux te dire qu aujourd hui je suis fier de participer à cette expérience »

Le réseau d’alimentation MERCAL fut créé pour ne plus uniquement dépendre de l’approvisionnement privé en produits de première nécessite. Mais comme nous le confirme Romulo, ce n’est pas seulement un réseau gouvernemental d’alimentation : « Nous sommes un MERCAL type 1, c’est à dire que nous vendons seulement certains produits, nous touchons énormément de gens, mais pour le reste il y a les MERCAL du gouvernement »

Les produits du réseau MERCAL proviennent pour partie des coopératives d’agriculteurs favorisées par la reforme agraire. Les MERCAL leur assurent donc un débouché commercial dans un secteur dominé par les grandes sociétés agro-alimentaires. La conséquence à la vente s’impose d’elle-même : « Il y a une différence de prix de 50 a 60% en moins par rapport aux marques traditionnelles, et la qualité est très bonne...Pour mon épicerie, ça m a fait augmenter des ventes, parce qu’avant il y avait des gens qui ne pouvaient venir chez moi...c était trop cher »

Comme bien souvent, c’est aux personnes du barrio que revient la promotion des mesures gouvernementales. La nouvelle de l’implantation d un MERCAL typo 1 dans l’épicerie de Romulo s’est propagée comme une traînée de poudre. Plus efficace qu’un sondage, ou qu’une analyse politique, l’adhésion à une mesure gouvernementale se mesure par la rapidité et la force avec laquelle le Peuple s’en empare.

Romulo et son frère sont un bon exemple de la vie quotidienne de commerçants bolivariens. Lock-out, Micro-credit, Mercal, entre l’Histoire contemporaine et les tentatives du gouvernement d’avancer sans oublier personnes, leur vie se colle a celles de leur barrio et du Venezuela bolivarien.

« Sans être dans aucune organisation de base, nous avons le sentiment de participer à la politique de ce pays...Le 23 de enero change, les gens proposent des solutions et trouvent des interlocuteurs . C’est incroyable, et pour ça, j appuie tout à fait mon président, Hugo Chavez.....tu sais, il faut pas croire, il y a aussi des gens de la classe moyenne comme nous qui le soutiennent ! ! »

Romain MIGUS

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FleurOccitane
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MessageSujet: Re: Venezuela ... la révolution bolivarienne   Venezuela ... la révolution bolivarienne EmptyVen 29 Juil à 0:09

Citation :

Le poumon de l’ alternative économico-social


Samedi 18 juin 2005

Les Nucleos de Desarrollo Endogeno sont des complexes construits pour améliorer la qualité de vie des habitants du quartier. Un autre modèle de croissance économique se développe au cœur de ces entités, afin de diversifier l économie vénézuélienne essentiellement basée sur le pétrole. Mais ce sont surtout de véritable laboratoire d organisations populaires et de transformations sociales.


Bien avant l’ ouverture du Nucleo de Desarrollo Endogeno, situé à Gramoven, une longue file d’ attente se forme devant la porte. Mères de familles, ouvriers des coopératives, étudiants, sans-emploi,... attendent que les portes s’ ouvrent sur les nombreux projets sociaux que comptent cet espace.

Implanté sur les collines de Catia, barrio populaire de Caracas, le Nucleo de Desarollo Endogeno Fabricio Ojeda a une histoire récente.

Cet espace industriel était auparavant une propriété de PDVSA abandonnée depuis 12 ans. Fin 2003, le Président Chávez proposa de remplacer ces installations vacantes par un Nucleo de Desarollo Endogeno, fer de lance d’ une économie solidaire et d’ un développement durable.

La communauté s’ est organisée et l’aménagement du centre a été décide démocratiquement au cours d’ une assemblée. Plusieurs étapes de construction et de réalisations de projets ont été décrétées. Le 24 mai 2004, le premier coup de pioche a résonné dans la vallée de Caracas. La première étape du centre Fabricio Ojeda venait d’ être lancé.

La construction du centre fut le fruit d’ un partenariat entre les coopératives de construction du quartier et les ingénieurs de l’ armée vénézuélienne. « Notre coopérative a construit toutes les structures métalliques et 80% des terrains de sport. Nous l’ avons fait main dans la main avec les ingénieurs militaires. Cette œuvre est le résultat de l’ union civico-militaire » nous explique Juan, membre d’ une des coopératives qui ont participé a l’ édification du Nucleo de Desarollo Endogeno.

La première étape de ce centre comprend une dizaine de projets que l’ on pourrait regroupé en 3 secteurs.


Le secteur de la santé.

Le Nucleo compte deux pharmacies populaires ou les clients bénéficient d’ une remise de 85% par rapport aux prix habituelles des médicaments, ce qui fait le bonheur de Carmen, venue de la colline voisine : « mon fils est malade, sans la pharmacie populaire je ne pourrais pas lui acheter ce dont il a besoin. » Ces deux pharmacies attirent chaque jour, à elles deux, 210 personnes.

L’ une de ces deux pharmacies est installée à l’ ombre d’ un large édifice. A l’ intérieur de ce dernier se trouve la clinique populaire. Elle accueille les patients souffrant d’ un mal trop grave pour être pris en charge par les médecins de Barrio Adentro.

La technologie de pointe du matériel utilise dans la clinique fait taire tous les mensonges médiatiques faisant de ce lieu une clinique de seconde zone.

Spécialisé en pédiatrie, gynécologie, traumatologie, rayon X, soins dentaires et disposant aussi d’ un laboratoire, la clinique populaire Fabricio Ojeda accueille 150 personnes par jours et emploient directement 92 habitants du quartier.

Considéré comme un élément de santé publique, et intégrant le Plan Barrio Adentro, le sport n a pas été oublié du complexe Fabricio Ojeda. Deux terrains multisports accueillent les jeunes et les moins jeunes désireux de préserver un mens sana in corpore sanum.

[...]

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MessageSujet: Re: Venezuela ... la révolution bolivarienne   Venezuela ... la révolution bolivarienne EmptyVen 29 Juil à 0:10

(suite)

Citation :

Le secteur des coopératives.

La première étape du développement du Nucleo Fabricio Ojeda compte trois coopératives. Les ouvriers de ces coopératives ont tous été formés dans leurs spécialités par la Mission gouvernementale Vuelvan Caras. Ce programme qui vise a donner une formation et une intégration professionnelle au sein d’ une coopérative aux chômeurs du pays a permit a 286.000 lanceros de se reclasses dans une des 6096 coopératives que compte le Venezuela.

La Coopérative Cipriano Castro, composé de 200 lanceros, est une coopérative agricole, implantée sur la colline adjacente. Sa production n’ est pour le moment pas destiné à la vente. Elle reste artisanale et contribue à la formation de nouveaux agriculteurs ou au loisir des personnes âgées.

En revanche, les coopératives Venezuela Avanza et NUENFAO ont quant à elle une vocation commerciale.

La première est une coopérative de confection de textile. Formée par 280 lanceros ou plutôt lanceras dans ce cas, elle fabrique chemise, uniformes scolaires , draps... Lors de notre visite, les travailleuses de la coopérative sont en assemblée générale. « Ce n est pas seulement une réunion ordinaire, me confie Wikelman, le président du NDE, la plupart de ces femmes n’ ont jamais eus accès a la gestion de leur entreprise, elles apprennent aussi a prendre la parole publique et a s’ autogérer. »

Les 139 employés de la coopérative NUENFAO produisent des chaussures. Chaussures scolaires ou rangers pour l’ armée, bottes pour les mineurs de l’ Orénoque, la coopérative fonctionne pour l’ instant avec les institutions gouvernementales qui lui assurent un débouché commercial. Mais la vente à des partenaires privées n’ est pas exclus par les responsables.

La chaîne de production de ces deux coopératives a été installée par PDVSA. [1] Comme nous l’ avoue Eleana, une des responsables du NUENFAO : « PDVSA a installé les machines mais ils n’ ont pas été très clair pour ce qui est de savoir s’ ils nous les vendent, quand vont-ils le faire et a quel prix. Enfin, l’ essentiel, c est qu’ on puisse travailler... »


Le secteur de la démocratie solidaire et participative.

Les étudiants qui formaient la majeure partie de la file d’ attente matinale attendait l’ ouverture du guichet leur permettant d’ obtenir des tickets de bus au quart du prix normal, rendant possible leur déplacement jusqu à l’ université.

De même, un Super Mercal est installé dans le Nucleo de Desarrollo Endógeno. Cette chaîne de distribution d’ alimentation gouvernementale a vu le jour au lendemain du lock-out patronal de 2003-2003 qui avait paralysé le pays et affamé la population des barrios. Ces lieux de vente sont le débouché commercial de beaucoup de coopérative agricole. Les prix a la vente s’ en ressentent et sont inférieurs à plus de 50% à ceux des marques des grandes transnationales agro-alimentaires. Chaque jour, plus de 600 personnes viennent faire leurs courses au Supermarché Mercal Fabricio Ojeda.

Non loin du Super Mercal, trône la Place Communautaire. Située au centre du complexe, elle est lieu de parole, d’ échanges démocratiques. Du haut des gradins construits autour, nous contemplons cette véritable agora ou sont discuté chaque décision avec l’ ensemble de la communauté. C’ est ici que tous les mercredis se tient l’ assemblée générale du NDE, ou chacun est invité à donne son avis, à faire part de ses projets. Fort souvent, elle est le lieu de manifestations culturelles ou sert de réunion au organisations locales.


Transfert du pouvoir.

Le développement endogène est un système économique alternatif dont le but est de diversifier l’ économie pétrolière du Venezuela. Il inclue une participation active de la communauté à la transformation structurelle du pays. C’ est de la communauté que partent les décisions en vue d’ améliorer la qualité de vie de tous, de préserver l’ environnement et de garantir le bien être social.

Aujourd’hui 40.000 familles profitent de l’ implantation du Nucleo de Desarollo Endogeno Fabricio Ojeda. Espace social mais aussi espace politique, il symbolise la prise en main par la communauté de son devenir.

« C est un lieu de transfert du pouvoir » nous dit Wilkelman. Fort du soutien logistique que leurs apporte le gouvernement les familles du barrio s’ autonomisent au sein de nouvelle structure.

De ce fait, le cadre traditionnel du pouvoir s’ en trouve bousculé. Il s’ échappe des fenêtres des palais et des ministères pour se livrer au main du peuple vénézuélien, qui n’ entends pas s’ arrêter la. La seconde étape de développement du NDE Fabrizio Ojeda a été arrêtée. Elle comprendra une Ecole bolivarienne, une cantine populaire, une Maternelle Simoncito, une cafeteria et un auditorium. La communauté a tranché et a considéré que ces futures implantations étaient les plus nécessaires à leur lieu de vie commun.

Ce complexe est réalisé par le Peuple, pour le peuple et avec le peuple. La façon dont les personnes s’ emparent du lieu en témoigne. Face a cet homme, pris en flagrant délit en train de jeter un papier par terre, 3 femmes le sermonnent : « Mais qu’ est-ce que tu es en train de faire ? Si on ne fait pas attention à ce lieu nous même, personne ne le fera ! »

L’ homme se baisse, ramasse ses détritus : « excusez moi c’ était un reflex. ». Changer les habitudes, en finir avec certains conditionnements culturels nuisible à l’ entourage, le Nucleo de Desarollo Endogeno est décidément plus qu’ un seul complexe social.

Romain MIGUS

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FleurOccitane
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MessageSujet: Re: Venezuela ... la révolution bolivarienne   Venezuela ... la révolution bolivarienne EmptyVen 29 Juil à 0:12

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La haute technologie médicale mise au service du Peuple

Samedi 18 juin 2005


Fuerte Tiuna peut paraître un village, inscrit dans la métropole de Caracas. Au cœur de cet espace vert est implantée la plus grande caserne du Venezuela.

Haras, Ecole Militaire, baraquements, Hôpital, terrain de sport, auditorium, monuments historiques et le Ministère de la Défense forment ce grand ensemble, voisin du barrio El Valle.

En avril 2002, lors de l’éphémère coup d’État, Hugo Chávez y fut emprisonné avant d’être envoyé sur l’île de La Orchila. Ce fut devant ce lieu que ce concentrèrent plus d’un million de Vénézuéliens, le 13 avril, pour rappeler aux militaires, avec le succès que l’on sait, leurs devoirs constitutionnels.

Il y a encore quelques années, pénétrer dans cet espace militaire pour un civil n’était pas chose aisée. Aujourd’hui, au nom de l’union civico-militaire, Fuerte Tiuna s’est ouvert à tous et chacun peut désormais profiter du Centre de Diagnostique Intégral installé en ce lieu.

Les Centres de Diagnostiques Intégral (CDI), forment avec les Salles de Réhabilitation Intégrales (SRI) et les cliniques populaires la deuxième partie de la mission Barrio Adentro.

Lors de son allocution télévisée du dimanche 12 avril, le Président Hugo Chávez a donné le coup d’envoi officiel de la mission Barrio Adentro II et annoncé l’ouverture dans le pays de 30 CDI et 30 SRI, premier pas vers l’objectif d’implanter 1200 de ces centres médicaux de haute technologie avant la fin de l’année.


Les moyens de Barrio Adentro II.

Le but des CDI est de décongestionner les hôpitaux traditionnels pour offrir un meilleur cadre de soins aux patients. Dotés d’un service d’urgences, ils fonctionnent 24h/24 et 7j/7.

Le CDI de Fuerte Tiuna a pu bénéficier d’une structure préexistante au sein de l’espace militaire. Après des semaines de travaux, il comprend, comme tous les CDI du pays, un laboratoire, un centre de thérapie intensive, un espace chirurgical, d’ophtalmologie, une salle de soins dentaires, une autre d électrocardiogramme pour traiter les problèmes de cœur, empêcher les infarctus. Rayon X et ultrasons font aussi partie de l’arsenal technologique mis au service du Peuple vénézuélien.

Comme nous le résume Leonor Franco, coordinatrice de la Mission, « Barrio Adentro II doit profiter à l’ensemble des Vénézuéliens. Jusqu’à maintenant ce genre de matériel ne se trouvait que dans les cliniques privées, le peu qui se trouvait dans le secteur public était en voie de privatisation. »

Pour le moment ce sont 15 médecins Cubains qui s’occupent du fonctionnement du CDI de Fuerte Tiuna, mais de nombreux médecins Vénézuéliens se sont portés volontaires pour travailler dans de tels cadres médicaux, y et ce malgré une condition impérative au travail : vivre à côté du centre médical. Le ministère de la santé prépare actuellement leur introduction dans ce système.

L’implantation géographique des CDI cherche à ce que le plus grand nombre de communautés en bénéficient à travers le pays, et ce avec la plus grande efficacité. En sortant de ce centre de santé, Lina nous explique la situation antérieure : « Avant je devais aller loin de chez moi pour ce genre de soins. Il y avait de longues files d’attente, tu devais prendre un ticket et attendre ton tour, y compris en cas d’urgence. Ici c’est plus facile, plus rapide et en plus tu bénéficies d’une attention spéciale. »

Les SRI s’occupent quant à eux des soins qui réclament une attention spécifique et s’inscrivent dans la durée. Traumatismes ou problèmes moteurs, gynécologie, podologie,... sont traités dans ces centres qui proposent à coté de leurs moyens technologiques de pointe, des méthodes liées aux médecines naturelles et traditionnelles. Le laser côtoie l’acupuncture, les ultrasons voisinent avec l’hydrothérapie et l’ostéopathie. La science et le savoir traditionnel et artisanal se réconcilient au sein de cet espace pour apporter le maximum de solutions aux maux des patients.

[...]
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MessageSujet: Re: Venezuela ... la révolution bolivarienne   Venezuela ... la révolution bolivarienne EmptyVen 29 Juil à 0:13

Citation :

Développer et coordonner un service public de santé de qualité.

Nés de la coopération entre le Venezuela et Cuba au sein de l’Alternative Bolivarienne pour les Amériques (ALBA), les CDI, SRI et les cliniques populaires offrent à tous les Vénézuéliens sans distinction de classe ou de couleur politique des centres médicaux publiques et gratuits de qualité. Forts de l’expérience cubaine en matière de santé, les complexes de la Mission Barrio Adentro II disposent d’un matériel technologique de pointe

La Mission Barrio Adentro I a permis l’implantation dans les quartiers populaires de 8500 modules de santé délivrant une médecine préventive et généraliste. Aujourd’hui, les centres de Barrio Adentro II collaborent au transfert des cas que le médecin du module n’a pas les capacités techniques de traiter. Mais plus que cette collaboration, ce sont toutes les personnes munies d’une ordonnance d’un organisme publique qui peuvent bénéficier gratuitement de cet accès au centre de haute technologie. La classe moyenne n’est donc pas oubliée dans l’effort social du gouvernement de tous les Vénézuéliens.

Le ministère de la santé, l’Institut Vénézuélien de Sécurité Sociale (IVSS), l’Institut de Prévision du Ministère de l’Education (IPASME), la Mission Cubaine et le Ministère de l’Habitat (pour la construction de nouvelles structures) ont rendu possible ce salto adelante.

Selon les prévisions du Ministère de la Santé, 23.760.000 cas devraient être traités dans les CDI et SRI au cours de l’année 2005.

Le gouvernement bolivarien entend consacrer 7% de son P.I.B aux dépenses de santé dans les années qui viennent, la reconstruction du système public ne fait que commencer.

Romain MIGUS.

- Source : Cercle Bolivarien de Paris
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MessageSujet: Re: Venezuela ... la révolution bolivarienne   Venezuela ... la révolution bolivarienne EmptyVen 29 Juil à 0:14

Citation :

Vénézuéla : Le festin du savoir, par Romain Migus.

19 mai 2005

Caracas, le 15 mai 2005.


Un soleil radieux illumine le quartier "23 de Enero", les vendeurs de rue interpellent les passant à la criée leur proposant fruits et légumes, cachapas et arepas, odeur et couleur...

Le 23 de enero est un quartier populaire de Caracas ou d’immenses barres d’immeubles décrépitées paraissant s’étendre à l’infinie jouxtent les maisons posées anarchiquement sur les collines.

Ici, on est en terre chaviste. Avant d’avoir la confirmation par la voix de ceux qui y résident, les murs du « veintitrés » parlent pour eux. On y voit des portraits de Bolivar, de Zamora bien sur... mais aussi de Karl Marx ou Manuelita Sanz. Les écrits y sont sans appel : Viva Chavez ! Vota NO ! Con Chávez manda el pueblo !

Ce vendredi, dans la bibliothèque de La Cañada au cœur de ce quartier, c’est la remise des diplômes de la mission Robinson I.

La mission Robinson est un programme gouvernemental d’alphabétisation. Composé en trois niveaux, il donne l’équivalent du niveau primaire à toutes les personnes qui furent oubliés des programmes d’ éducation par les gouvernements précédents.

En 8 mois, la mission Robinson a alphabétisé 1.381.749 personnes à travers tous le Venezuela, faisant passer le taux d’analphabétisme de 8.4% de la population à 0.4%, c est à dire en dessous du seuil d’analphabétisme reconnu par l’UNESCO.

Dans une des salles de la bibliothèque, une vingtaine de personnes attendent la remise du sésame. Pour la plupart, ce sont des personnes âgées. On lit la joie et la fierté au creux de leurs rides. Il y a trois mois ils ne savaient ni lire ni écrire, et aujourd’ hui, ils accèdent officiellement au statut d’ alphabetes.

« Je vais enfin pouvoir aider mes petits neveux maintenant » me confie Ramon. Partager le savoir, partager ce trésor trop important pour être conservé jalousement.

Que ce savoir soit important, tous les participants de la « mission Robinson » le savent, eux, qui pour la plupart, ont mit tellement longtemps avant de le posséder.

La coordinatrice de la mission Robinson pour le 23 de enero, Yaritza Mota, les avertit en guise d’introduction à la cérémonie : « Ils ne faut pas vous arrêtiez de lire, sinon vous allez perdre tout ce que vous avez appris, il faut vous inscrire à la mission Robinson II pour continuer et approfondir vos connaissances »

La simple évocation de cette perte possible ôte le sourire des personnes présentes. Dans les faits, 95% des 798 participants à la mission Robinson dans cette partie du quartier ont décidé d’approfondir leurs connaissance et de suivre l’enseignement de second degrés.

Enfin, c’est le moment tant attendu. A l’appel successif de son nom, on se lève, sous les applaudissements, pour aller chercher le diplôme du ministère de l’éducation. Le diplôme et la « bibliothèque familiale »...

Cette bibliothèque familiale est une caisse de trente livres qui est remise à chaque participants. Comme elle est imprimée à Cuba, l’opposition vénézuélienne a hurlé à la propagande castriste, à l’endoctrinement d’une partie de la population vénézuélienne.

Cette réaction de l’opposition nous aide à mesurer le fossé de connaissance entre les plus pauvres et ceux qui les critiquent.

Maria, diplôme en main, est en train de parcourir les ouvrages qu’on vient de lui offrir. Comme Maria vient juste d’apprendre à lire, elle ne sait pas encore que Le petit Prince est un ouvrage de propagande castriste ou encore qu’Honore de Balzac fut un des précurseurs idéologique de la Révolution de 1959 ! !

« Les livres ne sont peut être pas très beau, affirme Yaritza Mota aux élèves mais vous savez, l’important d’un livre, ce n’est ni sa forme ni sa beauté, l’important c’est ce qu’il dit... »

Le sourire de Celsa en dit long sur la joie qu’elle ressent aujourd’hui.« Je n’ai jamais pu aller à l’école, moi et ma famille nous étions pauvres et j’ai du travailler très tôt avec ma mère pour gagner de quoi vivre » Celsa, qui pourrait être ma grand mère me glisse tendrement : « Jeune homme, tu sais... aujourd’hui, je dit merci de tout mon cœur à ce monsieur... merci à mon président Hugo Chavez qui m’a permit d’apprendre à lire. »

Si Chavez et son gouvernement ont en effet ouvert la brèche pour cette possibilité, c’est le peuple entier des barrios qui a permit sa réalisation pratique. Les organisations de base ont assuré la promotion de la Mission d’alphabétisation, contacté les gens en faisant du porte à porte, trouvé un lieu ou les cours puissent se dérouler, les instituteurs ont bénévolement donné de leur temps libre pour enseigner.

La méthode d’alphabétisation Yo, sí puedo, méthode cubaine reconnue par l’UNESCO pour son efficacité, utilise l’image comme support. Il a donc fallu trouver des télévisions et des magnétoscopes pour pouvoir commencer.

Si aujourd’hui, tant de personnes ont réalisé leur rêve, c’est tout autant grâce au gouvernement, qu’à l’effervescence des organisations populaires qui ont su se saisir et s’approprier cette chance institutionnelle. En ce sens, nous déclare Yaritza « nous ne sommes pas uniquement des professeurs mais de véritables travailleurs sociaux ».

Apres avoir porté un toast final pour clôturer cette journée, une femme s’approche de moi... « Jeune homme pouvez vous m’écrire votre nom ? » Je m’exécute volontiers et une deuxième me demande la même chose, puis une troisième et une quatrième ! Je me rends compte alors de la soif de lire qui habite désormais ces personnes. Ces quelques signes qui compose mon nom ne sont plus devenus une suite de dessins étranges mais font désormais sens. Les nouveaux diplômés de la mission Robinson ont en commun cette passion de désormais tout déchiffrer jusqu’à la moindre lettre comme pour rattraper tout ce temps où ils furent oubliés dans leur analphabétisme.

Avec Ramon et Luis nous faisons un échange, mon nom contre le leur. D’une main fébrile mais d’un esprit résolu et déterminé, ils s’exécutent et réalisent ce geste auquel ils ne pouvaient prétendre il y a tout juste 3 mois.

Romain MIGUS

- Source : Cercle Bolivarien de Paris
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MessageSujet: Re: Venezuela ... la révolution bolivarienne   Venezuela ... la révolution bolivarienne EmptyMar 30 Aoû à 21:45

Citation :

De retour du Venezuela, par Gianni Vattimo - La Stampa.

26 août 2005

La Stampa, 25 juillet 2005.


Serais-je maintenant en train de retomber dans cette enfance sénile que j’ai tellement anticipée ? Ou serait-ce le désir de me maintenir, pathétiquement et quel qu’en soit le prix, "jeune avec les jeunes", comme disent quelques uns de mes amis engagés à "me sauver de moi-même" ?

Toujours est-il, le fait est que j’ai participé au "Premier Forum International de Philosophie au Venezuela", qui s’est déroulé il y a quelques jours à Caracas, à charge du Ministre de la Culture vénézuélien ou plus encore, du gouvernement de Chavez.

J’ai non seulement participé à une transmission télévisée - Alo Presidente - dans laquelle Chavez a parlé et dialogué avec le public durant six heures et demie, comme il a coutume de le faire chaque dimanche, mais de plus il m’a écouté et répondu quelques minutes à la fin de la transmission, et aussi serré la main et fait l’accolade comme à un ami. J’ignore si Sartre et Simone de Beauvoir revinrent de Chine aussi enthousiastes pour avoir, de manière similaire, rencontré le Président Mao. Mon enthousiasme pour Chavez peut se décrire, en guise de modeste analogie, comme le leur. Simone de Beauvoir, de retour à Paris, annonça que finalement les femmes chinoises étaient libres et leurs droits reconnus. Sartre se consacrait à la diffusion militante de "La Cause du Peuple". Du reste, avec plusieurs amis "maoïstes", adeptes de Foucault, nous projetions, de manière plus ou moins réaliste ("soyez réalistes, demandez l’impossible") un voyage en Chine pour y véri fier qu’il n’y avait ni fous ni asiles d’aliénés : dans une société réellement socialiste et libre du tabou de la famille ("la fabrique de la folie", comme l’appelait Laing et Cooper), la folie ne devait pas exister. Aussi, maintenant que je me connais bien, je sais que mon enthousiasme pourrait facilement se transformer en (autre) méprise. Alors j’ai élaboré également une réponse à cette objection. Les élections politiques, y compris celles qui sont les plus modérées et "réformistes", ne sont jamais étrangères aux hypothèses mythiques qui constituent l’élément utopique de tout projet de société. Pas seulement : les élections "révolutionnaires" surtout, ou simplement innovatrices, paraissent nécessairement moins "raisonnables" au sens de la rationalité webérienne, qui se nourrit sur fond de "préjugés" ou de moyens déjà stables et pour cela se présentent avec une physionomie plus logique.

Je suis arrivé à Caracas avec une connaissance superficielle du projet de la "Révolution Bolivarienne" ainsi qu’avec un certain degré de suspicion : il s’agissait comme toujours d’un militaire, d’un caudillo hispano-américain traditionnel, ami de Castro (le persécuteur des homosexuels cubains !), qui se maintient au pouvoir en gaspillant ses pétrodollars en initiatives démagogiques qui lui assurent et même lui font gagner l’affection du peuple. D’accord. Mais s’il faut faire une élection entre les démocraties imparfaites d’Europe et des Etats-Unis, actuellement accablées sous le poids de l’argent qui domine les campagnes électorales, et les démocraties imparfaites de Chavez et de Castro (de ce dernier également, dont les violations des droits humains sont largement explicables à cause de la pauvreté de son île et des effets du blocus économique depuis plus de quarante ans), alors moi je choisis ces dernières, au nom de la solidarité envers les plus faibles et pour l’effort que je vois leur dans la construction d’une société plus juste, pas nécessairement plus riche.

Les Vénézuéliens qui ont soutenu Chavez au dernier référendum (il s’agissait de décider s’il devait ou non être destitué, selon les conditions prévues par la Constitution) ont certainement été les plus pauvres, et non la classe moyenne supérieure qui a cherché à tout prix à s’en débarrasser. C’est dans les quartiers les plus pauvres que travaillent vingt mille médecins cubains envoyés par Castro en échange de pétrole et que des enseignants d’éducation primaire conduisent, avec de bons résultats, une campagne d’alphabétisation dont Chavez a raison d’être fier. A cela il faut ajouter qu’en dépit des pressions de l’opposition Chavez n’a jamais, jusqu’à présent, défendu son pouvoir par des méthodes violentes ou policières et que sa révolution respecte au plus haut degré les droits civils que tant de dictateurs sud-américains amis de l’Occident violèrent en toute impunité. Qui va dans les librairies et kiosques rencontre surtout des livres et revues qui discrédite nt Chavez, lesquels circulent librement et assurément sont les préférés de la forte opposition.

Chavez parle à juste titre non de révolution démocratique mais de démocratie révolutionnaire : elle ne se limite pas à vouloir instaurer la démocratie "formelle" que Bush impose à coup de bombardements en Irak, mais cherche à créer les conditions qui accordent à tous les Vénézuéliens la capacité d’utiliser l’instrument de la liberté d’expression, de presse, de vote. Je sais bien que cette considération de démocratie substantielle est tombée en désuétude dans notre langage politique : dangereusement trop inattentive aux libertés individuelles, trop "communiste" et tolérante en ce qui concerne une "dictature du prolétariat" qui pourrait ensuite se transformer en dictature définitive sur la société entière, prolétaires compris. Très bien, mais alors ne devrions nous pas supprimer notre mythologie fondatrice de la Révolution Française ou de l’Américaine (sans parler de la Soviétique) ? Ni l’une ni l’autre ne se limitèrent à "élire" (en vertu de quelles règles, de plus ?) une assemblée constituante, mais conquirent avant tout le pouvoir de former de nouvelles institutions, se légitimant postérieurement à raison de leurs lois et structures "formelles".

Comment aurions-nous pu penser, par le spectacle des dictatures implacables latino-américaines, que le progrès démocratique de l’Amérique latine puisse se réaliser par la seule application des règles (vieilles et asphyxiées) de notre démocratie ? Comparé à mon enthousiasme aveugle pour Chavez, ma cécité antérieure était bien plus grave et bien entendu pas toujours ingénue.

La radicalité de la Révolution Bolivarienne de Chavez, en tous cas, n’a pas prévu une prise violente du pouvoir, lequel bien sûr est détenu légitimement ; au contraire, jusqu’à maintenant, elle est parvenue à contenir les initiatives de la contre-révolution seulement à l’aide de l’instrument électoral et du consentement populaire. Il est très probable qu’avec l’intégration "globale" actuelle, la Révolution Française n’aurait pas été possible : Louis XVI et Marie-Antoinette reçurent sans doute l’aide de pays frères (Budapest et Prague instruisent !). Mais c’est justement sur l’intégration, si j’ai bien compris, que compte Chavez.

Il est possible que les Etats-Unis puissent envahir le Venezuela, si ce dernier avance trop dans la voie d’un certain castrisme. Mais ils ne pourraient pas faire grand chose face à une Amérique latine unissant le Venezuela, la pauvre Cuba, le Brésil, la Colombie, l’Argentine, l’Uruguay et le Chili, pour passer de la démocratie formelle à la substantielle, à savoir la réalisation du projet "faim zéro" de Lula, qui pourra difficilement être mené à bien sans toucher aux structures capitalistes et néocolonialistes de la société. Sur ce point décisif, Chavez a aujourd’hui beaucoup à apporter, y compris à nous les Européens.


Gianni Vattimo est considéré comme un des plus grands philosophe italiens.
Spécialiste de Nietzsche et Heidegger, son principal concept est celui de "pensée (ou ontologie) faible", qui selon lui est le seul qui permette aujourd’hui de "penser l’événement" sans tomber dans les apories des deux tendances antinomiques actuelles que sont l’idée de l’éternel retour, d’une part, et la pensée tragique (l’événement comme coupure radicale), d’autre part. Le professeur de philosophie de l’université de Turin a par ailleurs été député au Parlement Européen.

- Traduit du castillan de Gérard Jugant à partir de la traduction de l’italien d’Isabel Isaaccura, publiée le 9 août 2005 sur le site vénézuélien Aporrea : www.aporrea.org.

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