carte INES : Déclaration édifiante coté militaire

armees-mardi 31 mai 2005
La carte d’identité biométrique bientôt obligatoire

Citation :: Pour ceux qui s’interrogent sur l’identité des autres, les techniques modernes sont sur le point d’apporter la solution universelle. Une réponse rassurante pour les Etats, la police des frontières ou les commerçants pressés de débiter votre carte bancaire en s’assurant de qui vous êtes exactement. Une réponse inquiétante pour le citoyen lambda, qui aura du mal demain à garder ses petits secrets.

Le premier ministre a en effet suivi les recommandations de son ministre de l’intérieur en matière de carte d’identité électronique sécurisée. Grâce à la biométrie et au saut qualitatif de la fameuse puce, tout un chacun sera donc repérable, reconnaissable, et du coup maîtrisable dans ses déplacements. D’ici à 2008, nos papiers officiels intégreront des données numérisées, empreintes digitales et photo individuelle. Il n’est pas exclu non plus que l’iris de l’oeil serve de troisième identifiant pour s’assurer que n’importe quel quidam n’est pas un autre quidam.

D’après les grands chefs de l’exécutif, la carte d’identité électronique sera obligatoire et payante dans les cinq ans à venir. Au passage seront numérisées les données des passeports et des permis de conduire. Dominique de Villepin a même affirmé dans France Soir qu’il en allait « de la sécurité de notre territoire et de celle de nos compatriotes ». Comprenez que tout ce remue-ménage électronique concourt à notre bien.

Pour autant, il paraît que les Américains s’impatientent. Ils exigent des Européens qu’ils soient en mesure de présenter dès octobre 2005 des passeports biométriques. Une demande semble-t-il impossible à honorer dans les délais voulus. La Commission européenne a plaidé pour un report, mais Washington ne veut rien entendre. Sans passeport dernier cri à l’automne, les ressortissants du Vieux Continent en seront réduits à demander un visa s’ils tiennent à pénétrer sur le territoire des Etats-Unis.

Place Beauvau, on explique que la puce promise permettra « toutes les fonctionnalités d’administration électronique ». Qu’elle permettra aussi « d’effectuer des téléprocédures pour lesquelles une personne doit prouver, à distance, qu’elle est bien celle qu’elle prétend, grâce à un code PIN qui lui sera attribué ». On ajoute encore qu’il s’agit « de sécuriser à la fois les documents d’identité et leurs titulaires en évitant tout détournement commis à leur préjudice ».

Il va de soi que les défenseurs des libertés individuelles et les organismes comme la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) s’interrogent sur la tentation du pouvoir de créer des fichiers centraux regroupant toutes les données biométriques de la population. L’outil permet désormais de caresser pareil fantasme. En attendant les puces électroniques directement implantées sous la peau, avec identifiant personnel, code-barres et numéro de carte de crédit incorporé pour changer chacun de nous en support marchand et marchant...

Les amis des bêtes savent que la société d’identification électronique vétérinaire permet désormais de remplacer le tatouage des toutous et des matous par des puces minuscules et indolores. Cette fois, la puce menace de faire le saut d’espèce en passant de l’animal à l’homme. Un progrès à haut risque. Surtout avec des puces un peu trop savantes.

source : http://www.armees.com/breve1809.html

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