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 Le témoignage d’HARRY

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FleurOccitane
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Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: Le témoignage d’HARRY   Le témoignage d’HARRY EmptyMar 21 Mar à 3:11

Citation :

Le témoignage d’HARRY

Le témoignage d’HARRY Arbre_1_-2

Bonjour, je m’appelle Harry , je suis un chêne pédonculé de quarante mètres. J’ai 550 ans, et le tour de mon tronc, est de 7,20 m. Je suis le pensionnaire d’une forêt de basse Normandie, et vous pensez bien que j’en ai vu des choses défilées sous mes pieds.

Un demi millénaire à vivre sur cette terre, beaucoup de mes congénères n’ont pas eu cette chance. Combiens sont tombés sous les coups de haches, et plus récemment sous les chaînes des tronçonneuses. Du haut de mes ramures, j’aperçois les trouées créer par les humains. Pourquoi ? pour faire du papier, des meubles principalement, et pour entretenir la forêt, parait-il. Ce dernier argument me semble peu crédible, car dans la nature, la sélection se fait d’elle même, et ce depuis la nuit des temps, je suis bien placé pour le savoir vu mon grand age.

Les choses ont bien changées depuis cinq cents ans. Du bout de mes racines, je sens la terre se plaindre, et se révolter. Tout mon être vibre, lorsqu’un tremblement de terre se produit quelque part dans le monde. Chaque catastrophe naturelle nous renvoie des informations à nous, végétaux. Nous communiquons par l’intermédiaire de vibrations, et les information nous parviennent dans les plus brefs délais. Chez les humains, ils appellent ça le web. Internet comme ils disent. Alors c’est vrai, dans ma forêt, il n’y a pas de cataclismes majeur et régulier, contrairement aux cyclones et autres typhons qui frappe certaines parties du globe, pourtant je me souviens de mémorables tempêtes.

Les choses se sont dégradées il y a un siècle, avec l’entrée de l’aire industrielle. Les humains se sont mis à produire, consommer de plus en plus, ce qui est logique puisqu’ils sont plus nombreux chaque années. Comme il leur faut de la place, ils en font, rompant l’équilibre écologique de la Mère nature. Leur avidité les conduit inévitablement vers le point de non retour. Plus les années passent, plus les évènements s’accélèrent. A l’automne 1987, une terrible tempête est passé sur l’ouest du pays. C’était dans la nuit du mercredi au jeudi, à quelle date, je ne m’en souviens plus. Par contre, ce dont je me souviens, c’est le bruit des craquements sinistres que j’ai entendu, cette nuit là. Des centaines d’amis, de frères ont été amputé de leur plus beaux membres, de leur plus belles ramures. Et combien ont péris. J’entends encore leur longue agonie au plus profond de ma mémoire.

Certaines parcelles ont été complètement détruites. Et les exploitants forestiers ont parlé de catastrophe. Oui, catastrophique pour leur portefeuille, et pourtant, mes compagnons sont tombés sous le joug de dame nature, et pas sous l’emprise des maillons acérés de leurs tronçonneuses. Mais je reconnais toutefois, qu’ils ont bien travaillé derrière, afin de penser les blessures de notre habitat. En juin 1992, des minis tornades ont décapité des centaines d’arbres, dans la vallée de l’Huisne, ne laissant que des troncs plantés vers le ciel , tel les des pieux attendant un hypothétique ennemi. L’apothéose s’est produite lors de la fameuse nuit du 25 au 26 décembre 1999. Qui ne s’en souvient pas, d’ailleurs. Une nouvelles fois la terre s’est fâchée. Des vents encore plus violents, presque un cyclone, se sont abattus cette fois sur l’Europe entière. J’ai même cru que ma dernière heure était arrivée. Je me dandinais d’un pied sur l’autre, les cris de souffrances étaient à peine masqués par la violence des évènements. J’ai vu des membres sectionnés voler en l’air, manquant de peu, de m’arracher les miens.

Bien sur, j’ai perdu quelques branches, mais mon ancienneté m’a permise d’être mieux protégé que d’autres, mais j’ai du m’accrocher pour ne pas céder, résister, mes racines se recroquevillant au plus profond de la terre pour ne pas me coucher. Je devais rester en vie, le plus longtemps possible, comme un général sur un champs de bataille, j’ encourageais mes frères à ne pas faillir.

Le témoignage d’HARRY Ordure_3_

Les plaies, aujourd’hui, ne sont pas complètement pensées. Il reste d’immuables cicatrices tout autour de moi. Par contre, je vois mieux l’incivilité des hommes. Le « ménage », fait par cette tempête, me permet de voir, ce que je ne voyait plus, où ce que je ne voulait plus voir. En effet, le sol est jonché de multiples objets et détritus. Ces gens, qui exploitent les parcelles de forêt, laissent derrière eux les traces de leur passage au plus profond des bois. Leurs machines creusent de profondes empreintes dans le sol, formant de profondes saignées dans la terre, alors que grâce à l’utilisation de chevaux, leurs empreintes seraient moins visibles, et en tous cas plus naturelles. Je ne parle pas de la pollution des gaz d’échappement.

Dire qu’ils ne nettoient même pas derrière eux. Combien de fois ont ils « oublié » de récupérer des jerricans, des bouteilles et d’autres immondices. Mais les chasseurs, les promeneurs ne sont guère plus loyales envers ce microcosme. Voici des exemples de ce que l’on peut trouver dans ma forêt, à mes pieds, sous mes yeux et les vôtres chers humains. Comment pouvez vous prétendre essayer de sauvez la planète, si déjà près de chez vous, vous êtes incapables de prendre soin de votre proche environnement. Alors, je vous le dis, réveillez vous, ne jetez plus rien derrière vous lors de votre prochain passage sous mes rameaux, vous prolongerez la vie des plus petites espèces au plus grandes, de l’infime larve au plus majestueux des arbres. La protection de votre environnement commence près de chez vous.

Moi, Harry, vieux chêne d’une forêt du perche, aimerait finir paisiblement sa vie, mourir de vieillesse sans être ronger par l’acide de la dégradation d’un quelconque élément produit et déposé par vous, tristes humains. J’ai versé trop de larmes, et vu trop de souffrance autour de moi par votre faute. Aussi quand je serai mort, je ne veux pas être réincarné en homme.

HARRY.
Témoignage recueillit par le Guérineaucéros.

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De : guerineaucéros
dimanche 26 février 2006

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=23600
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