wapasha Langue pendue
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| Sujet: La Garde peu civile en Espagne Sam 13 Aoû à 15:52 | |
| samedi 13 août 2005 (Liberation - 06:00) La Garde peu civile en EspagneL'institution est accusée d'avoir couvert une bavure mortelle.
Par François MUSSEAU - Citation :
- la benemerita (la bien méritante), nom donné couramment à la Garde civile espagnole, vit des jours difficiles. Ce corps de gendarmerie, créé au milieu du XIXe siècle, doit répondre de la mort sous les coups, le 24 juillet, d'un agriculteur. Chose jamais vue, trois des quatre syndicats de cette institution militaire tout comme l'essentiel de la presse réclament la démission de son directeur, Carlos Gomez Arruche. Le syndicat majoritaire de la benemerita dénonce «l'opacité» de la gendarmerie, et fustige une partie de la hiérarchie, laquelle constituerait un «Etat dans l'Etat». Jeudi, le ministre de l'Intérieur, José Antonio Alonso, tout en affirmant «une tolérance zéro» envers de telles bavures, a qualifié ce décès d'«acte isolé» et a renouvelé sa confiance à Gomez Arruche. Auparavant, il avait cependant reconnu «certaines résistances à la transparence» au sein de la Garde civile.
Vidéo accablante. Le 24 juillet, l'agriculteur Juan Martinez Galdeano, a été violemment passé à tabac dans les locaux de la Garde civile de Roquetas del Mar, près d'Almeria. Après plusieurs heures de détention liée, semble-t-il, à un litige concernant un accident de la route, l'agriculteur a trouvé la mort. Le lieutenant et les sept agents mis en cause ont indiqué que le «détenu, nerveux, très agressif, et sous l'effet de drogues, est décédé d'un arrêt cardiaque». S'appuyant sur le rapport d'autopsie et sur une vidéo accablante, la presse donne une autre version des faits : Martinez Galdeano aurait été attaché «des pieds à la tête», aurait reçu des coups de matraque sur tout le corps, et serait mort par étouffement après avoir eu le sternum brisé.
Le lieutenant en question, objet de diverses plaintes pour violence dans le passé, a été suspendu de ses fonctions pour six mois. Ce qui n'a pas empêché Gomez Arruche, quelques jours plus tard, de «couvrir» le lieutenant incriminé en indiquant qu'à sa connaissance, «il n'y a rien qui plaide en sa défaveur dans son dossier personnel».
L'ensemble de l'échiquier politique et des médias accusent la Garde civile d'avoir «tenté de travestir les faits». Après certains atermoiements, le ministère de l'Intérieur a reconnu que le lieutenant, auteur supposé de la bavure, a utilisé deux matraques non réglementaires, l'une électrique, l'autre extensible. Pour les indépendantistes catalans d'Esquerra, Gomez Arruche a donné «la sensation d'occulter des pratiques de torture». Interrogés en début de semaine par une juge, le lieutenant et sept autres gardes ont été laissés en liberté surveillée, alors que le parquet avait demandé qu'ils soient placés en détention préventive.
Affrontement silencieux. De bonne source, il semble que cette affaire soit symptomatique de l'affrontement silencieux qui oppose la benemerita et le gouvernement socialiste. L'exécutif soupçonnerait fortement certains chefs de la Garde civile de filtrer aux médias conservateurs des informations sur les prétendues négociations entre Madrid et les séparatistes armés de l'ETA. source : http://www.liberation.fr/page.php?Article=317147 @+ | |
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