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 Evo Morales à Paris

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FleurOccitane
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MessageSujet: Evo Morales à Paris   Evo Morales à Paris EmptyMer 12 Juil à 19:55

Citation :

Evo Morales à Paris
mardi 16 mai 2006 par Jacques Cotta, Marie-José Cloiseau.

La visite d’Evo Morales dimanche 14 mai à Paris a donné lieu à un traitement médiatique qui balance entre indifférence généralisée -à l’exception du Figaro- et déformation surréaliste des faits. Mais en cela, rien d’innocent...

La première déformation des faits tient au cadre dans lequel le président bolivien a rencontré ses amis, et parlé sans détour de son programme, ses priorités, ses combats !

Entre Delanoë et Sarre : qui est vraiment socialiste ?

La presse a d’abord retenu de cette visite l’entretien avec le maire de Paris Bertrand Delanoë dont rien n’a filtré. Pourtant une autre visite aurait mérité d’être retranscrite largement pour tous nos concitoyens. Celle que le président Bolivien a faite à la mairie du 11ème arrondissement à l’invitation du maire Georges Sarre à quelques centaines de nos concitoyens en présence d’une série de responsables politiques dont Danièle Mitterrand, Jean Pierre Chevènement, Laurent Fabius, Arnaud Montebourg ou Jean-Luc Mélenchon. En présence également de plusieurs journalistes, responsables d’associations, d’amis de la Bolivie. En notre présence enfin puisque nous avions le plaisir d’être invités pour cette rencontre avec « le président démocratiquement élu de Bolivie contre ceux de l’oligarchie ».

Le caractère public de cette venue organisée dans le 11ème arrondissement est digne de l’accueil qu’aurait dû réserver au président bolivien la marie de Paris elle-même. Mais rien de cela du côté de l’hôtel de ville. Si la tradition socialiste s’est exprimée, c’est du côté du 11ème qu’il fallait la chercher.

Pourtant, nul dans la presse n’a souligné que la présence des Fabius, Montebourg, Mélenchon à la mairie du 11ème arrondissement s’est faite contre la volonté de la direction du P.S. qui avait donné consigne de ne pas s’y montrer, comme s’il était compromettant de rejoindre tous ceux qui avaient décidé de fêter ce passage de Morales à Paris.

Morales ou la victoire d’une tradition ouvrière

Nous sommes en 1995. Evo Morales est convié par les représentants de l’église bolivienne à un entretien pour parler de l’avenir.

Le responsable catholique tient un discours tentateur : pour donner libre cours à son ambition, Evo Morales se voit proposer une bourse qui lui permettrait de faire des études à l’étranger afin de se former avant de revenir dans son pays pour tenter d’y assumer quelques responsabilités.

Morales raconte :

- Tu as du talent Evo, il ne faut pas le gâcher lui dit l’homme d’église.

Morales hésite, puis très vite réalise que la bourse n’est que la tentative conjointe de toutes les forces réactionnaires de l’éloigner du syndicat dans lequel il tient une place clé, de le couper de la base sociale qu’il représente, de l’acheter contre les travailleurs, les paysans, les exploités. Il refuse, subit alors un changement de méthodes. Après le goupillon, le sabre !

- J’ai eu raison de refuser. Ils voulaient m’éloigner de mes frères, de ma classe. J’ai eu raison, d’autant qu’aujourd’hui, je suis élu président de la Bolivie, n’est-ce pas !

Derrière cette anecdote, il est intéressant de noter que contrairement à la tendance qui en Amérique Latine mêle indistinctement Marx, le Christ et Bolivar pour donner une mixture étrange, Evo Morales sur ces catégories semble avoir une position qui détone.

Un président issu du peuple

Dans le 11ème arrondissement donc, après une introduction chaleureuse du maire Georges Sarre, Evo Morales a eu la parole assez longuement pour présenter son point de vue sur l’évolution politique récente de son pays. L’occasion de rompre avec les stéréotypes courants, qui le présentent comme celui qui a eu l’indécence de nationaliser les hydrocarbures et de s’allier ostensiblement avec Fidel Castro et Hugo Chavez.

Pour la première fois en Bolivie, et après des siècles de colonisation et des décennies de dictature puis de soumission aux Etats-Unis, c’est le peuple qui a gagné les élections. Evo Morales s’est fait connaître dans son pays d’abord comme un syndicaliste défendant le droit de cultiver la coca (Ainsi qu’il l’a rappelé, la feuille de coca, ce n’est pas la cocaïne, elle possède de multiples autres propriétés). Puis il est devenu le candidat de tous les Boliviens car il a appuyé les revendications de son peuple à la souveraineté sur ses ressources naturelles et à la souveraineté nationale face aux exigences des Etats-Unis de s’imposer dans toute l’économie par des traités de libre échange.

Un président qui tient ses promesses électorales

Toute la presse s’est offusquée de la nationalisation des gisements de gaz naturel, au début de ce mois. Il convient donc de rappeler qu’il s’agit là de la principale revendication du peuple bolivien, qui a entraîné depuis plusieurs années des mobilisations de masse, la fuite aux Etats-Unis du Président Gonzalo Sanchez de Lozada en 2003, puis le refus de toute politique néo-libérale d’inféodation aux Etats-Unis. Evo Morales ne compte pas s’arrêter là : tout ce que contient le sol bolivien (la Pachamama) appartient au peuple bolivien. Il est inadmissible que dans le deuxième pays producteur d’Amérique Latine, les habitants ne puissent pas utiliser le gaz pour se chauffer, ou avoir accès à l’eau car ces ressources appartiennent à des entreprises étrangères.

La lutte contre la pauvreté

Tout le discours de Evo Morales est traversé par son origine populaire. Ses parents et de nombreux membres de sa famille sont analphabètes. La majorité de la population, comme dans pratiquement tous les pays d’Amérique latine, n’a pas accès à l’éducation, aux soins médicaux, et même à l’exercice de la citoyenneté.

Les premières mesures prises par le nouveau gouvernement concernent la lutte contre ces exclusions et le développement d’un vaste programme d’alphabétisation.

Le Venezuela apportera son aide dans le travail d’Etat Civil : la majorité des Boliviens ne possède pas de papiers d’identité, et ne peut donc pas accéder à une pleine citoyenneté : le droit de vote par exemple. Cette tâche est particulièrement urgente, car une autre promesse électorale qu’Evo Morales compte bien tenir, c’est la convocation à une assemblée constituante dès le mois d’août.

Solidarité continentale...

En Bolivie, comme dans les pays d’Amérique Latine qui ont décidé de rompre avec les politiques libérales, le principal obstacle est le voisin du Nord. Evo Morales s’est récemment allié avec Cuba et le Venezuela dans leur proposition d’alternative à la Zone de Libre Echange des Amériques (ALCA en anglais). Il s’agit de l’ALBA (Alternative Bolivarienne pour les Amériques). Les traités avec les Etats-Unis n’ont apporté que la pauvreté. Il s’agit de proposer des formes de solidarité et de coopération non hégémoniques à tous les pays du continent dans les domaines les plus divers : la science, l’information, la médecine, l’énergie,...

...Et internationale ?

Le président Bolivien a regretté qu’en Europe, nombre de ses compatriotes obligés d’émigrer en raison de la pauvreté soient expulsés à cause des politiques contre l’immigration. Il fait remarquer que la Bolivie n’expulse pas les entreprises européennes.
L’alternative politique

Ce qui est en marche en Bolivie, comme au Venezuela, et peut-être prochainement au Pérou et en Equateur, c’est une alternative à l’impérialisme des Etats-Unis. C’est le refus de la part des peuples de la pauvreté à laquelle les condamnent les oligarchies nationales à la solde des grandes entreprises étrangères et toute la classe politique traditionnelle, dont les partis de l’Internationale Socialiste.

Rien d’étonnant donc que les dirigeants issus des peuples soient continuellement caricaturés voire diffamés par la presse française. Et méconnus par les courants politiques qui ont seuls droit à l’expression dans nos pays.

Mais derrière les déformations médiatiques ou l’indifférence politique, une urgence demeure, marquée clairement par le président de Bolivie : la nécessité de savoir faire preuve de solidarité avec les peuples d’Amérique latine menacés par l’impérialisme voisin qui n’a pas dit son dernier mot pour défendre les intérêts de ses multinationales.

Marie Cloiseau et Jacques Cotta


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