FleurOccitane Rang: Administrateur
Nombre de messages : 5959 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: L’hypocrisie éditoriale à propos de la course ... Lun 3 Juil à 20:43 | |
| - Citation :
L’hypocrisie éditoriale à propos de la course à la présidentielle lundi 8 mai 2006 par Christophe MIQUEU. Alors que les médias ne cessent depuis déjà plusieurs mois de commenter les hypothétiques ambitions présidentielles des uns et des autres à coup de dossiers, sondages et autres analyses expertes, certains éditorialistes ont brusquement décidé d’aller à l’encontre de ce qu’ils répétaient à l’unisson de leurs confrères pour souligner, sur un ton moralisateur ou faussement objectif, combien cet emballement médiatique est tout à fait préjudiciable au bon fonctionnement du débat démocratique, ou à tout le moins est à ne pas confondre avec l’élection réelle qui aura lieu dans un an. Rien que ça ! Comme si tout l’électorat français était en train de se positionner en faveur de Sarkozy ou Royal parce que l’ensemble de la presse se fait plaisir (et ces deux hebdomadaires sont loin d’être avares de ce genre de prédictions) en faisant régulièrement se battre à coup de sondage ses deux champions.
Et comme les bonnes blagues ne manquent jamais d’un développement artificiel avant la chute, voici comment les éditorialistes du Figaro Magazine et de Paris Match (tous deux datés de la semaine du 28 avril) ont précisément tenté d’établir cette position ridicule, mais sans doute pas innocente.
Pour Michel Schiffres, le verdict est clair : « le piège de la présidentielle » est ouvert. Les politiques, à trop paraître déterminés à se lancer dans la course, ouvriraient de manière trop précoce la campagne. Conséquence : la surenchère des uns et des autres risque de décourager encore plus les électeurs, et de paralyser le débat concernant les décisions à prendre pour l’avenir de notre pays. Il reste cependant une exception dans cet univers jugé quasi irresponsable : Nicolas Sarkozy, qui aurait eu « le mérite » de poser la question de l’immigration choisie et de soumettre au débat un projet aux antipodes des « vieilles sirènes ‘humanistes’ » de la gauche ! Michel Schiffres, ou comment dans la même page s’indigner d’une ambiance de campagne dont on est en partie responsable tout en faisant allégeance à l’un de ces présidentiables prêt à toutes les bassesses électoralistes pour parvenir à ses fins.
Le deuxième exemple n’en est pas moins cocasse. Pour Alain Genestar, dans Paris Match, la focalisation des sondages autour des deux présidentiables les mieux partis pour le moment ne devrait pas nous illusionner sur les résultats d’un scrutin qui n’aura lieu que dans un an. Apprenons à tirer les leçons des élections passées en rappelant que ce n’est pas un an à l’avance que les électeurs choisissent leur futur président, nous dit cet éditorialiste. Tout peut encore arriver, rien n’est encore arrivé, et les sondages ne sont dès lors que des informations temporaires à ne pas confondre avec la réalité de ce que sera le futur vote. Et notre éditorialiste de faire ensuite l’éloge de la situation politique dans laquelle se trouve le « super champion de la droite » et de la nouveauté politique incarnée par « l’actuelle favorite » à gauche. Alain Genestar, ou comment enfiler des banalités permettant de se placer dans une position en apparence objective, pour mieux tresser des lauriers à ceux qui lui semblent correspondre politiquement à l’air du temps.
A lire les fausses réserves de ces deux éditorialistes, nous ne pouvons que leur suggérer des mesures de prévention qui pourraient permettre d’éviter, dans leurs colonnes comme dans celles de leurs confrères, les écueils qu’ils font mine de relever :
- se garder de multiplier les sondages inutiles et les emballements médiatiques permanents autour des petites phrases prononcées par les uns ou les autres - préférer une analyse aussi objective que possible des faits politiques aux prises de position subjectives évoluant au gré des changements de rapport de forces - s’intéresser enfin aux problèmes fondamentaux qui touchent la grande majorité de la population (qui se moque royalement des potins politiciens qui alimentent de plus en plus les articles et autres commentaires), et en priorité l’emploi, le logement et l’éducation
Peut-être alors que la presse contribuera grandement à ce que le débat s’élève vraiment aux questions politiques les plus urgentes qu’une campagne présidentielle devrait nécessairement aborder tant elles concernent l’avenir de notre communauté politique.
Christophe Miqueu http://www.info-impartiale.net/article.php3?id_article=362 | |
|