Grâce à L’express les vrais coupables enfin démasqués !

Citation :: Grâce à « L’express » les vrais coupables enfin démasqués !

Dans son numéro 2857 du 6 au 12 avril dernier, l’hebdomadaire « L’ express » sous la plume de Gilles Gaetner, secondé par Julie Joly et par David Bensoussan scelle en 9 pages et une couverture le sort des chômeurs, des r’mistes et des pauvres en général.

Selon leurs enquêtes, ils frauderaient, tricheraient, magouilleraient, ils puiseraient sans compter dans les caisses publiques, creuseraient les déficits, les trous et autres gouffres de nos chers systèmes de protection.

Ces fraudeurs sans nombre vivraient sur un pied que nous avons même du mal à imaginer, nous les salariés, les travailleurs, celles et ceux qui créent les richesses et qui en ont finalement marre de se faire tondre la laine sur le dos, de trimer et de payer pour les improductifs et les fainéants, ces malhonnêtes.

Bref, les pauvres seraient les maux, les causes, les responsables et les coupables !

Cela s’appelle de l’esquive, du transfert, du brouillage et de la manipulation, cela permet surtout de ne pas envisager de s’attaquer aux causes, aux vrais responsables, à celles et ceux qui font toujours et encore le choix du profit maximum.

Car le moins que l’on puisse dire c’est que le pain n’est pas distribué de la même façon entre les 20 millions de précaires, les 5 millions de chômeurs et les 7 millions de pauvres qui croque du pain noir et dur et les patrons et actionnaires du CAC 40 qui eux se gavent de pain blanc, leurs profits ont été de 85 milliards d’euros, soit 7 millions d’années de SMIC, ou encore 17 millions d’années de RMI.

Cette campagne a pour objectif de servir de défouloir aux salariés qui triment pour des SMIC, afin qu’ils acceptent mieux les crédits, le surendettement, les fins de mois qui commencent de plus en plus tôt, le manque d’avenir, les perspectives illisibles, les conditions de travail dégradées.

Au fait, c’est vrai, il y en a des tricheurs et des fraudeurs, mais à la marge quand on sait la réalité des précaires qui tentent de nager dans la mer des contrats atypiques et des petits boulots, des chômeurs et des pauvres qui essaient de garder la tête hors de l’eau, des deux millions de femmes et d’hommes sans domicile fixe et / ou mal logés qui essaient de survivre.

Il y en a, mais proportionnellement bien moins que des patrons qui délocalisent, restructurent, précarisent et licencient, moins que des patrons qui forcent les salariés les plus précaires au travail au noir, moins que les conséquences d’un code du travail qui vole en éclats et de protections sociales au rabais.

Nous attendons une enquête équivalente sur les patrons qui doivent 23 milliards d’euros de cotisations sociales sans que cela n’émeuve grand monde, et en tout état de cause pas ces impartiaux enquêteurs de l’Express.

Même chose pour les accidents du travail, les victimes de l’amiante et de maladies professionnelles, les marchands de sommeil qui s’engraissent sur le malheur, le désespoir et la mort, sur ceux qui profitent de la précarité qui condamnent selon l’Insee plus de 3 femmes ou hommes sur 10 qui travaillent à être sans domicile fixe, allez, on attend !

Quand on veut tuer son chien on l’accuse d’avoir la rage !

Villejuif le 26 avril 2006

Source/auteur : http://www.apeis.org
Mis en ligne le jeudi 27 avril 2006, par Ludo

http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=8358

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