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 La lutte contre le CPE ... et après ?

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FleurOccitane
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Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: La lutte contre le CPE ... et après ?   La lutte contre le CPE ... et après ? EmptyDim 7 Mai à 23:51

Citation :

La lutte contre le CPE ... et après ?

Après ? Kipling aurait dit, avec raison, « ça, c’est une autre histoire ! »

Et en effet, comme après toutes les luttes, grandes consommatrices d’adrénaline, il sera difficile, dans le cas d’une « victoire » (qu’est donc une victoire ?) contre le projet du gouvernement, de ne pas succomber à cette baisse de régime naturelle, bien connue des sprinters, après voir eu le sentiment de passer le fil de l’arrivée.

Dans les faits, ce sera loin d’être le cas.

En effet, et Liém-Hoang-Ngoc (économiste, maître de conférence à Paris I) évoque cela dans son article « Stratégie néolibérale » (rubrique « à contre courant » de Politis 30/3 au 4/4 2006) les seules alternatives évoquées ne sont guère réjouissantes pour ceux dont le combat était principalement engagé contre la précarité.

« En France, les propositions du rapport Cahuc-Kramarz (remis à Nicolas Sarkozy avant son départ du ministère de l’Economie) sont abondamment citées au titre des alternatives possibles au CPE. Leur prise en compte par la gauche (LHN doit vouloir parler du PS) parachèverait l’entreprise de destruction du code du travail, amorcé par la droite.

La proposition finale du rapport est la fusion des contrats de travail en un contrat unique, assorti de la liberté totale de licencier moyennant le paiement d’une taxe pour financer la « Sécurité Sociale Professionnelle »

On voit que le monde occidental évolue lui-même en ce qui concerne ses fragilisés, ses pauvres, vers le modèle qu’il n’a cessé d’appliqué aux pays en voie de développement.

La seule manière qu’il a d’envisager le problème est de lui trouver une solution du type « taxe ».

Pour paraphraser Woody Allen « Je ne connais pas votre problème, mais une nouvelle taxe en est la solution ».

La taxe est en effet la solution idéale pour ceux qui peuvent payer.

Concernant les questions d’environnement, celle-ci permet désormais aux entreprises puissantes (via des nations-porteuses) d’acheter des droits à polluer (aux pays pauvres), son extension à tous les autres problèmes posés, maladie, chômage etc., permettra désormais d’acheter des droits à licencier, ou même des droits à violer l’intégrité d’une nation, voir même de corps (Les Etats-Unis s’interrogent sur la légalisation du commerce d’organes)

Le problème de l’emploi en Europe et donc en France, se situe bien en amont de ces objectifs-moyens (outils pour, et non pas résultats visés en rapport avec les « habitants du lieu » )

En Mars 2000 la stratégie de Lisbonne prétendait définir les grandes lignes de ce que devraient être les emplois en Europe. Or celle-ci ne s’appuyait aucunement sur le potentiel réel des nations, à savoir la fameuse « ressource humaine », dans un état des lieux qui aurait permis de définir un projet à partir de l’existant. Cette stratégie se définissait par rapport à ce qu’il faudrait faire sur la planète pour rester dans le groupe de tête des nations les plus riches.

De la même manière que certaines entreprise actuelles ne se demandent plus ce qu’elles savent faire, mais « où faire de l’argent en grande quantité » (ce qui en dit long sur leur détachement vis-à-vis tant des lieux, des savoir-faire, que des individus qu’elles souhaitent attacher à leur "projet d’entreprise".

Ainsi, cette « stratégie » en est venue tout naturellement, sans plus aucun repère tenant compte du citoyen, à envisager les conditions de réussite pour « devenir l’économie de la connaissance la plus puissante au monde d’ici 2010 »

-Ouvrir à la concurrence libre et non faussée (extrait de l’article déjà cité)
-adapter l’offre (en ressources humaines) sur un marché du travail débarrassé de ses rigidités
-alléger les charges fiscales et sociales pour favoriser la rentabilité nécessaire à l’investissement dans la nouvelle économie
-rendre le marché du travail plus fluide pour favoriser la fluidité des travailleurs
-réformer l’indemnisation du chômage pour inciter les chômeurs à la reprise de l’emploi

Toutes mesures dirigées vers l’objectif outil visé,sans tenir compte des projets des citoyens (désir de mobilité ?, savoir faire ?, motivation professionnelle ?)

Il faut, à marche forcée parvenir à ce qui est, à tort, vu comme le summum de la production de l’homme, et nommé, toujours à tort, économie de la connaissance, alors même qu’il ne s’agit là que de l’amélioration du « transport des données » (à mettre en rapport avec le sur-place depuis quelques années des recherches dans le domaine de l’Intelligence ( ?) Artificielle.

[Ce qui fait la richesse de notre civilisation est bien ailleurs que dans cette miniaturisation des éléments permettant le stockage des données et leur gestions.

On est en train de nous vendre, comme aux paysans dans les campagnes, au milieu du 20ème siècle, une table en formica, tout en nous "débarrassant" au passage de l’ancienne, qui elle était en chêne.]

Il est possible que, manifestation après manifestation émeutes après émeute , le rejet des Nombreux pour un projet, auquel ils n’adhèrent pas*, malgré le forçage constant à consommer les technologies afférentes, et pour lequel ils n’ont jamais été réellement consulté, il est possible qu’un jour l’éventualité d’une autre voie apparaisse comme bien plus que possible, comme nécessaire, voir même comme la seule voie de salut pour un monde qui devient de plus en plus coûteux au fur et à mesure qu’il impose des contraintes de plus en plus grandes** à ceux qui l’habitent.

* en France, les signes se succèdent, les uns aux autres,voir L’enfant a dit.

** tout devant s’acheter (le maximum est fait pour rendre les échanges gratuits impossibles) il est nécessaire de se protéger de plus en plus durement de ceux qui se retrouvent exclus de la norme d’une vie humaine, à proximité (les banlieues) ou à distance (les désirs d’immigration) .

C’est du côté de cet égoïsme qu’il faut le plus espérer un changement.

Car dès lors qu’il faut acheter chaque chose et son contraire - acheter le privilège de ne pas se fatiguer au travail, de mettre à distance les autres, de vivre dans un confort optimal, en même temps qu’acheter des relations amoureuses, de la fatigue en salle de gym ou tapis roulant, de vivre des summums d’inconfort (tourisme bain en "nature sauvage"), - les exclus sont nécessairement chaque jour plus près de vous et moi et cette quête paradoxale n’ayant pas de fin, la prise de conscience peut même venir de l’intérieur, à savoir de vous et de moi.

De : le bateleur
mardi 4 avril 2006

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=25516
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