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 US : Le Culte du pouvoir présidentiel, un président sans ent

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FleurOccitane
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MessageSujet: US : Le Culte du pouvoir présidentiel, un président sans ent   US : Le Culte du pouvoir présidentiel, un président sans ent EmptyMer 18 Jan à 16:16

Citation :

US : Le Culte du pouvoir présidentiel, un président sans entraves

King George

Il devient peu à peu évident que le véritable objectif de l’administration Bush n’est pas le droit à torturer, ni celui d’espionner les étasuniens, ou d’emprisonner des gens sans recours. Le véritable objectif est le pouvoir absolu.

Par Tom Engelhardt

5 janvier 2006 ­ Alors que l’année 2006 commence, nous sommes à un carrefour qui paraît familier dans la longue histoire de la présidence impériale étasunienne. Cette dernière s’est renforcée au cours des années de l’après-guerre dans le cadre de la montée de l’état de sécurité national et du complexe militaro-industriel. Elle atteint son apogée au cours de la présidence de Nixon avec l’affaire du scandale de Watergate ­ un événement marqué par la tentative de Nixon de créer un appareil de sécurité personnel et privé, à qui il faisait commettre secrètement divers crimes et délits pour son compte personnel. Nous n’avions jamais été aussi proches ­ avant aujourd’hui - d’un coup d’état présidentiel qui pouvait abroger la Constitution. Dans ces années-là, les dangers potentiels d’un pouvoir présidentiel sans entraves (qui paraissaient évidents aux pères fondateurs de la nation) devinrent évidents aux yeux de nombreux étasuniens. Comme aujourd’hui, une guerre ratée permit au président de mettre en œuvre son plan qui, dans le cas de Nixon, se termina dans le disgrâce et sa démission ainsi qu’une brève éruption d’une volonté de contrôle de la part du Congrès. Tout ceci ralentit, pour un temps, la course au renforcement du pouvoir présidentiel.

Dick Cheney, Donald Rumsfled et différents de leurs amis néo-conservateurs, qualifiés de « cabal » par Lawrence Wilkerson, le chef de Cabinet de Colin Powell au département d’Etat, ont cogité pendant des années, avec un groupe d’avocats qui s’étaient préparés, le moment venu, pour donner un vernis légaliste à n’importe quelle décision du président. Ce groupe profita de l’après 11-septembre pour lancer une campagne globale destinée à récupérer les pouvoirs « perdus » de la présidence impériale sans tenter, comme Nixon, de créer un appareil de sécurité nationale alternative, mais de purger et de s’emparer de l’appareil existant pour servir leurs objectifs personnels. Sous George Bush, Dick Cheney et leurs conseillers, acolytes et serviteurs zélés, il a été voué un véritable culte à un pouvoir présidentiel sans entraves, incarné par Bush. Alors qu’il a souvent été question du soutien enthousiaste des Chrétiens intégristes au présent, la véritable ferveur religieuse de cette administration s’attache à accaparer totalement un pouvoir temporel très peu chrétien. Le nouveau chef de cabinet de Dick Cheney à la Maison Blanche, David Addington, est très représentatif de ces idéologues et religieux forcenés. Dana Milbank, du Washington Post, le décrivait ainsi en 2004 (il était à l’époque « l’avocat principal » de Cheney) :

« ... auteur principal d’un rapport de la Maison Blanche pour justifier la torture des personnes accusés de terrorisme... grande défenseur de l’emprisonnement des accusés sans accès aux tribunaux [ ] , Addington a aussi mené le combat contre le Congrès et les écologistes sur l’accès à l’information sur les multinationales qui conseillaient la Maison Blanche sur sa politique énergétique. Il a joué un rôle essentiel dans une série de combats contre la commission d’enquête sur le 11 septembre et ses demandes d’information... Même au sein d’une Maison Blanche connue pour sa philosophie conservatrice, Addington passe pour un idéologue, adhérent à une philosophie obscure appelée la théorie de l’exécutif unitaire qui défend l’idée d’un président aux pouvoirs extraordinairement puissants. »

Pour ces croyants en un président tout-puissant, la guerre sainte, la « croisade » à laquelle il fallait participer était, avant tout, destinée à créer un pouvoir présidentiel qui n’a de comptes à rendre à personne, qui n’est contrôlé par personne, et qui n’est limité par aucun autre pouvoir ou force que celui de sa propre bonne volonté. Ainsi, à la Maison Blanche, tous les chemins ont mené à un seul objectif : comment renforcer encore plus le pouvoir présidentiel. C’est pour cela que lorsque les critiques soulèvent une question, quelle qu’elle soit, ils oublient l’essentiel. Car il ne s’agit jamais en réalité uniquement d’imposer une volonté dans des domaines précis ­ la torture ou la détention arbitraire. Même si ces deux questions peuvent constituer un enjeu important aux yeux de certains hauts officiels, ils ne sont en réalité que les moyens pour aboutir à une fin.

C’est pour cela que l’annonce (et la définition) de la « guerre globale contre le terrorisme » juste après les attentats du 11 septembre fut si important. Ca devait être une « guerre » sans fin. Personne n’a tenté de préciser en quoi consistait la « victoire », bien qu’on nous ait déjà affirmé que la guerre durerait, comme pour la Guerre Froide, pendant plusieurs générations. Même la récente et soudaine annonce présidentielle que les Etats-Unis ne se contenteront que d’une « victoire totale » en Irak devient, dans ce contexte, un objectif somme toute limité parce que l’Irak a déjà été qualifié de simple bataille (importante, certes) d’une guerre plus globale contre le terrorisme. Evidemment, qui dit « guerre sans fin » dit « président au poste de commandant en Chef » sans fin et c’est dans ce contexte que les adeptes de cette « philosophie obscure » d’un pouvoir présidentiel total réclament un droit constitutionnel à faire pratiquement n’importe quoi. (imaginez ce qui se serait passé si leur invasion de l’Irak avait été un succès !)

Ayant imposé, à l’automne de l’année 2001, leur guerre globale contre le terrorisme ainsi que leurs « pouvoirs spéciaux en temps de guerre », les hauts officiels du gouvernement ont, avec une rapidité remarquable, dépassé le cadre de l’exercice de leur pouvoir ­ en entrant de plein pied dans le domaine de la torture. Après tout, si vous avez réussi à instaurer un droit présidentiel à exercer la torture (quelle que soit la définition que vous donnez à la torture) ainsi que d’emprisonner des gens dans des prisons spécialement créées dans des zones de non droit, vous avez réussi à instaurer un droit présidentiel à faire pratiquement n’importe quoi. Alors que la question de la torture pouvait séduire les partisans d’une ligne dure, ce qui séduisait réellement ces adorateurs du pouvoir était de voir repousser les limites du pouvoir, de voir changer les règles du jeu. Depuis Abou Ghraib, les conséquences sont assez évidentes, et pourtant la question du pouvoir présidentiel sans entraves est rarement abordée.

Lorsque vous repoussez les limites, quelles qu’elles soient, pour créer une situation où vous avez tous les pouvoirs entre les mains, il est probable que vous finissez par créer une situation qui du coup échappe à tout contrôle. Des actes tels que la torture et l’espionnage, mêmes si au départ ils paraissent limités, font appel à un ensemble d’émotions humaines sombres et perverses. La torture, en particulier, mais aussi les formes sans entraves de surveillance et autres actions qui violent l’intimité des individus et s’apparentent à un pouvoir divin, mènent invariablement du côté le plus obscur de l’humanité. L’autorisation de commettre de tels actes, une fois lâchée dans la nature, subit une mutation et se répand comme un feu de paille de haut en bas de la chaîne de commandement et franchit toutes les barrières. Vous pouvez toujours commencer par un programme relativement limité de torture et d’emprisonnements secrets, de surveillance ou de n’importe quoi, destinés à obtenir quelques résultats tout en redéfinissant certaines prérogatives du pouvoir, mais sans l’intention de prolonger une telle situation. C’était là, peut-être, le véritable trait de génie du système étasunien tel qu’il fût imaginé par les pères fondateurs ­ un pouvoir d’état laissé sans contrôle entre les mains d’une personne ou d’un groupe de personnes allait probablement dégénérer en une forme de despotisme (ou pire), quelles qu’aient été les intentions initiales des individus concernés.

[...]

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=22067
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FleurOccitane
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MessageSujet: Re: US : Le Culte du pouvoir présidentiel, un président sans ent   US : Le Culte du pouvoir présidentiel, un président sans ent EmptyMer 18 Jan à 16:17

(suite)

Citation :

Tôt ou tard, le tenant d’un tel pouvoir se voit dépasser et la situation devient incontrôlable. Notez les derniers scandales qui ont éclaté autour des écoutes et surveillances de l’Agence Nationale de Sécurité (NSA) menées sur ordre du président et sans les accords juridiques indispensables (et faciles à obtenir). Dans ce cas ci, le président a fièrement tout avoué. Il a dit en substance : Je l’ai fait. Je l’ai fait souvent. Je le fais en ce moment. Et je le ferai encore. (« j’ai renouvelé plus de 30 fois les autorisations de ce programme depuis les attaques du 11 septembre, et j’ai l’intention de le faire tant que notre pays est ­ tant que notre pays est sous la menace d’un ennemi qui veut tuer des citoyens étasuniens. ») Cependant, dans la foulée, il a été pris en flagrant délit d’un mensonge présidentiel curieux et potentiellement dévastateur, qui est actuellement utilisé contre lui par les Démocrates et autres opposants.

Alors qu’il se trouvait à Buffalo, NY, pour sa campagne de réélection en avril 2004, lors d’une de ces « conversations » à bâtons rompus qu’il tenait avec différents électeurs soigneusement triés, et qui ce jour-là portait sur la Patriot Act, le président a dit ceci :

« Il existe des choses appelées écoutes téléphoniques. A ce sujet, chaque fois que vous entendez le gouvernement des Etats-Unis parler d’écoutes téléphoniques, sachez qu’il lui faut obtenir l’autorisation d’un juge. Rien n’a changé, soi dit en passant. Lorsque nous parlons de poursuivre les terroristes, nous parlons d’obtenir au préalable les autorisations requises. Il est important que nos concitoyens comprennent que, lorsque nous parlons du Patriot Act, les garanties constitutionnelles sont en place lorsqu’il s’agit de faire ce que nous devons faire pour protéger notre pays, parce que nous attachons beaucoup de valeur à la Constitution. »

Depuis, le président a avoué qu’à cette époque, il avait non seulement ordonné à la NSA des écoutes et des surveillances non autorisées, mais qu’il l’avait fait à maintes reprises (malgré la résistance des officiels du Département de la Justice et même, peut-être, du Ministre de la Justice de l’époque John Aschroft) et qu’il était étroitement et personnellement impliqué. On ne trouve ici aucune tentative de la part du président de « nier avec crédibilité ». Ainsi, comme l’ont fait remarquer de nombreux critiques, il s’agit d’un mensonge. Mais le plus intéressant, et qui est passé plus inaperçu, est qu’il s’agit d’un mensonge délibéré. Il était clair qu’il n’avait pas fait cette déclaration dans le feu de l’action ou en réponse à une question des média (contrairement à certaines affirmations). Il n’était même pas « en conversation » dans le sens normal du terme. Il était simplement sur une scène en train d’exposer un texte préparé à l’avance pour un auditoire.

Il s’agissait donc d’un mensonge qui, étant donné la nature de l’événement (et vous pouvez le vérifier vous-même sur Internet) , avait été préparé à l’avance. C’était un mensonge préparé et raconté en pleine connaissance de cause et destiné à tromper le peuple étasunien sur la nature véritable des actions du gouvernement. Et ce n’était même pas un mensonge que le président était obligé de raconter. Personne ne lui avait rien demandé. Ce fut un acte volontaire. A présent, il prétend que ses commentaires étaient « limités » au Patriot Act tout comme le programme de surveillance de la NSA qu’il a lancé était « limitée » à une poignée d’étasuniens. Ces deux affirmations sont absurdes. (« je parlais d’écoutes téléphoniques, je crois, dans le cadre du Patriot Act. Ca n’a rien à voir avec le programme de la NSA. Le programme de la NSA est un programme indispensable. J’ai été élu pour protéger le peuple étasunien. Et le 11 septembre 2001, le pays a été attaqué. A partir de ce jour, j’ai juré d’employer tous les moyens à ma disposition, dans le cadre de la loi, pour protéger le peuple étasunien, et c’est ce que j’ai fait, et continuerais de faire. »)

En d’autres termes, selon sa propre définition de ce qui est « légal », basée sur cette « philosophie obscure » (et en accord avec les avocats de la bande) , mais en contraction avec notre Constitution, le président a admis quelque chose qui semble pouvoir aboutir à une procédure de déstitution. Et c’est ici que l’on se rend compte à quel point les choses ont changé depuis l’époque de Nixon. Notre politique nationale est beaucoup plus conservatrice, les Républicains contrôlent le Congrès, dont beaucoup partagent la ferveur du président pour un pouvoir présidentiel sans entraves. Toute idée de destitution est encore loin.

Dans sa conférence de presse pour défendre le programme de la NSA, le président a pris ombrage d’une question posée par un journaliste :

« pouvez-vous nous dire aujourd’hui quelles sont les limites éventuelles qui, selon vous, devraient être imposées aux pouvoirs d’un président, pendant une guerre, en temps de guerre ? Et si la guerre globale contre le terrorisme doit durer des décennies, comme annoncé, est-ce que cela signifie que nous allons par conséquence assister à une extension plus ou moins permanente des pouvoirs incontrôlés du pouvoir exécutif aux Etats-Unis ? »

« Parler de « pouvoirs incontrôlés », répondit Bush, irrité, revient à parler de je ne sais quelle dictature présidentielle, chose que je rejette fermement. »

La mnaière dont le pays gérera cette situation historique nous dira si cette « je ne sais quelle dictature » de notre président impérial, impérieux et imprévisible fera ou non encore longtemps partie du paysage politique étasunien.

Traduction "la garde noire est là" par CSP

http://www.tomdispatch.com/index.mhtml?pid=46791

De : Tom Engelhardt
dimanche 8 janvier 2006

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=22067
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