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 Urbanisme et répression

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wapasha
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wapasha


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Localisation : Pays des Abers
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MessageSujet: Urbanisme et répression   Urbanisme et répression EmptySam 20 Aoû à 15:34

altermonde.levillage-REÇU DE RÉSISTONS ENSEMBLE-samedi 20 août 2005
Urbanisme et répression

Jusqu’où va l’imagination lorsqu’il s’agit de cacher la misère produite par les puissants ? Lamentable !

Jean Dornac

Preuves de stratégies faites à nouveau faisant du précaire/chômeur/sdf... l'ennemi à combattre, par tous les moyens

wapasha


Citation :
Dans le parc paysager qui devrait être aménagé derrière l’Arche de la Défense, il est prévu de limiter la hauteur des haies et massifs pour que personne ne puisse échapper à la vigilance des gardiens" (objectif affiché des municipalités, transports, boutiques... de débarrasser la ville des clodos, zonards, groupes de jeunes, mais aussi enfants, personnes âgées...) Les designers se livrent à un véritable concours Lépine du mobilier urbain, du plus biscornu au plus inconfortable.

Parmi les trouvailles du métro parisien, le siège "assis-debout", simple appui, légèrement incliné, et fixé à hauteur du fessier, qui interdit, par sa forme qu’un SDF y pique un roupillon (baptisé par la RATP "Miséricorde", en réf. aux assises des stalles d’église qui permettaient aux moines de se reposer durant les offices tout en ayant l’air de rester debout...) Mais la RATP a fait rajouter à ces sièges des accoudoirs ; pour qu’on ne puisse même plus s’y allonger. Même principe pour les abribus dessinés par l’entreprise française Decaux, le n°1 mondial du mobilier urbain, avec barre de fer qui rentre dans les reins et assise arrondie qui fait glisser l’assoupi.

A Bordeaux, les nouveaux bancs du tramway, à deux pas de la mairie, sont de simples blocs de granit dépourvus de dossier. Dans les stations de métro parisien, il est prévu d’éclairer toute la nuit les stations, officiellement pour améliorer la sécurité, mais aussi pour dissuader les vagabonds d’y faire leur lit. (On rejoint peu à peu l’objectif "zéro SDF" cher à Jospin). Plus simple encore : supprimer les bancs, comme dans certains quartiers de Paris.

Dans le XIIe, par exemple, on a inauguré de nouvelles "places végétalisées" sans rien pour s’asseoir. Idem sur la place Vendôme ( joailliers, hôtel Ritz, ministère de la Justice). A Montpellier, on a hérissé les rebords de la fontaine des Trois-Grâces de pierres acérées. A Toulouse, le débit des fontaines a été savamment réglé pour que les margelles soient mouillées en permanence. A Lyon, pour éviter que la place face à l’Hôtel de Ville ne se transforme en camping sauvage, les artistes Christian Drevet et Daniel Buren ont donc imaginé 69 minifontaines dont l’eau, par intermittence, jaillit directement du sol.

Le plasticien Gilles Paté s’est amusé à recenser le mobilier urbain qui, destiné à chasser les pas-convenables, nuit en fait à tout le monde. Il y a même consacré un bref documentaire, "Le repos du fakir". Sa bête noire, les "piques à humains", véritables herses érigées sur le rebord des vitrines. (variantes : piques, cônes, lamelles de métal triangulaires...), et très prisé par les banques.

Pour faire déguerpir les sans-abri qui squattaient les abords de son agence parisienne place Gambetta, la Société générale avait carrément installé des plots métalliques sur le trottoir. Mais les SDF du quartier se sont rebellés et ont entrepris de les détruire. Bon prince, le banquier les a retirés. Renseignements pris, ils empiétaient illégalement sur la voie publique.

Il arrive que de petits malins tentent de faire passer ces mobiliers urbains agressifs, ou peu hospitaliers au fondement, pour un "embellissement". Et les vedettes internationales du design ne se font pas prier pour apporter leurs concours à cette noble tâche. Ainsi, l’artiste Tibor David a créé de superbes bancs en marbre, avec assises incurvées, interdits aux personnes sensibles du coccyx. Phiplippe Stark a, lui, été sollicité pour plancher sur une "pelouse meublée" dans le parc de la Vilette. La star a donc imaginé des chaises individuelles en métal dépoli. Problème, elles sont scellées dans le sol. Impossible de les bouger. Et quand le soleil se met à taper, elles deviennent brûlantes et interdisent qu’on y pose les fesses, sauf pour les nostalgiques des tourments de la Sainte-Inquisition.
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3445

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