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 Libéralisme : Roumanie, chronique de la vie ordinaire

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FleurOccitane
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Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: Libéralisme : Roumanie, chronique de la vie ordinaire   Libéralisme : Roumanie, chronique de la vie ordinaire EmptyDim 14 Mai à 3:29

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Libéralisme : Roumanie, chronique de la vie ordinaire

Razvan, 10 ans, se suicide : la Roumanie le pleure


de Mirel Bran

Il s’est enfermé dans la petite baraque qui faisait office de cuisine. Il a fiché le clou dans le mur, y a fixé la corde, se l’est mise autour du cou et s’est laissé tomber. Le 27 mars, Razvan Suculiuc, 10 ans, s’est pendu, dans le village de Cirtesti, situé au nord-est de la Roumanie.

Razvan s’est suicidé parce que sa mère, partie travailler en Italie depuis un mois, lui manquait. Il avait laissé entendre à certains de ses condisciples qu’il était prêt à tout pour rendre son retour inéluctable. Le projet d’Elena Suculiuc, à l’instar de nombreux Roumains qui vont travailler dans les pays de l’Union européenne, était de gagner un peu d’argent pour offrir un ordinateur à son fils et lui donner une chance d’avoir un meilleur avenir que le sien. Le père, Catalin Suculiuc, avait perdu son travail depuis la restructuration du système d’enseignement.

La famille vivait du salaire modique, 90 euros, de la mère de Razvan, vendeuse dans le magasin du village. Mais en février elle croit avoir trouvé sa bonne étoile et part en Italie pour un travail saisonnier, persuadée qu’elle va pouvoir aider son fils dont l’intelligence avait impressionné ses professeurs. Razvan lui téléphone une fois par semaine.

Deux jours avant la tragédie, son père lui défend d’appeler celle-ci parce qu’il n’a plus les 6 euros nécessaires pour acheter une nouvelle carte téléphonique. Razvan décide de se pendre. "La séparation d’avec sa mère et l’impossibilité de communiquer avec elle ont été la cause d’une grande frustration affective", explique le psychologue Gabriel Crumpei.

Le suicide du petit garçon a bouleversé la Roumanie et provoqué un débat sur le destin de ces enfants quittés par des parents partis travailler à l’étranger. "Le cas du petit Razvan n’est pas une exception, mais concerne des milliers d’enfants, que leurs parents, poussés par le mirage de l’argent, ont quittés, note l’éditorial du quotidien Evenimentul Zilei ("Evénement du jour"). Avant une paire de blue-jean, Razvan avait besoin d’une mère."

Rien qu’à Iasi, chef-lieu de la Moldavie, la région orientale de la Roumanie réputée pour sa pauvreté, quelque 10 000 enfants vivent ce drame, selon l’inspection de l’enseignement local. Environ deux millions et demi de Roumains sont allés travailler dans l’espace Schengen de l’Union européenne, où ils circulent sans visa depuis 2002. Officiellement, l’Italie accueille 300 000 Roumains migrants, mais leur nombre réel est estimé à un million.

Après l’Italie, la destination préférée des Roumains est l’Espagne, qui accueille officiellement 317 000 Roumains, mais le chiffre réel est d’environ un demi-million. L’Allemagne et la France viennent ensuite sur la liste des pays que les Roumains fréquentent pour travailler, principalement dans le bâtiment, la restauration, l’hôtellerie et le baby-sitting pour des salaires bien supérieurs à ceux qu’ils toucheraient dans leur pays d’origine.

Malgré la forte croissance économique que la Roumanie connaît depuis six ans, le pays qui devrait intégrer l’Union européenne au 1er janvier 2007 n’offre à ses 22 millions d’habitants qu’un salaire moyen de 250 euros.

Selon la Banque nationale, les Roumains qui travaillent à l’étranger ont envoyé dans leur pays d’origine des sommes estimées à 3 milliards d’euros, un pactole qui a fait exploser le prix du marché immobilier et permis au pays de se développer assez rapidement.

Pourtant, le départ pour l’eldorado de l’Ouest est parfois vécu comme un drame par les enfants qui restent à la maison et sont généralement confiés à leurs grands-parents. "Ces enfants manifestent un grand besoin d’affection, présentent des troubles du sommeil et développent un comportement agressif, affirme Camelia Gavrila, directrice de l’inspection de l’enseignement local. Nous devons informer sans arrêt les parents sur les risques auxquels ils exposent leurs enfants."

Entre-temps, le suicide de Razvan Suculiuc secoue un pays qui attend toujours d’intégrer l’Union européenne.

http://www.lemonde.fr/web/article/0...

De : Didouchka
mardi 18 avril 2006

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=26523
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