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 Le CPE n’existe plus. Et ensuite?

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FleurOccitane
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Nombre de messages : 5959
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

Le CPE n’existe plus. Et ensuite? Empty
MessageSujet: Le CPE n’existe plus. Et ensuite?   Le CPE n’existe plus. Et ensuite? EmptyVen 12 Mai à 23:48

Citation :

Le CPE n’existe plus. Et ensuite?

Ce lundi 10 avril 2006, l’Etat et le gouvernement reculent enfin sur la question du CPE, ce qui n’est pas rassurant sur la vertu de nos dirigeants mais seulement sur notre propre pouvoir de pression. Si nous pouvons nous estimer content d’avoir amené, après des semaines et même des mois de rigidité gouvernementale, ce recul décisif, il convient de ne pas voir trop rapidement l’heure du repos après la bataille arrivé, du moins pas avant d’avoir pris le temps de la réflexion (en cela, notre premier ministre fait une fleur à la zone C, qui débute ses vacances scolaires et a donc deux semaines devant elle pour décider de la suite des événements à tête reposée. Du fond du cœur, merci Dominique, mais tu aurais pu penser au reste de la France). Je vous livre ici ma propre idée sur la question.

La première question qui se pose est bien sur celle du retrait du CPE, qui disparaît de fait. Néanmoins, il est remplacé, dans une loi à paraître ce même lundi, et non purement et simplement abrogé. Et par quoi est il remplacé ? Par une mesure encore plus discriminatoire (notons au crédit du gouvernement que ce n’était pas son but, puisqu’il aimerait voir la précarité mieux réparti dans la population, une vraie égalité face à la précarité). L’idée étant de remplacer le CPE par un « dispositif pour l’insertion professionnelle des jeunes les plus en difficulté ». En somme, reprise de la thématique développée par notre premier ministre il y a de cela quelque semaines sur TF1, à savoir : opposition entre les étudiants « bourgeois » et les « jeunes de quartiers difficiles », prétendument distinct des premiers (distinction à laquelle croit peut être le gouvernement, et qu’il a en tout cas à cœur de développer). Pour le gouvernement, l’impératif est de lâcher le moins de leste possible. De la constatation : les étudiants « parisiens » sont en colère mais rien ne brûle en banlieue, découle le concept suivant : tant pis pour le viol de toute la jeunesse, contentons nous pour l’instant de ce qui n’ont pas l’air prêts à partager ce combat, prenons ce que nous pouvons. L’article de remplacement de l’article 8 instaurant le CPE va être proposé aujourd’hui, le combat n’est sans doute pas terminé sur cette question, à moins d’accepter le principe de discrimination sociale.

En second lieu, il convient de se demander quel est l’avenir des autres revendications portées par le mouvement, certaines officiellement, d’autres de manières plus officieuses. D’abord, toute la loi sur l’égalité des chances fait partie de la plate forme de revendications officielles étudiantes, avec des mesures telles que l’apprentissage à 14 ans, qui sont tout aussi inacceptables que le CPE. Il y a aussi le retrait du CNE en question, qui est partie intégrante de notre combat, puisque le CNE n’est qu’une autre facette du problème soulevé par le CPE, et que c’est une des raisons du soutien des salariés au mouvement de la jeunesse. Une solution serait d’imposer la transformation des CNE de tous les employés qui le souhaitent en CDI, et que plus aucun CNE ne soit signés. Enfin, et c’est là que nous rentrons dans un sujet moins consensuel, en tout cas ne dépendant pas des plates formes de revendications étudiantes officielles, toutes sorte de précaires et leurs luttes ressortent en ce moment au grand jour, et ont apportés leur soutien au mouvement. Ce n’est pas parce qu’il n’ont pas la force des syndicats qu’ils doivent être ignorés. Si donc notre combat est dirigé contre la précarité et non seulement contre une de ses manifestations (le CPE), il peut être nécessaire de continuer la mobilisation sur des questions telle que le projet de loi CESEDA, le statut des intermittents, celui des prostituées, et bien d’autres thèmes qui ne me viennent pas présentement à l’esprit.

Mon troisième et dernier point est plus large. Le système de démocratie parlementaire sous lequel nous vivons a montré sa vraie nature. Aussi longtemps que perdurera cette forme de gouvernement, qui n’est que la tyrannie de la finance déguisée, le conflit sera permanent, parfois latent, d’autres fois ouvert, mais toujours présent. Il faut donc se demander si le mouvement actuel peut évoluer en un mouvement de vaste réforme, si ce n’est de révolution, tout en restant prudent : détruire sans avoir rien à construire derrière est dangereux. Il ne s’agit donc que d’une question, mais qui je pense vaut la peine d’être étudiée et qui peut être formulé comme suit : le moment est il opportun pour engager une vaste ré(forme/volution) démocratique ?

Le combat marque donc un tournant, le CPE n’existe plus. Il ne nous reste plus qu’à nous demander ce que nous voulons vraiment, ce qui motive notre révolte, ce que nous pouvons obtenir, ce que nous pouvons construire, ce que nous voulons abattre.

De : Toma
lundi 10 avril 2006

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=26081
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