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 Dans quelle république vivons-nous exactement ?

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AuteurMessage
wapasha
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wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: Dans quelle république vivons-nous exactement ?   Dans quelle république vivons-nous exactement ? EmptyDim 14 Aoû à 18:09

altermonde.levillage-GILBERT DALGALIAN-dimanche 14 août 2005
DANS QUELLE REPUBLIQUE VIVONS-NOUS EXACTEMENT ?

J’ai reçu ce texte de Gélinotte. L’auteur nous a donné son autorisation pour le publier. Je vous le soumets tout en le remerciant d’avoir fait ce travail indispensable. En effet, nous sommes nombreux à sentir les dérapages très dangereux entrepris par les pouvoirs des pays qui se prétendent encore démocratiques...

Jean Dornac


Citation :
05. 08. 2005

Quelques rappels au hasard : le 4 août 2005 chasse au faciès à Belleville, qui se termine par l’arrestation de Chinois qu’on sépare de leurs enfants au moment de l’arrestation, le 5 août rafles à Calais par les CRS et arrestation de tous les Africains à l’issue d’une distribution de vivres et après le départ des humanitaires, le 29 juillet mise en Centre de rétention d’une mère congolaise en France depuis 5 ans et de son bébé prématuré (âgé de 10 mois), suite à un courrier qui n’était pas arrivé à destination et qu’elle allait retirer à la Préfecture.

Après les coups de Karcher de Sarkozy à la Courneuve, les arrestations et charges de CRS contre des travailleurs agricoles saisonniers immigrés, en grève contre des salaires de beaucoup inférieurs aux normes françaises, ailleurs contre des faucheurs d’OGM, après la non-réaction des autorités de l’Etat à l’assassinat (déjà ancien) de deux inspecteurs du travail par des patrons employant des travailleurs immigrés dans des conditions suspectes, après également les ordonnances Villepin portant la période d’essai des CDI à deux ans, on est en droit de se poser la question : n’est-on pas passé insidieusement de l’Etat hyper-libéral de Raffarin à un Etat autoritaire de type ‘fasciste larvé’ dans lequel les restes de formes démocratiques ne sont plus qu’une façade sans rien derrière, et où la démocratie n’est rien d’autre qu’une soupape de sécurité destinée à libérer le trop plein de pression sociale accumulée ces dernières années ?

Car n’est-ce pas ce qui s’est passé après les trois sanctions électorales de 2004 et du referendum de 2005 ? N’a-t-on pas laissé les citoyens s’exprimer ...pour finalement n’en tenir aucun compte ? La façon dont Sarkozy cherche à se profiler de jour en jour comme un sauveur de la nation ‘capable d’utiliser les grands moyens et de parler carré’, la façon dont Villepin fait de la surenchère autoritaire pour ne pas laisser à Sarko-Messie l’exclusivité de la méthode, la façon dont l’un et l’autre font en réalité la politique du Front national sans le dire, tout cela rend légitime une réflexion de fond sur la nature véritable et l’avenir de cette République.

Le déchaînement de tous les corps de l’Etat contre l’immigration - pas seulement clandestine, on l’a vu - est un aspect très révélateur de ce glissement fascisant de la droite française et de ses porte-parole, hélas à ce jour sans réactions notables de l’opinion publique, ni de la gauche parlementaire en partie complice : n’a-t-on pas le sentiment de revenir en arrière vers ces temps passés où la France fermait les yeux sur la ségrégation et la répression des Juifs français et étrangers ? Ces temps où le racisme et l’exclusion étaient banalisés comme aujourd’hui ?

Certes, il ne peut y avoir pire que les lois raciales de 40-44 ! Mais n’est-on pas en train de glisser tout doucement - et sans recours à des lois de type vichyste - sur la même pente qu’à Vichy, avec des justifications qui, pour être différentes, n’en sont pas moins criminelles ?

En allant plus au fond des choses, n’a-t-on pas devant nous un gouvernement qui non seulement recourt aux postures du Front National pour récupérer une partie de son électorat en 2007, mais surtout anticipe ce soutien (virtuel) à droite et à l’extrême droite pour faire passer en réalité la politique de casse sociale qu’on voit à l’œuvre depuis les contre-réformes de 2003 sur les retraites, la sécu et une décentralisation non concertée ? Une politique qui consisterait, en somme, à afficher un Etat autoritaire ‘à poigne’ pour nous fourguer, avec un peu de vaseline et beaucoup de matraques, toutes les mesures libérales d’alignement sur les solutions exigées par la Commission européenne et l’OMC ?

Les gouvernants de ce pays n’ont à ce jour tenu aucun compte des 55% de ‘Non’ au Traité constitutionnel et au libéralisme que ce Traité définissait si parfaitement. Ni d’ailleurs des 82% de votes en faveur de Chirac en 2002 pour promouvoir une autre politique que celle du Front national ! Attendons de voir comment ce gouvernement va se comporter devant la toute récente attaque de la Commission contre les subsides de l’Etat (très minimes = 4% du budget des mutuelles) aux mutuelles de fonctionnaires.

Tactique ou stratégique, la politique française est à un tournant et la question de la nature de la République de 2005 est désormais posée : libérale-autoritaire ou déjà ‘fascisante avec précautions’ (un fascisme larvé qu’on banalise en ‘populisme’) ?

Circonstance aggravante qui rend la question totalement actuelle et lui donne une dimension mondiale : le contexte international du terrorisme de type Al Qaida.

En effet, les Etats - et en tout premier les Etats-Unis et le Royaume Uni - ont commencé à durcir leurs législations et leurs méthodes de surveillance et de répression, non pas de façon très ciblée pour venir à bout du seul terrorisme, mais aussi, de surcroît, pour mieux museler les oppositions et les contestations internes.

C’est un euphémisme de dire que les libertés sont menacées ; elles fonctionnent désormais comme des clignotants : actives ou désactivées, elles servent dans tous les cas de signaux politiques et, dans notre contexte, de signaux d’alarme.

Dans l’entreprise ultra-libérale et autoritaire du capitalisme, le terrorisme vient fournir à point nommé le contexte et l’alibi pour une fascisation larvée des régimes occidentaux, avec des risques de répercussions profondes sur ceux-ci.

La lutte officielle contre le terrorisme sert aussi à justifier toutes les répressions contre les « désordres sociaux » et autres « troubles à l’ordre public ». Elle aura de plus en plus la fonction cachée d’un conditionnement généralisé des institutions et des cerveaux pour imposer aux peuples des régressions et des contre-réformes comme celles qui sont déjà en vigueur.

La tâche des oppositions démocratiques anti-libérales en est rendue plus complexe : le combat pour la défense et l’approfondissement de la démocratie ne pourra longtemps ignorer, d’une part, l’exigence (largement ressentie) de barrer la route à l’obscurantisme armé et criminel d’Al Qaida, ni d’autre part l’urgence de combattre cette manœuvre des gouvernements occidentaux pour casser ce qui reste de démocratie et d’Etat social sous couvert de lutte antiterroriste. D’ailleurs les Etats-Unis jouent dans cette entreprise antidémocratique un rôle de pointe, quand ils transforment l’Irak en usine de production à la chaîne de terroristes, (qui ne sont pas tous d’Al Qaida). Le fascisme a désormais deux visages : l’un plus légaliste et se cachant derrière son ‘modernisme’ libéral, l’autre plus ouvertement violent et s’abritant derrière des exigences pseudo-religieuses d’un autre millénaire.

En France, c’est le premier qui secrète la société d’Apartheid social et racial qu’on voit se développer dans nos banlieues et cités (notamment dans les domaines de l’emploi, du logement, de l’éducation et des loisirs) ; et c’est de cet Apartheid de facto que se nourrissent les groupes intégristes souvent violents, et toujours archaïques, antiféministes et antidémocratiques.

Un Sarkozy est davantage enclin à composer avec cet intégrisme organisé qu’à lutter contre les ségrégations dans nos banlieues. L’argument sécuritaire et anti-immigrés est exploité à des fins électoralistes, afin de mordre sur l’électorat du F.N., tant par Sarkozy que par celui que Le Monde (3 août 2005) ose appeler ‘la surprise Villepin’. A l’échelle européenne et internationale, les deux étoiles jumelles du fascisme montant, d’un côté l’hyperlibéral-autoritaire et, de l’autre, l’intégriste archaïque et violent, s’alimentent et se renforcent mutuellement.

Nul doute que ce double front de combat posera à terme une question de principe et une question de méthode à toutes les forces anti-libérales, altermondialistes et de contestation des politiques actuelles en Europe et dans les pays développés. Surtout en cas d’accession au pouvoir.
Les oppositions altermondialistes et de rupture antilibérale et, à travers elles, les peuples eux-mêmes sont pris en tenaille entre ces deux formes nouvelles du fascisme contemporain, qui sont, n’en doutons pas, deux résultantes (opposées, mais qui ont besoin l’une de l’autre pour se justifier) de l’effondrement de l’empire soviétique qui leur a laissé un espace inespéré. Espace qui hélas n’a encore été comblé par aucune force organisée, ni globale, de contestation démocratique ou révolutionnaire.

Nous ne sommes certainement pas en 1940, ni même en 1933 en Allemagne, mais nous sommes sûrement déjà au début d’un projet de fascisation sournoise (à des degrés différents) en France, en Europe et aux Etats-Unis.
Lequel projet saura utiliser des méthodes nouvelles, mais aussi d’anciennes, si on le laisse prendre forme.

Il n’est pas nécessaire que l’histoire se répète exactement, tel un mouvement pendulaire et uniforme, ce qui d’ailleurs ne s’est jamais produit nulle part. Les esprits politiques doivent savoir déceler les constantes latentes derrière les différences évidentes. Aujourd’hui ces constantes sont :
1) un capitalisme sans retenue ni limite aucune,
2) une désorientation globale des peuples les plus opprimés et, sur cet arrière-plan :
3) une offensive conjuguée des forces de la droite extrême et des forces de la terreur obscurantiste camouflée partout en intégrismes religieux , y compris chez ceux qui prétendent lutter contre le ‘mal’ (Bush, Opus dei).

Si le lecteur de ce texte estime que nous péchons par excès de pessimisme, qu’il se rappelle que nos pères en 1940 avaient péché par excès d’optimisme et qu’ils ont dû le regretter amèrement. La bête immonde est aux aguets ... de toutes les restaurations possibles, même si elle se camoufle par prudence, ici ou là, sous des oripeaux encore vaguement légalistes.
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3410

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