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 Quand le libéralisme voit se poindre de colériques sociétés.

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FleurOccitane
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Nombre de messages : 5959
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: Quand le libéralisme voit se poindre de colériques sociétés.   Quand le libéralisme voit se poindre de colériques sociétés. EmptyVen 25 Nov à 16:00

Citation :

Quand le libéralisme voit se poindre de colériques sociétés...

de ichlo


Quand le libéralisme voit se poindre de colériques sociétés. Non2-3

Au sortir de l’agitation de foyers de colère dans quelques banlieues dont il aura fallu attendre une bonne quinzaine pour voir se poindre un relatif retour au calme il faudra retenir cet éternel désarroi dont fait preuve notre république à l’égard des milieux les moins fortunés de France, la quasi situation d’abandon dont les mesures Raffarin - réformes suffisamment criardes d’une "casse sociale" annoncée - s’acharnaient à bloquer (dans le meilleur des cas) ou a supprimer (au pire) les subventions et le personnel "social" directement au contact de zones que l’éducation avait déjà qualifiées depuis longtemps de "prioritaires" (ZEP, ZUS : zones urbaines sensibles) mais personne ne se doutait alors qu’il s’agissait pour conclure d’y faire parler la matraque et son cortège de répression ce qui n’a pour effet que d’attiser la spirale de la torture à laquelle ces populations sinistrées sont suffisamment victimes.

Que certaines têtes pensantes ou représentantes des tendances politiques les plus hideuses préconisent qu’il faille y envoyer l’armée et si nécessaire les tuer, ouvrir le feu qu’il faudrait couvrir, cela laisse augurer d’un avenir placé aux contritions d’un fascisme économique inébranlable, difficile à contredire, face à lequel l’être humain éprouvera de plus en plus de difficultés pour s’y adapter, et encore moins pour y faire face. Certainement un peu trop violents au goût de l’ordre et de la loi, ces appels au secours lancés en brasiers dans quelques rues constituent l’épiphénomène d’une protestation qui couve de syndicats en oppositions au corps enseignant dévalué puisqu’il y aurait eu compression du personnel comme s’il y en avaient qui ne servaient à rien...

De la grogne sociale les quartiers les plus vulnérables se sont transformés en brasiers temporaires marquant l’autodestruction annoncée des politiques droitières qu’il aurait fallu avorter depuis longtemps et ce n’est certainement pas le « retour en arrière » qu’effectue Villepin sur Raffarin en revenant sur les crédits alloués pour ces communes qui rattraperont le temps perdu...

Quinze jours durant lesquels l’hyperbole du paradigme insécuritaire atteignit son paroxysme dans des comparaisons avec des guerres civiles, des guérillas urbaines qui, rappelons-le car là aussi il y en a qui dans l’urgence cherche une nouvelle fois à biaiser l’histoire, ces cas de figure de révoltes supposent des échanges de tirs nourris et des cadavres à la pelle.

Certes nous n’en sommes pas arrivé à cette configuration et la poignée de groupes sporadiques dont il est question, bien qu’elle parvint à tenir l’ordre d’un Etat dans l’incertitude jusqu’à la vacillation vers ce « couvre-feu » tant redouté qui rappelle de loin un ordre nouveau auquel d’aucun de nous ne chercherait à s’identifier cela va de soi, marque sans nul doute l’apogée d’une politique qui à force de n’arriver qu’à satisfaire une élite réduite à peine aux 17 et quelques pour cent qui lui permit de passer le premier tour des présidentielles de 2002 ne gravit que des échecs, ne récoltât que des protestations et se moquât que trop cuisamment du résultat des urnes du second tour, sachant par-dessus tout évidemment se rendre bien incapable de développer une politique majoritaire, au sens civique dans lequel ce terme est censé être employé en république et en démocratie.

Ce militantisme débridé de la rue aura prouvé pendant une quinzaine que la force seule associée à la puissance étatique ne suffit pas à combler le fossé social qui sépare la société en classes, la taille en principes inégalitaires et tranche dans le vif les éléments qui n’adhèrent pas à ses projets de politiques unilatérales. L’OMC avait ses alter mondialistes, le patronat sa colère rouge (nos vies valent plus que leurs profits), les quartiers défavorisés leurs incendiaires, l’Etat ses corrupteurs ? Certainement, même si il s’agit là d’une faible part, du moins c’est ce qu’on est en droit de se demander lorsqu’un pouvoir politique retranche une partie des acquis sociaux pour favoriser les privatisations, les délocalisations et les licenciements abusifs ainsi que l’utilisation d’une main d’œuvre « bon marché » par l’intermédiaire d’emplois stagiaires sous payés, de contrats d’embauche de plus en plus courts et une notoriété internationale qui en pâtie en retour d’un rang français qui devient de moins en moins crédible.

Et c’est bien ici que se perçoit cette course dans laquelle s’est jeté à corps perdu le libéralisme fermant un œil sur des zones d’ombre qui risquaient de porter atteinte à son système de rentabilité qui omettait de prendre en considération le nombre de crèves-la faim et de pousses misère qui s’accroissaient d’autant plus que des régimes, au pouvoir des droites, prenaient la direction nationale des stratégies géopolitiques.

De grèves éphémères en coups d’éclats médiatiques portés par un discours qui se refuse à faire de l’être humain une simple marchandise animée par l’unique but de la rentabilité économique, nos démocraties d’appellation se transforment par soubresauts en foyers révolutionnaires qu’une colère trop profonde pourrait bien muer en matérialisation éternelle à force de passer à côté de ce qu’il était permis d’appeler un minimum d’équilibre social. Chaque nuit de ces deux semaines aura battu en brèche quinze années de travail social, pulvérisé en records les efforts des politiques sociales mises en place par la gauche pour venir au secours de ces foyers de violence même si la police à l’époque ne partageait pas ces visées et estimait alors trop temps qu’il faudrait utiliser d’autres moyens.

On pourra toujours ironiser en développant un argumentaire ostentatoire qui associerait les constructeurs des grands ensembles - ce terme étant apparu au début du XXème siècle, entre 1900 et 1915 toute la ville était déjà dessinée pour le siècle - aux mêmes architectes qui construisent les prisons, que 15000 personnes attendent 30 ans pour obtenir un tramway et que la formule utilisée par Michel Rocard définissant un « béton criminogène » n’est pas mieux placée que celle au « kärcher » de Nicolas Sarkozy ; toujours est-il que dans tous les cas de figure sera omis que ces foyers de tensions sont des lieus de représentations politiques et sociales où se multiplient des constructions de lieus solitaires, sans relations et donc pas d’espace et encore moins une existence sociale reconnue.

Sarcelles, quartier construit en 1915 et les 4000 à la Courneuve partagent un point commun dans l’histoire de l’urbanisme et l’évolution de l’architecture. De l’un à l’autre de ces quartiers « pilotes » se pose la question de savoir comment on en est passé des pâtés de maisons avec ruelles aux barres isolées qui finirent par ne plus associer l’intérieur à l’extérieur, lieu de l’expression démocratique synthétisant un espace commun ?

Certes, la Charte d’Athènes (1933) codifiée par Corbusier pendant la guerre (avant Stalingrad) n’est pas anodine aux évolutions des espaces urbains pris comme la définition d’une ville mauvaise où l’enclavement devient une des figures urbaines que produit un coefficient d’occupation des sols (COF) limitant des enclos où viennent s’installer les gens les plus fragiles de la société.

Certes il faut tenir compte des acquis qui proposaient d’offrir de la lumière, de l’herbe, des arbres et une salle de bain cela n’empêche pas de rendre difficile le principe de retisser les liens des grands ensembles avec un style d’habitat plus traditionnel ; les compositions urbaines différentes de la Charte d’Athènes fonctionnent mieux (Tours et barres de Neuilly ! ?) les pouvoirs politiques chargés des espaces urbains n’échapperont pas à l’influence de la rentabilité marchande et si les HBM (plus tard HLM) ne sont effectivement pas « la ville » dans sa totalité, ils ne pourront s’opposer aux expériences de réappropriation de l’espace urbain par les populations elles-mêmes qui sont après tout les premières concernées...

[...]

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=20495
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FleurOccitane
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MessageSujet: Re: Quand le libéralisme voit se poindre de colériques sociétés.   Quand le libéralisme voit se poindre de colériques sociétés. EmptyVen 25 Nov à 16:00

(suite)

Citation :

Lorsqu’on aborde la question urbaine il est plus souvent aisé d’en faire une approche locale précise plutôt que de la situer dans une problématique mondiale qui permettrait de la définir comme l’espace d’une remise en question d’un ordre économique capitaliste qui y dépose tout ce qu’il a de plus néfaste et de plus nocif. Et de rappeler qu’au cours des années soixante et au début des années soixante dix la transformation du sud du XIII ème arrondissement par une accumulation de tours (quartier Masséna) allait contre la logique de Le Corbusier qui préconisait, déjà alors comme une mise en garde, la préservation d’un minimum d’espaces verts entre les habitations pour que ne soient pas brisées certaines formes de relations, aussi naturelles puissent-elles paraître...

Deuxièmement, puisque la question urbaine est devenue, suite aux « émeutes », une piste nouvelle pour les joutes politiques, il serait préférable d’avouer les techniques utilisées pour que des politiques de la ville ne purent se réaliser plutôt que de clamer trop rapidement qu’elle furent inefficaces ou qu’elles ne marchent pas avant que de cataloguer ce phénomène sous la vulgaire appellation de « racaille » pour ne surtout pas dépasser le niveau bistrotier d’un tel langage... La vingtaine de tours construites dans les années 70 sur le Front de Seine n’ayant certainement pas les mêmes enjeux que le parc économique de Bercy...

Petite chronologie sommaire pour situer l’évolution de l’urbanisme.

Le Corbusier :
1952 : Unité d’Habitation de Rezé.
1953 : Maison du Brésil, Cité universitaire, Boulevard Jourdan, Paris XIVème .
1956 : Unité d’Habitation de Briey en Forêt près de Metz.
1960 : Unité d’Habitation de Firminy « Les Bruneaux » près de Saint-Étienne.

Lois et groupes d’études :
6 août 1953, loi autorisant l’expropriation pour la réalisation de groupes d’habitations et de zones industrielles.
1966 : mise en place des Missions d’étude des villes nouvelles. Création des Organisations régionales d’études et d’aménagement d’aire métropolitaine (OREAM).
1970 : Loi Vivien tendant à supprimer l’habitat insalubre (RHI).
23 décembre 1981 : création de la Commission nationale pour le développement social des quartiers (CNDSQ).
1982 : rapport Gilbert Bonnemaison donnant pour mot d’ordre, face à la délinquance prévention, répression, solidarité.
125 quartiers sont inscrits dans les contrats de plan Etat-région.
21 décembre 1990 : création du Ministère de la Ville.
1994 : Roland Castro, Civilisation urbaine ou barbarie ?

Qu’en est-il de la Loi relative à la lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998 ?

Le mouvement Pacte Arim (1951-2001, 2002, 2003 ?) lutte contre les taudis et aide aux sans-logis et aux mal-logés, il propose une insertion sociale à partir d’une connaissance approfondie du terrain. Ce mouvement est-il subventionné à sa juste valeur ?

De : ichlo
samedi 12 novembre 2005

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=20495
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