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 Toujours plus loin, encore moins cher !

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wapasha
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wapasha


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MessageSujet: Toujours plus loin, encore moins cher !   Toujours plus loin, encore moins cher ! EmptySam 17 Sep à 15:16

humanite-Article paru dans l'édition du 16 septembre 2005.
Toujours plus loin, encore moins cher !

Citation :
De nombreuses entreprises étrangères implantées

en Hongrie fuient le pays pour aller toujours plus loin vers l’Est

à la recherche d’une main-d’oeuvre

encore meilleur marché.

Budapest,

correspondance particulière.

« Il n’y avait plus rien à faire, l’autre usine était prête à fonctionner en Roumanie, ils avaient tout bien préparé, en une semaine ils avaient envoyé tout le matériel dans leur nouvelle usine laissant ici 150 salariés sur

le carreau », explique avec amertume Peter Kadar, délégué syndical et ancien employé de l’entreprise danoise-suédoise Sir, spécialisée dans la confection de costumes et autres vêtements de luxe destinés à de riches hommes d’affaires en Scandinavie. L’entreprise s’était implantée à Pécs, dans le sud de la Hongrie en 1991, non sans avoir auparavant licencié une centaine de salariés en Suède. Pour les 150 anciens salariés de Pécs, retrouver un nouvel emploi sera problématique dans une région faiblement industrialisée, il faut dire qu’avec des salaires fluctuant entre 200 et 300 euros, les travailleurs hongrois n’étaient pas vraiment compétitifs face à leurs collègues roumains dont le salaire mensuel n’atteint même pas 100 euros. « Après quatorze ans à Pécs, la direction de Sir a rempli strictement ses obligations imposées par la législation hongroise envers ses anciens salariés sans faire le moindre effort supplémentaire, même symbolique, pour venir en aide à ses salariés licenciés », remarque Peter Kadar.

400 salariés licenciÉs

À Tatabánya, dans le nord du pays, c’est cette fois Artesyn, dans l’électronique, qui, à la fin de l’année 2005, va délocaliser sa production en Roumanie. Cela représente environ 400 licenciements. Abandonnés par des syndicats qui s’enorgueillissent de ne jamais faire grève, les salariés d’Artesyn n’ont que peu de moyens pour défendre leur emploi. Janos Papp du syndicat du textile explique : « La meilleure solution est encore de chercher un autre emploi, de toute façon la boîte va fermer, faire grève ne ferait que reculer l’échéance. Toute action conflictuelle serait surtout un danger pour les travailleurs eux-mêmes ! Tatabánya n’est pas une très grande ville, tout le monde se connaît et tout le monde sait qui vient d’Artesyn. Si les travailleurs d’Artesyn se lancent dans une grève ils ne trouveront plus d’employeurs dans le futur. »

Pourtant le phénomène de la délocalisation ne semble inquiéter ni les syndicats ni le ministère de l’Économie. D’une part, il y a encore, - selon le ministère de l’Économie et sans qu’il puisse avancer des chiffres, beaucoup plus d’entreprises qui viennent s’implanter en Hongrie que d’entreprises qui quittent la Hongrie. Pour Joszef Vapar, du ministère de l’Économie, la Hongrie vit une transition, les investisseurs étrangers qui venaient s’implanter à la recherche de travailleurs peu qualifiés et faiblement rémunérés sont à présent remplacés par des investisseurs qui cherchent des salariés mieux qualifiés dans le but d’implanter des industries à plus grande valeur ajoutée. Le ministère a même mis au point une stratégie qui, à l’aide de ristournes fiscales et autres avantages envers les investisseurs étrangers, compte attirer sur le territoire de nouvelles entreprises dans le domaine des télécommunications, de l’industrie automobile, des biotechnologies, de la recherche et développement, ainsi que dans le secteur des services. En revanche, ils ne craignent aucunement que dans dix ans ces mêmes investisseurs ne trouvent des ingénieurs, des informaticiens ou des commerciaux à moindres coûts en Roumanie ou en Ukraine, ces emplois sont plus difficiles à délocaliser, expliquent-ils.

Karoly Gyorgy, secrétaire à l’international de la confédération syndicale MSZOSZ (de loin le plus important syndicat en Hongrie, c’était le syndicat officiel et unique à l’époque

de l’ancien système), partage complètement l’enthousiasme des autorités hongroises. Bien que le nombre de nouveaux emplois ne compense pas, et de loin, les emplois moins qualifiés qui ont été perdus, Gyorgy estime que ces derniers sont plus stables et contribueront mieux au développement futur du pays. Cas d’école, IBM a quitté en 2003 la ville de Székesféhervàr causant 3 600 licenciements pour réimplanter son site en Slovaquie. Les emplois perdus étaient peu qualifiés. Depuis IBM est revenu en Hongrie pour créer des emplois mieux qualifiés. Étrangement, Gyorgy ne pense pas que l’augmentation des salaires soit la raison principale des délocalisations, il estime que ce phénomène est plus dû à la politique fiscale envers les entreprises ou à des questions d’ordre structurel. Pourtant, il semble seul à défendre ce point de vue, même le ministère de l’Économie hongrois voit dans la hausse des salaires la raison principale expliquant la fuite des investisseurs.

la fuite

des investisseurs

Cité dans la presse hongroise, Werner Neugebauer, D’IG Metal en Allemagne, avance ces chiffres pour expliquer la fuite toujours plus à l’Est des investisseurs. Le salaire moyen d’un ouvrier spécialisé est en Allemagne de 2 200 euros, en Hongrie et Slovénie de 800 euros, en Bulgarie de 200 euros et en Roumanie de seulement 150 euros. D’ailleurs, en Europe centrale, la Hongrie n’est pas la seule à subir ce phénomène. En Pologne, l’américain Lucent Technologie (équipement en télécommunications) compte délocaliser un de ses sites vers la Chine - une centaine de licenciements, selon la presse polonaise -, alors qu’en République tchèque, c’est l’un des symboles de l’industrie tchèque, Skoda, qui fin 2006 va commencer à délocaliser une partie de sa production en Chine.

Guillaume Carré
source : http://www.humanite.fr/journal/2005-09-16/2005-09-16-814115

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