Discutaction
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Dunk Low
64.99 € 129.99 €
Voir le deal

 

 Il faut approfondir la révolution !

Aller en bas 
AuteurMessage
FleurOccitane
Rang: Administrateur



Nombre de messages : 5959
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

Il faut approfondir la révolution ! Empty
MessageSujet: Il faut approfondir la révolution !   Il faut approfondir la révolution ! EmptyJeu 27 Juil à 10:41

Citation :

Orlando Chirino : « Il faut approfondir la révolution ! »

Entretien avec Orlando Chirino, coordinateur national de l’Union nationale des travailleurs (UNT) du Venezuela - la nouvelle centrale ouvrière -, membre de son courant « classiste » et également dirigeant du Comité promoteur pour la construction du « Parti Révolution et Socialisme » (PRS) actuellement en formation au Venezuela.

par Franck Gaudichaud

Il y a quelques semaines, le sixième Forum social mondial (FSM) s’est terminé. Une partie de ce FSM polycentrique s’est déroulée pour la première fois à Caracas, capitale du Venezuela [1]. Que signifie pour toi cette rencontre internationale altermondialiste à laquelle ont participé plus de 70.000 personnes du monde entier et de toute l’Amérique latine ?

Il faut approfondir la révolution ! OrlandoChirino-APORREA200x133
Orlando Chirino
Source : Aporrea.org

Pour nous, il s’agit d’un moment important où nous pouvons échanger avec des délégués du monde entier et connaître la situation politique et syndicale de différents pays. C’est pour cela que nous accordons de l’importance au forum et que nous participons toujours à ce type de rencontres. C’est très positif, mais il y a encore beaucoup de difficultés structurelles, comme le fait qu’il est toujours difficile d’arriver à déterminer et voter des politiques d’ensemble. Il est certain que le FSM est formé d’organisations très différentes, ce qui fait qu’il est compliqué de trouver des objectifs et des tâches concrètes communes. Dans le cas du forum de Caracas, il y a eu aussi une faible participation des organisations du Venezuela ; ceci explique que les délégués étrangers ont dû se rendre dans les usines ou les quartiers des périphéries pour connaître la réalité du processus bolivarien. Il faut ajouter que nous autres, militants de l’UNT, n’avons pas été invités au forum, nous en avons été exclus, même si indépendamment des organisateurs, nous avons participé à quelques tables de discussion. La participation massive de la population vénézuélienne a aussi fait défaut. Il me semble que beaucoup de compañeros qui mènent un travail de terrain ne connaissaient pas bien la signification et l’importance du forum, et moins encore les gens de la rue : ils n’ont pas perçu que le forum était aussi le leur... Il me semble qu’il n’y a pas eu suffisamment d’information ici, au Venezuela, de même qu’il y a eu une certaine crainte de la part du comité organisateur et d’un secteur du gouvernement par rapport à la perspective d’ouvrir plus largement le forum. Je crois qu’il faut reconnaître tout ce qui est positif, mais il faut aussi savoir faire un bilan critique et auto-critique.

Actuellement, au Venezuela, la discussion sur le socialisme est très présente dans toutes les sphères. Le président Chávez cite autant Karl Marx que Bolivar, il parle du socialisme du XXIe siècle, de démocratie participative, de rupture avec le capitalisme... D’après ton analyse - en tant que dirigeant social mais aussi en tant que militant révolutionnaire - quelle est la conjoncture actuelle du processus bolivarien ?

En premier lieu, le Venezuela d’aujourd’hui est doté d’un gouvernement indépendant et autonome par rapport à l’impérialisme. En second lieu, sa constitution qui a été approuvée par le peuple vénézuélien est une avancée importante pour le processus de transition vers le socialisme, grâce à une nouvelle autonomie des pouvoirs, de nombreuses conquêtes en termes de droits humains, la nouvelle liberté syndicale, la multiplication des « missions » sociales avec la création de cliniques populaires gratuites (« mission Barrio Adentro »), avec l’alphabétisation des classes sociales les plus pauvres (« mission Robinson »)... Enfin, il y a différentes conquêtes qui sont très importantes. Mais nous sommes encore dans un cadre capitaliste où la propriété privée est respectée et où la majorité des moyens de production restent entre des mains privées, comme c’est le cas des grandes banques qui gagnent des sommes fabuleuses grâce à une gestion financière spéculative. C’est pourquoi, au niveau syndical, nous exigeons de participer à la gestion. On ne s’engage même pas encore à fond, en exigeant un contrôle direct sur les profits et la propriété. A ce niveau, on peut dire qu’il existe une « confrontation » entre un gouvernement démocratique qui respecte la propriété privée et nous autres, qui visons un changement profond des relations de production. Mais par rapport aux gouvernements antérieurs, le gouvernement bolivarien est profondément démocratique et c’est le plus progressiste de tous. Comme le dit le président, ce pays décide de manière souveraine et ceci est une conquête essentielle. La majorité des travailleurs et les secteurs populaires continuent à appuyer fortement le président Chávez et le processus. En même temps, le résultat des dernières élections législatives, de certaines élections syndicales partielles ou encore certaines révoltes de quartiers populaires montrent qu’une usure se dessine après 7 ans de gouvernement. Les travailleurs commencent à exiger davantage. Il y a des attentes énormes, par exemple en ce qui concerne le contrôle de la production, notamment dans les entreprises où le travail est le plus précaire. Disons qu’il existe un certain mal-être populaire et certaines inquiétudes parallèlement à l’appui populaire au gouvernement.
Au cours des dernières années, la mobilisation du peuple a permis de mettre en déroute l’opposition et la bourgeoisie. Aujourd’hui, il y a trois éléments essentiels dans le débat national. D’abord, le processus de bureaucratisation croissante que connaît le pays et les pratiques antisyndicales. En second lieu, la corruption, et, en troisième lieu, la position conservatrice de certains ministres, maires ou gouverneurs. Et tout ceci alors que nous sommes dans l’année de la réélection présidentielle ! La base exige plus de participation et la fin de la « dedocracia » [2]. Il faut approfondir la révolution, le processus. Deux partis gouvernementaux, Podemos et le Mouvement Cinquième république (MVR), sont très bureaucratisés et leurs dirigeants sont les nouveaux riches de ce pays. Malgré cela et malgré ces conflits, nous militons pour la réélection du président Chávez qui joue un rôle important dans cette lutte. Il est encore essentiel de résister et de lutter pour le maintien d’Hugo Chávez à la présidence pour garantir la continuité du processus.

Lorsque l’on parle d’approfondir le processus révolutionnaire, cela passe-t-il aussi par la « cogestion » dans les entreprises et les lieux de travail ?

Oui, nous revendiquons l’extension de la cogestion du pays comme une consigne simplement démocratique (ce n’est pas une consigne « socialiste »). Il est très important que dans les entreprises, notamment les entreprises publiques, il y ait participation des travailleurs.
Je te rappelle que la participation a un rapport avec la constitution actuelle, c’est une conquête progressiste très importante du processus, elle établit la contraloria social (contrôle citoyen) et s’oppose à la bureaucratisation. Dans ce sens, il y a eu des expériences très riches comme dans le cas de Invepal [3] ou de Alcasa [4]. Mais le gouvernement a commencé à freiner le processus cogestionnaire surtout dans le secteur pétrolier et électrique, arguant qu’il s’agit de secteurs stratégiques qui risquent de rester entre les mains de la droite si on y applique la cogestion. Nous autres, nous avons une vision opposée. Durant la dernière grève patronale et le sabotage pétrolier (en décembre 2002 et janvier 2003), les travailleurs ont montré qu’ils sont capables de déjouer les plans impérialistes et de se mettre à produire afin de garantir l’approvisionnement du pays en énergie. C’est pour cela que nous ne comprenons pas qu’aujourd’hui, alors que la production est normalisée, il n’y ait pas de contrôle ouvrier (et même un contrôle conjoint avec les propres usagers de ces services publics). Nous analysons ce recul surtout comme une concession politique du gouvernement envers des secteurs conservateurs, et ceci sous le prétexte que Che Guevara s’est opposé à l’autogestion en Yougoslavie par exemple.
Dans ce sens, il y a eu un recul réel au sein du gouvernement après ces crises. Nous autres, nous envisageons la cogestion comme un programme de transition et une prise de conscience socialiste.

Il y a un autre axe présenté par le gouvernement comme essentiel pour construire la démocratie participative, et qu’on appelle ici « noyau de développement endogène ». Il s’agit, entre autres, des coopératives. Certains disent qu’il y en aurait plus de 70 000 dans tout dans le pays, même si les statistiques varient d’un ministère à l’autre... Indubitablement, ces coopératives représentent la possibilité d’un travail et d’un revenu pour des milliers de personnes pauvres, à la campagne comme dans les villes. Malgré cela et après avoir parlé de ce thème avec des conseillers du président et des travailleurs, il ne me semble pas évident que les coopératives qui existent actuellement soient, dans leur majorité, viables à moyen terme, notamment celles qui reproduisent des formes hiérarchiques et d’exploitation de la main d’oeuvre opposées au projet socialiste.

A l’intérieur de l’UNT, nous estimons que les coopératives peuvent être complémentaires. Pour nous, le premier outil d’organisation et de participation est le syndicat. C’est la raison pour laquelle nous sommes contre un coopérativisme qui ne respecte pas les négociations collectives ou le droit syndical. Beaucoup utilisent les coopératives comme une forme de précarisation du travail, de flexibilisation, avec des sous-contrats à durée déterminée. Aujourd’hui, la majorité des coopératives du pays sont engagées dans ce type de relation, où 4 ou 5 personnes sont les patrons de la coopérative et engagent des personnes pour un temps limité, avec de bas salaires et sans droit syndical : ce sont comme de « petites entreprises »... C’est une contradiction évidente avec le discours du gouvernement sur la construction du socialisme. Il y a même un secteur qui est en faveur de la transformation des coopératives en entreprises, phénomène qui se produit, par exemple, en Colombie et qui conduit à déguiser l’exploitation de la main d’oeuvre pour le plus grand profit des grandes entreprises, qui les sous-traitent comme prestataires de services sans avoir à respecter les règles des négociations collectives et les syndicats. De plus, cela leur permet de bénéficier des subventions publiques accordées à ce type de coopératives. Ce qui est certain, c’est que plusieurs coopératives servent effectivement à résoudre de graves problèmes immédiats, ceux des plus pauvres, comme les coopératives qui fournissent de la nourriture aux indigents. Ces coopératives sont complémentaires.
Mais fondamentalement, nous croyons qu’au Venezuela, avec toutes nos richesses, il y a moyen de créer de l’emploi digne et stable et non ces contrats précaires, temporaires et instables qui existent dans les coopératives. C’est un débat en plein développement dans le pays et l’UNT y participe. Finalement, il s’agit de penser la place du mouvement coopérativiste dans un processus de construction d’une société socialiste.

L’UNT a annoncé, après plusieurs consultations de ses bases, qu’elle tiendra son congrès national les 30 et 31 mars et le 1er avril 2006. Quels sont les défis et les thèmes qu’on va discuter à cette occasion ?

Le premier défi sera de concrétiser, finalement, la tenue de ce congrès national. Parce que lors du congrès de fondation de l’UNT, il avait été décidé de l’élection d’une direction démocratique et de la réforme des statuts, dans le courant de l’année suivante. Cela fait presque trois ans, et il n’a pas été possible de mettre en pratique la résolution du congrès. Il y a dans l’UNT des courants qui ne veulent pas se soumettre à la consultation populaire. La réforme des statuts sera destinée à démocratiser de manière radicale notre organisation, avec l’objectif que les élections puissent avoir lieu au mois de mai au moyen d’une élection directe et secrète dans tous les groupes de base. S’il en est ainsi, nous serons la première centrale de travailleurs dans le monde à avoir un comité exécutif élu de cette manière. Le second défi sera de ratifier le caractère de l’UNT : autonome et indépendante du patronat, de l’Etat et des partis politiques.

[...]


http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=1686
Revenir en haut Aller en bas
FleurOccitane
Rang: Administrateur



Nombre de messages : 5959
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

Il faut approfondir la révolution ! Empty
MessageSujet: Re: Il faut approfondir la révolution !   Il faut approfondir la révolution ! EmptyJeu 27 Juil à 10:43

(suite)

Citation :

Ceci veut dire que ce n’est pas le cas actuellement ?

Si, ça l’est, mais il y a de fortes pressions et un courant à l’intérieur du mouvement [le Front bolivarien des travailleurs] qui revendique le « gouvernementalisme », c’est-à-dire qu’ils voient les choses comme s’ils étaient des appendices du gouvernement. Il faut insister sur une meilleure information de la base, car le comité exécutif ne peut pas débattre à portes fermées sans informer les travailleurs. De même en ce qui concerne les contrats collectifs, ceux-ci doivent être élaborés par des consultations démocratiques. Un de nos plus grands défis comme centrale est le changement de la Loi organique du travail, parallèlement à la réaffirmation de son orientation internationaliste et socialiste. Enfin, nous avons à rediscuter de notre programme : prendre position sur la dette interne et externe du pays et savoir si nous exigeons un référendum populaire pour son abolition ; pour la formation d’un front de pays débiteurs, pour lever le drapeau de la souveraineté et de l’autodétermination de notre peuple, prendre position sur les gains énormes du secteur bancaire vénézuélien et des transnationales et savoir si nous lançons la consigne de la nationalisation, etc...

Orlando, tu es aussi connu comme dirigeant politique « trotskyste ». Nous savons que toi et d’autres compañeros, vous appelez à la formation d’un nouveau parti révolutionnaire au Venezuela. Peux-tu nous expliquer, en quelques mots, les raisons de cette décision ?

Nous sommes des militants politiques depuis notre plus jeune âge. Moi, j’ai commencé à militer à 11 ans et à 16, j’ai entamé une militance consciente, révolutionnaire, après avoir quitté Action démocratique [5]. Je suis devenu alors « trotskyste » et je le revendique clairement. Mais avant tout, j’ai été dirigeant syndical dans ce pays, j’ai défendu depuis ce côté de la barrière, l’autonomie du mouvement et sa démocratie, comme la lutte pour le socialisme. A l’intérieur de ce processus de la révolution bolivarienne et surtout après la sortie de prison du président Chávez [mars 1994], nous avons beaucoup échangé avec lui, nous avons beaucoup conversé, nous avons commencé à construire la Force bolivarienne des travailleurs (FBT), nous avons été les fondateurs de la FBT comme front vers lequel devaient converger tous les dirigeants syndicaux qui s’identifient avec le président Chávez et avec le processus. Mais la lutte des classes n’a pas mis à l’ordre du jour le programme que nous défendons et aujourd’hui, nous considérons comme légitime le droit à en appeler à la construction d’une nouvelle force révolutionnaire. Le 9 juillet de l’année passée, nous avons institué un comité de promotion pour la construction d’un parti révolutionnaire au Venezuela, un parti de travailleurs appelé « Parti Révolution et Socialisme » (PRS). Pourquoi ? Parce que nous avons besoin d’un parti révolutionnaire, surtout quand dans la FBT et dans les directions des trois partis chavistes, il y a des dirigeants qui freinent le processus. Dans la population, il y a un rejet très fort de la bureaucratisation, de la dégénérescence de ces organisations et de la grave corruption de quelques-uns de leurs membres. Nous, nous croyons qu’il est vital d’empêcher un recul par rapport aux avancées que nous avons conquises, et cela ne signifie rien d’autre que de protéger aussi la vie de très nombreux dirigeants révolutionnaires de ce pays et, fondamentalement, du peuple de ce pays, qui s’est donné corps et âme, qui est descendu dans les rues pour défendre le processus. Je veux souligner par là que nos conquêtes ne sont pas le fruit des partis qui ont des députés à l’Assemblée nationale. Le parti que nous voulons construire ne sera pas « trotskyste », car il intégrera des compañeros de différents courants, y compris des franges militantes qui vont se détacher - dans la mesure où la lutte des classes se fait plus aiguë - de partis comme le PPT (Patria Para Todos, Patrie pour tous), le MVR et Podemos. En même temps, et je le répète ici comme nous l’avons fait devant les dirigeants politiques, étudiants et syndicalistes, etc., nous ne cherchons aucun type d’autoproclamation et, dans ce sens, le PRS n’existe pas encore : il n’est même pas encore fondé ! Nous projetons un congrès fondateur pour juillet ou août 2006 ; nous y évaluerons s’il est correct - ou non - d’avancer davantage vers la construction de ce parti. Ce qui est très clair pour nous aujourd’hui, c’est que cette dynamique de construction d’un nouveau parti révolutionnaire s’inscrit comme un appui à la révolution bolivarienne. C’est la raison pour laquelle nous appuierons avec force la réélection du président Chavez en décembre 2006, condition indispensable pour le renforcement du processus et l’approfondissement de notre bataille contre l’impérialisme.

*******

Document : proposition de programme de lutte du Courant classiste unitaire, révolutionnaire et autonome de l’UNT
Source : www.aporrea.org/

Ce document a été approuvé par plus de 600 dirigeants syndicaux de tout le pays, participants de la première assemblée du Courant classiste, unitaire, révolutionnaire et autonome de l’UNT, qui s’est tenu à la Casa Sindical de El Paraiso, Caracas, les 17 et 18 février 2006.

La proposition de programme de lutte

1. Mobiliser et organiser les travailleurs et le peuple


— Former un front avec tous les secteurs sociaux en lutte. Dans ce sens, nous, les dirigeants syndicaux membres du Courant classiste, démocratique, souverain et socialiste, nous sommes arrivés à un accord pour que le IIe Congrès de l’UNT se transforme en un espace qui réunisse l’ensemble des travailleurs, des syndicats, le Front paysan ‘Ezequiel Zamora’, des communautés organisées, des organisations juvéniles et étudiantes, des communautés indigènes, des mineurs, le Comité national de défense de la cogestion révolutionnaire avec un contrôle ouvrier et social, l’Association nationale des médias communautaires, libres et alternatifs (ANMCLA) dans le but de discuter un plan de lutte pour les revendications les plus importantes de tous les secteurs sociaux. De même, il a été envisagé que dans le congrès de l’UNT, une mobilisation de tous ces secteurs à Miraflores (Palais présidentiel, ndt) soit approuvée. C’est pourquoi nous soutenons et nous nous rallions aux initiatives de mobilisation unitaire que les organisations sus-mentionnées entreprennent sous la dénomination « Unissons nos luttes ».

— Solidarité avec les travailleurs actuellement en conflit, et tout particulièrement avec les travailleurs de Plumrose dans l’état d’Aragua. Il a été approuvé que l’assemblée plénière adoptera une résolution en soutien aux travailleurs de Plumrose, des Droguerías Race et Sel-Fex, à Caracas. De même, il a été proposé de créer, dans cette plénière, un fonds de grève pour appuyer ces travailleurs en conflit.

— Une augmentation générale des salaires pour le 1er mai, la journée des travailleurs, de même qu’une échelle mobile des salaires.

— Ratifier la nécessité d’impulser le contrôle ouvrier et la cogestion dans les entreprises publiques et privées, considérant que, durant la grève-sabotage pétrolière, il s’est avéré que nous, les travailleurs, avec les communautés organisées et la Force armée nationale, sommes les seuls capables de défendre jusqu’aux conséquences ultimes les industries basiques et stratégiques du pays, comme cela a été prouvé pour PDVSA [entreprise pétrolière nationale] et dans l’industrie pétrochimique.

— Effectuer un contrôle social sur les coopératives qui agissent comme des entreprises classiques et liquident la participation des syndicats.

2. Pour un plan économique et social alternatif discuté avec les travailleurs

— Plan de travaux publics et construction d’habitations pour faire face au chômage et au travail informel.

— Lancement de la campagne pour la « Solvencia Laboral » [6].

— Constituante pétrolière pour que les travailleurs gèrent démocratiquement notre principale industrie [PDVSA, l’entreprise pétrolière]

— Renationalisation des entreprises privées comme Sidor et CANTV.

— Nationalisation du secteur bancaire.

— Réforme de la Loi organique du travail pour l’adapter aux intérêts des travailleurs. Proposer la formation d’une commission composée entre autres de dirigeants de l’UNT pour proposer un projet propre et veiller au suivi de la discussion nationale sur ce thème.

3. Démocratisation de l’UNT

— A l’unanimité et par acclamation, il a été décidé de la nécessité de la réalisation du Congrès et des élections, maintenant !

— Relancer la Mission Cruz Villegas [campagne de promotion pour la syndicalisation de tous les travailleurs].

— Il a été décidé que dans le cadre de la formation politique et idéologique des travailleurs, l’UNT développe un plan national de formation et de qualification des travailleurs et des dirigeants syndicaux pour les préparer à assumer immédiatement la direction de l’économie et du pouvoir politique dans notre pays, dans le contexte du socialisme du XXIe siècle promu par le président Chávez.

— Les dates de réalisation du IIe Congrès de l’UNT ont été ratifiées : 30, 31 mars et 1er avril. Il a été considéré que réaliser les élections 90 jours après le Congrès était un délai trop tardif, il a donc été proposé d’en discuter pendant ce même Congrès.

4. Halte à l’impunité

— Punition et emprisonnement des responsables du coup d’Etat du 11 avril 2002 et de la grève-sabotage du pétrole

— Lancement de la campagne pour la plainte déposée contre les propriétaires de Globovision [chaîne privée d’information] pour violation des droits humains ; dans ce sens, le Courant classiste est d’accord pour adhérer au recours introduit contre cette télévision. Nous manifestons notre volonté de promouvoir l’adhésion de l’UNT en tant que la plus grande centrale ouvrière du pays et la participation à la collecte de signatures en appui à l’action judiciaire, de même que dans les mobilisations pour animer la campagne contre l’impunité des médias « golpistes » [qui ont participé et soutenu le coup d’Etat d’avril 2002]. Pour la suppression des concessions et pour la socialisation des médias entre les mains des travailleurs et du peuple.

5. Contre l’ingérence impérialiste

— Refus de l’agression impérialiste

— Nous nous mobilisons pour dénoncer la politique d’agression impérialiste, anti-ouvrière et anti-populaire de l’impérialisme. Nous appuyons la lutte des peuples et des travailleurs latino-américains contre la Zone de libre-échange des Amériques (ALCA, sigles en espagnol), les traités de libre-échange (TLC, sigles en espagnol), le Plan Puebla Panama et le Plan Colombie, comme la juste lutte de la Centrale ouvrière bolivienne (COB) et des travailleurs boliviens pour la défense des hydrocarbures et de leurs ressources naturelles. De même que le refus des invasions impérialistes en Afghanistan et en Irak. Hors de Haïti, les troupes brésiliennes et argentines !

— Intégration des travailleurs dans la réserve nationale [de l’armée] et formation de brigades ouvrières d’autodéfense, organisées de façon autonome au sein des syndicats et l’UNT

6. Pour en finir avec le capitalisme, luttons pour le socialisme et le pouvoir aux travailleurs sans patrons ni bureaucrates.

NOTES:


[1] [NDLR] Cette année, le Forum social mondial s’est fait "polycentrique". Après Porto Alegre et avant Nairobi, il a rallié quasi-simultanément Bamako, au Mali, et Caracas, au Venezuela, avant de migrer vers sa troisième destination, Karachi, au Pakistan, à la fin de ce mois de mars.

[2] « Dedocracia », littéralement « doigtcratie » c’est à dire verticalisme et absence de démocratie interne. Durant les dernières élections législatives, les directions des partis « chavistes » ont désigné plusieurs de leurs candidats sans consultation préalable de leurs militants, ce qui a été critiqué au sein même des rangs des partisans de la révolution bolivarienne.

[3] [NDLR] Invepal (Industria Venezolana de la Pulpa y el Papel) est le nouveau nom de l’entreprise de production de papier et de carton Venepal. Elle a été nationalisée par décret présidentiel le 19 janvier 2005 suite à la lutte de ses travailleurs. Elle fonctionne sous un régime de cogestion entre l’Etat et la Coopérative vénézuélienne de Industria de Pulpa y Papel (Covinpa). L’Etat vénézuélien est propriétaire de 51% de l’entreprise, et les travailleurs composant la coopérative de 49%.

[4] [NDLR] Alcasa est l’entreprise nationale d’aluminium. Un processus de cogestion y a été lancé il y a un an.
Voir Fabrice Thomas, Expérience de « cogestion » dans la fabrique d’aluminium Alcasa, Inprecor, n°510, octobre 2005.

[5] Action Démocratique (AD) : parti social-démocrate, membre de l’Internationale socialiste qui a partagé le pouvoir politique vénézuélien avec le parti démocrate chrétien COPEI, depuis le renversement du dictateur Marcos Perez Jimenez (en 1958). L’AD comme le COPEI représentent pour le peuple vénézuélien des décennies de corruption, de clientélisme et de gestion servile du capitalisme rentier.

[6] [NDLR] La Solvencia Laboral est un document administratif du ministère du Travail qui certifie qu’un patron respecte effectivement les droits du travail et syndicaux de ses employés. Un tel document est nécessaire à une entreprise si elle veut établir des liens avec l’Etat, recevoir des crédits, bénéficier d’une licence d’exportation, etc.

En cas de reproduction de cet article, veuillez indiquer les informations ci-dessous:

RISAL - Réseau d'information et de solidarité avec l'Amérique latine
URL: http://risal.collectifs.net/

Source : Rebelion (www.rebelion.org), mars 2006.

Traduction : Marie-Paule Cartuyvels, pour RISAL (www.risal.collectifs.net) et Inprecor (www.inprecor.org).

http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=1686
Revenir en haut Aller en bas
 
Il faut approfondir la révolution !
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Faut-il se battre contre le CPE ?
» REVOLUTION du 30 AVRIL, le commencement....

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Discutaction :: Alternatives de vie :: Révolutions et résistances :: La révolution bolivarienne-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser