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 Washington et La Havane : l'impasse

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FleurOccitane
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MessageSujet: Washington et La Havane : l'impasse   Washington et La Havane : l'impasse EmptyMar 16 Aoû à 19:57

Citation :

Washington et La Havane : l'impasse

Lijih, le 16 août 2005

Les relations entre La Havane et Washington depuis quatre décennies pourraient se résumer en une phrase : " La politique de Washington envers le gouvernement cubain (...) propage à Cuba l'image d'un ennemi extérieur, image que le gouvernement utilise à son profit pour lui attribuer sa propre inefficacité " [1].


D'abord alliés des cubains lors de la guerre hispano-américaine ( 1895 -1898 ), les Etats-Unis sont progressivement devenus leurs "ennemis" dans leur recherche d'indépendance. En effet, l'armée américaine d'occupation, mise en place à Cuba en 1898, a été ouvertement contestée avec l'arrivée de Fidel Castro au pouvoir en 1959. Et, en lançant une réforme agraire nationalisant toutes les entreprises cubaines, Cuba a marqué concrètement sa volonté de rompre avec sa dépendance envers les Etats-Unis, qu'elle entretenait jusque-là sur les plans économique et financier.

Ce processus s'est accéléré avec la rupture totale des relations diplomatiques en janvier 1961 ; le 17 avril suivant, un commando d'exilés anti-castristes, soutenus et entraînés par les Etats-Unis, a débarqué dans la baie des Cochons, au sud de l'île. Ce fut un échec, qui a accéléré l'orientation socialiste du régime cubain. Puis il y eut la crise des Fusées, le 14 octobre 1962, lorsque les Etats-Unis découvrirent à Cuba des rampes de lancement de missiles fournies par l'Union Soviétique. Un accord fut trouvé entre les Etats-Unis et l'URSS, ce qui évita de justesse une guerre nucléaire. Entre temps, le 7 février 1962, le président Kennedy décida d'imposer un embargo total des exportations et importations cubaines. Depuis lors, les Etats-Unis et Cuba ne s'affrontent plus militairement, mais médiatiquement et idéologiquement.

Existe-t-il alors une issue à cette guerre froide ? Ces deux Etats étant rigoureusement ancrés dans leur position, l'un se montrant ouvertement hostile ( I ), l'autre étant constamment sur la défensive ( II ), la solution se trouve peut-être du côté de l'Union européenne ( III ).


I- Un gouvernement américain ouvertement hostile


Depuis la défaite de la Baie des Cochons, les Etats-Unis ont d'abord eu recours à l'embargo économique et financier pour tenter de faire tomber le gouvernement communiste cubain ( A ). Ils ont ensuite cherché à jouer sur le plan radiophonique pour renforcer la dissidence au sein de l'île, de manière également contestable ( B ).

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I-A) Un embargo renforcé au détriment de la population locale

Cuba souffre d'un embargo total des exportations et importations cubaines depuis plus de quarante ans. Selon Amnesty International [2], cet embargo a certes un impact négatif sur l'économie cubaine, provoquant des difficultés notables au sein de la population locale, ce qui favorise l'immigration. Mais il en a aussi sur les droits humains : " l'embargo américain a contribué à réduire à Cuba la jouissance de droits civils et politiques essentiels en alimentant un climat dans lequel ( les ) droits (...) sont systématiquement bafoués ".

Cet embargo est condamné par l'immense majorité de la communauté internationale, l'embargo constituant un blocus, considéré par le droit international comme un acte de guerre depuis 1909. A deux reprises, l'Assemblée générale de l'ONU a présenté, mais en vain, une résolution pour la fin de l'embargo, en novembre 1993 et en novembre 2003. Le pape est également intervenu dans le même sens, permettant temporairement l'adoption de mesures d'assouplissement de cette politique

Récemment, les relations entre La Havane et Washington se sont encore dégradées, après l'arrivée de George W. Bush à la Maison Blanche, celui-ci ayant non seulement prôné le maintien de l'embargo, mais aussi son durcissement. Défié par le Sénat en octobre 2003 de lever l'interdiction des voyages touristiques à Cuba, le gouvernement américain a finalement limité, en mai 2004, les voyages dans l'île. Il en est de même des envois d'argent à leurs familles de la part des Cubains exilés aux Etats-Unis - plus d'un milliard de dollars par an. Or, cette somme est indispensable à la survie de la population locale : l'économie cubaine est déjà ébranlée, d'une part, par la chute du tourisme consécutive aux attentats du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis, et, d'autre part, par la fermeture de la station d'espionnage russe de Cuba en octobre 2001, qui représentait pour le gouvernement cubain un apport de 200 millions de dollars par an...

I-B) Radio-Marti, un moyen de propagande nord-américaine contestable

Le projet de Radio-Marti, puissant émetteur destiné à intensifier l'action de propagande nord-américaine à Cuba, a été mis au point par l'administration Reagan dans les années 1980. La radio émet depuis le 20 mai 1985, depuis la Floride vers l'île. Cette mesure a été récemment présentée, par l'administration Bush dans un rapport de juin 2004, comme un moyen de " hâter la transition démocratique dans l'île ". Or, dans la mesure où ses émissions sont systématiquement brouillées par le gouvernement cubain, des avions C-130 de la force aérienne américaine en vol en permanence autour de l'île devraient bientôt servir de relais émetteurs à la radio, pour contourner les brouillages cubains.

Sur ce point, deux éléments sont à noter. Premièrement, l'audience de Radio-Marti a chuté depuis qu'en 2002, une information relayée et déformée par cette radio s'est trouvée à l'origine de la tentative de prise d'assaut de l'ambassade du Mexique à La Havane par de jeunes Cubains candidats à l'exil ( la radio avait informé que Mexico délivrait des visas ). Deuxièmement, le 20 mai 2003, le survol du territoire cubain par un avion C-130 avait déjà été effectué pour diffuser, cette fois, les programmes de Télévision Marti. Ce survol constitue une violation de la réglementation de l'Union internationale des Télécommunications. Il devrait en être de même concernant le projet américain de radiodiffusion à Cuba.

De son côté, Cuba se montre sur la défensive, recourant notamment à des répressions sévères sur les dissidents cubains.

[...]

http://www.dailyjungle.net/?idarticle=360
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FleurOccitane
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MessageSujet: Re: Washington et La Havane : l'impasse   Washington et La Havane : l'impasse EmptyMar 16 Aoû à 19:59

(suite)

Citation :

II- La "Révolution cubaine" sur la défensive


Comme le remarque justement Amnesty International, "l'embargo fournit au gouvernement cubain une excuse pour ses politiques répressives" [3]. Ce récent regain de répression ( A ) semble également trouver sa cause dans le comportement médiatique des américains ( B ).

II-A) Un récent regain de répression à Cuba

Depuis, notamment, la tentative de renversement armé de l'île en 1962, Cuba considère, sans relâche, le gouvernement américain comme une menace. Il a donc mis en place un programme idéologique afin de mobiliser les masses et de politiser les jeunes. Pour cela, une "Table ronde" télévisée est diffusée en prime time sur deux des quatre chaînes nationales ; et, chaque semaine, des meetings politiques et artistiques itinérants parcourent le pays, le public y étant convoqué et transporté par les organisations de masse. Cette méfiance est réciproque, puisque les Etats-Unis ont inscrit Cuba sur la liste des "pays finançant le terrorisme", au même titre que l'Iran, l'Irak ou la Libye. "Simplement parce que Cuba fait partie de cette liste", selon les propos de M. J. Black, coordinateur au sein du département d'Etat de la lutte contre le terrorisme.

Mais, jusqu'en mars 2003, "la tendance générale au cours des dix dernières années indiquait une tolérance relativement plus grande pour les activités dissidentes, ainsi qu'une réduction du nombre de prisonniers politiques. C'est la première fois en plus de vingt ans que les tribunaux cubains infligent des peines si lourdes" [4]. En mars 2003, 75 dissidents cubains ont été arrêtés et condamnés à de lourdes peines de prison allant jusqu'à vingt-huit ans, pour complot avec des diplomates américains dans le but de renverser le gouvernement. Certes, ces personnes percevaient des Etats-Unis, sous forme de subvention ou d'aide, des sommes en dollars. Mais cela ne constituait pas la seule aide dont ils disposaient pour la parution de leur revue bimestrielle De Cuba, revue "hors-la-loi" puisque non gouvernementale. Les ambassades du Japon et des Pays-Bas y avaient également contribué. Cette aide, matérielle comme financière, s'avérait indispensable, la loi cubaine réservant à l'Etat un monopole de l'information et des médias. Les dissidents cubains, non violents de surcroît, n'ont donc, par ces moyens, cherché qu'à exercer les libertés fondamentales que leur garantissent les normes internationales. Mais, faute de prouver leurs activités conspiratrices, le gouvernement cubain les a sanctionnés pour avoir exprimé des points de vue dissidents et divulgué des informations non autorisées. Le mois suivant, trois cubains ont été exécutés à la suite d'un procès sommaire, dans les jours suivant leur tentative de fuite aux Etats-Unis. Le problème avait été résolu sans violence, et les auteurs du détournement avaient été arrêtés.

II-B) La conséquence du soutien américain au projet Varela

Selon Reporters Sans Frontières, il semblerait que cette période de très relative tolérance ait connu son apogée avec la visite à Cuba de Jimmy Carter, ancien président américain, en mai 2002. Celui-ci avait approuvé, en direct sur les ondes cubaines et en présence de Fidel Castro, le projet Varela.

Ce projet avait été mené par le dissident cubain Oswaldo Paya le 10 mai 2002, et déposé auprès de l'Assemblée nationale cubaine. Il s'agissait d'une requête fondée sur le droit de recours inscrit dans la Constitution, demandant l'organisation d'un référendum sur un large éventail de questions concernant les droits civils et politiques. Contenant plus de onze mille signatures, il avait été "concurrencé" par le gouvernement qui avait mené en réponse une campagne dans tout le pays et prétendu avoir ressemblé plus de huit millions de noms en deux jours. Sur cette base, le système communiste avait été inscrit dans la Constitution de Cuba comme "irrévocable".

Devant la volonté de Washington de maintenir l'embargo et la méfiance de La Havane envers le gouvernement américain, il apparaît nécessaire qu'un tiers intervienne.


III- L'Union européenne, seul véritable interlocuteur de Cuba ?


Dans un premier temps, l'Union européenne et les Etats-Unis ont été réunis dans la réprobation ( A ). Mais, récemment, les relations entre Cuba et l'UE se sont progressivement améliorées, après des mois d'efforts diplomatiques de la part de l'Espagne ( B ).

III-A) Cuba internationalement condamnée

La vague de répression de mars et avril 2003 n'a pas été sans conséquence sur le plan international. Ces deux évènements ont motivé une nouvelle condamnation de Cuba par la Commission des droits de l'homme des Nations Unies, à Genève, le 17 avril 2003. De plus, la candidature de Cuba aux accords préférentiels de Cotonou a été différée ( accord commercial datant du 23 juin 2000, renouvelant la coopération sociale, économique et commerciale entre l'Union européenne et les Etats d'Afrique, Caraïbes et Pacifique ). Et, à la demande de l'Espagne et de l'Italie, et sous la pression des Etats-Unis, l'Europe a décidé de limiter les relations officielles des Etats membres avec le gouvernement cubain, et de réduire ses programmes d'aide. Or, en 2002 déjà, l'aide internationale ne représentait plus que 1 % du PNB de Cuba. Cette décision marque durement l'économie cubaine, déjà affaiblie par la longue série de cyclones meurtriers qui ont durement frappé les Caraïbes, à l'automne 2004, dont Cuba, lui faisant perdre un temps les ressources essentielles que l'île tire du tourisme.

III-B) Le récent dégel des relations de La Havane avec l'Europe

Récemment, sur l'initiative de Cuba, les relations entre l'UE et Cuba se sont enfin rétablies, après un an et demi de rupture. En effet, le 3 janvier 2005, la Havane a officiellement rétablit les contacts avec huit pays européens ( France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Autriche, Grèce, Portugal et Suisse ). La Havane avait précédemment rétabli officiellement ses relations avec l'Espagne, la Belgique et la Hongrie. En fait, comme l'indique Courrier International, "ces normalisations en chaîne sont le fruit des efforts diplomatiques entrepris par Madrid, notamment par le chef du gouvernement espagnol, le socialiste José Luiz Rodriguez Zapatero, auprès de ses pairs européens à Bruxelles, qui ont accepté de revoir leur politique de sanctions contre Cuba. (... ) En novembre dernier, La Havane avait rétabli ses contacts avec l'ambassade d'Espagne. Quelques jours après, 7 des 75 dissidents incarcérés ( 14 aujourd'hui ) ont été libérés, dont le journaliste Raul Rivero [5]."
"Le geste du gouvernement cubain est un signal positif envers l'UE", le dégel des relations de Cuba avec les pays européens étant total : des contacts officiels ont même été rétablis avec les ambassadeurs de République tchèque, de Pologne, de Slovaquie et des Pays-Bas à La Havane, bien que ces pays soient les plus hostiles à un assouplissement des sanctions contre le régime de Fidel Castro. Le contact a également été rétabli avec la mission locale de l'Union européenne.

Autre point positif : une réunion en conférence a été organisée le 10 janvier 2005 à l'île Maurice, sous les auspices de l'ONU, pour débattre du devenir de Cuba, de Singapour et de Kiribati, et de l'avancement du plan d'action signé en 1994 à La Barbade lors d'une précédente conférence mondiale.

En plus du recours au dialogue diplomatique, Bruxelles a décidé, en décembre dernier, et de manière unanime, l'assouplissement des sanctions à l'égard de Cuba, tout en recommandant d'"intensifier les contacts avec la dissidence". Il semble alors que les conseils de M. René Vazquez Diaz aient été entendus. Dans un article du Monde diplomatique de février 2004, celui-ci critiquait la position européenne envers Cuba : "Plutôt que de sanctionner sans réfléchir, l'Union européenne ne devrait-elle pas favoriser, à l'intérieur de l'île, la création d'une opposition débarrassée de toute immixtion américaine ? C'est la seule manière de créer, en douceur et depuis le noyau de la Révolution, un contexte favorable pour une ouverture progressive du régime." Ce n'est pas là le seul rôle que l'UE devrait jouer : "Il faut enjoindre aux Etats-Unis de mettre fin à l'embargo commercial imposé à l'île ( que les Nations Unies condamnent )". Du fait de son rapprochement diplomatique avec Cuba, il semble que l'UE soit la seule à même d'exercer cette mission.



Sources de l'article

[1] communiqué de la Commission cubaine des droits de l'homme et de la réconciliation nationale, daté du 14 juillet 2003

[2] " Les droits humains bafoués au nom de la sécurité ", article de juin 2003

[3] rapport de juin 2003

[4] rapport de mars 2003 de Human Rights Watch

[5] hebdomadaire du 6 janvier 2005

http://www.dailyjungle.net/?idarticle=360
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