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 Contre les emplois précaires et après ?

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FleurOccitane
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Nombre de messages : 5959
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: Contre les emplois précaires et après ?   Contre les emplois précaires et après ? EmptySam 22 Avr à 19:29

Citation :

Contre les emplois précaires, et après ?...

Dire non au « contrat premier embauche », au « contrat nouvel embauche » ou autres emplois précaires de merde est un strict minimum. Mais pourquoi en arriver à quémander à l'état des emplois « stables », des CDI ? Pour être indéfiniment exploité ? Car revendiquer un emploi stable ou autre, c'est en appeler à sa propre servitude, à son propre asservissement au quotidien. C'est accepter les conditions de l'exploitation capitaliste avec son régime du salariat et son droit au travail. C'est accepter de se vendre moyennant un salaire que de signer un contrat de travail, de se transformer en chose ou en numéro de matricule au service du capital et de la haute bourgeoisie, de son état « public » et de ses entreprises « privées », bref c'est accepter de ne plus s'appartenir et de devenir étranger à soi-même.

Refuser le CPE et la précarité et demander simultanément à l'état capitaliste des emplois « stables » comme le font par exemple les syndicalistes de l'UNEF ou de sa soeur jumelle Cé (la confédération étudiante ), de SUD étudiant, ou encore du CSID, est une monstrueuse contradiction. Car dans le cadre du salariat, les emplois dits « stables » et les emplois dits « précaires » (mais aussi les inemployés : les chômeurs) s'impliquent de manière réciproque et contradictoire. C'est donc ne vraiment rien comprendre à la logique du capitalisme libéral que de se dire contre la précarité de l'emploi (SMIC, chômage, intérim, CDD) et simultanément pour l'emploi, l'emploi stable, confortable, bref pour un CDI un peu mieux payé, car pour le capitalisme libéral il a toujours fallu des pauvres encore plus pauvres comme les chômeurs et des rmistes aujourd'hui, pour maintenir sous pression les employés salariés (de la classe moyenne en particulier) et obtenir par là leur subordination, leur acceptation à être exploité moyennant une compensation financière. Cette contradiction dans la démarche des syndicalistes de la gauche « plurielle » illustre tout à fait leur opportunisme de devenir l'un de ces fonctionnaires moyens, planqués, l'un de ces cadres de la pensée ou de l'encadrement social, collaborateur du système, de l'enseignement et de l'éducation des idiots. Bref, les syndicalistes et tous les étudiants qui les applaudissent en coeur ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et la défense de leur bout de gras. Pour ne pas devenir l'un de ces « citoyens de seconde zone » comme le laisse entendre l'UNEF et SUD étudiant dans un de leur tract ? Mais pour qui se prennent-ils ? De quels « citoyens de seconde zone » parlent-t-ils sinon des chômeurs, des rmistes, des smicards, ou des « jeunes » banlieusards qui se sont révoltés de manière exemplaire en novembre dernier en remettant en cause radicalement leurs conditions de vie pourrie, c'est-à-dire en s'attaquant à tous les symboles qui les définissent négativement dans la société bourgeoise mortifère : les écoles de la sacro-sainte république française, les commerces, les transports, les casernes de flics, les agences ANPE et ASSEDIC et autres nourrisses de l'assistanat social que ne font que gérer ou « apaiser » les contradictions du système capitaliste (finance, logement et propriété privée, etc.) et donc les reproduire sans jamais prendre les problèmes à la racine. Les émeutes de novembre ont montré ou rappelé que la reproduction de la vente de la force de travail (mondialement précarisée) est devenu une affaire de discipline : répression policière pure et simple et argument religieux de l'autorité morale de l'état républicain (couvre-feu de trois mois pour les mineurs, menaces de suppression des allocations familiales, « service civil volontaire » etc.) face aux violences de l'économie, de l'argent qui est la mesure même des inégalités.

Aujourd'hui, la seule unité possible pour le prolétariat, c'est de détruire l'échange marchand, le salariat (qui produit le chômage, le RMI, le SMIC, etc.) et non la recherche d'une « unité des travailleurs salariés » comme le préconise les syndicats et les partis de gauche (les « réalistes » de la lutte ouvrière). Avec cette perspective, on ne sort pas des revendications marchandes et des tenailles de la marchandise dans notre état de collection de marchands et de vendeurs individuels de force de travail, on n'en reste donc à revendiquer des minables augmentations de salaires (que l'on obtient d'ailleurs presque jamais), des emplois salariés, des postes au concours et toutes sortes de compensation financière. Cette « unité de la classe salariée » est largement mythique et est tout au plus un voeu pieux, au pire une utopie capitaliste, car le capital n'unifie pas le prolétariat pour lui-même, il l'atomise en un fracas d'usines absurdes, en un secteur public et privé, en corporation de métier, en nation, etc.. Il ne sert à rien non plus de rechercher une « solidarité » entre employés et chômeurs, employés « stables » et « précaires », voire même entre salariés et étudiants, car ceci n'est qu'un programme réactionnaire d'institutionnalisation de la division entre le bagne salarié complètement morcelé et l'enfer du chômage, avec partage de la misère, alors que la seule perspective est de détruire le salariat, comme Marx l'avait déjà bien vu... Une théorie et une pratique qui préconisent l'« unité des salariés » ou la « solidarité » avec les chômeurs (même chose avec l'« unité/solidarité » étudiante) figent chaque ouvrier, corporation, usine, employé, chômeur, étudiant dans « sa » situation particulière et dans une vision parcellaire de sa classe et du monde.

En ce qui concerne plus précisément la suppression des postes au concours, c'est tant mieux ! Finis les avantages et les plans « tranquilles ». Lutter simultanément contre la précarité de l'emploi et la suppression des postes au concours est, là aussi, une belle contradiction, grosso modo la même que de se dire contre la précarité et en appeler à des emplois stables. Car de notre accession ou non au diplôme dépend l'avenir de chacun de nous pris séparément dans l'univers concentrationnaire du travail salarié : peu nombreux sont ceux qui bénéficieront d'emploi stable comme le souhaitent les syndicalistes opportunistes, par contre beaucoup accepteront ou acceptent déjà des emplois de merde bien abrutissant payé au SMIC (et encore !) Quand d'autres irons pointer au chômage si ce n'est déjà le cas. Les diplômes, comme les salaires, ne sont qu'une sorte de monnaie frappée par l'état à l'adresse des étudiants. Si l'on veut bien considérer que les diplômes sont à l'étudiant ce que les salaires sont aux travailleurs employés, que ce sont justement les diplômes (leur accès ou non, ainsi que leurs spécificités) qui divisent les étudiants à l'intérieur même de l'université, tout comme le salariat atomise et isole chaque travailleur (dans « son » usine, service, « sa » corporation, « son » rang, « sa » position particulière au sein de l'entreprise privée ou publique, voire même de « sa » nation), mais encore que le monde de l'université n'est pas un « à côté » de la division abrutissante du travail salarié puisque l'université ou l'école est un lieu de préparation au travail salarié forcé, un lieu de sélection sociale distribuant les diplômes, c'est-à-dire les codes d'accès au monde du travail salarié et à ses différents statuts plus ou moins privilégiés, alors la seule unité aujourd'hui envisageable à l'université pour les étudiants prolétaires est de briser le cadre des diplômes, de briser leur statut d'étudiant, tout comme il faut briser tous les statuts des travailleurs par lesquels Monsieur le Droit bourgeois nous catégorise, nous accorde des droits, nous autorise !, nous réifie en pure chose économique, en pure valeur abstraite d'argent, etc. nous appelons tous les étudiants du monde, qu'ils soient à l'université ou au lycée de boycotter les examens. Cet « art du refus » est l'un des moyens simples dont nous disposons pour abolir la logique des diplômes, pour briser la logique de reproduction des classes sociales de la société bourgeoise capitaliste. Assez de ces étudiants, syndiqués ou non, qui sont toujours là à vouloir défendre le cadre des diplômes, les conditions d'examen, de contrôle et de flicage de la normalité bourgeoise. En faisant cela, ils ne font que confirmer la logique des diplômes et des concours et donc la logique de la compétition généralisée et de la concurrence de tous contre tous, du prestige individuel et de la méritocratie si chère aux bourgeois. Autrement dit, ils participent pleinement au principe de sélection fasciste de l'intellectuométrie et de son idéologie sans bornes du classement des « bons » et des « mauvais », des « bêtes » et des « non bêtes » ou dans un autre domaine des « riches » et des « pauvres » etc.

Texte anonyme trouvé à l'université Paul Valéry de Montpellier

anonyme article:53572 gari
le mardi 14 mars 2006 à 09h27

http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=53572
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