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 Abrogation, retrait, remplacement... quelques leçons de ...

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FleurOccitane
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MessageSujet: Abrogation, retrait, remplacement... quelques leçons de ...   Abrogation, retrait, remplacement... quelques leçons de ... EmptySam 13 Mai à 0:48

Citation :

Abrogation, retrait, remplacement... quelques leçons de la bataille contre le CPE
lundi 10 avril 2006 par Jacques Cotta.

Le CPE est mort ! Il aura fallu des semaines de mobilisation, des manifestations géantes de millions de travailleurs, salariés et jeunes pour contraindre le Président de la République, le Premier ministre, le chef de l’UMP et la majorité dans son ensemble à enterrer le CPE. La presse a immédiatement embrayé avec quelques formules chocs. "Une claque pour Villepin", "un succès relatif pour Sarkozy", "une victoire pour la gauche"... Mais derrière les gros titres, la réalité n’est-elle pas bien plus complexe qu’il n’y paraît et que ce que nos commentateurs attitrés des médias ou de la politique veulent bien expliquer ?

L’irruption des jeunes et des salariés sur la scène politique de la contestation sociale où se construit l’histoire a fait voler en éclat quelques idées reçues.

-> Alors qu’on nous vantait les institutions de la 5ème République pour leur stabilité, les millions de jeunes et de salariés ont mis à jour leur caractère totalement antidémocratique et une crise de régime sans précédent.

Le régime a en effet dévoilé sa véritable nature dans les semaines qui viennent de s’écouler :

Le président donne des ordres au Parlement ;

Les chefs des groupes parlementaires du parti majoritaire sont investis du pouvoir de négocier avec les organisations syndicales qui acceptent la mascarade.

Le gouvernement est aux abonnés absents. Seul semble exister le premier ministre qui va de conciliabules en conciliabules avec le président pour tenter de manœuvrer contre le peuple.

Le Parlement n’existe plus et le président décide comme s’il était de droit divin !

Face à cette dérive généralisée que les médias n’ont que partiellement reflétée, prenant soin surtout de ne pas mettre en relation les éléments les uns avec les autres, la panique s’est emparée des milieux dirigeants, chacun cherchant comment sauver sa peau alors que le naufrage annoncé allait arriver.

Certains comme Roselyne Bachelot se sont déclarés pour l’abrogation du CPE contre le premier ministre. D’autres, tels l’ancien président Giscard d’Estaing, ont évoqué « une désorganisation des institutions à un niveau inconnu depuis le début de la 5ème République ». D’autres enfin tel François Bayrou, représentant d’une aile de cette majorité, n’ont pas manqué de superlatifs pour qualifier le caractère dangereux et provocateur du couple Chirac Villepin, et la perfidie de Sarkozy, dans leur gestion du CPE.

-> Mais pourquoi donc le Président et le premier ministre ont-ils montré une telle obstination, jusqu’au point limite, contre la jeunesse et la volonté populaire exprimée pourtant sans équivoque ?

Tous les commentateurs font état de la volonté du couple Chirac Villepin de doubler Sarkozy sur la droite en vue des présidentielles de 2007. Bien que réelle, cette explication évacue le fond politique de l’affaire.

Le président de la République et le premier ministre avec la précarité qu’ils veulent imposer aux jeunes et plus généralement à l’ensemble des salariés ne font que suivre la loi qu’ils ont décidée avec les instances européennes, au sommet de Barcelone notamment. La même politique est en passe d’être imposée contre les peuples en Allemagne, en Grèce, au Portugal, ... au nom de la discipline européenne. Cette discipline européenne que nos gouvernants veulent nous imposer a été rejetée avec le traité constitutionnel par le peuple français le 29 mai 2005. Cette volonté chiraco villepiniste de nous l’imposer exprime un profond mépris pour la démocratie et pour la souveraineté populaire qui se voit à nouveau bafouée.

-> Sarkozy serait victorieux dans sa rivalité avec Villepin ?

Que Villepin ait perdu beaucoup est un fait. Mais [/b]Sarkozy[/b] a-t-il gagné pour autant. Chef du parti de la majorité, il se présente comme le candidat de la rupture. Un « rouleur de mécanique » auquel nul ne saurait résister. Or ce partisan de "la réforme" -c’est à dire de la régression- tout azimut dont le CPE n’aurait été qu’un entremet s’est vu contraint d’organiser la débâcle de cet aspect de sa propre politique.

Villepin perdant politiquement et personnellement sûrement. Mais la défaite politique du premier ministre est aussi celle de Nicolas Sarkozy. Une défaite infligée par la détermination et le courage des millions de jeunes et de salariés en mouvement.

-> Alors dans ce contexte, comment donc Président et premier ministre ont-ils pu faire preuve d’une telle obstination ?

Ce régime n’a trouvé la force de traverser cette crise que dans l’absence d’une véritable opposition susceptible d’ouvrir une perspective politique.

Les médias se gaussent régulièrement en période de manifestations de la bataille des chiffres. Ils ont insisté sur la faiblesse de la grève -alors que tout le monde sait bien que la grève générale aurait été la vraie bonne réponse à apporter à l’obstination de Chirac et Villepin- et sur la force des manifestations. Mais pourquoi donc la grève a-t-elle fait si peu recette ? Sinon parce que tout le monde sent bien que la mise à bas de ce gouvernement et avec lui du régime poserait la question de son remplacement et que nul en l’état n’est susceptible d’apporter de réponse politique alternative.

Le Parti socialiste a craint de voir « l’alternance menacée ». François Hollande ou son porte parole Julien Dray ont demandé un retour à la normale. Et la candidate des médias et d’une partie du PS, Ségolène Royal, pour la seconde fois, en plein CPE, n’a trouvé mieux que de flatter à nouveau Tony Blair pour son pragmatisme et pour ses résultats. Quel écart avec la position qu’on aurait pu attendre d’une véritable opposition qui, se basant sur le respect de la démocratie et de la volonté populaire, aurait dû légitimement exiger du pouvoir qu’il se soumette ou qu’il se démette !

Un parti de gauche sérieux, un parti vraiment républicain aurait-il pu se contenter de demander formellement au pouvoir l’abrogation du CPE et au peuple d’attendre des jours heureux. « Patience » nous ont-ils dit, promettant des jours meilleurs si en 2007 venait l’alternance. Mais pour quelle politique ? Sur le fond ils respectent la même discipline européenne, le même respect des sommets successifs dont celui de Barcelone qui veut imposer la précarité, la suppression du CDI et la destruction du code du travail. Ils ne le cachent d’ailleurs pas, n’ayant à proposer qu’une gestion sociale du chômage et non la rupture avec la politique qui l’organise.

-> La démocratie n’est-elle pas un des enjeux de la bataille dont le premier round s’est déroulé dans le pays ?

Lorsque le peuple est bafoué, la démocratie est déniée. Tous les mauvais coups sont alors permis. Contre la presse, contre la liberté d’expression, contre les sites -tel le notre qui a subi dernièrement des attaques violentes pour le réduire au silence- qui tentent de faire entendre une autre voix.

Le combat pour la démocratie est indissociable de celui qui mérite d’être livré pour le respect de la souveraineté populaire.

-> Avec le CPE, le CNE et la loi dite « d’égalité des chances » !

La porte a été entrebâillée par la mobilisation des jeunes, des travailleurs, des salariés dans l’unité de leurs organisations. Une génération nouvelle s’est ouverte à la politique en décidant de prendre en main ses propres affaires. Le CPE éliminé, c’est maintenant toute cette loi dite « d’égalité des chances » qui organise la destruction du code du travail qui doit être balayée !

Les mêmes éditorialistes qui annonçaient déjà l’isolement de la France si le NON l’emportait le 29 mai lors du référendum sur le traité constitutionnel trouvent "ringarde" cette idée fixe à vouloir préserver le code du travail, sauver les CDI contre le CPE généralisé.

"La persévérance des jeunes et des salariés risquerait d’isoler la france sur la scène internationale", disent-ils en substance. Mais c’est très exactement l’inverse qui se produit. Comme le 29 mai, le peuple français et sa jeunesse interviennent contre la destruction du code du travail au compte de tous les peuples d’Europe, attentifs à ce combat et pour eux-mêmes au résultat obtenu.

Jacques Cotta

http://www.info-impartiale.net/article.php3?id_article=331
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