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 Le cynisme complice des quinquagénaires médiatiques

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FleurOccitane
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Nombre de messages : 5959
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: Le cynisme complice des quinquagénaires médiatiques   Le cynisme complice des quinquagénaires médiatiques EmptySam 13 Mai à 0:41

Citation :

LE CYNISME COMPLICE DES QUINQUAGENAIRES MEDIATIQUES
lundi 10 avril 2006 par pierre delvaux.

Remarquons d’abord l’opportunisme de la plupart des commentateurs qui, il y a trois semaines, fustigeaient l’opposition des jeunes au CPE et qui, aujourd’hui, blâment le gouvernement de ne pas l’avoir suspendu. On préfère ne pas imaginer quelle pourrait être leur attitude en des circonstances ultimes... Mais si une génération risque d’être sacrifiée aujourd’hui, n’est-ce pas justement la conséquence des errements de la précédente ?

Dans les années 80 on a tout justifié au nom de la jeunesse : la déstructuration de l’instruction publique, la libéralisation du réseau radiophonique, la banalisation commercialisée de la violence... Aujourd’hui, c’est toujours au nom de ce démagogique présupposé-jeune que les émule de Bill Gates et Bernard Tapie reprochent aux vrais jeunes d’être conservateurs face au libéralisme : ils ne rêvent que d’être fonctionnaires, sont frileux dans un monde qui bouge, etc... Quels bons apôtres ces quinquagénaires qui ont profité de l’héritage des « trente glorieuses » et sont tous devenus situationnistes une fois Debord suicidé !...

Depuis le début du mouvement anti-CPE, le leitmotiv des commentateurs auprès des jeunes est : « mais dans votre vie, vous changerez plusieurs fois de métier et vous connaîtrez des périodes de chômage !... » Mais qu’est-ce qui autorise ces messieurs-dames à décider de ce que doit être l’avenir des jeunes, eux qui ont profité des conquêtes sociales d’après-guerre, eux qui ont un emploi stable en CDI !? Et non contents de tenir ce discours, les mêmes se permettent de railler les jeunes sur la manière dont ils mènent leur lutte. Il est vrai que les diverses rédactions ne manquent pas de journalistes qui rappellent régulièrement leurs états de service révolutionnaires en 68...

Mais là n’est pas le plus important. L’aspect le plus sournois de cette campagne médiatique réside dans le discours de ceux qui s’évertuent à instrumentaliser les jeunes sous couvert de les comprendre. Les médias serviles trouvent toujours des experts pour ce genre de besognes : historiens, sociologues, etc... Tels l’ineffable Jacques Marseille ou le plus subtil Erwan Lecoeur. Tous deux se rejoignent dans la tentative de persuader les jeunes que ce qu’ils vivent échappe à toute idéologie. Jacques Marseille explique pour cela qu’il n’y a plus de bourgeois et de prolétaires mais des « exposés » et des « abrités », argument largement repris dans les médias et destiné, bien évidemment, à diviser entre eux non seulement les jeunes mais aussi les salariés. Erwan Lecoeur, élevé au lait du père Bourdieu, explique habilement que les jeunes ne remettent pas en cause l’économie de marché dans la mesure où les médias ont remplacé chez eux l’idéologie (avec un tel discours, on comprend qu’il soit choyé par les médias).

Toute cette sophistique vise à détourner les jeunes de leur vraie revendication, tellement évidente et qui pourrait être résumée par cette parole d’une lycéenne invitée dans l’émission d’Arlette Chabot : « Je ne me contenterai pas du moins pire. Je veux quelque chose de bien ! » Que les jeunes aspirent à une vie au moins aussi décente que celle de leurs parents, cela ne correspond-il pas à un droit universel évident depuis le dix-huitième siècle ? C’est là que peut se mesurer la régression sociale en marche. Et il est logique qu’elle s’accompagne d’une crise politique. La jeunesse d’aujourd’hui est confrontée non seulement au cynisme de ses aînés mais à la décomposition de la République qui lui est liée. Ce qu’elle subit aujourd’hui de plein fouet c’est l’écho de la soumission à l’économie de marché actée par le gouvernement Mauroy en 1983.

Au-delà du seul CPE, cette dérive historique de la France menace à présent les jeunes d’un piège dont on voit se préparer le mécanisme : un chantier tripartite (Etat-patronat-syndicats) sur un projet de gestion de la précarité incluant contrat unique et sécurité professionnelle (d’autres parlent de « sécurisation des parcours »). L’explosion du code du travail et la fin du CDI (le vrai).

Pierre Delvaux

http://www.info-impartiale.net/article.php3?id_article=337
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