discrimination Double peine pour les lesbiennes

humanite-édition du 13 mai 2005.
discrimination Double peine pour les lesbiennes

Sexisme et homophie : le rapport de SOS homophobie témoigne de la difficulté de vivre une vie affective et sexuelle entre femmes, au travail comme dans le cercle familial.

Citation :: L’association SOS homophobie existe depuis maintenant onze ans et édite chaque année un rapport très complet sur l’état des discriminations et des violences dont sont victimes les homosexuels au travail, dans leur famille, à l’école, dans les lieux publics... Malgré ces travaux, les lesbiennes restent encore les grandes inconnues de ce concert de discrimination, et sans doute les plus isolées.

L’absence d’enquête chiffrée jusqu’à présent laisserait penser que la lesbophobie serait un phénomène marginal. Or, grâce à l’élaboration d’un questionnaire diffusé dans le réseau gay et lesbien, la commission lesbophobie présidée par Nadine Cadiou a reçu en trois mois plus de 1 800 réponses, dont 1 793 se sont révélés exploitables. Si les résultats de l’enquête ne seront définitifs qu’à la fin de l’année, les premières tendances présentées hier permettent déjà de connaître une partie de l’ampleur d’un phénomène de discrimination double : sexiste et homophobe. Sur les 1 793 témoignages, 75 % des lesbiennes de dix-huit à soixante-cinq ans, de toutes les catégories socioprofessionnelles, de toutes les régions de France, ont au moins une fois rencontré de la lesbophobie. Dans 45 % des cas, c’est dans la vie quotidienne et dans la rue - notamment les lesbiennes de moins de vingt-cinq ans qui se promènent en couple et à Paris - qui sont les plus exposées aux insultes. Immédiatement après, c’est la famille qui est citée à 44 %.

Et, grande surprise pour les responsables de l’enquête, les lesbiennes affirment être victimes de rejet, surtout de la part de leur mère. « La place de la mère dans la famille, sa responsabilité plus importante dans le devenir des enfants peuvent expliquer en partie cet écart, analyse Nadine Cadiou. Ensuite, les filles se confient plus facilement à leur mère, mais souvent cette dernière fait barrage pour ne pas informer le père. Les

manifestations les plus fréquentes sont l’incompréhension et le rejet. » Le travail arrive en troisième position, avec 26 %. Ce sont les collègues qui sont les responsables d’insultes, de menaces. Quatre femmes ont même témoigné de viol sur leurs lieux de travail. Les refus de promotion, de mutation et les licenciements sont également cités. En ce qui concerne les conséquences sur la vie des femmes de l’enquête, 344 ont évoqué des épisodes dépressifs, allant jusqu’à la tentative de suicide pour 89 d’entre elles.

Maud Dugrand

SOS Homophobie : 08 10 10 81 35 (numéro Azur), www.sos-homophobie.org

source : http://www.humanite.fr/journal/2005-05-13/2005-05-13-634243

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» Pour le droit au logement pour tous sans discrimination.