« Eliminez la pollution de mes récoltes par les OGM de Bayer

altermonde-levillage- mercredi 19 octobre 2005, del
« Eliminez la pollution de mes récoltes par les OGM de Bayer ! »
Telle est la plainte d’un agriculteur australien qui cultive sans OGM.

Geoffrey Carracher, membre du NCF (Network of Concerned Farmers - collectif australien pour une agriculture sans OGM, respectueuse de l’environnement) a reçu avec désespoir le résultat de tests qui confirment une contamination par les OGM à 0,5% de ses semences de colza « Grace » avec lesquelles il a semé ses champs. M. Carracher demande réparation au propriétaire de la variété OGM découverte dans ses semences, Bayer Cropscience, pour les coûts et pertes qu’il a à subir.

Citation :

Reçu de NCF - Traduction del

« J’ai fait tout mon possible pour protéger mon statut d’agriculteur non-OGM, mais je vis actuellement un vrai cauchemard à essayer de trouver quelqu’un pour récolter mon colza d’une valeur de $50 000 que je sais contaminé par les OGM de Bayer, dont personne ne veut sur le marché, que je ne peux pas trier, et que je n’ai pas le droit de vendre. » [2]

« Les agriculteurs non-OGM n’accepteront pas la moindre contamination par les OGM s’ils en sont ensuite tenus pour responsables. Il n’est pas question pour nous d’accepter un seuil de tolérance, parce que la loi et le marché y sont opposés, les tests sont trop chers et le tri impensable. Toute contamination par les OGM doit être empêchée. »

Le NCF n’est pas opposé à laisser le choix aux agriculteurs de cultiver des OGM, mais combattent la possibilité que le choix de l’un ait des impacts négatifs sur les revenus et la vie de l’autre.

« La contamination est une bonne chose pour les entreprises d’OGM, qui rêvent de voir les agriculteurs perdre leur statut non-OGM. Si notre gouvernement n’attaque pas ces entreprises en les accusant de causer des pertes économiques aux agriculteurs, elles auront toute liberté pour détruire nos marchés. »

« Je suis un agriculteur non-OGM et je ne veux pas être tenu pour responsable. Le pollueur est celui qui doit payer, pas le pollué. Notre gouvernement doit légiférer en ce sens. »

Il y a quelques mois, M. Carracher s’inquiétait tellement de voir le marché fermé aux cultures OGM qu’il a écrit à Bayer Cropscience pour tester ses cultures et confirmer leur statut non-OGM. Ils ont refusé. Lorsqu’il a acheté ses semences, il a demandé à son fournisseur de lui garantir que ses semences étaient sans OGM [3]. Ils ont refusé. M. Carracher a organisé une délégation d’agriculteurs qui est allée déposer des échantillons de semence chez Bayer, au centre administratif à Melbourne. Bayer Cropscience a refusé de coopérer. Il a finalement accepté l’offre généreuse de Greenpeace de payer les tests coûteux au laboratoire AgriQuality de Melbourne, accrédité pour ce genre de tests. Le résultat du test confirme une contamination à 0,5%, soit le risque d’avoir jusqu’à 487 000 plants GM dans sa culture de 60ha (300 000 graines par kg, semées à 5kg/ha).

« Je sais maintenant que je suis contaminé. Quand je voudrai vendre ma récolte, je devrai signer une garantie comme quoi je suis « sans OGM » qui met Graincorp à l’abri des litiges. Mais je ne pourrai pas signer cette déclaration, parce que je serai responsable de toutes les pertes causées tout au long de la chaîne de distribution. »

« Je ne peux légalement pas vendre ma récolte comme non-OGM, mais pourrai-je la vendre comme OGM ? Comment vais-je empêcher mes cultures de contaminer celles de mes voisins ? Trouverai-je quelqu’un pour faire la récolte, s’ils savent que je suis contaminé ? Si je ne peux pas la récolter, la livrer, la mettre en pacage, est-ce qu’il me faudra la brûler ? Dans ce cas, qui me paiera les $50 000 de sa valeur ? »

« Je demande au gouvernement de Victoria de tester mes cultures pour vérification, et de contribuer à déterminer l’étendue de la contamination à travers l’état. Ils doivent prendre très vite les dispositions nécessaires pour gérer les risques : les récoltes commencent le mois prochain » demande M. Carracher.

« La valeur de l’économie rurale australienne s’élève à plus de $12 milliards par an et nous sommes à deux doigts d’un véritable sabotage industriel. »

Contact : Geoffrey Carracher (+61)3 53 86 62 61 - si indisponible Julie Newman (+61)4 27 71 16 44 ou (+61)8 987 11 56

[1] Mosanto et Bayer Cropscience essaient actuellement d’introduire le colza GM en Australie.

[2] En Australie, il n’y a pas de seuil de tolérance pour les OGM : quelle que soit la quantité détectée, si des OGM sont découverts dans une récolte, celle-ci passe de « sans OGM » à « OGM », ce qui a des conséquences très sérieuses puisque le marché est opposé aux OGM.

[3] M. Carracher avait acheté une semence de colza, de variété Grace, vendue par Dovuro et produite par le Grains Research Development Council et Agriculture Victoria. La semence a été achetée à Naracoorte, Australie du Sud. Il y a probablement aussi contamination par les OGM en Australie du Sud.

source : http://altermonde-levillage.nuxit.net/article.php3?id_article=3978

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