Les caméras de surveillance : un outil à sens unique

altermonde.levillage- lundi 6 juin 2005, Anonyme XXI
Les caméras de surveillance : un outil à sens unique
OU LE SENS DU RESPECT DU PEUPLE ET DE LA DÉMOCRATIE, SELON LE "SOCIALISTE" GÉRARD COLOMB

Nous constatons que les caméras de surveillance fonctionnent à sens unique : disponibles pour aider la police à arrêter des délinquants, indisponibles pour aider les citoyens à limiter les violences policières.

Citation :

Lettre au Maire de Lyon.

Bonjour,

Je considère que les caméras de surveillance réalisent la prédiction du livre "1984", qu’on ne présente plus, et constituent donc une hérésie, incompatibles avec les principes démocratiques, même si vous vous entourez de nombreuses précautions.

J’aimerais saisir le comité d’éthique à propos de l’affaire suivante.

Le 30 juin, Virginie a été agressée par 3 policiers de la BAC [1], qui ne portaient pas leur brassard [2]. Elle est restée 3 semaines en prison, et sera jugée le 6 juillet prochain. Tout cela s’est passé sous les caméras de surveillance, mais les bandes, demandées par Virginie et son avocate, n’ont jamais été fournies et ont été détruites au bout d’une semaine [3].

Nous constatons que ces caméras fonctionnent à sens unique : disponibles pour aider la police à arrêter des délinquants, indisponibles pour aider les citoyens à limiter les violences policières.

J’ai cru comprendre que le QG des caméras se trouve dans un poste de police municipale, au 23 rue des Capucins. Est-ce un hasard si des gens de la BAC, au look de skinheads ont tabassé violemment et sans aucune raison quelques jeunes arabes qui passaient par là ?

Vous recrutez des fous dans la police : C’est inacceptable, et contraire à l’esprit démocratique. Maitrisez vos flics, recrutez-les ailleurs que chez les gens d’extrême droite, éduquez-les, interdisez les primes au rendement, qui ont fait tripler les violences policières en 2 ans [4]

Je demande une réponse par courrier papier, signée d’un responsable du comité d’éthique chargé de vérifier le bon fonctionnement du dispositif des caméras de surveillance, installées à Lyon, et financées par les citoyens.

Je ne lâcherai pas l’affaire.

Anonyme XXI.
Quelques articles

1) vendredi 6 mai 2005 - LYON : Comparution immédiate - Délibéré & Audience suite aux arrestations de samedi
www.altermonde.levillage.org1

2) jeudi 12 mai 2005 - Retour sur les dernières dérives policières à Lyon le 30 avril 2005
www.altermonde.levillage.org2

3) jeudi 26 mai 2005 - LYON : Procès des personnes emprisonnées après la Manifestive
www.altermonde.levillage.org3

4) jeudi 26 mai 2005 (Liberation - 06:00) - A Lyon, photos et vidéos font mentir les policiers de la BAC
www.liberation.fr

5) lundi 30 mai 2005 - Quatre mois de prison pour une poubelle renversée
www.altermonde.levillage.org4

6) mai 2004 - Violences policières
www.ldh-toulon.net


[1] extrait de l’article n°2 : ils l’ont alors trainée par les cheveux sur une trentaine de mètres jusqu’à leur voiture qui était garée devant la sortie de Lyon Parc Auto, à l’abri des regards des manifestants repoussés, mais en pleine visibilité des passants sur la place des Terreaux. Elle avait les genoux en sang. Là, ils l’ont plaquée au sol, lui maintenant le visage contre la chaussée, les mains dans le dos, ils l’ont matraquée, et l’ont cognée à coups de pieds. Puis, ils l’ont coincée sous une voiture, une roue dans l’entrejambe et l’ont menottée. Et, ensuite, ils l’ont électrocutée avec un taser, c’est-à-dire une décharge de 50 000 volts, avant d’être emmenée au commissariat central Marius Berliet.

[2] article n°2 : "3 policiers de la BAC, qui n’étaient signalés par aucun brassard"

[3] article n°4 : L’incident s’est déroulé sous les caméras de vidéosurveillance de la place des Terreaux. Mais les autorités n’ont pas jugé utile de saisir les bandes. Les avocates de Virginie ont écrit à la mairie, pour savoir comment les récupérer. Elles n’ont jamais reçu de réponse. Les bandes ont été détruites au bout de huit jours.

[4] article n°6 : La Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité fait état dans un rapport publié jeudi 6 mai 2004 d’une forte augmentation des signalements de violences policières (triplement en deux ans). Elle demande "des réformes de structure importantes" pour y remédier.
Pour illustrer ce constat, Libé a publié six récits d’interpellations récentes qui ont tourné au cauchemar...

source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=2938

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