Manifeste du Comité Sénégalais de Défense de l'Etat de Droit

Citation :: Manifeste du Comité Sénégalais de Défense de l'Etat de Droit

La similitude des mensonges et manipulations entourant la mise en accusation de l'ex Premier Ministre Idrissa SECK et la condamnation naguère de l'ancien Président du Conseil Mamadou DIA par la Haute Cour de Justice est telle qu'elle prêterait à rire n'eût été le destin, cette fois-ci aussi, engagé d'un être humain : presque un demi siècle de jeux stériles et de faux semblants pour un Etat ! ! ! Encore une fois, un dépositaire de suffrages sans scrupules va, sur la foi d'un prétexte fallacieux, livrer un adversaire politique à des jurés complètement acquis à sa forfaiture. A quarante trois ans de distance, l'Histoire bégaie sinistrement et craquelle le vernis démocratique de la République bananières du Sénégal pour révéler la dictature hideuse d'un Etat où, tant le Législatif que le Judiciaire, sont à la botte d'Exécutif hypertrophié auxquels ils obéissent au doigt et à l'œil.

Jamais, en effet, de mémoire de Sénégalais, la collusion entre le parti majoritaire et l'Etat n'a été aussi manifeste ; jamais le népotisme, la gabegie et la concussion n'ont atteint de telles proportions ; jamais l'instrumentalisation de la Justice pour absoudre des crimes les plus abjects ne s'est faite de façon aussi cynique. Le citoyen sénégalais est abasourdi devant les frasques et la désinvolture face aux lois de la République du potentat qu'il a eu la cécité de porter au pouvoir le soir du 19 mars 2000. Ce Scylla au Machiavel mal digéré a, en cinq petites années, dilapidé l'opportunité historique de redresser la barre qu'offrait l'élan formidable par lequel, notre peuple, renouant enfin avec l'initiative historique depuis Dekhlé avait bouté le parti socialiste de triste mémoire hors de la sphère dirigeante du pays

Pour la fin du simulacre démocratique et l'instauration d'un Etat véritablement de Droit, il faudra donc repasser. L' « Alternance » a lamentablement échoué tout simplement parce qu'il ne s'est jamais agi d'alternance dans l'esprit de l'électeur sénégalais. La revendication centrale de la secousse tellurique du 19 mars 2000 était la rupture radicale d'avec les mœurs dissolues de l'engeance anciennement au pouvoir, le démantèlement de ses réseaux clientélistes et l'attrait de ses dirigeant et affidés devant la Justice pour crime économique afin que chacun soit sanctionné à la hauteur de ses responsabilités conformément à la loi. Las ! Aujourd'hui, politiciens de l'ancien comme du nouveau régime ripaillent ensemble et se payent des 4x4 à 40 millions pièce sur les dos du peuple.

Devant la détresse abyssale des populations consécutive à la faillite de la classe politique, il serait criminel pour la jeunesse, particulièrement celle qui s'était mobilisée le 19 mars 2000, de se croiser les bras. Il est des heures sombres dans la vie d'une nation où l'indifférence confine au crime tant l'enjeu engage les raisons de vivre mêmes de la communauté. Aussi, l'heure a-t-elle sonné de dire : assez ! Assez du vol ! assez de l'arbitraire ! assez du mensonge ! assez !assez !assez ! ! ! C'est la raison pour laquelle le Comité Sénégalais de Défense de l'Etat de Droit (CO.S.D.E.D.) appelle tous les démocrates sénégalais, où qu'ils se trouvent, à rejoindre son combat pour la bonne gouvernance et l'émergence de dirigeants compétents patriotes et vertueux, dévoués aux seuls intérêts des populations.

Dakar le 1er août 2005 Comité Sénégalais de Défense de l'Etat de Droit (C.O.S.D.E.D.) Email : cosded@yahoo.fr
anonyme COSDED
le 5/08/2005 à 19h11

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