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 Une orientation pour une année sans élections

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FleurOccitane
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Nombre de messages : 5959
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: Une orientation pour une année sans élections   Une orientation pour une année sans élections EmptyMar 17 Jan à 18:29

Citation :

Une orientation pour une année sans élections

Article publié par la fraction de Lutte Ouvrière dans le mensuel Lutte de Classe (extrait)

Les directions syndicales s’indignent ou se lamentent. Mais elles n’ont d’autre politique que de mendier l’ouverture de négociations avec le patronat et le gouvernement... quitte à se plaindre encore lorsque ces négociations, dont finalement ni ministres ni Medef ne sont avares, ne donnent rien. Ainsi toutes les confédérations ont offert le spectacle ridicule de se répandre en gémissements parce que le premier ministre, après les avoir consultées dès les premiers jours de son gouvernement, n’a évidemment tenu aucun compte de leurs suggestions. Mais pendant ce temps, quatre mois ont été perdus à ne pas organiser la riposte qui aurait dû s’imposer d’emblée à l’annonce sans fard de la politique qu’il entendait mener.

Ayant mis 7 mois à donner une suite à la journée nationale du 10 mars, du succès de laquelle elles ont fait pourtant grand cas, les centrales syndicales ont ainsi laissé tout loisir à Villepin d’imposer ses mesures scélérates par ordonnance. En revanche elles n’ont mis que quelques jours pour tomber d’accord et indiquer qu’elles n’entendaient pas donner de suite dans l’immédiat à la journée nationale du 4octobre. Pour elles l’urgent est donc d’attendre. Qu’une demi-année se soit bien écoulée entre deux journées nationales ? Que l’élan qu’aurait pu créer le 4 octobre soit bien retombé, comme le fut celui du 10 mars ?

Dans le même temps, la CGT faisait sur le dos des marins de la SNCM la démonstration des limites de son radicalisme et de sa combativité. En laissant isolé un mouvement qu’elle avait pourtant lancé et dont elle avait aux yeux de tous la responsabilité, puis en l’arrêtant, dès que le gouvernement a décrété le temps des marchandages terminé et menacé du dépôt de bilan, elle a donné le ton et envoyé le signe fort que Villepin lui demandait. Les autres confédérations étant encore plus timorées que la CGT, la politique des directions syndicales est bien, au mieux, d’accompagner ou de soutenir les secteurs les plus chauds dans un premier temps mais pour les circonscrire, les émietter, les isoler et au final les laisser dans l’impasse. Si d’autres forces, et d’abord les travailleurs eux-mêmes, n’exercent pas une pression importante, les organisations syndicales ne feront rien qui puisse conduire à un mouvement d’ensemble. Par leur attitude à propos du 4octobre, comme dans les grèves de cette rentrée, elles en ont pratiquement donné l’assurance au gouvernement, lui donnant aussi, par là-même, toute latitude de pousser les feux de son offensive. Villepin l’a bien entendu d’ailleurs : à peine avaient-elles dans les faits accepté la privatisation de la SNCM, qu’il a décidé de passer à celle d’EDF

Il faut remonter maintenant à la lutte des cheminots de 1995 pour trouver l’exemple d’une lutte ayant obligé le gouvernement, qui était en l’occurrence aussi le patron, à des reculs véritables et importants. Mais alors les cheminots, déjà forts de leur propre nombre et du rôle de leur entreprise dans la vie du pays, avaient menacé d’étendre, et effectivement étendu en partie, la grève à d’autres secteurs du public. Il faut même rappeler, alors que devant le développement des multinationales ou l’imbrication des économies européennes se pose de plus en plus le problème de l’efficacité des luttes qui se limitent aux frontières nationales, que 1995, son élan et ses modes d’action, avaient eu quelques échos dans les pays voisins. Ainsi en Allemagne où était apparu alors l’étonnant, et incompréhensible hors du contexte, mot d’ordre « maintenant il va falloir parler français ».

Ce 4 octobre, par le nombre de participants aux manifestations et aux grèves, a été un succès. La participation du privé, qu’on disait aux abonnés absents, a cette fois été notablement supérieure et remarquée. L’ensemble des organisations syndicales, des partis de gauche et d’extrême gauche et bon nombre d’associations appelaient, réalisant pour une fois l’unité si chère aux cœurs des travailleurs.

Et pourtant le 4 octobre, après le 10 mars, a montré toutes les limites de ces journées nationales d’action quand elles ne sont pas conçues comme le tremplin d’une mobilisation prolongée et croissante.

La dernière banderole à peine pliée, une rafale de nouveaux coups tous azimuts

s’abattaient sur les couches populaires : un budget tout entier fait pour satisfaire les riches aux dépens des plus pauvres, une nouvelle attaque contre la sécurité sociale avec l’institution d’une franchise de 18 euros sur certains actes chirurgicaux, le début de la privatisation d’EDF, un nouveau pas dans la précarité et la démolition du Code du travail avec les CDD pour les plus vieux.

Une fois encore démonstration est faite que le gouvernement et derrière lui l’ensemble de la classe capitaliste ne reculeront que devant une contre-offensive de la classe ouvrière qui soit à la hauteur de l’offensive qu’ils ont déclenchée depuis deux ou trois décennies. Un nouveau Juin 36, un nouveau Mai 68, c’est-à-dire un mouvement d’ensemble et une grève générale jusqu’à satisfaction, voilà la seule action qui peut modifier le rapport des forces en faveur du monde du travail, changer la vie des classes populaires, faire que ce soit enfin les producteurs et non les parasites, qui tiennent le haut du pavé. Le rôle des révolutionnaires est d’œuvrer à l’avènement de ce mouvement d’ensemble, de le préparer par tous les moyens, de consacrer tous leurs efforts à cette tâche. Encore plus que les années précédentes, cette orientation doit présider à tous les aspects de notre politique. C’est l’actualité qui l’a mise à l’ordre du jour. Dans les mouvements, qu’ils soient d’initiative locale ou au contraire initiés d’en haut par des directions syndicales, dès qu’ils portent directement ou indirectement sur un problème d’ordre général, comme les salaires, l’emploi ou encore la défense des services publics, l’intervention des révolutionnaires se doit d’avoir systématiquement deux objectifs : la prise en main de la direction de leur lutte par les travailleurs eux-mêmes ; l’extension la plus large possible à d’autres services, entreprises, secteurs.

Aujourd’hui l’enjeu n’est pas seulement de profiter de chaque mouvement pour élever la conscience politique des travailleurs, de leur force et de leurs possibilités, politique traditionnelle de Lutte ouvrière. Plus encore qu’à d’autres périodes, on l’a vu dans les dernières grèves, c’est l’issue même de la lutte qui dépend de sa capacité à installer un contrôle réel des grévistes (assemblées générales qui décident, comité de grève élu et responsable devant tous) afin d’éviter que des appareils bureaucratiques enferment, sabotent ou arrêtent le mouvement contre la volonté des travailleurs, et à militer pour l’élargissement du conflit (cette menace étant la meilleure et la plus rapide façon d’amener les patrons à faire quelques concessions). C’est quand les marins avaient le vent en poupe et étaient le point de mire de tout le pays, en particulier des autres secteurs publics menacés eux aussi de privatisation, SNCF ou EDF, que Villepin a consenti à ce que l’État garde une petite part dans le capital de la SNCM. C’est après qu’ils ont repris le travail, poussés par la CGT et sans avoir reçu l’appui de ces autres secteurs, que le même Villepin se permet de passer à l’étape suivante du programme des privatisations, celle d’EDF.

Personne ne peut évidemment prédire à partir de quel secteur, autour de quelle lutte, à propos de quelle question démarrera le futur mouvement d’ensemble. Ce qui est sûr c’est que, comme en Mai68 ou Juin 36, une levée en masse des salariés et des classes populaires mettra forcément à l’ordre du jour la résolution de l’ensemble des grands problèmes actuels : le niveau de vie et les salaires, le chômage, la précarité et l’emploi, les services publics, de la santé aux transports en passant par l’éducation.

En fait c’est la classe capitaliste et son gouvernement qui, en attaquant sur tous ces fronts, ont lié inextricablement toutes ces questions et en font des objectifs qui ne pourront être gagnés les uns sans les autres. Comment défendre et restaurer les services publics sans revenir sur les privatisations, y consacrer les subventions qui vont jusqu’ici au patronat et ainsi permettre d’embaucher à de meilleurs salaires, par exemple ? C’est l’urgence de passer à la contre-offensive qui fait l’actualité d’un programme reprenant et reliant ces objectifs essentiels. Et cette urgence met à l’ordre du jour la nécessité d’une campagne systématique, surtout sans attendre une échéance électorale, pour ce programme (qu’on l’appelle encore d’urgence ou pas, bien qu’il n’ait sans doute jamais mieux mérité ce nom) : augmentation générale des salaires d’au moins 300 euros pour tous et échelle mobile des salaires pour garantir le pouvoir d’achat ; embauche massive dans les services publics ; transformation de tous les contrats de précarité, CNE, CDD vieille ou ancienne manière, en CDI ; interdiction des licenciements ; réquisition immédiate des logements vacants ; sans oublier la nécessité d’un contrôle des travailleurs pour s’assurer de la réalisation effective de ces objectifs.

http://www.convergencesrevolutionnaires.org/article1253.html

De : PARIS
vendredi 30 décembre 2005

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=21872
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