Média si tu savais encore : la poste et la restructuration

Citation :: Média si tu savais encore : la poste et la restructuration malgré le 29 mai !
vendredi 3 février 2006 par Hélène AUGE.

Les conditions de travail à la poste, comme dans l’ensemble des entreprises, sont le produit de choix conscients. Aucun média n’en parle vraiment, d’autant plus que pour les services publics aussi, tout le monde fait comme si le 29 mai n’avait jamais existé. Nous avons souverainement rejeté le traité constitutionnel, et ils maintiennent leur politique comme si de rien n’était. Ils font comme si notre souveraineté devait être bafouée. Avec la restructuration à la poste et ses effets qui pèsent jour aprés jour, beaucoup de choses changent...

La restructuration peut être évaluée avec quelques chiffres simples qui expliquent les conditions de travail et la détérioration parfois du service rendu.

- >1° 33 facteurs en CDD , ont perdu leur emploi sur le 18eme arrondissement !

- >2° On ne parle plus " d’examen de tri " : aucun facteur auparavant ne pouvait être titularisé s’il n’avait pas été reçu à cet examen : Pour passer 200 lettres en 3mn au tri général, il fallait connaître par cœur tout le découpage des portions de rue de l’arrondissement. Pendant des mois les facteurs s’y entraînaient en plus de leur temps de travail et le jour où vous partiez ailleurs... Fallait, remettre ça !!! Certes, depuis les années 2000, il n’ y a plus ni concours ni titularisation et la restucturation 2004 a supprimé le tri général de 20 mn du matin ...

- >3° On avait un samedi sur deux de repos on l’a perdu, on a une espèce de roulement sur 3 semaines entre les samedis et lundis !

- >4° vous, les usagers que je devrais nommer "clients " vous n’avez plus qu’une seule distribution par jour au lieu de 2 que vous conserviez sur Paris .

- >5° vous recevez votre courrier plus tard, normal, puisqu’on ne sort qu’une seule fois et comme le tri est de plus en plus mécanisé, nous on part avec beaucoup plus de courrier, on emmène tout avec nous en une seule tournée, donc plus votre facteur aura d’objets spéciaux à distribuer (recommandés par ex ) plus il arrivera tard à votre adresse .

- >6° de plus en plus de facteurs et autres agents sont contraints aux heures supplémentaires payées ou par compensation en repos d’une semaine tous les 5 OU 6 semaines par exemple. La poste n’a pas embauché de manutentionnaires en plus pour nous amener nos caissettes sur nos positions ce sont des facteurs volontaires qui s’y exécutent mais les jeunes facteurs, factrices en CDI habitant l’arrondissement sont obligés de commencer plus tôt à 5h30 au lieu de 6h30 pour faire une heure de tri général avant leur travail proprement dit.

Comment tout cela s’est-il mis en place ? J’allais oublier de signaler qu’aux 1ers jours de cette restructuration, chaque matin, des représentants syndicaux passaient entre les travées signaler l’horaire : il fallait stopper le coupage, respecter à la lettre l’organigramme donc laisser les "restes ", refuser les cadences de cinglés. Sur mon quartier j’étais seule à suivre cette petite bataille, la collègue de droite faisant tout pour en faire un maximum et mon collègue de gauche, mon cher collègue qui avait toute ma confiance, a fait comme elle. Je l’ai trouvé bien peu combatif pour le militant politique qu’il est ! A présent que je sais à qui j’ai à faire, je comprends tout ! Trop peu d’agents ont respecté ces consignes syndicales, la seule retouche fut donc le report de 20 mn la sortie des facteurs mais on n’a pas pu faute de combats et de combattants regagner un seul des 33 emplois perdus !

Quant aux agents qui ne sortaient plus en distribution, ils ont été contraints d’aller travailler au grand centre de tri de Gonesse dans le 93, avec des heures de transport infernales, mais, parait que bientôt là- bas sur place seront construits des logements, une cité dortoir en quelques sortes.

Et nos syndicats dans tout ça ?

Bien sûr, nos syndicats on fait ce qu’ils ont pu pour sauver les emplois, chez nous à Paris 18 côté employés nous sommes représentés essentiellement par la CGT, SUD, FO , et un peu de CFDT qui signe ce que souvent les 3 premiers ne signent pas .Pour ma part je suis lasse de voir comment se décide ailleurs des journées de grève de 24H purement symboliques qui coûtent trop cher aux facteurs : Un peu moins de ces journées symboliques auraient peut-être permis aux facteurs d’être plus nombreux en grève et plus longtemps lors de notre dernière restructuration de 2004 ; Le courrier non distribué un jour de grève s’accumule pour le lendemain on exécute ce travail le lendemain avec un jour de salaire en moins, le symbole coûte trop cher nos représentant en haut lieux devraient y réfléchir .

Ce n’est sûrement pas ça qui va pousser les jeunes CDI ou CDD, à se syndiquer. On ferait donc bien de réfléchir à trouver autre chose qui se décide d’en bas et non d’en haut pour les luttes futures.On ne peut pas continuer à lutter éternellement de la même manière alors qu’en 10 ans le monde du travail a changé !!!.. Et que dire de notre pouvoir d’achat en chute libre !

Comment le personnel est divisé !

On m’a toujours dit que les facteurs sciaient la branche sur laquelle ils étaient assis, ils ne sont pas les seuls d’ailleurs !...avant la restructuration, et avant l’arrivée des CDI ET CDD, sur PARIS, le statut du facteur était unique : Stagiaires à l’embauche, titularisés au bout d’un an, normalement les différences étaient internes inhérentes à l’organisation du travail : La vie à toujours été plus dure pour les facteurs , factrices, "rouleurs " c’est pourquoi quand on est correct, normalement ,on essaye de leur alléger la tâche, moi ce que je peux faire c’est leur éviter le coupage mais j’ai découvert avec stupeur que le collègue de gauche syndiqué comme moi à SUD, et avec qui je faisais les mêmes manifs syndicales , défense des SANS PAPIERS qui est son engagement politique essentiel, échangeait avec eux aussi sa partie de tournée du samedi-lundi, c’est a dire qu’il s’attribuait la plus courte, et refilait « aux copains » la plus longue !

Aujourd’hui,il y a, des agents titulaires, des agents CDI , des agents CDD avec des " privilèges " ou des droits ( pour la retraite, les congés maladie, ou simplement, l’avancement ou la sécurité de l’emploi ) qui sont complètement disparates ! Un éternel conflit entre les facteurs c’est le problème des facteurs qui finissent trop vite où trop tôt ! On leur demande toujours de retarder leur rentrée à la distri et surtout de ne pas quitter la poste avant l’heure officielle de fin de service, justement pour éviter qu’aux futurs restructurations les tournées ne soient pas trop rallongées et pour limiter les suppressions d’emplois.Sûrement que l’un de ceux qui respecte le mieux cette consigne syndicale c’est le collègue de gauche pour le retour il s’arrange pour ne jamais finir avant la fin de service, mais, certains arrivent à finir des 11h30, d’autres à 12h et ainsi de suite . Moi je considère qu’ils pourraient aller aider les retardataires mais pensez vous ! De même les syndicats ne supportent pas que certains agents commencent avant l’heure officielle car il y a bien, + ou -- 25 ou 30 % des facteurs qui commencent avant l’heure et cette fois ci, gratuitement ! Je suis de cette équipée là !

En ce qui me concerne j’ai toujours considéré qu’à partir du moment où je ne partais pas avant l’heure en tournée, contrairement à d’autres, et ne finissais pas avant l’heure j’étais en droit de venir avant l’heure, de profiter du silence, ou bien celui qui n’est pas d’accord, qu’il vienne m’aider. Comment faire s’il me faut ce temps pour faire le boulot ? A présent, que nous n’avons plus le tri général du matin nous avons de moins en moins le temps d’échanger entre nous, ce n’est pas cela qui va renforcer les liens et la solidarité entre nous. Alors voila, depuis que je suis à la poste, il y a des "guerres" des gens qui bossent côte à côte et qui se détestent parfois même des bagarres, des vraies bagarres éclatent.

J’allais aussi oublier, les problèmes avec les chefs d’équipe ! Certains sont d’une partialité monstrueuse. Certains peuvent me dire que je dresse un piteux tableau des facteurs. Que puis je répondre ! Il y a plein de cachotteries à ne surtout pas divulguer en permanence ! Moi j’ai le grand tort d’être trop idéaliste, alors, quand je vois ce que c’est que la réalité ... ! Par exemple, les cachotteries, les mesquineries, c’est pas mon truc ! Il est toujours intéressant de voir ce que chacun fait de la parcelle de pouvoir qui lui est donnée. Pour moi, le pouvoir, c’est comme les richesses ou la sympathie, ça devrait se partager !!!... De même la gentillesse, force est de constater que ce n’est pas le climat actuel.

A qui donc profite cette situation ? A nos dirigeants n’est ce pas ! Comment retourner la situation ? Comment relancer cette dynamique positive, qu’est LE SENS DE LA SOLIDARITÉ ? Je ne sais pas ce qu’il faut dire pour ailleurs, mais ici, en Occident, je pense qu’on en crève vraiment de ce CHACUN POUR SOI ! C’est comme une auto- destruction collective ! Au regard du passé, c’est pourtant clair, que c’est L’UNION QUI A FAIT LA FORCE ET NON L’INVERSE ! Je veux dire ceci : que nos hiérarchies, que le grand capital aient su prendre leur revanche et parfaitement bien diviser le monde du travail pour l’avoir à leur merci, mieux le manipuler, c’est de bonne guerre !!!!...mais, nous, ceux "d’en bas " pourquoi tombe-t-on dans le panneau si facilement ! POURQUOI, nous unir semble si compliqué ? Nous avons donc si peu de maturité ? les plus nombreux c’est nous, mais c’est eux qui gagnent !

Je crois une chose, l’intériorisation de l’oppression ça en a fait du gâchis ! Et l’opprimé qui préfère s’identifier à l’oppresseur et taper sur ses congénères où sur ses "encore plus en bas" que lui ... ça ne nous aide pas beaucoup non plus.

J’ai l’impression que mes conclusions sont toujours les mêmes : SINISTRES , comme ce monde !

Hélène Augé

http://www.info-impartiale.net/article.php3?id_article=232

Citation :: Média, si tu savais : l’organisation d’une tournée de facteur
vendredi 3 février 2006 par Hélène AUGE.

Lorsque les médias parlent des services publics, c’est toujours pour en signifier les manques. Le travail mal fait, les fonctionnaires fainéants, on connaît la chanson. Mais la réalité, qui en parle ? La réalité ils s’en moquent, eux qui ont décidé que tout devait passer à la trappe comme l’indiquent les directives européennes. Nous avons voté non au référendum ! Nous avons gagné ! Mais ils font mine de l’ignorer. Alors je vais vous parler de la réalité, la vie du service public de l’intérieur. Vous êtes vous déjà demandé tout ce qui se tramait en amont de la distribution de votre courrier ? C’est, en tous cas ce que moi, factrice, je propose aujourd’hui, de raconter.

Pour commencer, sachez le, sitôt que vous pénétrez l’enceinte de la " distri " (centre de distribution) le temps file à une allure vertigineuse ! Alors, comme c’est la course contre la montre, et que je suis fâchée pour toujours avec le collègue de gauche si prompt à céder aux discours de la hiérarchie, j’ai au moins gagné ça, ces dernières semaines : Je vais accélérer ma cadence, ce sera ma revanche...

A l’arrivée vous commencez par signer, puis vous ramassez et déposez sur "votre quartier" ce ramassage : Beaucoup de grosses lettres, grosses enveloppes, petits, moyens et trop gros paquets. Indistribuables en boites à lettres ces derniers serons "avisés". Il y a aussi tous les "routages". Ce sont tous vos journaux, revues, magazines. Là, les piles sont lourdes ! A côté de ce que vous venez de ramasser il ya vos "caissettes" empilées les unes sur les autres qui vous attendent !

Dans les caissettes, y’a quoi ? y’a tout plein de lettres triés mécaniquement pour nous, le nord de Paris. Ca vient de Gonesse le jour et la nuit et c’est trié mécaniquement et manuellement car quoi qu’on dise, y’a toujours du tri manuel !

A présent, y’a plus qu’a "attaquer" ! Normalement, vous commencez par le "collectif " c’est à dire tout ce ramassage, ces routages. Nous sommes trois pour Répartir tout ça en 3 parties, la partie 11, la 21, et la 31 et pour les 52 quartiers de la distribution piétonne, c’est pareil ! Ce qui est différent par contre, ce sont les charges de travail selon les parties 11, 21, 31 .je n’ai jamais compris comment ceux dont c’est le boulot de faire ces découpages arrivaient à faire des découpages aussi inégaux ! J’ai tout récemment encore posé la question à l’un de ces inspecteurs dont c’est le boulot, et qui a voulu me couper le " sifflet ". Pas question de lui dire que les tournées sont complétement inégales. Il ne faut pas mettre le doigt là où le bât blesse !

Nous avons un organigramme officiel qui se présente comme ceci :

- 6h30 - 7h40 : coupage

- 7h40 - 7h45 : traitement des fausses directions

- 7h45 - 7h55 :coupage

- 7h55 - 8h10 :dépôts relais, gros U .

- 8h10 - 8h20 :classement

- 8h20 - 8h40 :pause (réglementaire, mais jamais prise par pleins d’entre nous ! )

- 8h40 - 9h00 :prise en charge des objets spéciaux (les recommandés, mandats etc. comme lettres taxées etc. ... )

- 9h00 - 9h05 :mise en route

- 9h05 - 12h20 :distribution

- 12h20 -12h30 :reddition des comptes

- 12h30- 13h04 :réexpéditions

Si j’ai pris la peine de vous montrer ce que c’est qu’un organigramme c’est pour que vous puissiez par vous même constater ce que ça signifie les cadences, qu’il n’y a pas une minute à perdre d’autant qu’il y a pleins d’autres tâches annexes non citées dans cet organigramme !

Donc on attaque le coupage là. Les "prises de becs " peuvent commencer puisque c’est le travail collectif. Ainsi j’ai mis un an à découvrir que mon copain, mon pote comme mon frère positionné à ma gauche, était un cossard. Qu’il nous roulait en essayant de couper le moins possible, laissant surtout faire ses 2 collègues c’est à dire la collègue qui est à ma droite et moi-même pendant qu’il ne s’attachait surtout qu’à son coupage personnel. Il coupait bien sùr, mais faisait le minimum.

Le comique de la situation c’est que ma collègue de droite n’a d’yeux que sur moi, elle me surveille comme j’aurai honte de le faire. Le bon sens voudrait que le moins chargé des 3 soit un peu plus généreux et bien moi je suis tombée de très haut en constatant les faits : Celui qui avait toute ma confiance est un salaud ! Sa tournée est minuscule, c’est lui qui devrait avoir l’élégance par exemple d’aller faire le dernier ramassage celui qui se fait vers en gros 8h30, mais en fait lui, a toute une stratégie pour ne pas finir avant nous et camoufler que sa tournée est minuscule, minuscule comparée à la mienne ou à celle de ma collègue. Voila où mène la gestion de la boite pour aller comme dans les autres services publics vers une privatisation nette et sans bavure. Notre division par la défense d’intérêts personnels minables ! La destruction de la solidarité ouvrière...

Imaginez, 3 marionnettes : celle de droite dés son arrivée s’agite, dirige et organise pour regrouper les caissettes collectives par rapport aux caissettes individuelles. Chaque matin c’est pareil, c’est pénible à supporter mais ça a le mérite d’être efficace cela avec en permanence ses commentaires oraux que moi la marionnette du milieu je ne supporte pas. Je la laisse dire et faire ou je l’aide avec les caissettes, moi ma particularité c’est d’être obnubilée par le temps qui passe et si on doit "s’engueuler, souvent, je coupe court par « ça va, ça va ». Je n’ai pas le temps de discuter ...

« La marionnette de gauche », c’est lui ! c’est le mec ! Il suit le mouvement. Du moins pendant un an c’était comme ça et pendant un an marionnette de gauche et marionnette du milieu s’en donnait à cœur joie pour discuter. Beaucoup trop à mon goût ! car moi si je cause, ça me ralentit et pire, « marionnette de gauche » me donne le fou rire. C’est pas que je n’aime pas, c’est que j’ai pas le temps. En effet, soyons sérieux, on n’est pas là pour s’amuser, mais hélas pour travailler. Ce n’est pas que je n’aimerai pas, c’est que, je n’ai pas le temps !

Pendant un an c’etaient les discutions politiques. Lui : « t’es allée à la manif hier ? » ou, « t’a écouté Mermet hier ? »

Quant à moi, la marionnette du milieu, y’a une chose pour laquelle le temps n’avait plus d’importance, et ou j’étais intarissable, c’était LA CONSTITUTION !!! Intarissable sur le sujet même que Dario notre délégué CGT est venu féliciter marionnette du milieu le 30 Mai à 6h30 du matin ! Ma 2eme obsession pendant un an avec le temps, c’était celle là : le boulot. Le courrier faut le passer, caissettes après caissettes faut mettre en case. On est debout devant nos casier et on y va !

J’ai toujours pensé que pour faire ce boulot faut une sacrée endurance. S’agit pas de se décourager devant le volume de courrier qu’il reste à mettre en case malgré l’heure tardive ! NON , faut simplement retrousser ses manches et y aller ! Dans notre jargon, être en retard on appelle ça, " être enfoncé ". Quand tout est mis en case, on va commencer à se classer et à retirer ses " réex " comprendre ses réexpéditions c’est le courrier que vous faites suivre par la poste ! Calamité que ces "réex " " un service que les facteurs n’ont jamais pu assurer impeccablement " qu’on nous disait en formation ! Moi quand j’explique aux gens sur ma tournée comment ça se passe les réexpéditions je leur dis que c’est comme les limaces dans la salade ! vous avez beau faire, de temps en temps, y’en a une qui vous file entre les doigts car c’est manuel ! De temps en temps, l’un me fait remarquer que les limaces dans la salade de nos jours, on en trouve plus guère !! Dans tout ce classement, y’a d’abord le "dépôt relais " ça c’est ce qu’on met dans un gros sac et une fois rempli, on le traîne jusqu’a la "goulotte " qui est un toboggan grâce auquel les sacs arrivent en bas où les facteurs assurant les "lignes " c’est à dire emmenant tous ces sacs en voiture, iront les déposer à leurs adresses respectives.

Quant à nous ceux de la "piétonne " quand on aura vidé notre "caddy" on sera arrivé au "dépôt relais " où on videra le sac en question et on rechargera le caddy. Certains peu nombreux quand même n’ont pas de dépôt relais, d’autres en ont un et certains trois !! Vous voyez quand je parle de disparités où de tournées inégales !

Après les dépôts relais, vous envoyez vos "gros u " cela veut dire "grosse unité " c’est une grosse botte de courrier qui en général est distribuée par un gardien où une gardienne, eux aussi, sont "balancés à la goulotte ". Alors quand je vous parle de stress ou de temps qui passe c’est en parti pour ça, pour les "gros U " et surtout les dépôts relais : l’horaire pour les envoyer est impératif les chauffeurs partent avec leurs chargement à heure fixe et si votre dépôt n’est pas prêt, il est "grillé ". Il sera déposé plus tard et vous risquez de l’attendre une fois sur la tournée et là vous hurlez comme le chauffeur lui même à hurlé quand il n’a pas eu ses dépôts à l’heure !

Car, ce qu’il faut vous dire c’est que chez nous à la poste comme on n’en peut plus, qu’on est crevés, pour bon nombre de facteurs, ce qui compte, c’est de rentrer vite, vite vite chez eux ! C’est pas mon cas, marionnette du milieu pourquoi ? Parce que moi je cours après le temps comme tous les lents de la boîte donc moi mon obsession, c’est pas de partir mais d’être " dans les temps " et puis, j’habite dans l’arrondissement, tout près du boulot, j’ai donc aucun transport en commun à prendre comme peut-être 15 ou 20 % seulement des facteurs de "paris 18 ".

Pour finir, vous achevez de préparer votre tournée en remplissant votre caddy et vous êtes finalement prêt, en ayant récupéré vos recommandés après les avoir 1) comptés, 2) classés 3),traités 4) avoir distingué ceux en réex, y avoir collé les étiquettes, avoir fait de même avec les objets suivis ainsi que les mandats... Ca y est, vous êtes prêt il était temps, ça sonne, c’est l’appel pour partir et pour tous ceux dont la tournée est éloignée de la "district " c’est à dire, la majorité faut vite courir aux ascenseurs faire la sempiternelle "queue " auprès de ces maudits ascenseurs en panne tout le temps, mais heureusement à tour de rôle.

Si vous n’êtes pas prêt tant pis pour vous, vous êtes "grillé " et vous partirez à pied !!! Au fait qu’elle heure est-il avec tout ça ? Il est 9h 25, on est parti ! Ceci c’était la 1ere partie de ma démonstration, histoire de dire à tous ceux qui restent sur la longueur d’onde de la constitution, qui pensent qu’on ne fout rien, qu’il faut privatiser, qu’ils feraient bien de venir faire un tout du côté de chez nous, et même pour se convaincre, de venir transpirer à notre place ! Ils verraient si vraiment on ne fout rien !

Hélène Augé

http://www.info-impartiale.net/article.php3?id_article=231

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