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 Silence sur le fond : une logique poussée jusqu’au bout ...

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FleurOccitane
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Silence sur le fond : une logique poussée jusqu’au bout ... Empty
MessageSujet: Silence sur le fond : une logique poussée jusqu’au bout ...   Silence sur le fond : une logique poussée jusqu’au bout ... EmptyLun 3 Juil à 20:46

Citation :

Silence sur le fond : une logique poussée jusqu’au bout à France-Soir
lundi 8 mai 2006 par pierre delvaux.

Les circonstances de la reprise de France Soir sont symptomatiques du rôle qui semble aujourd’hui dévolu à la presse. Recevant les salariés, Mardi 25 avril, le repreneur Jean-Pierre Brunois leur déclare qu’il est « trop respectueux des élites » pour faire « un journal qui leur tape dessus » et il ajoute : « la guerre Sarko-Villepin on s’en fout ! ».

Que l’élite qui gouverne le pays et s’entredéchire férocement mérite le plus grand respect c’est un avis que l’on peut avoir à titre personnel. Que cette guerre à outrance au sommet de l’Etat n’intéresse pas les Français, comment l’entendre de la part d’un patron de presse ? A quoi donc nous intéresserions nous ? aux coulisses du foot ? aux faits divers sanglants ? à toutes ces personnes brevetées « people » ? Mais Jean-Pierre Brunois n’a-t-il pas exprimé crûment le fond de la pensée de ses pairs ?

Face au bradage de France Soir, on aurait pu s’attendre à un grand mouvement de solidarité du monde de la presse et des médias. En lieu de quoi la plupart des éditorialistes expliquent que France Soir n’a pas su prendre le tournant dont profitent aujourd’hui les journaux gratuits. Ses salariés au bord du licenciement en sont-ils responsables ? Sont-ils responsables d’être passés de Lazareff à Hersant, de Ghosn à Poligrafici puis à Lakah ? Cela les éditorialistes de droite comme de gauche n’en parlent guère. Du haut de leur science rédactionnelle ils expliquent qu’il fallait choisir entre journal d’opinion ou feuille à scandales (les fameux tabloïds anglais...). Tout comme ils s’offusquent d’une éventuelle reprise du journal par le trouble homme d’affaires Arcadi Gaydamak. C’est donc que leurs propriétaires à eux sont aussi irréprochables que leurs lignes éditoriales...

A propos de la guerre Sarko-Villepin évoquée par Jean-Pierre Brunois, que nous donne à lire l’ensemble de la presse sinon un feuilleton policier dont nous ne connaîtrons jamais la résolution. Presse d’opinion ou presse à scandale ? Qu’en est-il des ressorts profonds de la crise politique ? Rien à voir avec la négation des consultations de ces dernières années ? Rien à voir avec le vote ignoré du 29 mai 2005 ?

A propos de la candidature « Ségolène », que nous donne à lire l’ensemble de la presse sinon la chronique d’une « femme fatale » et candidate incorrecte ? Presse d’opinion ou presse à scandale ? Qu’en est-il des véritables enjeux des présidentielles, dans leur principe, leur préparation et les alternatives qu’elles sont censées proposer ?

Au-delà des discours convenus à connotation de plus en plus morale, c’est le même silence qui est partagé par les médias sur les vraies raisons de la crise politique actuelle et sur le cas symptomatique de France Soir. Avec les envolées éthiques sur les personnes (de Villepin-Sarko à Rey-Gaydamak), les vrais enjeux sont tus : la démocratie, la souveraineté, le pluralisme... et, surtout, ceux pour qui ces valeurs sont censées exister : les citoyens, les salariés. Partout en France. Et aussi à France Soir.
Pierre Delvaux
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