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 Sarkozy : Une loi inique pour une politique inique

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FleurOccitane
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MessageSujet: Sarkozy : Une loi inique pour une politique inique   Sarkozy : Une loi inique pour une politique inique EmptyJeu 20 Juil à 0:51

Citation :

Sarkozy : Une loi inique pour une politique inique

dimanche 21 mai 2006, Denis COLLIN

Ainsi l’Assemblée Nationale (puisqu’il paraît que cette chambre d’enregistrement, régulièrement piétinée par l’exécutif, porte encore ce nom) vient de voter une nouvelle loi sur l’entrée et le séjour des immigrés. La précédente, proposée par M. Sarkozy (déjà lui), il y a trois ans ne convenait donc plus. Il y a quelques mois, le président de l’Assemblée, M. Debré, et le président du conseil constitutionnel, M. Mazaud, dénonçaient avec force « l’inflation de lois qui tue la loi ». Mais selon son habitude, M. Debré parle fort puis s’exécute en fidèle godillot. Il avait pourtant là une belle occasion de faire des remontrances à son ennemi personnel. Les décrets de la loi de 2003 ne sont même pas tous publiés qu’on passe à lui suivante.

Cette furie législative ne doit rien au hasard. À un an à peine des présidentielles, Sarkozy veut montrer qu’il est un homme d’ordre et un homme réaliste. Contrairement à ses prédécesseurs qui, depuis le dernier gouvernement Giscard-Barre défendent « l’immigration zéro », Sarkozy, porte parole du MEDEF, veut une certaine immigration, la fameuse « immigration choisie », c’est-à-dire il veut permettre aux patrons de maintenir la pression sur les salaires et les conditions de travail dans les secteurs où le risque (très relatif) de la pénurie de main d’œuvre pourrait, ô horreur, mettre les salariés en meilleure position pour négocier. Mais il faut aussi et pour la même raison, une immigration taillable et corvéable à merci : d’où les mesures contre le mariage, contre le regroupement familial, contre les naturalisations, etc., des mesures d’insécurisation qui permettent au patron de dire à son employé immigré : « travaille et tais-toi. » Et à l’heure où on réduit drastiquement les moyens de l’enseignement, où l’on renonce à l’objectif de 80% d’une classe d’âge au niveau du bac, M. Sarkozy veut organiser l’importation de médecins et d’ingénieurs étrangers, dont les coûts de formation évidemment moins élevés pour les finances de la nation.

Éliminons d’abord les faux débats. Il est évident que toute nation a le droit de décider quels étrangers ont le droit d’entrer et de résider sur son sol. L’universelle hospitalité oblige seulement à ne pas traiter en criminel l’étranger qui se présente à la porte d’une nation. Par exemple, nous trouverions tout à fait normal qu’on expulsât du conseil d’administration d’AREVA (la société française qui fournit toute la filière nucléaire pour EDF) les représentants de l’administration Bush qu’elle a cooptés ! Que les prédicateurs salafistes financés par l’Arabie Saoudite soient priés d’aller débiter leurs salades ailleurs, cela ne nous gênerait pas outre mesure... Mais à ceux-là, les protégés de l’UOIF, M. Sarkozy fait la cour. Quoi qu’il en soit, les revendications absurdes du genre « tout étranger qui veut s’établir en France en a le droit », ne sont pas les nôtres. Tout comme n’est pas nôtre le débat, repris par certains intellectuels, jadis de gauche, sur « l’immigrationnisme » supposé de la gauche (angélique, comme il se doit : cf. l’article de Pierre-André Taguieff paru dans le Figaro et qu’on peut retrouver sur www.communautarisme.net .)

Pour y voir clair, il faut partir des principes. Des principes de justice en dehors desquels le mot de « république » est un mot creux. Et quand, comme en ce moment, les principes républicains sont bafoués au nom de la république, le pire est à craindre.

« L’immigration choisie » est une ignominie à l’égard des nations pauvres.

Même cet agent de l’impérialisme qu’est Wade, le président actuel du Sénégal, a dû protester. Sarkozy a effectivement défendu sa loi comme un moyen de voler la « matière grise » des pays pauvres : on fera venir en France les gens qualifiés dont on a besoin (comme on le fait déjà pour les médecins). Ceux qui restent là-bas, qu’ils crèvent. La loi Sarkozy participe de cette mise en coupe réglée des pays les plus pauvres, déjà écrasés sous la dette, souvent exploités par les tyrans indigènes qui sont les amis, les agents et parfois les financiers de nos gouvernements, et qu’on somme de passer sous les fourches caudines du FMI et de l’OMC.

S’il fallait choisir des immigrés, il faudrait procéder à l’inverse : recruter des jeunes gens, les formes dans nos écoles et nos universités avec des bourses que la France leur donnerait et ensuite, diplôme en poche, les renvoyer dans leur pays pour se mettre au service de leur peuple !

Le mariage hors la loi ?

Les restrictions au regroupement familial complètent une politique déjà ancienne de suspicion concernant les mariages qui contreviennent aux règles internationales sur ce droit naturel qu’est le droit d’épouser qui on veut et de mener vie commune. En outre, le mariage et le regroupement familial sont des facteurs d’intégration décisifs. Si on veut une immigration qui s’intègre à notre pays, qui permette de faire « d’excellents Français » (comme le chantait Maurice Chevalier), on favorisera le regroupement familial, on fera ce qu’il faut pour que les enfants aillent à l’école et y apprennent à aimer le pays d’adoption de leurs parents. Évidemment, si, au contraire, on est contre l’intégration, si on veut seulement de la main d’œuvre parquée dans des foyers pour immigrés et coupée de la population française alors on vote la loi Sarkozy.

Sarkozy met en danger le principe français du droit du sol Si les lois de M. Sarkozy s’étaient appliquées quand son père, réfugié hongrois, est arrivé en France, nul doute que ce monsieur ne serait pas aujourd’hui à plastronner dans tous les médias et à tenir sous sa coupe quelques-uns des grands quotidiens nationaux - dont le très sarkoziste « Le Monde ». M. Sarkozy met donc en pièce les principes dont il a été un des grands bénéficiaires. Ainsi les dispositions restrictives concernant l’acquisition de la nationalité française pour les conjoints de Français, les examens d’intégration pour accorder la naturalisation, et autres calembredaines de la même farine, n’ont pas d’autre but que de limiter l’accès à la nationalité française et donc, là aussi, concourt à la précarisation des immigrés. Le MEDEF a besoin d’ilotes, pas de citoyens.

Pour une politique républicaine de l’immigration

Rappelons que notre déclaration fondamentale, celle de 1789, dit que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit », pas les Français, les hommes. Donc les étrangers sont des sujets de droit, pas des « ressources » destinées aux appétits du capital financier. Ils doivent donc être traités comme des sujets de droit, bénéficiant des mêmes garanties juridiques que quiconque. Cela signifie dont que les garanties que la coutume et les règles du droit des gens accordent au mariage et à la vie de famille soient respectées.

Rappelons également que la « résistance à l’oppression » fait partie des droits fondamentaux que la République et comme la République ne peut être elle-même oppressive, sous peine de se nier, cela signifie tout simplement que la France doit être aux côtés de ceux qui, partout dans le monde, sont les victimes de pouvoirs qui bafouent les droits fondamentaux. La République, c’est le gouvernement des lois et pour savoir ce que dit la loi, il faut commencer par les lois suprêmes dans ce que les juristes appellent la « pyramide des normes ». Prenons notre droit au sérieux et revenons en à une conception libérale du droit d’asile et de l’aide aux réfugiés.

Les principes de justice appliqués à l’échelle internationale, principes qui donnent sens à la loi républicaine, exigent que la France fasse tout ce qui en son pouvoir, notamment à l’égard de ses anciennes colonies pour aider à leur développement économique et social. Ce qui avait commencé à être pensé sous le nom de co-développement devrait être repris et approfondi. En particulier, il s’agit de promouvoir un développement autocentré qui permette aux ressortissants des pays encore largement colonisés de « vivre et travailler au pays », comme on disait avant ! Protéger leur agriculture contre les primes à l’exportation des produits agricoles des pays riches, revenir à une politique de prix garantis pour les productions comme le cacao, etc. Bref réorienter complètement l’aide publique au développement et en finir avec cette soi-disant aide où les impôts des Français servent à financer les achats auprès des compagnies françaises, car là il ne s’agit pas d’aide au développement mais d’aide à nos pauvres capitalistes à nous...

Enfin, comme nous savons que l’immigration va continuer, il faut non pas la précariser mais au contraire la stabiliser. On le sait, les petits patrons lepéniste du Midi, détestent les immigrés, sauf ceux qu’ils font travailler sur leurs plantations et quand, d’aventure, un inspecteur du travail y fourre son nez, on lui tire dessus et on l’assassine. Si au contraire, les immigrés disposent de droits et de garanties égales à celles des travailleurs nationaux, notamment en matière de salaires et de conditions de travail et de protection syndicale, alors les patrons trouveront moins avantageux d’entretenir les filières d’immigration clandestine ou semi-clandestine. Et pour cela, il faut commencer par remettre les compteurs à zéro en procédant à une régularisation massive, comme l’a fait l’Espagne à l’arrivée du gouvernement Zapatero et comme l’a fait même Berlusconi. Les lâches déclarations de Mme Royal et de M. Strauss-Kahn sur cette question, déclarations qui en font des « crypto-sarkozistes », doivent être condamnées sans réserve.

Il faut aussi une politique décidée d’intégration. Par la naturalisation d’abord : c’est aujourd’hui un parcours du combattant épuisant où l’administration est payée pour détourner la loi et persécuter les justiciables - curieusement nos pourfendeurs de « lourdeurs » dans la fonction publique sont très silencieux sur cette affaire. Nous devrions au contraire aller vers un droit du sol simple : tout enfant né en France est français sauf si ses parents ne le veulent pas. Et tout étranger vivant régulièrement en France depuis un certain temps (cinq ou dix ans, par exemple) pourrait prétendre de plein droit à la nationalité française - on pourrait seulement y opposer les motifs d’une condamnation au pénal.

M. Sarkozy, reprenant une vieille formule de Le Pen, dit « Aimez la France ou quittez-là ». On pourrait commencer par appliquer la formule aux amis de Sarkozy, tous ces « déclinistes » de la tendance Baverez, tous ces patrons qui chantent les bienfaits des modèles sociaux étrangers, tous ceux qui ne cessent de cracher sur nos concitoyens en les traitant de « conservateurs », « attachés à leurs privilèges », toute cette engeance de nantis qui nous gouvernent, tiennent le haut du pavé et le haut des micros, tous ceux-là qui n’aiment décidément ni la France ni la Français, nous ne trouverions rien à y redire s’ils prenaient l’avion pour la patrie de leurs rêves, les USA ou ailleurs. Ça ferait de la place pour ceux qui aiment vraiment ce pays, ses traditions révolutionnaires et de solidarité entre les peuples.

Enfin, dans l’immédiat, c’est la bataille contre les expulsions qu’il faut concentrer. La police n’attrape pas les clandestins dangereux, les voyous et trafiquants (par exemple les trafiquants d’immigrés !) : il est plus facile de s’en prendre à ceux qui ne se cachent pas, qui mettent leurs enfants à l’école. Ainsi Mme Sylla, à Orléans qui a été expulsée et finalement, parce qu’il y a eu mobilisation, rapatriée en France. Ainsi de la bataille engagée à Évreux pour les jeunes Chinois et pour Mme Simao et sa fille (voir nos brèves). Au-delà des discussions sur la politique de l’immigration, cette bataille-là, une bataille pour les enfants, ne se discute même pas car elle est un impératif moral catégorique.
Quand la République était vraiment républicaine ... La constitution de l’an I (24 juin 1793)

De l’état des citoyens

Article 4. - Tout homme né et domicilié en France, âgé de vingt et un ans accomplis ; - Tout étranger âgé de vingt et un ans accomplis, qui, domicilié en France depuis une année - Y vit de son travail - Ou acquiert une propriété - Ou épouse une Française - Ou adopte un enfant - Ou nourrit un vieillard ; - Tout étranger enfin, qui sera jugé par le Corps législatif avoir bien mérité de l’humanité - Est admis à l’exercice des Droits de citoyen français.

http://www.la-sociale.net/article.php3?id_article=179
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