FleurOccitane Rang: Administrateur
Nombre de messages : 5959 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: À Aubervilliers, l’Etat a trompé les mal-logés et ... Mar 11 Juil à 9:13 | |
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À Aubervilliers, l’Etat a trompé les mal-logés et les sans-papiers !
Seine Saint Denis (93), le 9 mai 2006
L’Etat a placé depuis plusieurs mois plus de 100 ménages expulsés sans relogement ou menacés d’expulsion au Foyer de Jeunes Travailleurs (FJT) d’Aubervilliers, à la suite de luttes très dures, dans l’attente de leur relogement et, pour certaines, de l’étude de leur situation administrative. En effet, près de la moitié de ces ménages est sans-papiers, et l’Etat s’était engagé à examiner leurs dossiers de régularisation sans délivrer ni invitation à quitter le territoire (IQF), ni arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF). Cette condition avait été un préalable posé par les familles en lutte et le DAL pour sortir des crises provoquées par les expulsions.
Aujourd’hui, l’Etat se lave les mains de sa responsabilité dans ce dossier et revient sur ses engagements : une réunion d’information au FJT (Foyer de jeunes travailleurs) sur l’aide au retour a été organisée par l¹ANAEM (ex-OMI) jeudi 4 mai, et aujourd’hui, vendredi 5 mai 2006,10 IQF sont arrivées au FJT à destination des hébergés. D’autres seraient à prévoir et des rumeurs d’intervention policière commencent à circuler. Ces ménages, dont une grande partie de familles avec enfants, vivent depuis ce matin dans la peur d’une intervention policière, alors même qu’hier ils vivaient dans l’espoir d’une régularisation et d’un relogement, que l’Etat leur faisait miroiter depuis des mois.
Double trahison : pour délivrer ces IQF, la Préfecture a utilisé des informations collectées lors des négociations auprès des délégués des hébergés, du DAL et des travailleurs sociaux missionnés par l’Etat sur ce dossier.
Nous nous élevons contre cette pratique inadmissible de l¹Etat qui trahit sa promesse et utilise dans un but de répression des sans papiers des informations transmises lors de négociations par les habitants, le DAL et les travailleurs sociaux en vue du relogement et de la régularisation. Dans le contexte actuel de stigmatisation des immigrés, alors même que le projet de loi instaurant une immigration jetable est en discussion à l’Assemblée Nationale, nous ne pouvons tolérer que l’Etat nous utilise et utilise la situation de très grande précarité dans laquelle se trouvent les sans-papiers à des fins répressives et opportunistes, testant ainsi sur ces familles ses " nouvelles " méthodes.
Nous exigeons que l’Etat :
- tienne son engagement initial et retire sans délais les IQF
- s’engage à ce qu’aucune intervention policière n’ait lieu dans le foyer ou à ses abords
- régularise l’ensemble de ces ménages et les reloge
Rappel des faits : A Aubervilliers, 35 ménages, expulsés sans relogement le 7 juin 2005 de la cité des Prés-Clos, ont campé pendant 5 mois dans la rue à proximité de leur immeuble. A la suite d’âpres négociations avec l’Etat, elles ont été placées au FJT d’Aubervilliers, dans l’attente du relogement définitif promis par l’Etat et la Mairie, qui se sont engagé en signant un protocole d’accord (6 octobre 2005). Parmi ces ménages, 15 devaient au préalable faire l’objet d’une procédure de régularisation. L’Etat avait alors donné sa parole qu’aucun sans papier présent au FJT ne ferait l’objet d’une invitation à quitter le territoire ( IQF) ou d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF), préalable posé par les familles et le DAL pour lever le campement et emménager au FJT. A la suite de cette lutte extrêmement difficile, et alors que l’opinion publique était sous le choc des incendies meurtriers de cet été, la Préfecture de Seine Saint-Denis a été contrainte de s’occuper d’un dossier particulièrement sensible ayant fait l’objet de menaces d’incendie, le 96-98 bd Anatole France, immeuble insalubre de Saint-Denis appartenant à l’Eta (DDE) dans lequel vivaient 220 personnes depuis 2001. Au vu de la résistance organisée contre les expulsions à l’automne et du campement qui venait à peine de se terminer, les habitants n’ont pas été expulsées mais ont été déménagées au FJT après la signature d’un protocole d’accord (13/12/05) inspiré de celui des familles des Prés-Clos. Les ménages en situation régulière et les sans-papiers avec enfants se sont donc installé au FJT, rejoignant ainsi les familles d’Aubervilliers et portant le nombre de ménages hébergés à plus d’une centaine.
Un comité de pilotage réunissant l’Etat, les municipalités d’Aubervilliers et de Saint-Denis, les délégués des familles et le DAL, ainsi que le FJT et le GIP Habitat et Interventions Sociales, missionné par l’Etat pour effectuer une enquête sociale, s’est réuni régulièrement depuis la signature de ces protocoles. Ces négociations ont permis à ce jour le relogement de plus d’une trentaine de ménages. L’étude des dossiers de régularisation avait commencé depuis plusieurs mois.
Mis en ligne le jeudi 11 mai 2006, par Frederique http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=8452 | |
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