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 2005 : Bilan d’une crise médiatique sans précédent

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FleurOccitane
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MessageSujet: 2005 : Bilan d’une crise médiatique sans précédent   2005 : Bilan d’une crise médiatique sans précédent EmptyMar 21 Fév à 22:07

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2005 : Bilan d’une crise médiatique sans précédent
vendredi 3 février 2006 par Christophe MIQUEU.

Alors que tous les quotidiens et les hebdos ont fini de ressasser ce qu’ils ont, souvent unanimement, encensé ou fustigé durant l’année qui vient de s’écouler, peu d’entre eux sont revenus avec un regard critique sur la manière dont ils ont fait l’actualité et traité l’information. Nul ne tient en effet à scier délibérément la branche sur laquelle il est confortablement assis. Et pourtant, cette année suffit à elle seule à révéler l’intensité du malaise que le quatrième pouvoir inspire désormais dans l’opinion publique, et la nécessité qui en résulte de poursuivre activement le processus des États généraux. Nous vous proposons dans ces quelques lignes de revenir, à la manière d’un état des lieux ou d’un bêtisier critique, sur cette année de crise sans précédent, en l’illustrant par quelques articles publiés sur notre site.

Le plus ridicule : la campagne médiatique pour le Oui au référendum

• Ce site est né après le succès durant la campagne référendaire de l’appel : le non censuré dans les médias, ça suffit !.

Il s’agissait alors pour une poignée de journalistes et de citoyens voir ici, inquiets de la propagande qui se développait tous azimuts en faveur d’une seule des deux options proposées aux choix des citoyens le 29 mai, de parvenir à renverser la pression médiatique pour que l’information tende à être plus impartiale cliquez ici, et cliquez ici aussi et pluraliste cliquez encore ici.

Cet appel dénonçait en particulier la collusion des élites politiques, médiatiques et financières à l’origine de cette absence de neutralité voir en cliquant ici.

Mais les citoyens français se gaussaient déjà de cette mascarade de référendum que les uns et les autres essayaient de leur faire avaler, et se préparaient à faire entendre leur Non.

• Cependant, ce qui était prévisible mais que l’on n’osait vraiment croire, c’est le mépris dont allaient témoigner ceux-là mêmes qui avaient mené cette campagne médiatique pour le Oui à l’encontre du vote populaire. N’étant pas parvenu à déterminer le vote et à décourager les votants, ils allaient désormais s’employer à dénigrer, contester, accuser, maudire, conspuer un vote doublement fautif d’être contraire au leur et associé à une victoire éclatante. Fallait-il que le peuple ignare ait mal compris ce qu’on lui proposait pour qu’il méconnaisse à ce point où se trouvait son intérêt voir en cliquant ici ?

Ou bien fallait-il que ces élites fassent transparaître si vulgairement le leur pour que le peuple les rappelle souverainement au respect de la chose publique ?

• Si l’incompréhension chronique de la presse est unanime, celle de l’élite politique qu’elle relaie n’en est pas moins accablante clique là.

De toute part, des éditos aux interviews, des chroniques aux analyses, le même son de cloche : le 29 mai est une erreur, il faut, d’une manière ou d’une autre, tout mettre en œuvre pour passer outre le verdict des urnes voir ici.

Et quand ce n’est pas la souveraineté populaire qui est explicitement rejetée - il ne fallait pas demander son avis au peuple, disent-ils !, c’est la démocratie qui est méprisée Cliquez ici : vous voulez moins d’Europe libérale, vous en aurez plus ; vous ne voulez pas de la directive Bolkestein, eh bien vous l’aurez quand même voir là ; vous avez rejeté le traité constitutionnel, vous le retrouverez bientôt et voir là aussi !

Le tour de force anti-démocratique réalisé par le Parlement européen le 19 janvier dernier en apporte, pour ceux qui en doutaient encore, la confirmation.

Le plus inquiétant : Sarkozy, bête médiatique, danger politique

• La propagande en faveur de la Constitution européenne n’a pas marché. Mais le plus inquiétant semble à venir. Car en faveur de celui que d’aucuns appellent le premier flic de France, la campagne de presse est permanente : de ses initiatives sécuritaires à ses histoires de cœur, de ses prises de position politiquement dangereuses à ses argumentations spécieuses, Sarkozy occupe le terrain et se fait entendre. Certains de ses amis diront que s’il monopolise les médias, c’est que son discours répond à une attente. Mais il convient de se demander si cette attente n’est autre que le résultat d’une complicité médiatique au dessus de tous soupçons cliquez ici.

• Sarkozy serait-il dès lors le candidat des médias ? Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont bien plus à écrire sur celui qui n’hésite pas à niveler définitivement la politique par le bas que sur tous les autres. Ce qui change avec le ministre de l’intérieur, ce n’est pas son usage d’un langage plus adéquat à celui des votants, mais c’est le développement d’une manière de traiter les problèmes aussi rapidement que les traite la presse : on ne s’embarrasse pas des détails (la profondeur) et on traite comme on croit que ça vient (en surface). Dans un cas comme dans l’autre, la sécurité est le problème national qui évince tous les autres, mérite toute l’attention et serait à l’origine de cette terreur quotidienne qui hante tous les braves gens ...

• Peut-être est-ce pour ne pas être accusé d’une telle partialité, ou bien tout simplement pour prévenir un bouleversement de popularité et s’assurer d’être de tous les râteliers, qu’une diversion médiatique est subrepticement en train d’être opérée : c’est désormais de Villepin le charmeur, le lettré qui ose s’encanailler avec les contingences quotidiennes, que l’on flatte tant il révèle la misère d’une gauche qui refuse de se recomposer et de considérer le clivage qui la scinde définitivement en deux. La cécité politique des médias est à l’image de leur emballement à soutenir Sarkozy voir là puis Villepin : elle est si visible qu’elle n’en a jamais fini de renouveler les objets de son ignorance !

Le plus évident : l’ignorance des questions vitales d’un peuple qui souffre

• Le logement a peut-être été la question la plus mal posée cette année encore : alors que les dramatiques incendies d’immeubles auraient dû alerter l’opinion publique et médiatique de la pénurie de logements sociaux, des trafics réalisés par les marchands de sommeil au détriment de familles ne disposant pas de ce droit vital à se loger dignement cliquez là, ils n’ont fait que donner lieu à des traitements comparables à ceux des faits divers morbides délaissés sans analyse.

Comme si la politique du logement menée depuis des décennies ne méritait pas une sérieuse remise en cause ! Comme si, à l’image d’Alfortville, exemple sur lequel nous avons enquêté pour ce site pour lire l’enquête clique là, les faits ne se multipliaient pas pour mettre en exergue la question des mal-logés Cliquez aussi ici.

• Dans la même verve hypocrito-médiatique, on fait mine depuis quelques semaines, parce qu’une enseignante a manqué de se faire assassiner, de découvrir la crise de l’éducation nationale et le malaise des enseignants et des élèves, que tous s’efforcent pourtant de dénoncer depuis des années. Mais on continue bien sûr à accabler les enseignants (quand on en a fini avec les cheminots !, voir là et à les faire passer pour des privilégiés lorsqu’ils se mettent en grève pour défendre l’école républicaine qu’ils voient peu à peu disparaître sous leurs yeux. L’agacement de certains parents que l’on se presse d’interroger, la rumeur sur les absences à répétitions des enseignants, tiennent lieu d’information et se diffusent comme une propagande, qui ne se contente pas d’ignorer les besoins de ce système en faillite cliquez ici, mais qui contribue idéologiquement à cette faillite.

• Cette année 2005 comme les précédentes s’est enfin déroulée au rythme des commentaires des variations lentes des courbes du chômage, sans que jamais ne soient interrogées ses causes politiques profondes. On répète ainsi à qui veut encore continuer à les entendre des chiffres incertains voir là sans prêter attention aux décisions politiques qui, à l’image de la dernière en date, le CPE, contribuent chaque jour à précariser et appauvrir ceux qui ont encore la chance de travailler voir également là.

La cerise sur le gâteau : la « crise des banlieues »

• Le sensationnel et la moraline clique là tiennent donc, on le voit, quotidiennement, le haut du pavé, au détriment de toute explication sociale : on peut dire que la si mal nommée « crise des banlieues » - pour désigner cette explosion sans précédent des quartiers populaires qui subissent jour après jour une violence sociale de plus en plus invivable - est arrivée comme une excellente surprise inattendue pour combler le vide médiatique de ces périodes d’automne où les marronniers font défaut. On s’en est donné à cœur-joie, à filmer et à photographier des bagnoles, des écoles ou des magasins qui brûlent, on a découvert, stupéfait, qu’il brûlait tous les jours des voitures, tout en continuant, comme si de rien n’était, d’ignorer l’urgence sociale (emploi, logement, éducation etc.) qui mine de l’intérieur le pays et dont seuls les journalistes et certaines élites semblaient et semblent toujours ne pas avoir pris conscience.

• Et quand l’irruption s’est calmée, on s’est plu à reporter les propos inacceptables d’intellectuels médiatiques ne dérapant qu’en apparence tant ils contribuent par leurs raisonnements à alimenter l’idéologie dangereuse véhiculée par Sarkozy depuis plusieurs mois maintenant, en attendant son moment de grâce voir là.

Le terme de « racaille » a ainsi fini par ne plus être interrogé, et la logique répressive du karcher à être par tous au moins implicitement acceptée. Voilà comment, sans se le dire clairement, une société change vers le pire et consent à la réduction de ses libertés voir là aussi.

L’exemple le plus frappant a été sans conteste l’écho médiatique apporté à des députés réactionnaires en mal de bouc-émissaires qui s’étaient mis en tête d’accuser des rappeurs de n’être pas pour rien dans le déclenchement des « émeutes urbaines » !

• Aujourd’hui, en dehors de quelques documentaires exceptionnellement fort à propos, les quartiers populaires demeurent ignorés et méprisés par toutes les élites, qu’elles soient médiatiques, économiques ou politiques. L’écart ne cesse de se creuser entre ceux qui dominent et ceux qui sont dominés, ceux qui possèdent et ceux qui n’ont rien ou si peu, transformant peu à peu la société française en une de ces caricatures binaires que l’on n’oserait à peine concevoir si la réalité sociale ne nous l’imposait si violemment. Beaucoup, dans la première de ces deux catégories, en viennent à penser, sans le dire encore - mais, le climat aidant, cela ne saurait tarder - qu’il n’y a de l’autre côté que des irrécupérables qu’il vaut mieux laisser dans leur misère, à laquelle ils sont irrémédiablement condamnés. Beaucoup, dans la seconde catégorie, jalousent et finissent par s’opposer à leurs semblables au lieu de s’insurger contre les raisons et les responsables de leur domination. Trop peu de médias se font aujourd’hui les portes-voix de cette seconde catégorie, pourtant la plus nombreuse !

Les éditos du premier week-end de l’année ont fait fort : une crise réduite à un malaise identitaire ou à une mélancolie passagère ; une erreur impardonnable non encore digérée : le Non ; et une seule solution politique : s’en remettre aux instances européennes ...

Pas besoin d’en dire plus : il suffit de lire, d’écouter ou de voir pour estimer l’ampleur de l’ignorance (ou de l’intérêt bien compris) médiatique et souligner la gravité de la crise cliquez ici.

Et dans la foulée, la dernière campagne de presse en date, celle qui a essayé d’accuser le président vénézuélien Chavez d’antisémitisme voir ici, et voir ici aussi, n’augure rien de meilleur pour 2006 !

Les États généraux des médias dont ce site diffuse l’appel voir là et qu’il contribue à organiser relèvent donc à ce compte d’une initiative de salut public !

Christophe Miqueu

http://www.info-impartiale.net/article.php3?id_article=236
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