La FREIe HEIDe se situe dans l'ex Allemagne de l'est non loin de Wittstock, à 80 kilomètres au nord-ouest de Berlin. La zone a été baptisée Freie Heide (garrigue libre) par les associations qui luttent depuis près de quinze ans contre l'implantation d'un bombodrom. L'armée allemande veut en faire un centre d'entraînement pour ses pilotes : manoeuvres d'avions militaires, largages de bombes, etc... ce serait ainsi le plus grand bombodrom d'Europe, avec 14 000 hectares de surface (142 Kilomètres carré ). La population locale sait ce que cela aurait comme conséquences sur la vie quotidienne, si l'armée parvenait à ses fins : bruit incessant des avions et des bombes -entre autre à l'uranium appauvri- lancées depuis 4000m de haut parfois, des dizaines de kilomètres à parcourir pour rendre visite aux amis dans le village voisin qui se trouve à quelques kilomètres de l'autre côté de la zone (il faut faire le tour, la zone est interdite), toujours plus de guerres offensives dans le monde.... Les 14 villages alentours ont en effet déjà vécu cet enfer de 1952 à 1991. L'armée soviétique utilisait déjà la zone pour ses exercices militaires. Après la chute du mur, l'armée allemande a pris possession du terrain.
non aux bombes...
La population a aussitôt réagit et des groupes de résistance « citoyens » (Bürger Initiative) se sont constitués. La résistance s'est organisée sur le terrain et devant les tribunaux. Les associations ont engagé des procédures en justice et celle-ci n'a, 14 ans après, toujours pas tranché, ce qui empêche jusqu'à présent l'armée de faire ses exercices. La zone reste cependant interdite aux « civils » (mis à part une route qui traverse), de nombreux panneaux plantés tout autour rappellent cette interdiction. Et l'armée devrait -malheureusement- obtenir bientôt gain de cause (on sait bien au service de quels intérêts est la justice !).
De nombreuses manifestations ont lieu au cours de l'année, telles que la grande marche de Pâques pour la paix qui rassemble plusieurs milliers de personnes, à l'initiative des associations locales. Des groupes de soutien se sont aussi constitués en dehors de la région. Et tous les été un camp « journées d'action estivales » a lieu. Des personnes jeunes et moins jeunes d'horizons divers se rassemblent pour participer à des débats, ateliers ou actions directes sur le site.
le camp d'été
Cette été il y avait une trentaine de participantEs. Les discussions ont porté sur le pacifisme, la non-violence, la guerre en Irak (un militant pacifiste à fait part de son expérience en tant que bouclier humain en Irak au commencement de la guerre). En soirée on regardait des films : comment un bombodrom a pu être empêché par la population à Vieques en Amérique Latine, etc... Côté actions, un cours d'escalade dans les arbres a été organisé (intéressant pour pendre des banderoles ou occuper le terrain -plutôt les arbres en l'occurrence !). Sous le regard des policiers qui rendaient visite aux campeurs jusqu'à quatre fois par jours. Souriez vous êtes surveillés ! !
Un groupe de 7 militantEs motivéEs est allé passer une nuit à la belle étoile sur le site. Il a élu domicile sur l'air d'atterrissage des hélicoptères (qui n'est à l'heure actuelle pas en service) après deux heures de vélo dans le sable.
sur le chemin du biwak, visites de bâtiments
biwak
La zone est assez désertique. La végétation repousse doucement depuis la fin de l'aire soviétique, les animaux sauvages y ont réélu domicile (beaucoup de cerfs). Mais on voit partout les traces des militaires soviétiques : des débris de bombes jonchent le sol, des tours de commandement et autres bunkers à l'abandon... L'armée allemande commence à réhabiliter le site... non pour en faire un espace de liberté, mais malheureusement pour faire disparaître à nouveau toute trace de vie... L'expédition nocturne s'est faite au nez et à la barbe des militaires (heu c'est l'expression qui est comme ça, les militaires n'ont pas de barbe) qui ne l'ont appris que par la presse locale le lendemain, avec une photo des dormeurs en couverture. Il est interdit de pénétrer la zone (sous peine de forte amende), mais l'armée ne peut pas contrôler en permanence un si grand territoire, le petit groupe a réussi à passer entre les mailles de la surveillance.
chansons antimilitaristes
Le six Août, en mémoire aux victimes des bombes atomiques de Hiroschima et Nagasaki, un rassemblement en chansons s'est déroulé devant le poste de commandement de la base militaire (une partie où on n'essaie pas de bombes est déjà en fonctionnement).
La semaine s'est terminée par une manifestation colorée et festive à laquelle environ 200 personnes ont pris part. La police et les militaires étaient présents en nombre pour garder leur territoire... Mais que cela ne tienne ! Plusieurs militantEs ont pénétré la zone interdite ! Une militante en a profité pour escalader un bâtiment appartenant à l'armée, le pink point (peint en rose par des militantEs profitant d'une nuit étoilée quelques années auparavant, l'armée ayant horreur du rose...). Les soldats qui ne savent que répondre à des ordres ne savaient que faire face à ces « civils » indisciplinés, habitués des actions de désobéissance civile qui vont où bon leur semble en chantant des chansons antimilitaristes ! Ils ont voulu procéder à un contrôle d'identité de la « grimpeuse » et de quelques unEs de ses « complices », sans succès non-plus, le reste de la manifestation se montrant solidaire, les soldats se sont vite sentis un peu seuls...
le pink point
escalade du pink point
Et l'annonce est déjà là... Le jour ou l'armée commence à lancer ses bombes... « Bomben Nein, wir gehen rein ! » Non aux bombes, nous occupons le terrain. Plus d'un millier de personnes à déjà signé la pétition et s'engage à désobéir, à venir occuper le terrain je jour « j » et ce, tant que l'armée n'aura pas abandonné son bombodrom.
Cette pétition peut être signé dans toute l'Europe, car si l'armée exécutait ses plans, il s'agirait du plus gros bombodrom en Europe ! L'OTAN y a aussi ses intérêts... Tout ça pour faire la guerre, semer la terreur, provoquer la mort. Non ! Comme certains ont dit « Gardarem lo Larzac » il y a plus de trente ans, nous disons aujourd'hui « Gardarem la Freie Heide » et tous les soutiens sont bienvenus !
Contactsmail :kontakt@freieheide.de ; site http://www.resistnow.freieheide-nb.de/
Adresse :
FREIe HEIDe Neuruppin c/o Cafe Hinterhof, Rudolf-Breitscheid-Str.38, 16816 Neuruppin, Allemagne
pour ceux qui ne parlent pas allemand, je fais le lien (signer la pétition, autres questions), écrivez "bombodrom" en objet : Cecile(at)chicheweb.org
L'appel, plus de 1000 personnes ont déjà signé : Non aux bombes, nous occupons sur le terrain
Les signataires déclarent :
Si l'armée allemande met en service le bombodrom, nous irons sur les lieux pour perturber les opérations par notre présence afin que :
- la préparation de guerres offensives supplémentaires à partir de cette zone anciennement bombodrom (soviétique) ne puisse pas avoir lieu
- la population qui habite autour de la zone et dans la zone survolée n'aie plus à souffrir après 40 ans d'exercices militaires aériens
- le non-droit de l'époque Staline ne soit pas ré-intégré dans le droit de la république fédérale d'Allemagne.
- l'environnement ne soit pas plus détruit
- l'argent de nos impôts soit investie dans des projets utiles socialement
- que la Kyritz-Ruppiner Heide (Freie Heide) soit utilisée à des fins civiles
les signataires de cette appel donnent leur accord pour la publication de leurs noms et lieux de résidence en même temps que cet appel « Bombes non, nous occupons le terrain ».
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