FleurOccitane Rang: Administrateur
Nombre de messages : 5959 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: Savoir dire non au roi Ven 25 Nov à 15:49 | |
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REFERENCE AU ROI pour rebondir sur l'article : RIEN NE FINIT JAMAIS
Savoir dire non au Roi.
Il est toujours délicat de remettre en cause un ordre contestable. Pourtant certains ont su le faire avec habileté, même en s¹adressant au pouvoir le plus absolu. Voici une lettre, envoyée au roi Henri IV, par François Miron prévôt des marchands.
« Cher Sire, permettez que je me retire. En jurant fidélité au Roi, j¹ai promis de soutenir la Royauté. Or, Votre Majesté me commande un acte pernicieux à la Royauté. Je refuse, je le répète à mon cher maître et Souverain bien aimé. C'est une pernicieuse idée de bastir des quartiers à usage exclusif d'artisans et d¹ouvriers.
Dans une capitale où réside le souverain, il ne faut pas que les petits soient d'un côté et les gros et dodus de l'autre. C¹est beaucoup mieux et sûrement quand tout est mélangé. Les quartiers pauvres deviendront des citadelles qui prolongeraient les quartiers riches. Or, comme le Louvre est la partie belle, il se pourrait que des balles vinssent ricocher sur votre couronne.
Sire, je ne peux être complice de cette mesure ».
Le roi était un homme intelligent ; voici sa réponse.
« Compère, vous êtes vif comme un hanneton, mais à la fin du compte un brave et loyal sujet.
Soyez content, on fera vos volontés et le Roy de France ira longtemps à votre école de sagesse et de prud¹homie.
Je vous attend à souper et je vous embrasse ».
Cette vieille histoire garde un intérêt très actuel. Peut-être que si, dans les années 50-75, un nouveau Miron avait su dire non et alerter les gouvernants sur les conséquences de la politique suivie, nous n¹aurions pas autant de problèmes de banlieues.
J. D
Mais les gouvernants sont à notre image à tous, mon cher Jacques. Vient donc ici, à Bandol, dénombrer les logements sociaux et les familles déshéritées qui les occupent ! Je ne donnerais pas cher de la carrière d'un maire qui, dans cette commune, s'engagerait résolument dans une politique de mixité sociale. Et si, dans un violent désir de se garder enfin de toute démagogie, le pouvoir central parvenait à l'y contraindre - lui ou un autre -, tu peux être sûr qu'en quelques décennies Bandol deviendrait Aubervilliers... pour renaître quelque part ailleurs sur la côte et, ainsi, cycliquement se refonder de loin en loin, fuyant comme la peste les miasmes du sous-prolétariat que notre égoïsme fabrique. C'est toute la société moderne, et pas seulement française, qu'il faudrait désormais moraliser ; au moins sensibiliser à plus de solidarités et de commisération. Hélas, l'une et l'autre ont un coût permanent, un mot dont la seule prononciation fait aujourd'hui frémir !... À moins que l'on ne comprenne enfin qu'il est beaucoup plus efficace de distribuer les miettes d'une richesse abondante plutôt que de s'enferrer dans l'obsession contemporaine, bien française, du partage équitable de la misère.
anonyme article:46249 le 11/11/2005 à 22h43 http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=46249 | |
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