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 lu sur politis : "Irait-on vers un chaud printemps ?

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FleurOccitane
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Nombre de messages : 5959
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MessageSujet: lu sur politis : "Irait-on vers un chaud printemps ?   lu sur politis : "Irait-on vers un chaud printemps ? EmptyDim 12 Mar à 0:12

Citation :

lu sur politis : " Printemps chaud ?/La revanche de Gaia/Charlie Hebdo/Peio/Le mai de Storti

lu sur politis : "Irait-on vers un chaud printemps ?

En matière sociale, tout pronostic est à haut risque, et on se gardera d’en prendre le pari. Bornons-nous à constater que les manières hussardes du Premier ministre obligent à se poser la question. En bousculant tout à la fois le temps de la concertation syndicale et celui du débat parlementaire pour imposer des choix pour le moins contestables en matière de droit du travail et de protection sociale, M. Galouzeau de Villepin confirme ce qu’on savait déjà : son peu d’appétence pour la consultation des représentants du monde du travail et son mépris hautain d’une fonction élective à laquelle, il est vrai, il n’a jamais jugé bon de se risquer. Ce nostalgique de l’empire napoléonien sait (de naissance ? De révélation divine ?) ce qui est bon pour la France et n’a que faire des fastidieuses pratiques du débat public, où il ne voit que temps perdu. D’ailleurs, chacun sait que les députés (même ou d’abord les siens) sont « des connards ».

Or le temps presse. Pas celui des chômeurs et précaires, le sien. Le compte à rebours est lancé. La mise sur orbite présidentielle se joue dès maintenant.

Dans le camp des héritiers du chiraquisme, il devient urgent de faire pièce à l’agitation frénétique du ministre de l’Intérieur, par ailleurs patron du parti majoritaire. Il faut reconnaître à celui-ci qu’il n’a jamais fait mystère de ses ambitions, ni dissimulé les voies qu’il entend emprunter pour les mener à bien. Jusqu’à annoncer d’emblée, avec une désinvolture ahurissante, sa sortie programmée du gouvernement lorsqu’il jugerait opportun de se consacrer pleinement à la conquête du siège suprême. S’affirmant comme le champion d’une droite dure, ultralibérale, ultrarépressive, clairement atlantiste, Nicolas Sarkozy a fait un cheval de bataille de la rupture avec un modèle social républicain qu’il juge caduc. Villepin, jusqu’ici, semblait vouloir se distinguer de son concurrent en se posant en champion de la défense de ce modèle, dans une posture assez gaullienne de surplomb du clivage droite-gauche ; au point qu’on pouvait voir en sa candidature le seul vrai rempart à l’irrésistible ascension du petit Nicolas. C’est cette illusion que le Premier ministre, en choisissant de brûler les étapes (mais aussi ses vaisseaux) vient de faire voler en éclats. En cassant le code du travail ­ car c’est bien de cela qu’il s’agit ­, il adopte à son tour la stratégie de la rupture, coupe l’herbe sous le pied de son rival et lui dispute le rôle de porte-drapeau d’un néoconservatisme français. Impérial dans la manoeuvre, écrasant l’opposition de gauche de son mépris, c’est Napoléon défiant Bonaparte : il se ceint lui-même de la couronne (quitte à irriter Chirac, dit-on) quand son adversaire principal en est encore à piétiner au pont d’Arcole ; et il enjoint implicitement les grognards de l’armée chiraquienne, que déchire la guerre des chefs, d’avoir à choisir leur camp.

Ce qui les embarrasse rudement.

Cela s’appelle jouer gros. Ça passe ou ça casse.

Le piquant est qu’il va revenir à la gauche, aux syndicats, aux étudiants et aux lycéens de dire si Villepin a ou non présumé de ses forces. Donc de choisir entre les prétendants. Certes, ils ne se battront pas pour l’un contre l’autre, et c’est bien sur le fond qu’ils entendent porter le fer. Mais selon qu’ils font, ou non, échec au Premier ministre, ils désigneront sans doute le champion du camp d’en face. Seule une mobilisation énorme, un raz de marée de protestation populaire, pourrait atteindre les deux d’un coup. Improbable ? Les premières escarmouches, en période de vacances scolaires, n’ont pas été à la hauteur du défi ; mais rien n’indique que tout soit joué : on sent monter comme une grosse colère.

Chaud, le printemps ? On le saura assez vite.

LA REVANCHE DE GAIA

Restons dans les considérations climatiques, mais cette fois au sens propre. Les Cassandre ont généralement mauvaise presse ; ou pas de presse du tout. C’est pourquoi la pleine page consacrée par Le Monde à James Lovelock (1) attire l’oeil, forcément.

Qui est-il, ce médecin et biologiste anglais de 86 ans, membre des plus hautes instances scientifiques internationales et assez méconnu en France ? L’auteur d’une théorie, dite de Gaia (2), qui décrit la Terre comme un ensemble vivant autorégulé, dont l’espèce humaine serait « le système nerveux ». Dans son dernier livre, la Revanche de Gaia, qui paraît ces jours-ci en Grande-Bretagne ­ ce qui lui vaut ce portrait dans Le Monde ­, Lovelock nous dit sa conviction que ce système nerveux, du fait de l’industrialisation forcenée, de la course à la consommation, est devenu l’empoisonneur de la planète et que seules une décroissance et une désindustrialisation drastiques peuvent encore sauver l’espèce humaine des pires catastrophes. Les esprits forts hausseront les épaules. Pourtant, le savant est précis dans ses prédictions : « Avec le réchauffement climatique, la plus grande partie du globe va se transformer en désert. Les survivants se regrouperont autour de l’Arctique. Mais la place manquera pour tout le monde, alors il y aura des guerres, des populaces déchaînées, des seigneurs de la guerre. Ce n’est pas la Terre qui est menacée, mais la civilisation. » Pour quand, ce repli des happy few chez les pingouins ? Tout bientôt : « avant 2050 ». Nous voilà prévenus.

Reste à surveiller les opérations immobilières dans le grand nord canadien, en Alaska ou au Groenland : quand vous apprendrez que les milliardaires commencent à s’y faire construire des résidences secondaires, vous saurez que l’heure approche...

CHARLIE

Charlie Hebdo en champion de la liberté d’expression, c’est dans sa vocation : rien à y redire. Et tant mieux pour lui s’il se fait au passage des couilles en or. D’autant qu’il s’en est plutôt bien tiré, notamment avec une couverture de Cabu assez drôle.

Le problème, c’est qu’il entretient, depuis que Val y règne en maître, des rapports pour le moins ambigus avec l’islam en général et pratique volontiers des amalgames douteux qui participent de la « guerre des civilisations ». Sans parler d’un soutien affiché à Israël et à ce grand pacifiste de Sharon, dont il a salué l’évacuation du Sinaï avec des trémolos dans la voix : c’est qu’on ne rigole pas de tout à Charlie, faut pas croire ! On y a aussi ses vaches sacrées. La présence de quelques grands anciens du vrai Charlie d’autrefois sert de caution à une guerre idéologique que captain Val mène sans faiblesse, en bon petit soldat des vraies valeurs occidentales. Ce qui fait qu’il n’était peut-être pas le mieux placé pour en rajouter une louche dans cette pénible affaire des caricatures du Prophète. Enfin, c’est mon avis.

Peut-être pas celui de Cabu, Cavanna, Siné, Wolinski, pas gênés de dessiner leurs petits mickeys sous protection policière. Anarchos, ma non troppo !

PEIO

Remis en liberté en attente de son jugement (pour avoir hébergé des membres supposés d’ETA) après seize mois de prison préventive (voir Politis de la semaine dernière), le chanteur basque Peio Serbielle a adressé une belle lettre de remerciements à tous ceux qui l’avaient soutenu. Il y réaffirme notamment ses convictions non-violentes, mais aussi son soutien à la cause de l’autodétermination du peuple basque.

Au passage, et à l’occasion du débat actuel sur une réforme de la justice, à la suite du naufrage judiciaire de l’affaire d’Outreau, il fait une proposition : « Je propose une réforme, une seule : que les juges d’instruction et le corps politique dans son ensemble fassent un contrat de première embauche de 6 mois en entreprise, je veux dire... en prison (section isolement, mitard, chosification, humiliation, etc.) Je propose que l’on se retrouve à l’issue de ce stage, Mmes et MM. les juges d’instruction, magistrats et corps constitués, et que l’on mutualise nos réflexions. Je suis persuadé que nous devrions sans trop perdre de temps en conjectures, oraisons jaculatoires et création de commissions inutiles, arriver à d’intéressantes conclusions. Si ma proposition vous agrée, faites-le moi savoir dès que possible, et je serais ravi d’apporter ma modeste contribution au débat. »

Voilà une idée qu’elle est bonne !

LE MAI DE STORTI

Un printemps chaud, nous en avons connu un autour de nos vingt ans. Il nous a marqués au fer rouge. Il a tellement fichu la trouille à la classe dominante qu’elle n’en finit pas, bientôt quarante ans après, de tenter de le discréditer, le ridiculiser, d’en agiter le spectre.

Grâces soient rendues à Martine Storti, qui, dans un court roman (3) palpitant de vie, de générosité, d’amour, de talent aussi, sait lui faire justice, en restituer la vraie dimension, celle d’une levée en masse de tout un peuple contre l’injustice sociale, d’une « irruption de la vie », comme disait ce vieux Clavel. Contre tous ceux qui ne veulent y voir qu’un grand monôme un peu poussé d’une jeunesse petite-bourgeoise jetant sa gourme (si ça n’avait été que ça, Mai 68, l’évoquerait-on encore autant, ferait-il encore si peur ?), ce qu’il fut aussi, bien sûr. Martine ne renie rien de ces journées exaltées, où nous avons cru à un autre monde possible : « A-t-on ressenti cette légèreté qui a conquis Paris, cette allégresse qui traverse les quartiers, comme une grâce imprévisible, née on ne sait comment ? A-t-on déjà vu autant de gens se rencontrer, se parler, dans les rues, les usines, les bureaux, transformant le pays en une immense assemblée générale ? »

Non, chère Martine, on ne l’avait jamais vu dans le siècle. Sauf peut-être en 1936. Et, en mode mineur, pendant l’hiver 1995. Comment ne pas souhaiter à nos jeunes, en ce début de siècle de tous les périls, qu’ils en goûtent à leur tour l’incomparable saveur ?

Bernard Langlois

(1) « James Lovelock, docteur catastrophe », par Hervé Kempf, Le Monde du 11 février.

(2) La « Terre mère », dans la mythologie grecque. Je vous renvoie au site : www.ecolo.org/lovelock. À noter que Lovelock n’est guère prisé par les écologistes français, car partisan d’une utilisation raisonnée de l’énergie nucléaire civile...

(3) 32 jours de mai, Martine Storti, Le bord de l’eau, 198 p., 17 euros.

pol-bl-bn@wanadoo.fr

Mis en ligne par patrick83, le Jeudi 16 Février 2006, 22:18 dans la rubrique "Actualité".

http://endehors.org/news/9634.shtml
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