FleurOccitane Rang: Administrateur
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| Sujet: Ouverture du marché de l’Ecole au Royaume Uni Mar 1 Aoû à 14:54 | |
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Ouverture du marché de l’Ecole au Royaume Uni : le Medef en avait rêvé, Blair l’a fait !
Royaume-Uni : des publics schools aux nouvelles trusts schools, une loi sur l’éducation encourage les entreprises à investir dans les écoles publiques
La libéralisation du système scolaire au RU vient de franchir une étape au mois de février : Blair, avec l’appui des conservateurs et contre l’avis d’une bonne partie des députés de son parti, a présenté une loi qui encourage les établissements d’enseignement public « à prendre leur indépendance » vis-à-vis de l’Etat. Adoptée, celle-ci permet maintenant aux écoles d’ouvrir leur budget aux capitaux des entreprises privées ! Microsoft a déjà fait savoir son vif intérêt pour cette nouvelle possibilité.
Ainsi, les établissements scolaires pourront désormais être gérés par une fondation indépendante et rechercher des financements privés, qui pourront venir de toutes sortes d’entités (associations religieuses, parents d’élèves, entreprises, universités...). Ce projet consacre la création des Trust schools, nom qui parle du lui-même. Les écoles pourront donc être gérées par un conseil d’administration au sein duquel l’entreprise majoritaire en termes d’investissements pourra faire valoir tout ce qu’elle désirera. On croit rêver, mais Tony Blair l’a fait !
On peut imaginer les pressions au niveau du recrutement des enseignants, du contenu des cours, des orientations idéologiques (« la libre concurrence est la seule loi qui vaille », travail, famille, religion...). Sans compter les possibilités de faire de la publicité à l’école, de s’ouvrir un marché de fournitures juteux etc. D’un point de vue religieux, le communautarisme a encore de très beaux jours devant lui également (un milliardaire musulman qui a désiré demeurer anonyme a également fait part de son intérêt au gouvernement britannique) ! Les établissements auront de plus toute liberté dans le « recrutement » des élèves qui sera laissé à discrétion du conseil (d’établissement). Leur mise en concurrence dans une même ville, d’un quartier à l’autre, avec toutes les inégalités qu’elle génère et propage devient aussi la règle, conformément aux résolutions européennes sur l’éducation adoptées depuis la conférence européenne de Lisbonne.
Décidément, le RU est le laboratoire et sans doute le crash test de l’Europe des patrons : Blair avait récemment permis aux universités d’augmenter (avec un plafond de 3000 livres !) les droits d’inscription ! On sait également que la culture manageriale du résultat pour l’évaluation de la qualité de l’éducation (résultats des écoles publiés dans les journaux entraînant une compétition de plus en plus malsaine entre les établissements) est le modèle officiel au RU. Blair prétexte que la mise en concurrence des établissement devrait permettre d’améliorer sensiblement le niveau scolaire anglais, l’un des plus faibles de l’UE selon un rapport récent de l’OCDE, alors que cette même OCDE (pourtant connue pour ses partis pris libéraux)... a également montré dans une étude que ça ne fonctionnait pas ! Il est évident qu’il s’agit uniquement ici de faire un cadeau de plus aux gros patrons et de décharger les finances publiques du budget de l’éducation. Le MEDEF doit sans doute envier nos voisins britanniques... et surtout travailler à ce que ses réformes reçoivent un écho favorable chez nous.
Source/auteur : http://www.sudeducation.org/ Mis en ligne le lundi 22 mai 2006, par Ludo http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=8508 | |
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