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 Immigration choisie : le choix d’une précarisation utilitair

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FleurOccitane
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Nombre de messages : 5959
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

Immigration choisie : le choix d’une précarisation utilitair Empty
MessageSujet: Immigration choisie : le choix d’une précarisation utilitair   Immigration choisie : le choix d’une précarisation utilitair EmptyLun 22 Mai à 9:13

Citation :

Immigration choisie : le choix d’une précarisation utilitaire

La question des migrants, de leur rapport à l’emploi comporte beaucoup d’analogies avec la régulation de l’insécurité et de la peur, à cette différence près que la peur, ici, s’augmente du risque de l’expulsion du territoire.
Analogies dans la dimension du contrôle, mais aussi du point de vue des libertés ou des droits qui sont en cause : liberté de circuler, liberté de quitter son emploi, droit de conserver ses papiers alors qu’on a perdu son emploi... Ce que visent généralement les politiques d’immigration, c’est à distinguer les migrants de manière à avoir une main d’oeuvre davantage bridée, davantage contrainte, parce que plus fragilisée socialement et juridiquement. Il ne faut jamais oublier que c’est une vieille histoire. La carte de résident de 10 ans a été ainsi l’aboutissement d’une très longue lutte pour dissocier le droit au séjour de l’emploi.

Aujourd’hui, avec le nouveau projet de loi CESEDA, on observe une série de continuités et de ruptures.
Une des ruptures principales concerne la remise en cause d’un droit au séjour déconnecté du travail.
C’est l’aboutissement d’un processus qui a débuté dès 1986 : la loi Pasqua a commencé à remettre en cause cette logique à travers la multiplication d’obstacles pour l’accès à la carte de résident et la fabrication de titres précaires de séjour. Contrairement au discours commun centrée sur « combien de migrants », la question est aujourd’hui pour le patronat de créer une main-d’oeuvre extrêmement fragilisée, dans et par le contrat de travail.
Progressivement se sont mises en place des politiques d’immigration où l’étranger n’est plus identifié que par sa force de travail. Et pour réaliser cet objectif, le droit au séjour doit être précaire. La situation est certes assez bien connue pour ce qui concerne les sans-papiers cantonnés dans des secteurs d’activité où les garanties et les protections sont très faibles, voire inexistantes : sous-traitance, agriculture, bâtiment, service aux personnes, restauration... Mais cette forme de « spécialisation » présente aujourd’hui des désavantages pour le système d’exploitation et la stratégie de l’utilitarisme migratoire.

« L’immigration choisie » se fonde en effet sur une immigration légale. Le débat ne porte d’ailleurs déjà plus que sur les critères de sélection, et non plus sur le principe de la sélection elle-même. Il s’agit d’une immigration temporaire où le migrant doit vivre en permanence avec la menace de perdre son droit au séjour. Finalement, la caractéristique la plus importante est celle-ci : l’immigration de travail n’est pas seulement précarisée par la difficulté d’accès au droit au séjour, mais par la condition impérative d’être liée à un employeur. L’extrémité étant de livrer complètement le titre de séjour à l’employeur lui-même : c’est le cas des salariés détachés, des salariés saisonniers, des salariés temporaires.

Les titres de séjour déconnectés du travail vont devenir l’exception. Le fait d’être employé et même lié à un employeur particulier va devenir la condition première. On assiste en fait à une sorte de retour du livret ouvrier du XIXème, où le titre et le droit au séjour seront détachés de la personne du migrant pour ne plus s’attacher qu’à celle de l’employeur.

Article publié dans le journal MayDay ! Mayday !

Source/auteur : Journal Mayday ! Mayday !
Mis en ligne le samedi 29 avril 2006, par Ludo

http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=8380
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