ÉTATS-UNIS -Tant pis pour les victimes d'erreurs judiciaires

Courrier international - 29 sept. 2005
ÉTATS-UNIS - Tant pis pour les victimes d'erreurs judiciaires

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Après vingt-six ans passés derrière les barreaux de Floride, Luis Diaz, condamné pour des viols, vient enfin d'être innocenté, grâce à des tests ADN. Il fait partie de la petite centaine de personnes aux Etats-Unis qui ont pu, depuis l'an 2000, recouvrer la liberté.

Une telle chose sera bientôt plus difficile car une mesure, prise par le gouverneur de Floride et frère du président Jeb Bush, va rendre ce recours à l'ADN impossible. "A partir du 1er octobre prochain, les prisonniers n'auront plus le droit de demander une analyse une fois qu'ils auront été condamnés", rapporte le magazine Time. Pour faire reconnaître leur éventuelle innocence, ils devront adresser une requête au juge qui les a envoyés en prison, seule personne habilitée à ordonner un test. "Autrement dit, il faudrait que ces juges reconnaissent qu'ils ont mal fait leur travail en ne rassemblant pas toutes les preuves nécessaires à la recherche de la vérité", explique Jenny Gray, responsable d'une association locale de défense des innocents.

"Mais il y a pire : un autre texte permettra aux autorités judiciaires de Floride de détruire les preuves utilisées lors d'un procès au bout de quatre-vingt-dix jours. Ce délai très court rend les tests ADN inutiles", poursuit le magazine. Le déluge de demandes et la paperasse que cela engendre seraient les raisons principales de ces nouvelles dispositions.

Ces mesures risquent de faire tache d'huile. L'Ohio s'apprête déjà à légiférer dans le même sens et six autres Etats y réfléchissent. Seule la Californie a choisi, en 2004, la voie inverse. Elle demande que toutes les preuves soient conservées jusqu'à la fin de l'incarcération des condamnés.

source : http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=55563&provenance=accueil&bloc=09

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