Bolivie : meeting de cloture du MAS

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Le MAS de Evo Morales, favori dans les sondages pour la présidentielle de dimanche, a fermé la campagne électorale avec un meeting a La Paz. Il a dénoncé des fraudes.

"Dimanche 18 nous allons ensevelir le néolibéralisme et allons affronter avec la force du peuple l'impérialisme nord-américain", a affirmé Evo Morales au pied du mausolée de Gualberto Vilarroel, un président militaire nationaliste renversé et pendu à un phare de la Place Murillo, en 1946, par un coalition de conservateurs et de stalinistes. Une pluie de feux d'artifice a illuminé les coteaux qui entourent cette ville construite à l'intérieur d'un trou, depuis lequel sont descendus beaucoup de participants au meeting de cloture de campagne du Mouvement au Socialisme (MAS), dans un territoire qui lui est propre : selon le dernier sondage, Evo Morales battrait ici le postulant conservateur Jorge "Tuto" Quiroga par 52 à 16 pour cent.

D'autres visages bruns, qui témoignent de l'"indienisation" de la gauche bolivienne, sont descendu depuis El Alto, une ville protagoniste des deux derniers renversements présidentiels : celui de Gonzalo Sanchez de Lozada en 2003 et celui de son successeur, Carlos Mesa, en 2005. "Nous n'avons quasiment pas fait de campagne à La Paz et à El Alto parce que nous savons qu'ici nous allons largement gagner, et nous nous sommes concentrés à l'orient du pays", a admis le candidat socialiste, alors que résonnent encore les échos de la marche du MAS au rythme de tinku : "MAS, MAS, MAS, maintenant nous sommes PLUS (mas en castillan veut dire "plus"), à nous soumettre jamais PLUS".

Quelques minutes auparavant, son accompagnateur de formule, le sociologue Alvaro García Linera, a convoqué à "envoyer dans les poubelles de l'histoire l'anti-patrie, l'anti-histoire, l'indignité qui aujourd'hui a un nom : Podemos (le parti de Quiroga)". "Nous devons non seulement nationaliser les ressources naturelles mais aussi les trois pouvoirs de l'État : l'Exécutif, le Judiciaire et le Législatif, pour qu'ils arrêtent de servir les intérêts transnationaux", a continué Morales, qui a rendu quelques coups à son adversaire de droite : "Il y a un candidat qui n'est pas allé au régiment, qui a éludé le service militaire obligatoire et aujourd'hui il parle de défendre notre drapeau ; il doit bien connaître le drapeau des États-Unis mais non notre wiphala, notre insigne millénaire", a-t-il dit en réponse au spot de Podemos qui dit aux boliviens : "ne permet pas qu'Evo Morales change notre drapeau" et appelle a voter pour "Tuto". Comme exemple du climat électoral a chaque fois plus crispé, l'avocat du MAS, Héctor Arce, a dénoncé hier devant la presse nationale et étrangère, la possibilité d'une fraude en marche. Il a soutenu ses propos sur de supposées irrégularités dans les listes électorales. "Il y a des personnes inscrites a plusieurs endroits, c'est a dire qu'il existe la possibilité qu'une personne puisse voter deux ou trois fois, ensuite il y a des personnes inscrites deux ou trois fois avec différents documents d'identité, quelques uns sont des homonymes, d'autres non", a-t-il affirmé a Página/12. Une seconde anomalie -de moindre envergure- se réfère a l'inclusion hors délai du pseudonime de Jorge Quiroga, "Tuto", dans les listes électorales, ce qui, selon le MAS, démontre le "favoritisme" de la Cour Suprême Electorale envers le candidat conservateur. "Ceci démontre réellement qu'ici se prépare une sorte de fraude", a dit Morales, en mettant un doute sur le procesus électoral. L'ARMEE SORT DE SA RESERVE

Dans un acte dans le Collège Militaire, le Commandant en chez des Forces Armées, Marco Antoine Justiniano, a demandé ce lundi aux partis politiques de respecter la première minorité et de faire une opposition constructive. "Il faut espérer que l'opinion de la majorité soit respectée, bien qu'elle soit relative, pour la conformation du futur gouvernement", a exprimé Justiniano, en contradiction avec ce que dit la Constitution Politique de l'État : si aucun des candidats obtient la moitié plus une des voix, c'est le Congrès, réuni en Assemblée Législative qui doit choisir entre les deux plus votés. "Ce sont des déclarations inopportunes et inadéquates que transgrèsent l'ordre institutionnel. Son but est d'obtenir la sympathie du gagnant pour rester en place, spécialement si gagne le MAS", a dit à ce journal l'analyste en sujets militaires et actuel conseiller du MAS, Juan Ramon Quintana. Et il ajoute : "(Le Haut Commandement militaire) est en train d'émettre des signaux de chantage et de pression dans une sorte de jeu de pouvoir qui est intolérable pour le MAS, qui va exercer le maximum contrôle civil et annuler les expressions délibératives cultivées dans les Forces Armées sous la protection de pactes de réciprocité avec le vieux système politique". Hier, dans un forum avec les militaires, Morales a été applaudi quand il a dit qu'il allait "hiérarchiser les Forces Armées et nous ne les utiliserons pas comme instrument politique".

Alors que le ministère public a émis un ordre de détention de commandant des Forces Armées, l'amiral Jorge Botello, commandant de la Force Naval Bolivienne, qui ne s'est pas présenté pour la massacre d'octobre 2003. L'antérieur avait été celui de la Force Aérienne, Andrés Quiroz, pour le même motif.

Pagina12 (Argentine) 14 décembre 2005
anonyme article:48279 fab
le 17/12/2005 à 02h42

http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=48279

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