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 L’autoroute et l’école

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wapasha
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wapasha


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L’autoroute et l’école Empty
MessageSujet: L’autoroute et l’école   L’autoroute et l’école EmptySam 27 Aoû à 16:21

humanite-Article paru dans l'édition du 26 août 2005.
L’autoroute et l’école

Citation :
Vides quand il s’agit d’augmenter les salaires ou d’embaucher, les coffres-forts retrouvent miraculeu-sement de l’embonpoint quand il faut alimenter la chaudière boursière.

En déclarant hier à la sortie du Conseil des ministres que le gouvernement abordait cette rentrée de manière extrêmement volontariste, « avec l’idée que ce qui doit primer c’est le courage et la détermination », dixit Jean-François Copé, le porte-parole de Matignon a juste oublié de préciser au service de qui était mise cette détermination. Il est vrai que les faits parlent d’eux-mêmes : de la mise en place par ordonnances du contrat nouvelles embauches à la privatisation de GDF et des autoroutes, en passant par le racket fiscal sur l’essence et le fuel, l’été n’a pas été perdu pour tout le monde. Les patrons qui avaient vécu un cauchemar avec la victoire du « non » au référendum n’en attendaient pas tant. La colère gronde dans le pays devant tant de mépris pour les attentes populaires, car pour le moment ce sont toujours les mêmes qui se remplissent les poches.

Le scandale de la privatisation des autoroutes est en soi tout un programme. Alors même que la maîtrise publique du trafic routier est devenue un enjeu industriel, financier et environnemental majeur pour l’avenir, le gouvernement brade la colonne vertébrale de ce trafic, et offre sur un plateau d’argent aux appétits privés une manne considérable, prélevée dans la poche des automobilistes et désormais soustraite au contrôle et à l’usage de la collectivité nationale. L’affaire s’annonce tellement juteuse que les prédateurs n’ont pas attendu cent sept ans pour sortir du bois. En quelques semaines à peine, dix-huit candidats, français et européens, se sont déclarés prêts à fondre sur les trois sociétés d’autoroute mises en vente. Alors que l’argent manque, paraît-il, pour tout - pour investir, pour créer des emplois, pour désendetter l’État, pour baisser les taxes sur l’essence... -, et alors que les grands groupes industriels et financiers ne manquent pas une occasion de pleurer misère devant le poids de leurs charges, pas un des groupes candidats ne semble avoir été effrayé par le montant (treize milliards d’euros au total !) exigé pour mettre la main sur le magot. Vides quand il s’agit d’augmenter les salaires ou d’embaucher, les coffres-forts

retrouvent miraculeusement de l’embonpoint quand il faut alimenter la chaudière boursière.

Comment oser continuer de parler de priorité à l’emploi, comme le fait le gouvernement, tant que la pompe à finances ne sera pas radicalement inversée ? Car n’en doutons pas, non seulement les milliards d’euros dilapidés dans la privatisation des autoroutes ne créeront pas un emploi, mais comme d’habitude ils en détruiront quand il faudra rentabiliser l’opération dans les groupes rachetés comme dans les groupes acheteurs.

En vérité, la seule philosophie de l’emploi que le gouvernement semble décidé à cultiver est celle de la précarité à outrance. Le contrat nouvelles embauches vise à la généraliser et la légaliser dans les PME. Mais le secteur public est lui aussi visé. On a appris hier par la voix du ministre Gilles de Robien que l’école servirait de terrain d’expérimentation à grande échelle. Après avoir liquidé les emplois-jeunes quand il était encore temps de les pérenniser et de les qualifier, le gouvernement, obligé de faire machine arrière devant la catastrophe prévisible, annonce qu’il réinjecte des milliers d’emplois dans les établissements scolaires. Mais il le fait de la pire des manières : en déqualifiant une nouvelle fois le statut des fonctions concernées et celui des jeunes chargés de les occuper. La qualité de l’emploi encore tirée vers le bas dans les écoles qui n’ont pourtant qu’une mission, tirer la société vers le haut, voilà le résumé de ce qui marche à l’envers quand on ne veut plus investir dans l’humain.

Le capitalisme mondialisé aime bien l’école publique quand elle ne coûte pas cher, et les profits autoroutiers qui carburent au trafic automobile. C’est exactement la société dont ne voulons plus.

par Pierre Laurent
source : http://www.humanite.fr/journal/2005-08-26/2005-08-26-812833

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