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 Culture de l’orientation et loi sur l’égalité des chances

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FleurOccitane
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Date d'inscription : 30/04/2005

Culture de l’orientation et loi sur l’égalité des chances Empty
MessageSujet: Culture de l’orientation et loi sur l’égalité des chances   Culture de l’orientation et loi sur l’égalité des chances EmptyDim 14 Mai à 1:39

Citation :

Culture de l’orientation et loi sur l’égalité des chances : même exclusion !

Dans les collèges et les lycées, les conseils de classe du deuxième trimestre sont, pour certains, l’occasion de bien rappeler aux élèves qu’ils doivent se concentrer sur leurs cours et leurs examens. Le bac a déjà eu raison de la mobilisation en 2003, et en pleine mobilisation anti-CPE, certains n’en attendaient pas moins de celui de 2006 !

Dans les collèges, la période des conseils de classe est celle de l’affirmation de cette « culture » de l’éducation, qui depuis 1985, colore de plus en plus les années collège. En sixième, on évalue avec les tests mis en place par Jospin quand il était ministre de l’éducation. Chaque élève se voit ainsi clairement confirmé la place qu’il occupe dans la compétition scolaire et ne peut pas attendre beaucoup d’aide. Les enseignements en demi groupes, les heures spécifiques d’aide au travail personnel, les remédiations diverses, les heures d’étude ou les suivis individualisés sont autant de chimères dont les moyens sont quasiment tous en voie de suppression intégrale. Les aides aujourd’hui ne sont plus envisagées que dans le cadre d’un redressement comportemental. Les PPRE (projets personnalisés de réussite éducative) n’intègrent que la dimension d’apprentissage de la docilité et de la résignation. Comment savoir vivre l’échec et l’humiliation à l’école tout en restant sage et poli ? En cas d’inefficacité, la classe relais sera un recours de plus en plus fréquent.

En fin de cinquième, si l’on a un peu de retard scolaire et que l’on approche des 14 ans, l’apprentissage est tout trouvé pour vous écarter du cursus général. Le plus tôt devant une machine dangereuse fera sans doute du bien aux élèves les plus turbulents. Le code du travail, nouvelle version, a tout prévu. Et tant pis si le jeune se blesse, ce sera le prix à payer pour son comportement et son manque de motivation pour étudier ! Dès 15 ans, le jeune pourra signer son premier contrat de travail précaire (et de nuit, merci le nouveau code du travail !) et pour trois cents euros aura enfin la possibilité de s’épanouir dans le monde du travail. Selon le principe de réalité, bien des enseignants souhaiteront soulager ces élèves... en définitive peu faits pour les études générales mais plutôt pour un enseignement professionnel mieux adapté à ce qu’ils sont !

En quatrième, les fiches de « vœux provisoires », censées alimenter l’échange parents professeurs, enrichissent la « culture de l’orientation » : les élèves et leurs familles sont mis en situation de pouvoir choisir entre le grec en plus du latin d’un côté, ou de devoir prendre l’option de « découverte professionnelle » de l’autre. Si l’élève est vraiment en difficulté au collège, il peut aussi demander l’option de six heures de découverte professionnelle qu’il pourra suivre en lycée pro. Non, vraiment, il faut véritablement être un mordu des études générales pour les poursuivre jusqu’au bout, c’est-à-dire au moins jusqu’à l’âge de 16 ans, ancien terme de la scolarité obligatoire !

En troisième, pour ceux qui parviendront jusque-là, il sera encore temps de se voir proposer une « autre solution », autrement dit le Centre de Formation d’Apprentis (CFA) ou se faire orienter vers une filière professionnalisante (un BEP ou CAP en 2 ans). En fin de seconde pour les plus tenaces, mais, malgré tout, pas vraiment destinés à suivre la seule filière dont la fonction est de permettre la poursuite d’études supérieures longues, à savoir la filière générale, il sera toujours possible d’être « réorienté » en lycée professionnel ou de se voir imposer la voie technologique.

Le lycée parachève en l’affinant le travail de tri social pour lequel le collège a dégagé le terrain. Pour peaufiner l’ensemble, il y a encore les classes prépa et les grandes écoles. Les contrats précaires pour les uns, la richesse des opportunités diverses pour les autres : tout le monde à sa place et l’élite pourra tranquillement prospérer ! Les lycéens avaient encore une fois bien raison de se battre conte le CPE, symbole fort de la précarisation de leur vie future. Les parents des collégiens devraient être plus en alerte et les enseignants moins au service de cette sélection sociale qui, sous couvert de culture de l’orientation, se montre de plus en plus impitoyable avec les enfants des couches populaires. L’orientation, c’est la sélection sociale à l’école, et la sélection, c’est l’exclusion de la formation générale des enfants d’origine modeste. L’orientation au collège, c’est la sélection d’une main d’œuvre de plus en plus jeune et sous payée. Le travail des jeunes enfants, tel que pratiqué en Asie, serait-il donc un élément essentiel de la concurrence internationale ? La loi sur « l’égalité des chances » ( !) lève le doute.

La culture de l’orientation entérine la sélection par l’échec. Elle constitue le paravent de plus en plus transparent de l’exclusion scolaire et sociale. L’accentuation des inégalités y puise sa justification culpabilisante. Les racines de la violence s’y nourrissent.

Sud éducation Paris


Source/auteur : http://www.sudeducation.org/
Mis en ligne le lundi 17 avril 2006, par Ludo

http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=8271
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