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 Le défi écologique : limites de la démarche individuelle.

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FleurOccitane
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Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: Le défi écologique : limites de la démarche individuelle.   Le défi écologique : limites de la démarche individuelle. EmptyLun 1 Mai à 22:27

Citation :

Le défi écologique : limites de la démarche individuelle.

La cohérence individuelle ne répond pas au défi social.


Devant le défi majeur que représente dès à présent la sauvegarde de la biodiversité, de l’Homme et de la planète, chacun peut (doit ?) avoir une démarche écologique personnelle concrète. Cette attitude d’attention et de changement dans son propre quotidien relève en effet de la cohérence élémentaire, de l’évidence de lier pensée et actes.
On peut imaginer répondre ainsi à l’importance et même à l’urgence de l’enjeu que l’on pressent. Mais une réponse ainsi circonscrite à notre espace personnel est bien en deçà de cet enjeu qui a, lui, une dimension sociale, collective.
En réduisant cet enjeu social à la cohérence individuelle, on commet en effet une erreur aujourd’hui fort répandue qui a au moins deux sources.

Une erreur quasi généralisée et deux sources à tarir.

La première, culturelle, se situe dans la place excessive, totalisante, donnée à l’individualité.
Sans en avoir une conscience claire, nous sommes empreints d’une culture du Moi. C’est ainsi que nous nous vivons chacun comme le centre de la totalité. Un centre qui grossit dans chaque conscience et tend à s’assimiler peu à peu lui-même au tout. Entre autres conséquences insidieuses, le raisonnement dérape alors : « si je change, le monde change ou va changer dans le même sens » ou « chacun fait sa petite révolution personnelle et le grand changement est en marche », entend-on de plus en plus souvent.

Nous sommes donc dupés par un égocentrisme culturel général qui identifie individu et totalité et qui assimile aussi liberté et pouvoir. Cela revient en effet à dire : « je mets en œuvre ma liberté en menant une existence écologiquement soutenable, alors la planète peut être sauvée ». Ou dit autrement, « je sème une graine dans mon petit jardin et cet acte (ma liberté en actes) engendre naturellement un pouvoir de dissémination et de germination diffuse ».
Le même raisonnement appliqué aux petits groupes d’alter ego ou l’élargissement aux petits réseaux d’initiés, ne corrige pas vraiment l’erreur.

La seconde source, c’est notre soumission à une idéologie dominante qui a besoin de poursuivre la réduction de la conscience collective pour se réaliser.
Pour les classes dominantes qui partagent et imposent cette idéologie, il s’agit de préserver leurs intérêts et de maintenir leurs positions. Cette fin nécessite la poursuite des moyens qui la servent : la marchandisation et la mondialisation de la compétition économique. L’individuation, c’est-à-dire la division interindividuelle intériorisée par chacun, est une composante essentielle de cette idéologie.
Elle présente pour l’ordre marchand et les dominants au moins deux avantages décisifs.

D’abord, il est nécessaire pour eux que la conscience collective en chacun, se réduise au strict minimum. Conformément à leur domination, cela marginalise le risque que représente l’être collectif que nous pouvons constituer (voir l’Histoire et ses renversements).
Car pour dire les choses d’une manière simplifiée, nous sommes en effet infiniment plus nombreux que ces puissants et donc collectivement et potentiellement bien plus puissants qu’eux.

Ensuite, réduire l’homo-societus ou l’animal politique que nous sommes à l’homo-oeconomicus, réalise un élément basique de l’idéologie du marché : l’atomicité sociale – que partagent les dominants. Chacun est seul dans le grand marché économique. De ce fait, il n’est pas en mesure d’influer sur les mécanismes de la concurrence générale et doit donc s’y soumettre. (suite au verso)

Reconstruire du collectif et l’auto-organisation pour agir.

Que je jette mon grille-pain et que j’adopte des toilettes sèches par exemple, est une démarche cohérente si je pense que mon mode de vie doit absolument changer.
La réalisation de la préservation de la nature se situe à une toute autre échelle : l’échelle collective. Autrement dit, la finalité que nous poursuivons, ne peut être approchée que si nous accédons à cette dimension de l’Etre collectif (et écologiste) que nous ne sommes plus aujourd’hui.

C’est la conscience d’appartenir à un collectif (une classe sociale) qui a permis aux ouvriers par exemple, de changer leurs conditions de travail et d’existence et de construire le droit du travail, c’est-à-dire d’atteindre leurs buts (en tous cas partiellement). Ce n’est pas la dissidence d’une poignée d’individus, fut-elle grosse, qui aurait pu approcher ce niveau de changement. Ces groupes d’individus réfractaires (à juste titre), même totalement centrés sur leurs intérêts, n’auraient pas pu accéder à de tels acquis.
C’est cette conscience ouvrière qui a permis leur organisation et c’est celle-ci qui fut le moteur de ce virage impulsé à notre histoire commune, qui sans cela aurait du se faire sans eux et même contre eux. Et ce sont ces acquis pour tous qui s’effilochent aujourd’hui peu à peu en l’absence de conscience et de constitution d’une force collective renouvelée.

Impulser des changements que nous souhaitons.

Si nous ignorons la double nécessité de cette conscience et d’une auto-organisation libertaire (non bureaucratique et non hiérarchique), au prétexte par exemple que notre liberté individuelle en pâtirait, alors nous sommes victimes et complices de notre impuissance collective actuelle. Bien sûr, il y a un effort à fournir pour composer avec les autres. Bien sûr, il y a des contraintes en perspective, mais il ne s’agit que de celles que l’on s’impose à soi-même. Enfin ces contraintes et ces efforts auxquels on consent, réduiront peu à peu ceux, qui multipliés, nous sont imposés.
C’est en tous cas la seule démarche qui permette réellement de reprendre l’initiative et d’impulser des changements à la hauteur de ceux que nous souhaitons : se réconcilier avec la nature, reconquérir une autonomie et vivre dans une vraie démocratie qui débat de ses choix et les réalise.

Rahmabaman, le réseau (en construction) d’auto-constructeurs et d’auto-rénovateurs et le projet d’un journal local et populaire que je propose autour de Sommières, sont inspirés de cette nécessité du collectif, d’une diffusion large et mise en actes de valeurs écologiques et de la démocratie libertaire.

Maxime Vasseur maximevasseur(a)free.fr
rahmabaman(a)free.fr http://kiosq.info/rahmabaman

Mis en ligne par libertad, le Samedi 1 Avril 2006, 21:49 dans la rubrique "Ecologie".

http://endehors.org/news/10133.shtml
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