Ecoles : Des conseiller tuteur SFR de l’élève

altermonde.levillage-REÇU DE FRANÇOIS JOURDE-vendredi 20 mai 2005
Ecoles : Des conseiller tuteur SFR de l’élève

En mars, un article du journal 20’’ indiquait :
"Le mouvement Entreprises de taille humaine indépendantes et de croissance (Ethic) a lancé hier un appel national afin que les entrepreneurs viennent raconter aux élèves l’aventure de la création d’une entreprise". Ce même article nous apprenait qu’un livre pour les 6-8 ans , "l’entreprise racontée aux enfants" était édité ( illustrations d’Aurore Giscard d’Estaing).

(...)

Citation :

Le ministère de l’Education nationale, le ministère de l’emploi et l’entreprise SFR Cegetel viennent de conclure un accord de partenariat. Cet accord (texte ci-dessous) en dit long sur l’état de délabrement de notre système éducatif.

Sous couvert de "partenariats" et de "mécénat" les entreprises et le gouvernement organisent la privatisation et la subordination de l’Education.

Rappelons qu’en 2001 déjà le ministère de l’Education nationale ( Jack Lang était alors ministre) avait signé un accord avec le groupe Pinault-Printemps-Redoute pour "soutenir l’accueil en internat d’élèves motivés, éprouvant des difficultés économiques, familiales ou sociales, afin qu’ils poursuivent leurs études dans les meilleures conditions."

C’est aujourd’hui SFR qui joue les bienfaiteurs...
* * *

bulletin officiel [B.O.] n° 19 du 12 mai 2005

Protocole d’accord entre le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, le ministère de l’emploi, du travail et de la cohésion sociale et l’entreprise SFR Cegetel

Protocole d’accord du 8-3-2005 (...)

Entre

l’État, représenté par :
le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, Monsieur François Fillon ;
le ministre de l’emploi, du travail et de la cohésion sociale, Monsieur Jean-Louis Borloo ;

et la Société française de radiotéléphonie, ci-après dénommée "SFR Cegetel" (...), représentée par son président-directeur général Monsieur Frank Esser.

Il a été convenu et exposé ce qui suit :

PRÉAMBULE
Les entreprises de télécommunications exerçant une forte attractivité auprès des jeunes, SFR Cegetel souhaite, dans le cadre de sa politique de mécénat d’entreprise :

- favoriser l’accès au sein d’écoles publiques d’ingénieurs en télécommunications d’élèves issus de lycées situés en zones urbaines sensibles (ZUS), en accordant une attention particulière aux jeunes filles et aux élèves issus de l’immigration ;

- trouver les compétences et les personnalités capables de s’adapter à des métiers en constante évolution.

En outre, le Gouvernement a décidé, dans le plan de cohésion sociale, d’accorder une priorité toute particulière au renforcement de l’égalité des chances et à la promotion de la diversité dans les entreprises.

Dans ce contexte l’entreprise SFR Cegetel souhaite contribuer avec le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche et le ministère de l’emploi, du travail et de la cohésion sociale à l’effort national en faveur de l’accès des jeunes des quartiers sensibles aux formations qualifiantes de haut niveau, permettant de favoriser l’accès aux postes d’encadrement et une meilleure prise en compte du corps social dans sa diversité.

En effet, les écoles d’ingénieurs qui conduisent à ces formations sont encore trop peu accessibles aux jeunes issus des ZEP et ZUS. Les ministères concernés s’associent à SFR Cegetel pour la réalisation de ce programme tant pour sa conception que sa mise en oeuvre.

Article 1 - Objet du protocole d’accord

Le présent protocole a pour objet la conclusion et la mise en oeuvre d’un programme établi en partenariat entre le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, le ministère de l’emploi, du travail et de la cohésion sociale, et SFR Cegetel, ainsi que la définition des engagements respectifs de chaque signataire. Ce programme concerne particulièrement les élèves issus de lycées situés dans des ZUS inscrits dans une section de technicien supérieur (STS) conduisant à un brevet de technicien supérieur (BTS), ou encore ceux qui, détenteurs d’un BTS, sont inscrits dans une classe préparatoire ATS, sans exclusive d’autres cursus de formation proposés par l’un ou l’autre des trois signataires.

Article 2 - Modalités

SFR Cegetel s’engage, au travers de sa direction "citoyenneté et responsabilité sociale", en partenariat avec les ministères concernés, à contribuer au développement du programme en mobilisant des moyens adaptés de l’entreprise, et notamment à :
- participer à la sensibilisation des élèves de STS et/ou d’ATS aux métiers des télécommunications et au fonctionnement d’une entreprise ;
- mobiliser un réseau de tuteurs SFR Cegetel pour accompagner et soutenir dans leur préparatIon aux examens les élèves identifiés par le proviseur et le chef de travaux en STS et en classes A TS, et ensuite au long de leur formation en écoles publiques d’ingénieurs ;

- faciliter, via le réseau des tuteurs, l’accès et la découverte de l’entreprise pour les jeunes bénéficiaires du programme (selon les possibilités existantes de stages, d’apprentissage, de travaux de recherche ou d’accueil en entreprise) ;
- apporter un soutien financier, complémentaire des dispositifs boursiers existants, aux élèves concernés, dès leur admission dans les écoles d’ingénieurs participantes au programme ;
- contribuer à la mobilisation d’autres entreprises du secteur des télécommunications (opérateurs et industriels notamment), pour les inciter à s’inscrire dans le présent projet ;

- faciliter l’accès à l’emploi ou à la création d’entreprise, notamment dans le secteur des télécommunications, pour les jeunes engagés dans le programme, à la fin de leurs études dans les écoles d’ingénieurs, en mettant en place des démarches d’accompagnement ou de parrainage ;
- assurer le secrétariat général du programme et sa coordination entre les niveaux national et régional, en responsabilité conjointe avec ses deux ministères partenaires, SFR Cegetel établissant à la fin de chaque année un bilan du programme validé par ses deux partenaires.

Les ministères s’engagent à :

- définir en accord avec SFR Cegetel les zones géographiques prioritaires pour la mise en ouvre du programme ;
- informer et mobiliser leurs réseaux : services déconcentrés, universités, grands établissements, lycées, réseaux locaux d’appui à l’insertion socio-professionnelle (missions locales, plan local pour l’insertion et l’emploi - PLIE - ...) et de la politique de la ville ; pour qu’ils fassent connaître ce programme aux jeunes des zones concernées et qu’ils contribuent effectivement à sa mise en oeuvre ; les chefs d’établissements auront en charge la mise en place de réunions d’informations dans les lycées en liaison avec les sites SFR Cegetel. Ils identifieront avec l’aide de l’ équipe enseignante, les étudiants susceptibles de participer au programme ;
- identifier, et sensibiliser, les bénéficiaires potentiels au sein des lycées concernés situés en ZUS ;
- faire connaître et mobiliser les dispositifs publics financiers et logistiques existants, au niveau national ou local, en terme d’attribution de bourses et d’aides au logement notamment, pouvant être nécessaires aux jeunes engagés dans cette action et contribuant à la réussite du programme.

Article 3 - Suivi du protocole d’accord

Le présent programme est sous la responsabilité d’un comité de pilotage placé sous la tutelle des deux ministères et réunissant l’ensemble des responsables désignés par les trois signataires. Le secrétariat permanent du comité est assuré par SFR Cegetel. Il se réunit au moins une fois par an, fixe les objectifs du programme, valide les moyens et en établit le bilan annuel.

Article 4 - Communication

Toute opération de communication relative à ce partenariat devra faire l’objet d’un accord préalable conjoint entre les trois signataires.

Article 5 - Extension du protocole à d’autres partenaires

Les trois signataires s’engagent, une fois mises en place les modalités de mise en oeuvre de ce programme, dès 2005, à associer d’autres entreprises de télécommunications prêtes à s’engager auprès de SFR Cegetel pour le développement de ce programme.

Article 6 - Durée du protocole d’accord

Le présent protocole est établi pour une durée de trois ans, à compter du 1er janvier 2005. Au terme de cette période, les parties apprécieront, au vu des bilans visés à l’article 3, toute adaptation utile de leur partenariat et la possibilité d’une extension des dispositifs.
Le présent protocole sera alors, le cas échéant, modifié par avenant. À défaut, il sera renouvelé, par tacite reconduction.
Toute partie peut se retirer du présent protocole par envoi d’une lettre recommandée, avec accusé de réception, avec préavis d’un mois. Cette action étant partenariale, le retrait d’une des parties entraîne la résiliation de droit du protocole.

Protocole signé en trois exemplaires,
le 8 mars 2005
Le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche
François FILLON
Le ministre de l’emploi, du travail et de la cohésion sociale
Jean-Louis BORLOO
Le président-directeur général de l’entreprise SFR Cegetel
Franck ESSER

source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=2807

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Ca y est ! ils entrent à l'ecole.

a quand la pub obligatoire en maternelle comme aux USA ?

Il faut à tous prix préserver l’école de la publicité !

altermonde.levillage- samedi 21 mai 2005, Anonyme XXI
Le père noël est un boxeur
RETOUR SUR UNE PUBLICITÉ SFR DE NOËL 2003

A l’heure ou SFR souhaite faire en geste envers les pauvres et les jeunes filles (cf. Ecoles : Des conseiller tuteur SFR de l’élève), il me semble intéressant de rappeler la façon dont cette entreprise fascisante communiquait fin 2003. C’est ce que j’appelle un recadrage salutaire.

Citation :

(décembre 2003)

En ce moment, une affiche revient régulièrement dans les stations de métro lyonnaises : SFR nous présente un père-noël boxeur, pointant ses gros gants rouges dans le vide. Ses gros gants rouge... du rouge SFR... dans le vide.

L’image est accompagnée du slogan sans équivoque :
" il va falloir se battre ".

Violence.

Tout le monde comprend qu’il s’agit " d’humour "... Un humour au ras des pâquerettes.
Mais prise au premier degré (ce qu’il faut faire avec la pub si on veut sortir de la schizophrénie ambiante), cette image n’est-elle pas agressive, par son image (le personnage, la couleur rouge) et par son slogan ? "Se battre", n’est-ce pas une incitation à la violence ?

Juxtaposons cette image et les bandeaux d’information des TCL (transports en commun lyonnais) intitulés "la bonne attitude ?" Ces 2 messages sont-ils compatibles ? La présence de ces 2 messages à quelques mètres l’un de l’autre est-elle cohérente ?

Vous m’objecterez peut-être que les TCL ne sont pas responsables du contenu des vitrines publicitaires... Est-ce réellement le cas ? Que se passerait-il si un annonceur publiait une pub "à caractère raciste, pornographique ou portant atteinte aux bonnes mœurs ? ". Qui serait attaqué en justice ? L’annonceur, les TCL, les 2 ?

Ailleurs, c’est une jambe bien bronzée, sur laquelle on termine de lacer une chaussure de sport. Le slogan est : "il va falloir courir vite".

Vitesse.

La vitesse engendre la frustration de ne pas pouvoir aller plus vite. Je vois des gens qui courent de façon désespérée dans le métro pour tenter d’entrer in extremis dans une rame qui clignote et fait pouet-pouet, alors qu’une nouvelle rame arrive, sans qu’on ait eu le temps de dire "ouf ".

Violence et vitesse sont les deux mamelles de la société du spectacle. Ce constat dicte notre attitude : apportons de la douceur et de la lenteur.

Ailleurs encore, c’est une pauvre fille un peu simplette, déguisée en pom-pom girl, qui se cambre, seins bien garnis, ventre irréprochable bien à l’air, teintée du même rouge SFR de la tête au pied : nouveau modèle de princesse pour petites filles influençables, entre la poupée barbie et les spices-girl : à vomir !

Ailleurs encore, toujours le rouge : le rouge de noël...

J’avais un temps pensé à modifier la couleur : par exemple, barbouiller les pères noël de bleu, mais la société du spectacle l’a déjà prévu : les TCL nous annonce une rencontre avec un père noël bleu le samedi 13 décembre à 10h !

Cette anecdocte nous rappelle qu’il n’est pas évident de lutter contre la société du spectacle (la SS) : elle a une terrible capacité à inclure, phagocyter toute forme de contestation. La contestation mal conduite vient s’intégrer à la forme de contestation nécessaire à la société du spectacle (de la même façon que dans le film Matrix, Néo est nécessaire à la matrice). D’où l’intérêt d’en débattre ensemble, de mener parallèlement réflexion et action, en groupe.

Les TCL disposent des petites affichettes accrochées aux barres des bus (servez-vous) et nous annoncent un mois de décembre rempli d’animation :
"ne passez plus votre journée shopping dans votre voiture !" Je ne "résiste pas à la tentation" de vous livrer quelques extraits de la propagande TCL, tout à fait édifiante puisqu’elle résume les mots clés de la SS. C’est la promotion du "Ticket Liberté Journée"...

la Liberté dans un ticket ?

"dimanche 30 novembre, à partir de 11h, peinture de santons et déjà la présence du père noël"
Il est déjà là le 30 novembre, c’est pas super ça ?

"mercredi 3 décembre... noël en musique avec l’école de batterie ’Parfum de fête’ ".
Fête.

"mercredi 6 décembre, le père noël passe avec son traîneau... de 14h à 18h, redécouvrez le plaisir des jeux en bois"
Plaisir.

"dimanche 14 décembre, les peluches géantes envahissent le Marché de Noël de Lyon"
L’invasion.

L’invasion de la guimauve géante. L’envahisseur se désigne lui-même. Comment pouvons-nous être libres ET envahis ?

Comment pouvons-nous être libre alors que la plupart des publicités pour des voyages (en avion) nous invitent à nous "évader" : seuls les prisonniers s’évadent.
Invasion et évasion.

Voudrions-nous penser que le plaisir est infini, perpétuellement renouvelable ? Voudrions-nous penser que la fête peut être quotidienne Le calendrier des fêtes sous Chirac 1er (http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=1854) ? Voudrions-nous penser que la quête de plaisir et de fête nous libère dans l’acte de consommation ?

NON.
JE NE VEUX PAS LE PENSER.

Credo !
Je crois en toi, liberté. Je crois en toi, résistance. Je crois en toi, intelligence.

Et je ne crois ni en Dieu, ni en l’idéologie publicitaire et marchande, nouvelle camisole de la pensée unique qui tente de remplacer maladroitement le sermon du dimanche dans le village névrosé de la France d’avant 1914.

C’est justement cette liberté bafouée, vendue aux enchères de la pensée marchandisée, que je souhaite revendiquer.

La "liberté libre", comme dirait Auchan qui a inventé la "Vraie vie".

Mon libre arbitre
d’être humain,
être de chair et de conscience,
être poétique.

La société de consommation est mortifère. Le modèle américain est une aberration. Bush tente d’instaurer une nouvelle dictature mondiale. Les USA ont libéré la France du fascisme. Nous pensons avoir une dette envers les américains. "Si nous sommes libres aujourd’hui, c’est grâce aux américains" disait mon grand-père.

Nous avons été libéré du fascisme noir, mais nous glissons maintenant, année après année, nous nous engluons dans le fascisme rose bonbon. Le modèle américain, arrogant, hystérique et schizophrène, a été sabré en quelques minutes, dans l’effondrement de ses 2 tours, et nous pouvons nous en réjouir.

C’est dans ces ruines qu’il nous faut maintenant chercher à reconstruire un nouveau modèle de société "occidentale" : humble, écologique, respectueuse des autres peuples et de leurs cultures, consommant avec modération.

Non pas économique mais économe.

Et pour finir un petit poème :
Père noël,
rentre chez toi,
il est tard et il fait froid.

Cesse de passer et repasser sous mes fenêtres,
cesse de te donner ainsi en spectacle.
tu as bu ? tu es ivre !

source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=2813

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