Union sacrée des médias contre le syndicalisme ouvrier !

Citation :: Union sacrée des médias contre le syndicalisme ouvrier !
dimanche 4 décembre 2005 par pierre delvaux.

Les divers « experts » invités à commenter les derniers mouvements sociaux s’apitoient sur la faiblesse des syndicats français. Quelle sollicitude ! Les mêmes qui, hier, n’avaient pas de mots assez durs pour dénoncer la CGT « courroie de transmission » du PCF glorifient aujourd’hui les grandes centrales allemandes et britanniques adossées à leurs partis sociaux-démocrates respectifs.

Qu’ils soient économistes, sondeurs ou « sociologues d’entreprise », les experts médiatiques ne sont pas à une contradiction près quand il s’agit de défendre l’économie de marché dont ils aiment à préciser que « plus personne ne la remet aujourd’hui en question ». Ils trouvent parfait le lien syndicat-parti quand il induit une ligne libérale. Ils le trouvent scandaleux quand son axe est collectiviste ! Qu’est-ce à dire ? Qu’il faudrait enfermer en hôpital psychiatrique tous ceux qui demeurent marxistes ?

LE REVE DE LA GRANDE COALITION

Dans l’histoire du syndicalisme français, c’est finalement l’indépendance réciproque entre partis et syndicats qui l’a emportée. Et voilà que nos commentateurs semblent le regretter !

Ah ! si au moins un parti pouvait secourir le brave Bernard Thibault débordé par ses « archéos » ! Pas de chance, le PC résiste encore à l’économie de marché et le PS n’a toujours pas fait son Bade-Godesberg (c’est du dernier chic sur les plateaux de télévision de se référer au congrès social-démocrate de 1959).

COMPLOTS ET MAGOUILLES A LA CGT

Dans leur vision policière de l’Histoire, nos « experts » voient dans la CGT des complots à répétition là où il n’y a que démocratie : démocratie des instances confédérales se prononçant majoritairement contre le traité constitutionnel européen ou démocratie des assemblées générales de grévistes.

Ou bien nos commentateurs sont ignorants des pratiques syndicales ou bien ils sont de mauvaise foi. Quand il s’agit de journalistes, les deux termes sont inacceptables. Et le moins choquant n’est pas la distorsion de la réalité des dernières grèves à laquelle la majorité d’entre eux se sont livrés, n’hésitant pas à nier le brûlant contenu des revendications :

- privatisation rampante de la SNCF ? vous rêvez mon pauvre ami !
- Les trains privés qui transportent du fret sur nos voies ferrées depuis le mois de juin (avec des conducteurs formés en trois mois) ? Quelle importance ?
- Bruxelles qui presse la France d’en faire autant pour le transport voyageurs ? Mais de quoi se mêlent nos cheminots ?
- Et ces traminots qui refusent qu’une société privée vienne faire leur travail ? Folklore marseillais que tout cela.

Depuis la SNCM on connaît : tous ces cégétistes de Marseille c’est magouille et compagnie...

HAINE DE CLASSE

Cet automne social confirme nos analyses d’après 29 mai : traumatisée par ce référendum, la classe politico-médiatique y répond par une fuite en avant. Non contente de persister dans une dénégation de l’état réel de notre pays, elle décuple sa propagande euro-libérale en en rajoutant dans la calomnie :

- « crispation des Français sur leurs services publics » nous explique Christine Ockrent,
- noyautage national-socialiste, pas moins, pour Dominique Reynie...

Au centre de ce déchaînement : les syndicats que l’on ne parvient pas à canaliser malgré les efforts de certains (épaulés par la Confédération Européenne des Syndicats).

La démocratie ouvrière y subsiste encore et, contrairement aux médias, son mode d’emploi échappe totalement aux politiques et à leurs alliés.

Cette résistance au corporatisme européen leur est insupportable. C’est pourquoi la violence de leurs attaques ira en s’amplifiant. Quitte à déstabiliser gravement un pilier de la démocratie...

Pierre Delvaux

http://www.info-impartiale.net/article.php3?id_article=165